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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 135

  • “Tout le monde est suspect”

    Société

    Big Brother ne fait plus dans le détail : “Tout le monde est suspect”


    La NSA, l’Agence de sécurité nationale américaine, est connue pour être le Big Brother américain. L’agence fédérale recueille des données et des renseignements sur les communications étrangères à des fins de sécurité nationale. Mais selon deux anciens hauts responsables de la NSA, les programmes de surveillance vont désormais plus loin. En effet, selon les témoignages d’un haut fonctionnaire de la NSA, Drake Thomas, et de Kirk Wiebe, un ancien analyste chevronné, la NSA est désormais soucieuse de surveiller activement n’importe quel citoyen américain afin d’obtenir le maximum de renseignements sur chacun d’eux. Il s’agit, affirment-ils, d’une très importante opération d’espionnage. Rappelons que l’opération 11-Septembre a été un catalyseur pour lancer cette agence sur orbite et lui obtenir des très gros fonds de la part de l’Etat fédéral. Les Etats-Unis sont désormais surveillés comme n’importe quelle nation étrangère dans la mesure où les risques d’explosion sociale sont désormais à un niveau de plus en plus élevé. Big Brother ne fait donc pas dans les détails. 
    Pourquoi collecter des informations sur les citoyens américains? A quelles fins? Que doit-on craindre comme situation répondant au critère de “sécurité nationale”? 
    Les anciens responsables de la NSA avertissent du danger des réseaux sociaux aujourd’hui qui assurent des “prises de filet” extrêmement larges. On peut fréquenter quelqu’un qui sera dans le futur estimé “dangereux” et ainsi devenir “suspect par rapprochement” parce que l’on est dans le “filet”. “Nous sommes dans un processus dangereux parce que sans limite aujourd’hui, puisque les politiciens ne disent rien…Toute règle légale ne tient pas quand il s’agit de lutte contre le terrorisme” et que la définition du “terroriste” est à géométrie variable. 

  • La consommation militante

     

    La consommation militante, grande ambition de l’économie solidaire


     

    Des entreprises que rien en apparence ne distingue des autres : elles présentent des bilans, se dessinent des objectifs de rentabilité et se battent chaque jour pour décrocher des marchés et affermir leurs positions. Des PME pour la plupart, parfaitement intégrées dans le paysage économique que rien dans le fonctionnement apparent ne distingue des autres. Pourtant, les entreprises qui se réclament des valeurs de l’économie sociale et solidaire sont gouvernées au quotidien par une doctrine aussi solide que particulière.

     

    Matthias Munks
    Mardi 21 Août 2012

    La consommation militante, grande ambition de l’économie solidaire

    Lorsqu’un consommateur fait son ravitaillement hebdomadaire chez Super U ou chez Leclerc, veut faire renouveler ses lunettes chez Optic 2000, ou lorsqu’il souscrit une assurance à la MAIF, il devient sans le savoir un acteur de l’économie sociale, un espace où l’enjeu est d’appliquer aux activités entrepreneuriales les principes participatifs de la gouvernance démocratique, et d’évaluer l’utilité sociale avec autant de précision que les résultats financiers. L’idée est née très tôt au 19ème siècle, alors que le développement industriel, porté par des progrès exponentiels des techniques de production, s’envole et installe la France et les principales puissances mondiales dans l’ère moderne. Très vite, il semble urgent à quelques uns, peut-être plus clairvoyants, de mettre le facteur humain au cœur de la réflexion : certes il faut produire, vite et beaucoup pour répondre à une demande croissante. Certes, il convient de favoriser la croissance. Mais sans jamais perdre de vue que cet essor a un coût social et humain que les lois sociales –fruit d’un long combat- ne peuvent suffire à corriger. Pour les tenants de l’économie sociale et solidaire, farouches partisans d’un produire mieux, il convient de se poser les bonnes questions en amont, de développer une réflexion citoyenne qui aille au delà des critères de la seule rentabilité et place l’utilité sociale au rang des critères essentiels, au même titre que le profit. Au cœur de cette démarche, les structures coopératives vont rapidement prendre une ampleur particulière. Avec la loi de 1947, elles acquièrent enfin un véritable statut. Et la crise qui bouleverse le paysage économique mondial et génère une nouvelle réflexion sur la croissance et l’entreprenariat, leur donne aujourd’hui un nouvel essor. En 2010, Coop FR qui représente en France l’Alliance coopérative internationale a formalisé autour de sept principes et de sept valeurs (la démocratie, la solidarité, la responsabilité, la pérennité, la transparence, la proximité et le service) un véritable modèle coopératif hexagonal. Aujourd’hui, la France compte 21 000 entreprises coopératives qui emploient près d’un million de salariés. Parfaitement intégrées au paysage économique, elles sont particulièrement présentes dans le secteur du commerce de proximité puisqu’elles représentent 28% de son chiffre d’affaire, avec près de 400 000 points de vente répartis dans 75 enseignes et assurant plus de 300 000 emplois. Lorsqu’il achète un survêtement chez Intersport ou du carrelage chez BigMat, lorsqu’il hésite entre un collier et un bracelet chez Julien d’Orcel, lorsqu’il s’offre une seconde monture en titane pour un euro de plus chez Optic 2000, ou lorsqu’il choisit pour ses enfants un puzzle chez Joué Club, le consommateur a le sentiment d’avoir trouvé au plus juste de son budget les produits dont il a besoin, auprès de professionnels fiables, installés en cœur de villes ou dans les grands centres commerciaux péri-urbains. Le plus souvent sans le savoir, il a été du même coup l'acteur éphémère d’une coopérative de commerçants détaillants. Sous l’égide d’une enseigne unique, chaque magasin est absolument autonome et maître de son évolution. Le système coopératif des magasins de détail fournit un cadre, une dynamique de croissance, mutualise les actions et propose un soutien logistique dans le développement notamment à la faveur d’un travail sur la marque. Mais surtout –et c’est sans doute ce qui fait son succès croissant- il instille un état d’esprit tant auprès de ses adhérents qu’auprès des consommateurs. Quand Optic 2000 lance sur l’ensemble du territoire une campagne, en 2008, « Faites vérifier votre vue pour conduire en toute sécurité », il y a un soubassement citoyen à sa démarche, lié à sa préoccupation d’être une force de proposition en matière de santé publique. Un sens citoyen corroboré par les actions de l'enseigne en France - Optic 2000 soutient l'AMF Téléthon -, où à l'étranger en menant des actions humanitaires au Burkina Faso et en Tunisie par exemple. Lorsque la marque propose aux consommateurs des montures « Mode in France » elle soutient l’emploi avec des lunettes réalisées et produites à 100% en France. Un euro sur chaque vente est aussi reversé au Téléthon. L’association AFM Téléthon, dans un récent communiqué, se félicitait ainsi du fait que «Optic 2000 participera notamment au financement des programmes qui concernent la recherche sur les maladies génétiques oculaires et le Réseau thérapie génique oculaire (R-TGO) lancé par l’AFM, Généthon et l’Institut de la vision. (...) L’opticien table sur une collecte de plus d’un million d’euros, tout au long de l’année. » Dans le même esprit, à la faveur des fêtes de fin d’année, JouéClub développe des partenariats avec des associations humanitaires pour qu’aucun enfant ne soit laissé pour compte. Et la remarque vaut tout autant pour les grandes enseignes coopératives du secteur de l’alimentation, toujours très proactives en matière de solidarité et impliquées dans les banques alimentaires. L’approche sociale et solidaire de l’économie a fait ses preuves. Elle démontre au quotidien qu’il est non seulement possible mais surtout nécessaire, aujourd'hui, d’allier la pertinence économique et les facteurs humains. Elle revient aux sources de l’entreprenariat en mettant en commun des talents et des techniques pour participer au bien être individuel et collectif, sans sacrifier l’un à l’autre. Mettre l’humain au cœur d’une démarche économique n’est pas un facteur de fragilisation pour les entreprises, bien au contraire. : Leur taux de défaillance, en l'occurrence, est particulièrement faible (0,5%). A l’image des magasins Leclerc ou des centres de lunetterie Optic 2000, l’ensemble des coopératives de commerçants détaillants est porté par une croissance forte et continue. Selon l’organisation Internationale du Travail (OIT), les institutions coopératives ont traversé la crise récente mieux que les entreprises traditionnelles. Dans leur étude « Resilience of the cooperative business model in times of crisis », publiée en 2009, deux chercheurs du Bureau International du travail, Johnston Birchalle et Lou Hammond Ketilson avancent une explication : les structures coopératives sont libérées de la pression que constitue le versement de dividendes aux actionnaires. Elles peuvent de ce fait se concentrer sur leur cœur de métier et opérer de meilleurs choix stratégiques. A méditer en cette année déclarée par l’ONU, « Année Internationale du mouvement coopératif ».




  • USA;aide pour petit frère;l'ogre criminel

    Pentagone : 70 millions de dollars pour le dôme d’acier



     Le ministre américain de la Défense Leon Panetta a annoncé jeudi à son homologue israélien Ehud Barak une aide de 70 millions de dollars pour 2012

    afin « d'aider Israël à développer son système de défense antimissile Iron Dome (Dôme d’acier) », a indiqué le Pentagone.

     

    Le chef du Pentagone a annoncé à Barak, dont c'est la troisième visite à Washington en trois mois, que le montant de l'aide serait évalué chaque année en fonction des besoins.

     

    A l'issue de leur entretien, Panetta a affirmé dans un communiqué : « Mon but est d'assurer qu'Israël dispose des fonds dont il a besoin chaque année pour produire ces batteries afin de protéger ses citoyens. C'est pourquoi, pour les trois prochaines années, nous avons l'intention de demander des fonds supplémentaires pour Iron Dome, sur la base d'une estimation annuelle des besoins sécuritaires d'Israël ».

     

    Et d’ajouter : « Cela fait partie de notre engagement solide comme le roc envers la sécurité d'Israël et qui représente environ trois milliards de dollars d'aide annuelle pour Israël ».

     

    Selon le quotidien israélien Haaretz, Ehud Barak était venu au Pentagone pour « tenter de finaliser une aide militaire américaine supplémentaire à Israël d'un montant total de 680 millions de dollars afin de financer le développement du système et l'acquisition de deux nouvelles batteries »

     

    L’entité sioniste dispose déjà de trois de ces batteries, et Ehud Barak a récemment annoncé qu'il souhaitait doter Israël de dix autres.

     

    « Les Etats-Unis ont déjà dépensé 205 millions de dollars pour le programme », a rappelé le secrétaire US à la Défense.

     

    La question du programme nucléaire iranien a également été évoquée entre les deux hommes. Les Etats-Unis essaient de rassurer « Israël » sur leur volonté d'empêcher l'Iran de se doter de l'arme atomique et de le convaincre de privilégier les sanctions et la diplomatie plutôt que des frappes contre les installations nucléaires iraniennes.

     

    Dans une tribune publiée jeudi par le Wall Street Journal, d'anciens responsables des services de renseignement de plusieurs nationalités, parmi lesquels l'Israélien Meir Dagan et l'Américain James Woolsey, ainsi que d'anciens diplomates et militaires ont appelé à « durcir les sanctions contre Téhéran afin de porter un coup économique terrible et potentiellement décisif au régime ».

     Selon eux, « les sanctions déjà instaurées ont un impact tangible mais il est maintenant temps pour la communauté internationale de vraiment isoler le régime » en appliquant les sanctions « les plus fortes de l'histoire contre l'Iran ». 

    « Ces mesures comprendraient notamment l'interdiction totale pour l'Iran d'accès au système bancaire international, au transport maritime international, y compris pétrolier, ainsi que l'obligation pour toutes les sociétés de dévoiler leurs investissements et activités en Iran », ont-ils proposé.

     
  • Nouvel acte de vandalisme anti-chrétien en Israël

    Nouvel acte de vandalisme anti-chrétien en Israël


    JERUSALEM - Des inconnus, soupçonnés d'appartenir aux milieux extrémistes religieux juifs, ont incendié mardi avant l'aube une porte du grand monastère catholique de Latroun en Israël et inscrit des graffitis anti-chrétiens sur les murs, selon la police et des témoins.

    L'abbaye de Latroun, qui héberge une communauté trappiste, est l'un des sites monastiques les plus célèbres de Terre sainte, connu en particulier pour son vignoble.

    Une porte en bois du couvent a été entièrement brûlée par des inconnus et des slogans anti-chrétiens tel que +Jésus est un singe+ ont été inscrits sur les murs de l'édifice, à l'ouest de Jérusalem sur la route de Tel-Aviv, a déclaré à l'AFP le porte-parole de la police, Micky Rosenfeld.

    Dans les autres slogans figurait le nom de Migron, une colonie sauvage israélienne, la plus vaste et la plus ancienne de Cisjordanie occupée, évacuée dimanche sur ordre de la Cour suprême d'Israël.

    Dans une déclaration, les évêques catholiques de Terre sainte ont demandé aux autorités israéliennes d'agir pour mettre fin à cette violence absurde et d'assurer un +enseignement du respect+ dans les écoles (israéliennes).

    Malheureusement, ce qui est arrivé à Latroun n'est que la dernière d'une longue série d'attaques contre les chrétiens et leurs lieux de culte, déplorent-ils.

    Que se passe-t-il aujourd'hui dans la société israélienne pour que les chrétiens deviennent des boucs émissaires et soient visés par ces actes de violence? Quel genre d'+enseignement du mépris+ à l'encontre des chrétiens enseigne-t-on dans les écoles? Et pourquoi les coupables ne sont-ils jamais arrêtés ni traduits en justice?, s'interrogent les évêques.

    Le gouvernement de l'Autorité palestinienne a également dans un communiqué appelé le gouvernement israélien à agir pour traduire en justice les responsables de l'incendie du monastère de Latroun.

    Plusieurs mosquées ont été attaquées ces derniers mois, mais rien ou presque n'a été fait, rappelle-t-il, estimant que la politique extrémiste du gouvernement israélien --marquée par l'intolérance-- encourage les crimes de haine des colons contre les Palestiniens et leurs lieux de culte.

    Des ultras de la colonisation israélienne mènent depuis des années ce qu'ils appellent une politique du prix à payer, qui consiste à se venger sur des villageois palestiniens, des lieux de culte musulmans et chrétiens des décisions gouvernementales qu'ils jugent hostiles à leurs intérêts.

    Le 20 février, des graffitis avaient été découverts sur les murs d'une église baptiste à Jérusalem-Ouest. Treize jours auparavant, des inconnus avaient inscrit Mort aux chrétiens et Le prix à payer sur un mur d'enceinte du monastère de la Croix à Jérusalem-Ouest, la partie juive de la Ville sainte.

    Les Eglises s'étaient alors déjà élevées contre ces actes odieux et hostiles aux chrétiens.


    (©AFP / 04 septembre 2012 12h30) 

     
  • Tribalisme, racisme et projection

    UN ARTICLE DE GILAD ATZMON

    Tribalisme, racisme et projection

    Dans cet article, j’expose l’aspect trompeur qui est malheureusement inhérent à certaines idéologies antiracistes. Je reviendrai sur le rôle de l’antiracisme dans le maintien à la fois du sionisme et du discours de gauche.
     
     
     
     
    « Nous ne voyons pas les choses comme elles sont, nous les voyons comme nous sommes. » (Anaïs Nin)
     

    Il n’y a pas besoin d’être un génie pour se rendre compte que les gens qui sont identifiés comme étant sionistes et juifs sont en quelque sorte surreprésentés dans les affaires du monde d’aujourd’hui. Les pro-guerres et les think tanks néoconservateurs ont été massivement saturés de juifs sionistes tout comme le sont les défenseurs de « l’interventionnisme moral » au sein des médias. Les « cerveaux » derrière la soi-disant doctrine de Bush. c’est-à-dire « la guerre contre le terrorisme », étaient Paul Wolfowitz et Scooter Libby, et si cela ne suffisait pas, au cœur de la tourmente financière nous trouvons aussi des personnes juives, ainsi que des institutions financières qui sont clairement reconnaissables comme juives - comme Lehman Brothers, Goldman Sachs, Alan Greenspan, Bernie Madoff, et bien d’autres.

    Il faut ici se poser une question évidente - pourquoi est ce que les Juifs du monde entier devraient se sentir concernés en aucune façon par ces faits ? Pourquoi est ce qu’ils devraient se sentir concernés par des actions ou des idées avec lesquelles ils n’ont sans doute rien à voir ? Pourquoi mon voisin juif, également soumis à la crise financière et qui n’a aucun lien avec Madoff, Wolfowitz, David Aaronovitch ou Lord « cash point » Levy, devrait se sentir concerné par les bévues financières ou impériales actuelles pour lesquelles il n’a aucune responsabilité ? Pourquoi mes amis musiciens juifs qui n’ont pas de liens avec Israël, l’AIPAC, la FCI, HNC, Nick Cohen ou Alan Greenspan devraient se sentir coupables de crimes ou de mesures prises par d’autres tout simplement parce qu’ils se trouvent également être juifs ?

    Est-ce qu’un Français ou un Irlandais en Amérique se sentirait menacé ou potentiellement discriminé en raison de révélations concernant quelques-uns de leurs compatriotes qui auraient été impliqués dans un scandale majeur colossal ? Par conséquent, la question que je soulève ici est simple : pourquoi des Juifs devraient se sentir coupables de crimes commis par d’autres personnes ? D’autres personnes qu’ils ne connaissent pas et avec qui ils ne sont pas affiliés ?

    Et la réponse est tout aussi simple - des juifs en tant qu’individus n’ont aucune raison d’assumer la responsabilité d’actes commis par d’autres Juifs. Mais la vérité sur ce sujet, c’est que beaucoup de Juifs sont extrêmement préoccupés par ces maladresses actuelles : certains se sentent coupables et beaucoup – tout du moins potentiellement - se sentent menacés. Je dirais qu’une telle réaction mérite toute notre attention.

    Parmi mes autres péchés, je scrute régulièrement les médias juifs, et il me paraît évident que les institutions juives sont mises en alerte par n’importe quel scandale même si celui-ci n’est que légèrement associé avec à des protagonistes ou des institutions juives. Les médias juifs donnent l’impression que chaque bévue associée à un Juif est très susceptible de se transformer en une vague d’antisémitisme.

    Nous sommes donc amenés à nous demander si la peur juive de l’antisémitisme est effectivement justifiée, ou si elle est simplement conduite par un « fantasme de destruction. »

    Dans mon dernier livre "Quel Juif Errant ?", je prétends que la peur juive de l’antisémitisme est en grande partie auto-infligée et a très peu à voir avec la réalité environnante. Les Juifs ont tendance à se considérer comme une tribu et la plupart des Juifs sont soumis à un degré d’endoctrinement culturel racialement motivé. D’une part, la religion du judaïsme enseigne à ses disciples que « tout les Israéliens sont responsables les uns envers les autres »(Kol Yisrael areivin zeh l’zeh), tandis que d’autre part, les non religieux, les laïcs et les Juifs émancipés qui s’identifient politiquement, idéologiquement et socialement en tant que Juifs, évoluent aussi au sein de cadres juifs ethno-centrés.

    Même au sein du mouvement de solidarité palestinien, nous trouvons des Juifs qui opèrent au sein de cellules juives telles que JBIG (Juifs pour le boycott des produits israéliens) et IJAN (Réseau international des Juifs antisionistes). D’une certaine manière, ils se sentent également principalement « responsables les uns envers les autres. »

    Cette lecture des communautés juives contemporaines peut révéler pourquoi beaucoup de Juifs sont alarmés par les crimes commis par d’autres Juifs - des Juifs qu’ils ne connaissent même pas.

    Je peux penser à trois raisons pour une telle situation :

    1/ Projection : Parce que certains Juifs se considérant comme appartenant à une tribu racialement exclusive, ils tendent à croire que d’autres - les non Juifs - les considéreront aussi comme tels. En d’autres termes, beaucoup de Juifs projettent leurs propres symptômes ethnocentriques sur les goyim. Ils pensent que les goyim sont aussi racialement motivés qu’ils le sont eux-mêmes.

    2/ Culpabilité : Parce que certains Juifs ayant tendance à se considérer comme appartenant à une tribu racialement exclusive, ils se sentent coupables de ne pas arrêter les membres de la tribu qui sont impliqués dans des bévues majeures.

    3/ Conjonction : à la fois 1 et 2. Il devient alors de plus en plus clair, qu’au cœur de la peur juive de l’antisémitisme et de l’intolérance anti-juive on trouve une orientation raciale juive, qui se manifeste sous diverses formes de projections et de culpabilités. Bien qu’il soit clair que les Juifs ne forment pas une race, il y a peu de doute que la judéité - et particulièrement le discours laïc juif – soit racialement, ou tout du moins tribalement motivée. Peu de gens sont conscients de la tension raciale qui existe entre les différentes communautés juives, les juifs ashkénazes et les juifs séfarades. En Israël, le don de sang des citoyens noirs d’origine éthiopienne est interdit pour des « raisons médicales ». Le système juridique d’Israël est saturé de lois discriminatoires racistes et suprémacistes contre la population arabe et non juive.

    Dans une certaine mesure, la crainte de l’antisémitisme, inhérent au discours politique laïc juif et sioniste, est alimentée par la conviction que « l’autre », c’est à dire le goy, pourrait bien être tout aussi motivé par une idéologie raciste de même nature.

    Il faut dire que certains Juifs pourraient offrir des raisons de rejeter l’explication ci-dessus : ils pourraient faire valoir que l’histoire juive (c’est-à-dire la chaîne sans fin de Shoah), prouve que « les fils d’Israël » ont raison d’être en état d’alerte constant. Ils pourraient dire que les Juifs doivent être constamment conscients du fait que leurs voisins pourraient se retourner contre eux à un moment donné.

    Je suggère que nous avons affaire ici à une situation similaire à celle de « l’œuf et de la poule » : alors que certains Juifs seraient d’accord entre eux pour dire que l’antisémitisme est en grande partie une « maladie irrationnelle », quelques historiens comme Bernard Lazare* ont été assez courageux et honnêtes pour se demander exactement pourquoi et comment, les Juifs ont réussi à s’attirer tant de douleurs sur eux-mêmes.

    Gilad Atzmon 
    3 septembre 2012 
    Traduit de l’anglais par E&R