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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 129

  • Valls : le droit de vote des étrangers

    Valls : le droit de vote des étrangers n'est pas une "revendication forte" de la société

    Le Monde.fr | 17.09.2012 à 11h26 • Mis à jour le 17.09.2012 à 14h29

    Par David Revault d'Allonnes


    Que va faire l'exécutif, interpellé lundi 17 septembre sur le droit de vote des étrangers par 75 députés socialistes qui publient une tribune dans Le Monde. Face aux exhortations à accélérer la mise en œuvre de cette promesse, Manuel Valls, ministre de l'intérieur, ne semble pas considérer qu'il y a urgence : "Est-ce que c'est aujourd'hui une revendication forte dans la société française ? Un élément puissant d'intégration ? Non. Ça n'a pas la même portée qu'il y a trente ans. Aujourd'hui, le défi de la société française est celui de l'intégration", déclare-t-il au Monde.

     

    "ATTENTION À LA JONCTION DROITE-EXTRÊME DROITE"

    A l'Elysée, on se défend de tout recul sur la question. "L'objectif est toujours le même et toujours là, en ligne de mire : le faire adopter", assure un conseiller du président à propos du texte. Mais le dossier ne constitue pourtant pas une priorité de l'exécutif, qui n'a pas prévu de remettre l'ouvrage sur le métier d'ici à la fin de l'année 2012 au moins. "Il n'y a pas d'actualité, confirme un autre collaborateur du chef de l'Etat. Ça fait partie des engagements du président, mais on ne l'a pas inscrit au calendrier des semaines qui viennent."

    Manuel Valls souligne aussi le risque politique lié selon lui au droit de vote des étrangers, qui suppose une modification de la Constitution : "Attention à la jonction droite-extrême droite sur ce sujet. Il faut bien évaluer les conséquences d'un référendum, pas seulement en termes de résultats, mais aussi de déchirure dans la société française. Ce débat risque de provoquer des fractures. Dans un moment de crise, on voit bien comment cela peut être utilisé, agité." 

    Lire en édition abonnés l'intégralité de cet article : L'exécutif hésite sur le droit de vote aux étrangers

    David Revault d'Allonnes

  • Lyon:Journée ordinaire dans un poste de police

    Des enfants pourchassés, violentés et humiliés par la police

    Arrestations violentes, menottage, chantage, absence d’avocat, palpations intimes … Certains policiers s’acharnent contre les enfants des rues au lieu de les protéger.

    « Enlève ton soutien-gorge, mets les mains contre le mur et écarte les jambes »:

    Maria et Monika (1) ont respectivement 14 ans et 12 ans. Alors qu’elles sont dans la gare de Lyon Part Dieu en cette fin de juillet ensoleillée, elles sont interpellées par 2 policiers et conduites au poste de police. C’est devenu de la routine. Le Président de la République a changé mais ni les préfets ni les procureurs. Les consignes sont les mêmes depuis le discours de Grenoble de Sarkozy et la course aux chiffres continue, il faut interpeller tout ce qui bouge et particulièrement les enfants qui font la manche pour survivre. Au poste de police, on leur demande de vider leurs poches et de décliner leur identité. La maman de Monika qui passe devant le poste voit sa fille et rentre pour la réclamer. En guise de réponse, on lui demande son passeport où figure l’identité de l’enfant, un policier en fait une photocopie, lui rend et lui ordonne fermement de partir sans lui donner aucune indication sur le sort réservé à sa fille. A ce moment là, la police est donc parfaitement au courant de l’âge de Monika et sait qu’elle a 12 ans. Un policier passe alors un coup de fil et l’attente se prolonge. Au bout d’une trentaine de minutes, un autre policier attrape les enfants par les bras et les emmène vers une voiture pour les conduire à l’hôtel de police. Maria témoigne : « Il me serrait fort par le bras. Quand je lui ai dit qu’il me faisait mal, il a serré encore plus fort. »

    Arrivés à l’hôtel de police, rue Marius Berliet, les enfants descendent de voiture : « Le policier nous a demandé si on avait de l’argent sur nous. J’ai dit que non. Il m’a dit que si jamais sa collègue en trouvait, il nous mettrait en garde à vue. (NDLR : la garde à vue est interdite sur les mineurs de moins de 13 ans) On a marché quelques mètres et il a recommencé à me demander si j’avais de l’argent sur moi. Il m’a dit que c’était mieux de le donner tout de suite sinon, il y aurait des problèmes. Je ne sais pas pourquoi, il m’a demandé plusieurs fois si j’avais de l’argent sur moi en répétant que si je ne le donnais pas, il me mettrait en garde à vue. » Une fois dans le bâtiment, les deux enfants sont amenés dans une salle : « une grande salle avec des murs sales et des mégots par terre. La porte, en fait, c’était une grille avec des barreaux qui s’ouvrait et se fermait en glissant. »

    Ce qui se passe ensuite est assez ahurissant. Le récit s’appuie sur le témoignage écrit de Maria, 14 ans. Il est livré tel quel, la scène s’étant déroulée sans témoin:

    « Ils sont venus prendre ma copine et je suis restée seule dans la salle. Une femme policier en uniforme est arrivée. Elle était brune, elle avait une queue de cheval, des yeux noirs et des gants blancs. Elle m’a dit bonjour, je lui ai dit bonjour. Elle m’a dit d’enlever mon t-shirt, j’ai enlevé mon t-shirt. Ensuite, elle m’a demandé de retirer mon soutien-gorge. J’ai enlevé mon soutien-gorge. Elle l’a regardé dans tous les sens et puis elle l’a posé sur un banc. Je lui ai demandé si je pouvait me rhabiller. Elle m’a dit que non, que je pouvais juste remettre mon soutien gorge. Ensuite, la femme policier m’a dit de me tourner, de mettre les deux mains contre le mur et d’écarter les jambes. J’avais une jupe courte. Elle a relevé la jupe jusqu’au dessus de ma culotte et elle a commencé à mettre ses deux mains sur mon mollet et à remonter. Elle a continué à me tapoter  la peau avec ses deux mains en remontant, la jambe, le genou, la cuisse.

    Quand elle a mis sa main au niveau de mon sexe, j’ai sursauté tellement j’étais surprise, j’ai dit : aïe, vous me faites mal, madame, j’ai mes règles. Elle m’a dit : je m’en fous, j’ai des gants. Elle a du sentir que j’avais une serviette hygiénique parce que moi, j’ai bien senti sa main. Ensuite elle a recommencé avec l’autre jambe. Depuis le bas, jusqu’en haut. C’était insupportable.

    A la fin, elle m’a dit, c’est bon, tu peux te rhabiller. Je n’ai toujours pas compris pourquoi elle avait fait ça. Ca se voyait que j’avais rien sur moi. C’est comme si elle cherchait quelque chose sous ma peau… »

    L’histoire sordide se terminera quelques heures plus tard par une audition. «Un policier en civil m’a emmené dans un bureau. Il m’a demandé où j’habitais, comment s’appelaient mes parents, où ils étaient. Il m’a demandé si les autres policiers m’avaient mis des menottes. J’ai dit que non. C’était long. Le papier faisait 2 pages. A la fin, il m’a dit de signer. Je ne savais pas ce qui était écrit. J’ai juste vu écrit : procès verbal. J’ai signé, je n’avais pas le choix. Après, on est allé chercher ma copine. Elle ne voulait pas signer la feuille. Ils lui ont dit que si elle ne signait pas, ils ne la laisseraient pas sortir. A la fin, elle a signé.»

    Plus de 3 heures après avoir été interpellées à la gare de la Part-Dieu, les deux jeunes filles sortent donc de l’hôtel de police, relâchées dans la nature. Monika, 12 ans, aurait simplement subi une palpation sur tout le corps, y compris les seins, mais pas de mise à nue. Maria elle, est sortie très choquée. A aucun moment leurs parents n’ont été prévenus, elles n’ont vu ni médecin, ni avocat.

    Selon une source policière qui souhaite garder l’anonymat, l’absence de médecin et d’avocat serait normale car les enfants « n’ont pas été contraints ». Ils seraient « venus de leur plein gré » pour une « audition libre ». En ce qui concerne la fouille à nu, c’est impossible, selon la police, car interdit depuis mai 2011.

     

    Menotté à 12 ans, le bras en sang :

    Quelques jours auparavant, une autre histoire impossible s’était produite, mettant encore une fois en cause le comportement de certains policiers. Le récit des événements s’appuie sur le témoignage de l’enfant et de différents témoins.

    Roman (1) a 12 ans. Il fait la manche dans le métro en fin d’après-midi quand il aborde une passante qui le repousse. Probablement surpris par la réaction de la femme et se sentant agressé, il la pousse également et lui donne une tape au moment où elle se retourne pour partir. La main de l’enfant atterrit sur la partie postérieure de la dame. L’histoire aurait pu s’arrêter là. L’enfant n’a pas eu ce qu’il voulait et la femme a courageusement repoussé une tentative d’extorsion de quelques centimes par un enfant des rues qui faisait appel à sa générosité. Mais en réalité, l’histoire ne s’arrête pas là. Elle ne fait que commencer.

    A l’affût comme des chasseurs de gros gibiers, 3 policiers en civil surgissent et se précipitent sur l’enfant. Roman n’est pas vraiment un colosse. Il est même plutôt petit pour son âge. Il mesure 1m40 et pèse 45 kilos. Un de nos héros policiers sauveur de dame en détresse saute courageusement sur Roman et le projette contre un portillon en verre sécurit qui explose sous le choc. L’enfant a le bras en sang. Toute la scène est filmée par les caméras de surveillance. L’un des témoins raconte : « J’ai vu les policiers le traîner dans un coin à l’abri des regards. Beaucoup de sang coulait par terre. Un des policiers est parti en courant et les autres ont emmené le gamin derrière la porte qui donne sur les taxis. » Des copains de Roman essayent de pousser la porte pour rester près de lui. Ils sont violemment repoussés par les policiers qui se sentent probablement en grand danger face à deux enfants d’une quinzaine d’années. Les policiers mettent alors les menottes à Roman. Son bras ruisselle de sang, des traces sont encore visibles sur le sol plusieurs jours après les évènements. Ils le conduisent au poste de police de la gare.

    Ouf, mission accomplie pour nos gardiens de la paix. On est impatient de lire le rapport de police et leur version des faits. Pourquoi pas accuser le gamin d’agression sexuelle et de violences ? Qu’est ce qu’ils ne feraient pas pour gonfler les statistiques… La course aux chiffres devait disparaître, mais comme pour beaucoup de choses, le changement, c’est pas pour maintenant… Au poste de police, les policiers refusent d’abord à la famille de rentrer et puis ils laissent finalement passer la mère. Elle en ressort le passeport déchiré. A cet instant, les policiers connaissent l’âge de Roman et doivent donc en principe connaître également les procédures à respecter. Face à la blessure de l’enfant qui continue de saigner, les pompiers sont appelés et procèdent aux premiers soins. Puis les policiers décident de conduire l’enfant à l’hôtel de police sous les yeux de sa mère en larmes. La maman témoigne : « les policiers ont donné un coup de pied dans ma poussette avec le bébé et ils ont emmené mon fils avec les menottes et en le tenant par la gorge. Ils m’ont dit : dégage, ferme là… »

    A l’hôtel de police, Roman est placé dans la salle de garde à vue. Ici encore, les parents ne sont pas prévenus et pour cause, les policiers venaient d’écarter violemment la mère pour ne pas qu’elle reste avec son fils quelques instants auparavant. Ici encore, aucun avocat n’est appelé, ce qui constitue une violation des droits de l’enfant. Cette fois, en revanche, en ce qui concerne le médecin, on ne peut pas reprocher aux policiers d’avoir négligé l’aspect médical puisqu’ils décident de conduire l’enfant aux urgences. Les policiers déclarent alors au médecin que l’enfant s’est blessé en tapant dans un vitre. Ils ressortent de l’hôpital avec une radio rassurante du bras et un certificat médical qui disparaîtra mystérieusement du dossier. Au milieu de la nuit, les policiers emmènent Roman dans un foyer pour mineurs en disant qu’il a été trouvé à la rue, sans ses parents. Ses parents eux, paniqués, ne dormiront pas de la nuit, ne sachant pas où se trouve leur fils. Le lendemain ils retrouveront Roman traumatisé qui parle très peu. Son corps porte les stigmates de l’interpellation violente dont il a fait l’objet la veille: son avant bras est entouré par un large pansement et son poignet est noirci par les traces des menottes.

    Plus de 4 jours après les faits, un médecin constate : « l’avant-bras présente au tiers moyen des plaies en cours de cicatrisation et des ecchymoses du derme profond. Le poignet est aussi porteur de plaies en cours de cicatrisation et porteur de traces de striction. L’enfant se plaint d’avoir été très serré dans des menottes. »

     

    La loi, pourtant très claire, est violée:

    L’article 4 de l’ordonnance n° 45-174 du 2 février 1945 relative à l'enfance délinquante, récemment modifiée par les lois Perben I et II est le texte de référence concernant la garde à vue ou la mise en retenue des enfants mineurs. (2)

    Avant 10 ans, aucune mesure de retenue n’est possible sur un enfant.

    Entre 10 ans et 13 ans, l’enfant ne peut être placé en garde à vue, mais il peut être « retenu », on appréciera la nuance, pour les besoins d’une enquête. Pour être retenu, il faut 2 conditions. La première est que le mineur soit soupçonné d’un crime ou d’un délit que la loi punit d’une peine d’au moins 5 ans de prison. Par exemple un vol avec violences ou une agression sexuelle. La seconde condition est qu’un magistrat: juge ou procureur de la république autorise la mise en rétention de l’enfant. L’enfant peut alors être retenu 12 heures, renouvelables une fois. Dans le cas où les deux conditions contre le mineur sont réunies et que la mesure de retenue est appliquée, elle doit forcément être accompagnée de 3 mesures: les parents doivent être immédiatement prévenus, un médecin doit examiner l’enfant afin de s’assurer que son état de santé est compatible avec la rétention et enfin, un avocat soit s’entretenir avec l’enfant.

    Entre 13 ans et 16 ans, la garde à vue est possible, y compris quand le mineur est soupçonné d’une simple infraction. Les conditions sont à peu près les mêmes que pour l’enfant de moins de 13 ans, à ceci près que l’avocat n’est obligatoire qu’à la demande de l’enfant ou de ses parents. La loi est également très claire en ce qui concerne les auditions des enfants. Les interrogatoires des mineurs placés en garde à vue font l'objet d'un enregistrement audiovisuel.

     

    Le chantage à la garde à vue pour contourner la loi

    Lors de la réforme de la procédure de la garde à vue, on se rappelle tous de la levée de boucliers des syndicats de police qui nous expliquaient en substance que la présence d’un avocat dès le début des gardes à vue allait compliquer leur travail. Et bien, ils ont trouvé la parade… Elle s’appelle l’audition libre.

    L’audition libre est une procédure sans contrainte au cours de laquelle une personne est entendue par les services de police. Plus besoin de notifier la mise en placement, plus besoin de notifier de droits, plus besoin de médecin, plus besoin d’avocat. C’est magique, non ? Lors d’une interpellation, les policiers procèdent donc souvent à un chantage pour contourner la loi et les garanties que le législateur a voulu donner aux citoyens. Le chantage est simple : soit vous nous suivez volontairement pour une audition libre, soit vous refusez et nous vous mettons en garde à vue. Sauf que… Dans les cas des 3 enfants, il y a bel et bien violation de la loi. Pour un mineur de moins de 13 ans, en dehors d’une procédure de vérification d’identité, ce qui n’était pas le cas puisqu’une copie des papiers d’identité était en possession des policiers, on est forcément dans le cadre d’une procédure de retenue. Et lorsqu’on procède à la retenue d’un mineur de moins de 13 ans… On rentre dans le cadre de l’article 4 de la loi du 2 février 45 modifiée par la loi du 4 avril 2011. Par conséquent, les parents auraient dû être prévenus de la retenue, les enfants auraient dû être vus par un médecin et ils auraient dû s’entretenir avec un avocat.

    Pour Maria, qui elle a moins de 15 ans, l’absence de contrainte et le fait qu’elle soit venue « de son plein gré » est totalement contradictoire avec ses déclarations. Elle est formelle, elle a été emmenée à la voiture de police tenue par le bras et donc contrainte et forcée. La police pourrait prétexter pour elle qu’il s’agissait d’une mesure de vérification d’identité, mais alors pourquoi avoir procédé à une mise à nu partielle et à une fouille à même la peau ?  S’agirait-il d’une nouvelle technique pour vérifier l’identité d’un mineur ? D’autre part, à qui fera-t-on croire que deux filles de 12 ans et 14 ans se sont rendues de leur plein gré à l’hôtel de police de Lyon en plein après-midi ? Vous imaginez le tableau ? Tiens, on ne sait pas quoi faire, on s’embête un peu, il n’y a pas école, et si on allait faire un tour à l’hôtel de police pour se faire palper à nu par une femme policier… Enfin, le cas de Roman est pire encore puisqu’il a été menotté et emmené par un policier qui le tenait par une clé de bras autour du cou. Si ça, ce n’est pas de la contrainte, il faudra nous expliquer. Décidément, la police possède un langage bien à elle qui n’est pas vraiment le même que celui du simple citoyen.

     

    La mise à nu et les palpations des parties intimes

    Les cas de mises à nu abusives se sont multipliés ces dernières années. On rappellera simplement quelques exemples comme celui de ce couple de retraités de 70 ans convoqué à un commissariat et dont la femme « a dû se déshabiller complètement, sous-vêtements compris, tandis que son mari a été palpé en slip et en t-shirt. » (3) Ou encore cet homme de 63 ans arrêté pour défaut de permis de conduire et fouillé à nu 3 fois. (4) Même si depuis juin 2011, un arrêté (5) précise que la fouille intégrale avec mise à nu complète est interdite, il existe un lourd passif concernant le recours abusif des fouilles à nu par des policiers. Dans un rapport publié en janvier 2012 concernant les contrôles d’identité à l’encontre des jeunes issus des minorités, Human Rights Watch dénonce certaines pratiques policières notamment à Lyon: « Ils nous touchent de plus en plus les parties intimes », témoigne un jeune homme. L’organisation internationale regrette notamment l’absence de règles spécifiques concernant les palpations corporelles sur les enfants. (6)

    En ce qui concerne le témoignage de Maria, la police niera peut-être tout en bloc, à moins qu’elle ne joue sur les mots en parlant de mise à nu partielle et donc autorisée. Il restera néanmoins à expliquer les palpations à même la peau car les déclarations de jeune fille sont très choquantes. S’il ne s’agissait pas d’un policier, on pourrait parler à minima d’attouchements à caractère sexuel. D’autre part, quel est l’intérêt pour la police de procéder à des palpations sur les jambes de l’enfant, en partant des mollets et en remontant jusqu’à l’entrejambes à même la peau ? De nombreux autres cas de palpations à même la peau ont également été recensés. Une palpation sert à s’assurer que rien n’est dissimulé, non ? Sur une chemise, un jean, un pantalon, cela à un sens, mais à même la peau ? Quel est donc le but poursuivi par les policiers lors de ces palpations ?

    Mais au-delà de ces questions, ce qui est profondément choquant et inadmissible, c’est qu’en France, dans un pays démocratique qui vient d’élire un président socialiste, un citoyen et à fortiori un enfant mineur puisse se retrouver seul dans une salle avec un policier qui lui demande de se déshabiller et que ce dernier puisse procéder à des palpations sur son corps, à travers des vêtements ou à même la peau, sans personne pour contrôler ce qui se passe. Ni médecin, ni avocat, ni même aucun autre témoin. Combien de mineurs ont-ils été ainsi palpés, touchés, humiliés ? Combien de plaintes ont été déposées ? De quels moyens les parents disposent-ils pour prouver la véracité des faits avancés par leurs enfants ? C’est parole contre parole… Et on sait ce que cela signifie face à un fonctionnaire de police assermenté.

     

    La méconnaissance du code de déontologie de la police :

    En juin 2012, le Défenseur des Droits a remis son rapport à François Hollande. Il fait état de violences policières persistantes: menottage systématique, insultes, brutalités entraînant parfois la mort. Alors que le nombre global de dossiers reçus dans les quatre domaines d’activité du Défenseur a baissé de plus de 3 %, les plaintes concernant la déontologie de la sécurité ont explosé avec une augmentation de 96 %. (7)

    Garde à vue qui ne dit pas son nom et masquée par une prétendue audition libre à laquelle on emmène les enfants manu militari, usage des menottes sur un enfant de 12 ans, mise à l’écart des parents, fouille à nu partielle, palpations à même la peau, obligation faite aux enfants de signer des procès verbaux qu’ils ne comprennent pas, absence d’avocat, absence d’examen médical, absence d’enregistrement video des auditions… En plus d’une violation de la loi pour certaines d’entre elles, toutes ces dérives constituent très clairement une violation du code de déontologie de la police qui précise notamment dans son article 10: « Toute personne appréhendée est placée sous la responsabilité et la protection de la police ; elle ne doit subir, de la part des fonctionnaires de police ou de tiers, aucune violence ni aucun traitement inhumain ou dégradant. »  (8) Cet article précise en outre: « Le fonctionnaire de police qui serait témoin d'agissements prohibés par le présent article engage sa responsabilité disciplinaire s'il n'entreprend rien pour les faire cesser ou néglige de les porter à la connaissance de l'autorité compétente.»

    Ironie de l’histoire, le code de déontologie de la police date du 18 mars 1986. Elle est signée par un certain Laurent Fabius, Premier Ministre de l’époque et Pierre Joxe, Ministre de l’Intérieur. 26 années se sont écoulées depuis. Laurent Fabius est à nouveau en responsabilité aux plus hautes fonctions de l’Etat. Quant à Pierre Joxe, il exerce une activité d’avocat spécialisé dans le droit des enfants. On espère qu’ils se pencheront, ainsi que le gouvernement, sur ces exemples qui ne sont ni des exceptions, ni l’apanage de la police. Dans un article mis en ligne en septembre 2012, Louise Fessard dénonce également dans Médiapart les pratiques illégales de certains gendarmes contre des enfants roms. (9)

    On imagine l’effet destructeur de ce genre de traitement sur des enfants qui subissent des traumatismes à la fois physiques et psychologiques. Ces pratiques sont d’autant plus scandaleuses qu’elles sont commises par des agents dépositaires de l’ordre public et visent des enfants qui devraient être protégés plutôt que pourchassés, violentés et humiliés.

    Après l’affaire Neyret à Lyon, celle des policiers de Vénissieux mis en examen pour corruption, les fonctionnaires de la BAC écroués à Marseille pour vol, racket et trafic de drogue, il y a vraiment des pratiques à revoir de toute urgence au sein de la police française.

     

    (1) Les prénoms ont été modifiés

    (2)http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexteArticle.do;jsessionid=B8926A431D899272A108C6A693FFD5E5.tpdjo08v_2?idArticle=LEGIARTI000023876789&cidTexte=LEGITEXT000006069158&dateTexte=20120727

    (3) http://www.cnds.fr/avis/reponses_nov_08/Avis_2007_130.pdf

    (4) http://www.liberation.fr/societe/0101636431-fouille-a-nu-a-trois-reprises-pour-defaut-de-permis-de-conduire

    (5)http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=D097B418CC0952D6709EC4920C9E5F1C.tpdjo08v_2?cidTexte=LEGITEXT000024146234&dateTexte=20120727

    (6)  http://www.hrw.org/fr/news/2012/01/26/france-des-contr-les-d-identit-abusifs-visent-les-jeunes-issus-des-minorit-s

    (7) http://defenseurdesdroits.fr/documentation

    (8)http://www.interieur.gouv.fr/misill/sections/a_l_interieur/la_police_nationale/deontologie/code-deontologie/

    (9) http://www.mediapart.fr/journal/france/140912/des-gendarmes-varois-racontent-les-pratiques-illegales-contre-les-roms

  • Juifs en Exil, que faites-vous sous domination interdite des sionistes ?


    Par Hadassah BORREMAN : 
    Jeudi 05 Jan 2012

    Avec l’aide du Tout-Puissant


    Il y aurait beaucoup à dire et à redire sur ce qui se passe actuellement dans l’entité sioniste. Le fait que le sionisme s’est recouvert d’une couche de religiosité voire de ‘piété’, rend plus difficile la compréhension de l’incompatibilité du Judaïsme avec son opposé, le sionisme, pour les personnes non averties ou connaissant peu de l’authentique Judaïsme d’un côté, et l’histoire du sionisme et du mouvement sioniste de l’autre. Je m’en tiendrai qu’à quelques points. Tout d’abord, je ne défends ni les uns, ceux qu’on appelle les ultra-orthodoxes, ni les autres, ceux qu’on appelle les laïcs. Il y a provocation des deux côtés. Les uns comme les autres sont sionistes et en transgression ; je m’expliquerai sous peu.

    En tant que Juive de stricte observance, et donc forcement antisioniste en conformité à la Thora et nos Sages qui ont de toujours condamné l’hérésie, dont le sionisme en est la plus grande, je veux tout d’abord rappeler la situation du Peuple Juif sans laquelle toute réflexion et toute analyse sur ce qui se passe chez les Juifs est faussée.

    Le Peuple Juif est en Exil, il est toujours encore en Exil jusqu’à ce que le Messie vienne, annoncé auparavant par Elie le Prophète. Etre en Exil, ce ne sont pas que des mots, c’est une situation spirituelle qui a des implications pratiques jusqu’à nos jours, jusqu’à ce que D’ Lui-même change le statut d’exilés des Juifs. Je répète, parce que c’est important : jusqu’à aujourd’hui, et ce depuis que le 2ème Temple fut détruit, les Juifs sont en Exil. Il y a eu plusieurs tentatives de sortir de l’Exil, notamment à travers des faux-Messies ou des mouvements d’hérétiques dont le sionisme. Nous espérons que le sionisme est la dernière épreuve que nous connaîtrons, que D’ ait pitié de nous tous, pas seulement des Juifs, mais de toute l’humanité qui aspire, même inconsciemment, à la félicité du très-Haut.

    Qu’est-ce que cela veut dire être en Exil ? Cela veut dire que vous n’êtes pas chez vous avec tout votre confort (matériel, moral…); vous êtes chassés de chez vous et vous errez dans le monde. C’est le cas du Peuple Juif encore aujourd’hui. De quoi les Juifs sont-ils chassés et pourquoi? Nous, Juifs (nous Juifs contemporains et nos ancêtres formons un) sommes chassés de Terre Sainte, la Palestine Historique Occupée, à cause de nos transgressions envers D’. Nous le récitons à diverses occasions de l’année dans nos prières. Or qu’est-ce que nous voyons se passer en Terre Sainte?

    Maintenant, à partir de ce contexte rappelé plus haut, nous pouvons regarder et surtout voir et comprendre ce qui se passe.

    Nous voyons qu’il y a des Juifs en Terre Sainte. Ce qui est normal. Oui, quand c’est un petit nombre de Tsadiqim (justes, saints) qui remplissent les conditions pour y accomplir les commandements de la Thora à un haut niveau. Dans chaque génération, il y a toujours eu des Juifs en Terre Sainte, mais cette poignée de Juifs pieux n’a jamais réclamé quoi que ce soit des différentes autorités qui dominèrent la Palestine ; ils ont eu le soutien de leurs frères Juifs de la Dispersion. Aujourd’hui, ce sont des centaines de milliers de Juifs (beaucoup de trop) qui se sont installés là-bas, et avec quelle autorisation ? Ils se disent tous y être pour la ‘bonne raison’. Non ! Ils pensent mieux y servir le Créateur, y embellir les Mitsvess (commandements). Non ! Ils sont en grande transgression, car faire une Mitsveh en transgressant en même temps des serments Divins est un blasphème !

    Le mouvement sioniste, avec sa grosse propagande, a fortement contribué à ce que de nombreux Juifs s’installent dans l’entité sioniste fondée sur l’usurpation des terres appartenant aux Palestiniens natifs. Pourtant, les grands Maîtres du Judaïsme et Rabbis antisionistes, ont été clairs sur le sujet ; ils ont averti du danger du sionisme (même avant qu’il a pris la forme matérielle d’une entité) et de l’interdiction de sortir de ses propres forces de l’Exil.

    Qu’est ce qui a pris à de nombreux Juifs de se laisser ainsi séduire par cette hérésie ? Le sionisme, emballé de ‘piété’ avec des rabbins à beau chapeau et belle barbe qui se sont laissés acheter pour de l’argent, de l’honneur et pouvoir, est une dangereuse tentation pour le Juif qui ne reste pas en alerte contre toute sorte d’hérésie. Combien d’âmes Juives perdues les sionistes n’ont-ils pas sur leur conscience en les trompant et leur faisant renier leur Foi ? Aujourd’hui, ils s’attaquent aux Musulmans et à l’arabité de la Palestine. Même leurs propres gens, sionistes comme eux, sont fortement déçus et manifestent!

    Les pionniers sionistes, étant des renégats, concevaient un Etat laïc, un ‘Etat comme les autres’ (ce que D’ ne veut pas pour Son Peuple), avec armée, drapeau, gens de mauvaises mœurs…  Les régimes sionistes au fil des années ont dû prendre en considération la présence de Juifs orthodoxes, puis l’arrivée en masse de ‘religieux’. Les dirigeants sionistes actuels en ont fait un point positif pour déclarer au monde qu’ils sont une démocratie, la ‘meilleure du Moyen-Orient’, et surtout pour éventuellement faire accepter l’idée d’un ‘Etat Juif’. Cependant, ils rendent la vie Juive authentique difficile à vivre aux Juifs pieux et surtout antisionistes, car ils se rendent indispensables à ces Juifs pour qui c’est interdit de jouir des avantages des sionistes (protection de l’armée et de la police, la monnaie sioniste, l’électricité, …)

    Une autre notion, qui est spirituelle, est qu’avec l’Exil du Peuple Juif, la Présence Divine a également quitté la Terre Sainte, d’où les conflits grandissant dans la population et aussi avec les pays voisins. En plus, avec l’arrivée des sionistes emportant avec eux l’impureté occidentale, la Terre Sainte a été souillée. Les sionistes ont fait de la Terre Sainte un enfer à la place du ‘havre de paix’ promis aux Juifs exténués des camps de la 2ème guerre mondiale et d’autres Juifs qu’ils ont entraînés après eux, et de la Palestine, ils en ont fait un enfer pour les Palestiniens natifs.

    Nous devons aussi réaliser que la population sioniste est principalement non-religieuse. Ces personnes ont rejoint un mouvement politique, le nationalisme sioniste, non une Foi/religion, leur autorité n'est pas la Torah, d’où le rejet du nombre grandissant des ‘ultra-orthodoxes’ qui se défendent et s’imposent. D’ailleurs le Juif, même s’il est établi en Terre Sainte, il est en Exil chez les sionistes, des gens de la pire espèce que le monde n’ait jamais connue!

    Personnellement, si je ne peux pas vivre la vie Juive en Terre Sainte mieux qu’en Belgique, ou en France ou aux Etats-Unis, alors, je dois partir de là-bas. C'est d’ailleurs une des raisons pourquoi je ne suis pas là-bas. Pourtant, je languis autant que les Juifs en Palestine de pouvoir servir le Créateur sur Sa Terre, mais j’accepte par amour et fidélité le Décret Divin de l’Exil, je me repens et me purifie pour mériter le retour des exilés. J’invite mes nombreux frères et sœurs de faire la même chose, car ainsi Justice sera rendue aux victimes musulmanes palestiniennes en leur rendant leurs propriétés, et l’accomplissement des promesses Divines  sera hâté.

    Concernant la distinction entre hommes et femmes,  je n’aime pas le mot négatif de ‘ségrégation’. La femme n’est pas moins ou plus que l’homme ; D’ les a créés  complémentaires. Je pense que si chacun assume la part qui lui est destinée, il y a harmonie, et dans le couple, et dans la famille et dans la société.  

    La décence est un comportement naturel et normal pour le Juif, elle est en plus commandée par la Thora pour toutes les générations. Elle est la Sagesse Divine de notre Créateur qui connait parfaitement Ses créatures, ses potentialités comme ses faiblesses et ses mauvais penchants. Si cette Tsniuss (décence, réserve, discrétion), qui ne concerne pas seulement le vêtement, était appliquée autant par les hommes que par les femmes, elle nous éviterait beaucoup d’ennuis dans la société. Je sais que ce noble comportement est également respecté chez nos frères et sœurs musulmans vivant en accord avec le Coran, même si dans la forme elle est appliquée un peu différemment.

    Bus : la femme Juive pieuse en accord avec la Thora ne cherche pas à se mélanger avec les hommes. En Dispersion, où nous vivons en loyauté avec nos concitoyens non-Juifs, nous n’avons pas de bus cachères, et il n’y a pas de problèmes. C’est vrai que la loi n’est pas la même quand un Juif/Juive se trouve dans un groupe ou une classe de non-Juifs, que quand il/elle est entre Juifs, car entre Juifs, nous devons appliquer les Lois de la Thora, mais nous ne pouvons pas les imposer aux autres, surtout pas chez eux. Si je suis chez des Musulmans, j’enlève mes chaussures si une rencontre se fait dans un lieu où est étalé un tapis de prière. Je trouve naturel de respecter cela.

    Maintenant sachant tout ce qui précède, qui a raison ou tort dans ce qui arrive en Palestine Occupée ? Réfléchissons un tant soit peu.

    Si j’estime que la Palestine est la Terre Sainte, alors tous ces impies, kofrim/koufar ‘religieux’, ‘pieux’, comme laïcs n’ont rien à y faire.

    Si je m’en tiens à la Thora qui m’interdit de me mettre en danger spirituel et corporel sous la domination des sionistes, alors tous ces Juifs doivent fuir ! Ces excités de Juifs ultra-orthodoxes sont une petite minorité dans l’entité sioniste ; ils sont en Exil, à moins qu’ils ne soient des sionistes à l’aspect extérieur de Juifs pieux.

    S’appuyer sur les autorités sionistes pour leurs ‘droits’ contre la population non religieuse ou des femmes moins religieuses, cela s’appelle de la collaboration sioniste. D’ailleurs, comment une Cour Suprême d’une entité laïque illégale pourrait juger un tel cas de ‘ségrégation’ illégale selon qui ? Et les ‘rabbins’ sionistes ne sont pas des références et autorités pour le Peuple Juif.

    Si ces ‘frumm’ (pieux) ne peuvent pas vivre leur Judaïsme en Terre Sainte à cause des sionistes, ils doivent partir. En restant à Bess-Shemesh où Al-Quds ou ailleurs, ils veulent montrer qu’ils sont ‘chez eux’ et sont en ‘droit d’imposer la Thora’... C’est de l’insolence. Ils ne sont pas chez eux ; ils sont en Palestine sous domination sioniste, et cela est interdit selon la Thora. Leur comportement est un contre-témoignage Juif ! Ils sont notre honte !

    Quant aux ‘fray’, les incroyants, ils doivent savoir que la Palestine est la Terre Sainte, que ce n’est pas un pays comme un autre, même si les dirigeants sionistes ont réussi à y établir un ‘Etat comme un autre’ dont le nom (volé aux Juifs) sonne ‘Juif’, car appelé « Israel » en allusion à Yisroel, autre nom du patriarche Yaqov d’après qui les Juifs sont nommés, les ‘Bnei-Yisroel. C’est une terre où le Juif qui remplit les conditions pour s’y établir, doit vivre en conformité avec la Loi Juive. C’est aussi une terre qui ne se laisse pas traitée politiquement seulement, car elle fonctionne sur des principes spirituels, c’est une terre dont D’ Saint et Juste en est le Maître, le Propriétaire, et al-Qud/Jérusalem est Sa Ville Sainte.

    Nous Juifs de Thora, nous ne voulons pas un Etat sioniste laïc, et encore moins un Etat sioniste «pieux»! Même si toutes les nations du monde unanimement nous disaient qu’elles nous permettent d’avoir un Etat Juif, même géré par des vrais Rabbins antisionistes faisant appliquer la Halokhoh, nous devrions refuser, car nous sommes en Exil, et parce que D n’a pas encore envoyé le Prophète Elie annonçant le Messie !


    Pendant des siècles, les Juifs vivant en Palestine ont vécu avec les Musulmans, côte à côte, pacifiquement, dans l’entraide mutuelle, il n’y avait pas tous ces conflits comme aujourd’hui, ni l’apartheid, les tombes n’ont pas été violées, il n’y avait pas de mur de la honte… C’étaient encore des vrais Juifs palestiniens non  infectés par le sionisme, et c’étaient encore des Musulmans palestiniens non terrorisés par le sionisme. Ah, quand revivrons-nous ces bons vieux temps, et même des meilleurs ?

    Hadassah BORREMAN
    YECHOUROUN – JUDAISME CONTRE SIONISME

     

  • L'impérialisme et le sionisme, un réel danger pour les peuples

     

    «Pourquoi ai-je attendu ce jour pour le dire,
    vieilli, et de ma dernière encre :
    La puissance atomique d'Israël menace
    une paix du monde déjà fragile ? (…)

    parce que je suis las de l'hypocrisie de l'Occident».

     

    Ainsi s'exprimait Günter Grass prix Nobel de littérature dans un poème publié le 4 avril par le quotidien Süddeutsche Zeitung (1). Günter Grass n'annonce en fait rien de nouveau en affirmant courageusement que l'État sioniste d'Israël, soutenu aveuglément par l'impérialisme américain et européen, menace la paix du monde.

     

     

    Dès le premier tiers du XIXe siècle, le Royaume-Uni développait déjà l'idée de créer un «foyer juif en Palestine» pour servir ses propres intérêts stratégiques(2). Le sionisme politique a grandi et prospéré sous l'aile protectrice de l'impérialisme britannique, puissance économique et coloniale de l'époque. L'antisémitisme européen, le génocide nazi, le mépris des arabes palestiniens, considérés comme des ectoplasmes par le colonisateur britannique, ont grandement contribué au développement du sionisme qui n'était, jusqu'à la déclaration Balfour (1917), qu'un mouvement politique minoritaire chez les juifs. Chaïm Weizmann, premier président de l'État d'Israël, écrivait dans ses mémoires : «Il était toujours plus facile de parler à cœur ouvert aux non-juifs qu'aux juifs occidentaux; il y avait moins de chance d'être mal compris»(3). Ce sont donc les intérêts économiques et stratégiques de l'Angleterre et, partant, de la bourgeoisie anglaise qui sont, tout du moins au début, derrière le fait colonial israélien et ce qu'il est devenu aujourd'hui c'est à dire un véritable danger non seulement pour les peuples de cette région «bourrée» de pétrole, mais pour le monde entier.

     

    Israël est un État au-dessus de tous les États. Il est aussi au-dessus des lois, des conventions et de toutes les résolutions des Nations Unies. Israël a trop de pouvoir. Il ne supporte ni contradiction, ni critique. Toute contestation, toute opposition et toute dénonciation de l'entité sioniste est impitoyablement réprimée. L'antisionisme se confond désormais avec l'antisémitisme. Les listes de militants et militantes, de penseurs, de poètes, d'artistes, d'universitaires, de journalistes, d'hommes et de femmes politiques, accusés d'antisémitisme sont interminables. Günter Grass n'est ni le premier ni le dernier à être traité d'antisémite. La résistance à l'État sioniste d'Israël est systématiquement qualifiée de terrorisme. Même si la résistance à l'occupant est un droit naturel reconnu par les Nations Unis, le peuple palestinien est réduit à des «bandes de terroristes» qui menacent l'existence même d'Israël ! Cette obstination à taire toute critique de l'entité sioniste ne peut s'expliquer que par cette farouche volonté d'escamoter l'histoire de la Palestine et les crimes perpétrés par Israël avec la complicité absolue de l'impérialisme contre le peuple palestinien. Les massacres d’Israël se font «dans les murmures ou dans un silence total(...)» écrivait Jean Genet dans «Quatre heures à Chatila» (4).

     

    La bourgeoisie et le sionisme politique ont ensemble enfanté un monstre qui ne cesse de grandir et menace le monde d'une guerre nucléaire dont les conséquences sont incalculables.

     

    Israël, l'impérialisme américain et européen n'ont jamais accepté ni supporté la disparition de la dynastie des Pahlavi, qui était à leur service, et la naissance de la République islamique d'Iran en 1979. La dictature du Chah était l'une des plus féroces et des plus cruelles que l'impérialisme américain ait produit. La Savak, police politique du Chah, faisait régner la terreur par des pratiques d'une rare barbarie, empêchant toute velléité d'opposition au régime en place. Les compagnies américaines et britanniques notamment peuvent alors pomper à leur guise le pétrole iranien en toute quiétude.

    Le fait que cette République religieuse et nationaliste refuse l'hégémonie impérialiste et nationalise ses richesses pétrolières et gazières a suffit pour placer l'Iran sur l'«Axe du Mal» parmi les «États voyous». Les Etats-Unis et Israël ne peuvent tolérer un pays comme l'Iran se développer et menacer leur hégémonie sur le Moyen-Orient, première région pétrolière du monde. Pour les dirigeants sionistes, l'Iran et son développement rapide constituent de surcroît un obstacle à la réalisation du «Grand Israël».

     

    Il faut donc, vaille que vaille, détruire cette république. A la place, il faut installer un régime au service des intérêts impérialistes et sionistes. Et tous les moyens sont bons pour atteindre cet objectif. Embargo, sanctions en tout genre, assassinat de chercheurs scientifiques, ingérence dans les affaires politiques iraniennes etc., sont des armes que l'impérialisme et le sionisme utilisent pour mettre à genoux la République islamique d'Iran. On prépare également l'opinion publique internationale à une éventuelle agression contre l'Iran par une intense et délirante propagande. La diabolisation des dirigeants iraniens, comme on a diabolisé tous les dirigeants des pays que l'on a envahis, relève de cette intoxication et de cette gigantesque manipulation de l'opinion. Il faut créer un climat politique et psychologique propice à la guerre.

     

    Mais l'État d' Israël veut aller encore plus loin. Et c'est le programme nucléaire iranien qui est cette fois visé. «L'Iran s'approche lentement mais sûrement du moment où il entrera dans une zone d'immunité» disait Ehoud Barak, ministre de la défense israélien (5). «l'Iran ne devrait jamais être autorisé à développer des armes nucléaires» insistaitNetanyahou devant l'American Israel Public Affairs Committee(AIPAC) (6).Détruire les installations nucléaires iraniennes est devenu l’obsession des dirigeants extrémistes israéliens. Benyamin Netanyahou en fait même la mission de sa vie(7).

     

    Étrange situation ! Ce sont les pays impérialistes et leur créature le sionisme dont toute l'histoire n'est que cruauté, massacres et mépris absolu de la vie humaine qui accusent l'Iran de vouloir posséder la bombe nucléaire alors qu'ils détiennent l'essentiel de cette terrifiante arme ! Rappelons tout de même que les États-Unis ont utilisé par deux fois cette arme génocidaire contre les habitants d'Hiroshima et de Nagasaki en 1945 tuant dans des conditions atroces des dizaines de milliers d'hommes et de femmes. Aujourd'hui, ces pays possèdent des armes nucléaires autrement plus puissantes que celles qui ont dévasté les deux villes japonaises. Les États-Unis, le Royaume-Uni, la France et Israël s'arrogent le droit non seulement de détenir des armes nucléaires, hors de tout contrôle, capables probablement d'anéantir toute vie sur terre, mais aussi de les utiliser contre qui ils veulent et quand ils veulent. L'impérialisme et le sionisme constituent un danger réel pour tous les peuples de la planète.

     

     

    Les peuples et en particulier les travailleurs n'ont nul besoin des guerres et des bombes nucléaires. Ils ont besoin d'un monde débarrassé justement de l'impérialisme et du sionisme surarmés, ennemis du progrès et de la paix. L'impérialisme et le sionisme ont semé trop de malheurs sur cette terre en dressant les peuples les uns contre les autres. Seules l'entente et la fraternité entre les classes ouvrières du monde entier permettront de mettre un terme à l'hégémonie capitaliste et son rejeton sioniste.

     

    Mohamed Belaali

     

     

  • L'INDIGNÉ ESPAGNOL, CE BALOURD

    Désolé pour la mise en page;

     
     

    60 blessés, dont 27 policiers: n'allez pas nous déranger pour si peu. Même après des heures de violents affrontements avec la police, aux alentours du Parlement, le manifestant madrilène indigné ne fait pas la Une des radios du matin. On le remise dans les profondeurs du journal de France Inter, loin loin loin derrière "l'évènement de la nuit": les soupçons de trucage d'un match de handball. Il a droit à quelques phrases, en passant. Pas d'envoyé spécial haletant, en direct. Pas de bilan minute par minute. Pas de micro-trottoir. On en a même oublié son petit nom si pittoresque, indignado. On est poli: on ne le passe pas entièrement sous silence. On le reçoit, mais en bout de table.

    Certes, l'Indignado fait valoir ses droits à la médiatisation. Il tentait d'accéder au Parlement, ce n'est pas rien; il a préparé sa manif de longue date sur Twitter, c'est moderne; il est le sujet d'une iconographie abondante, ça pourrait aider; il bat tous les records européens de précarité, c'est notable; la police a tiré des balles en caoutchouc, c'est douloureux: autant de bons points, qui le sauvent de l'oubli total, et lui ouvrent des droits à la médiatisation minimum. Mais quel balourd: il a le malheur d'être à contretemps. La crise est entre parenthèses. Lémarchés regardent ailleurs. En tous cas, ailleurs qu'en France, c'est l'essentiel: pensez donc, les choses vont si bien que la France gagne même de l'argent en empruntant. On y reviendra, bien entendu, mais plus tard. Repassez le mois prochain.

    L'indigné madrilène n'y met pas du sien. "Non aux privilèges des politiciens" "démocratie économique"proclament ses pancartes. Il proteste banalement contre les "marchés financiers". «La troïka (Commission européenne, BCE et FMI, ndlr) et les marchés financiers ont pris en otage la souveraineté populaire, avec le consentement, et la collaboration de la majorité des partis politiques» dit-il. Bref, totalement à côté de la plaque,comme le fait remarquer avec une ironie amère une journaliste...de France Inter. Un petit "Allah Akhbar", quelques barbes, et il ferait la Une de la presse européenne. Ce n'est pourtant pas compliqué.

    Indignados

    Mise à jour, 12h: Patrick Cohen nous fait savoir que le journal de 7 heures 30 de France Inter (à l'heure où le matinaute matine ailleurs) s'est ouvert par un reportage à Madrid.