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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 128

  • Victoire de Chavez !

     

    Hu ! Ha ! Chavez no se va !

    L’empire fait la gueule ce matin.

    Quoi ? Il ne suffit plus de mentir ?

    Chavez, la mine resplendissante, rien de tel qu’un petit cancer pour vous remettre sur pied, a remporté pour la troisième fois les élections Vénézuéliennes. Au pouvoir depuis 14 ans, il va remettre ça pour encore six ans. Les résultats sont clairs.

     Une participation de 80%, mazette ! 54,42 % des voix devant Henrique Capriles 44,97%.( Sur 90% des bulletins)

    Quelle merveilleuse nouvelle pour cette Amérique du Sud qui échappe encore aux griffes de l’Amérique du nord, l’Amérique des Morts, celle qui sacrifie son peuple aux folies assassines d’une classe qui prospère dans le pétrole, les armes, les banques, vols de vautours sur la planète entière.

    Il paraît que Chavez est un « dictateur » . Vraiment pas « fut-fut » pour un dictateur ! 54, 42 % des votants ! En Afrique ils font du 90% sans problème !

    Ah ! Les ennemis de Chavez !

    Il faudrait que notre Hollandalo lui demande comment il fait pour avoir régulièrement entre 61% et 69% d’opinions favorables !

    Le succès de Chavez, une révolution en construction, c’est son pays décrété « territoire libre d’analphabétisme » par l’Unesco en 2005, c’est près de 60 000 nouveaux établissements, 55 000 enseignants incorporés cette année, 75 000 bibliothèques, un accès gratuit à la santé avec la coopération de Cuba, la création de dispensaires et de médecins dans les banlieues et le secteur rural, la production nationale de médicaments génériques gratuits, 178 000 Vénézuéliens pauvres récupérant la vue grâce à la mission « Miracle », le traitement du Sida gratuit, 4 millions de personnes engagées dans le sport, la reconnaissance des peuples indigènes, la distribution de terres aux paysans, 3 millions d’hectares distribués, des pensions de vieillesse à plus de 20 000 agriculteurs et pêcheurs qui ont atteint l’âge de la retraite sans avoir cotisé, la nationalisation des secteurs de l’économie qui, adossée à la hausse des prix du pétrole, ont généré d’importants revenus dont bénéficie la majorité de la population.

    Une véritable révolution sociale avec un bilan spectaculaire qui se consolide tous les ans.

    Telle est la différence entre le socialisme et le libéralisme. Eternelle lutte des classes. D’un côté on aide le peuple, de l’autre on lui dit : « Démerde-toi et si tu n’y arrives pas, c’est que tu es un looser. Crève. Et tais-toi. » La loi des vainqueurs.

    Aujourd’hui la loi des vainqueurs au Vénézuela, c’est la loi des pauvres.

    Que c’est bon ! Comme on est heureux pour eux !

    Et aucune CIA , aucun article bidonné, aucune propagande du « Monde » qui, ce matin, glisse un petit article « Chavez ira-t-il au bout de son mandat », n’y peut rien. Le peuple a parlé !

    Quelle merveille victoire aussi pour cette Amérique du Sud qui écharpée par des coups d’Etat , des interventions armées et secrètes, un désordre agité par les cartels de la drogue, une corruption endémique, une violence qui paraît ne jamais vouloir cesser, crée les moyens de son union et de sa victoire.

    Comme nous sommes gris et frileux à côté d’eux ! Comme brille le Mercosur , cinquième puissance mondiale des Caraïbes à la Patagonie ! Comme croît et embellit, échappé au laboratoire de l’expérimentation du néo-libéralisme avec son putassier FMI, tellement bien décrit par John Perkins dans ses « Mémoires d’un assassin économique », une Amérique Latine qui devient le laboratoire de la contestation.

     

    C’est sans doute pour cela que le Front de Gauche avait organisé hier soir une soirée électorale. Les amis de l’Usine, qui est le QG du parti, avaient invité la gauche libero et avaient préparé une super ambiance de fête, guitares, chansons, tortillas, mojitos et autres délices locaux.

    Pour Mélenchon qui prenait la parole après Corbières et Delapierre, cette élection revêtait une importance immense. Il rappela la venue au pouvoir de Chavez. En ces temps-là, un libéralisme pur et dur régnait sur le pays, le peuple était assommé, comme nous le sommes un peu nous-mêmes, mais un jour, le pouvoir augmenta le prix des billets de bus. Et tout partit de là. Une révolte du peuple, l’envoi de l’armée. 3000 morts. Et Chavez élu.

    Or ce qui est arrivé là-bas, arrivera inéluctablement ici .

    Avec le TSCG nous sommes engagés dans une voie « austéritaire » qui un jour, sur une augmentation qui sera jugée insupportable, conduira à des révoltes dont la violence est inévitable. Les libéraux veulent pousser le peuple à la lutte pour le mater, pour l’effrayer. Mais dans ce genre de combat ,on ne sait jamais ce qu’il advient. Au Vénézuela, la victoire du peuple est née de cette folie.

    C’était un plaisir, hier soir, d’entendre Mélenchon jouer au professeur d’histoire, parler, tout simplement de ses émotions d’homme quand il voit cette foule de pauvres gens sauvés de l’indignité. « Oui, je pleure, je le dis ». Au dix-huitième siècle, qui ne sortait pas du théâtre en larmes était un moins que rien. A présent un homme ne pleure pas. Est-ce pour cela qu’il est moins heureux ?

    Il parlait aussi des « socialistes », ses ex-copains qu’il a tant connus et qui ne connaissent strictement rien à l’Amérique du Sud. De Hollande, si grand politique, allant soutenir l’ennemi de Lula, de Moscovici lui aussi égaré dans des préférences stupides.

    Je suis très amusée quand j’entends dire que Mélenchon est en fait « plus lié qu’on ne le croit au PS. » Il a vécu dans leur groupe assez longtemps pour les connaître et, ne pouvant les réformer, les a quittés en devenant ce qu’on appelle un homme d’honneur.

    Mais un homme d’honneur qui prend fait et cause pour le peuple et contre le sacro-saint libéralisme, il faut le cisailler, l’attaquer de toutes les façons. Comme le fait cette presse propagandiste qui bourre le mou de lecteurs ignorants.

     

    Hier, un des grands sujets était l’arrestation de cet islamiste (pardon « salafiste » est le mot à la mode !) , ce salafiste , donc, qui a lancé une grenade dans une épicerie juive. En plein vote du TSCG. Comme l’affaire Merah en plein vote des présidentielles. Comme l’assassinat de l’ambassadeur américain à Benghazi, en pleine élection américaine. Vous pensez bien que je ne vais pas dire que c’est voulu ! Dieu m’en garde ! Mais quels hasards qui tombent bien pour dire : « Votez pour ceux qui vous défendent contre les méchants ! Ayez peur, braves gens, mais nous sommes là ! »

    Pendant ce temps le Nouvel Obs produit un superbe portrait titré : « Valls vice-président de la république. »

    Arrêtez de prendre vos désirs pour des réalités les gars…

     La France est encore bien endormie, mais cette histoire de TSCG, ces collectivités territoriales qui viennent, enfin, de découvrir, atterrées, ce que sera pour eux ce nouveau temps, voilà qui, peut-être va nuire à vos projets. 

    Quand allez-vous augmenter le prix des billets de tram ?

     

    Mais, ce matin, soyons à la joie de tout un peuple.

    Hu ! Ha ! Chavez no se va !!!!!

    Chavez, président de la république du Venezuela !

  • L’Union Européenne, prix Nobel de la paix !

    parAriane Walter

     

    Ahahahahahahahahahahahahahahahahahahahahah !!!!

    Je n’en peux plus ! Je m’étouffe !

    Prix Nobel !!! Quel prix Nobel ? Chantal Nobel ? Des sagas TF1 ?

    Non, là c’est trop ! Prix Nobel de la Paix ! Ils perdent la tête !

    Mais ils veulent en venir où ? Quel est le message subliminal : « On vous fait crever et on se fout de vous ! » ?

    L’Europe va de manif en manif dont nous ne connaissons pas le quart de la moitié. Des hommes gazés, matraqués, ensanglantés voilà ce que deviennent les citoyens européens courageux qui demandent simplement à ce que la démocratie soit respectée.

    Le nom le plus haï en Europe est Europe.

    Une belle idée transformée en champ de misère.

    Et c’est cette mère maquerelle, cette Europe de la Finance et des mafias, qui reçoit le prix Nobel de la paix !

    Il faut dire qu’après Obama, prix Nobel de la paix l’an dernier et l’Europe, prix Nobel cette année, il reste pour l’an prochain Netanyahou de retour de la guerre d’Iran.

    Ah ! C’est de l’ironie ! Il faut le dire.

    Ces pauvres Nobels ! On les a payés combien ? Des toits à refaire ?

    Avant c’était une gloire « prix Nobel ». Maintenant, la honte !

    Tout ceci est tellement gros que cela ne manque pas quand même de poser des questions.

    Est-ce une manière de dire aux gens qui réfléchissent dans ces pays :

    -Ecoutez le populo, vous pouvez faire ce que vous voulez, vous êtes cuits et recuits. On vous tient et on vous fait sauter en barbecue ! On se fout complètement de vous ! Et ce n’est que le début ! Ce que vous pensez, ce que vous faites, on s’en fiche royalement. Les princes, c’est nous qui les désignons. Et ils font ce que nous leur disons de faire. Et vous, ou vous allez travailler pour nous pour deux francs six sous ou vous allez aller crever de faim où vous voudrez. Car il n’y a pour vous que ces deux solutions. C’est comme ça. C’est décidé. Pas content ? Ben , essayez de nous faire partir. Avec vos manifs pacifiques ! Pauvres ploucs ! Vous êtes noyautés de tous les côtés ! Oui, on était sûr que ça allait vous faire marronner un max cette nomination de l’UE au prix Nobel de la paix. Mais c’est une manière de vous dire ce que vous êtes et ce que vous valez. C’est une jouissance de se foutre de vous. On vous mène une guerre silencieuse et sympa qui ne nous coûte pas cher et qui nous rapporte un max. On vit sur votre dos. On va vous piquer vos salaires, vos impôts et aussi vos domaines, votre patrie. Il y a longtemps que ça a commencé. Vous vous réveillez un peu tard. Un peu trop grassouillets. Un peu trop gavés. Le maniement des armes vous ne connaissez pas trop. Voilà pourquoi vous nous faites très peur. Oh ! Oui !!! Allez soyez beaux joueurs ! Mettez vous à genoux et adirez vos nouveaux maîtres ! Petite Europe ! L’Amérique, autrefois est tombée devant quelques centaines de conquistadors et aujourd’hui vous tombez devant quelques mots , quelques lois. Rien de plus. Quelques cars de police pour vous faire peur ! Bouh !!! et pour nous la gloire et la domination totale ! Et ça ne fait que commencer ! Soyez en sûrs ! Vive l’Europe prix Nobel de la paix ! Puisque tout ce qui est prix s’achète ! »

    Face à cette réalité, nous sommes désarçonnés.

    N’en ayons pas honte.

    Nous ne sommes pas des guerriers.

    Et se battre où ?

    Contre qui ?

    Nous avons à nous unir. Réfléchir. Apprendre. 

    Nous sommes comme ces paysans qui se font racketter et qui mettent du temps avant de s’organiser.

    Il faut d’abord que cette idée entre dans nos têtes. Nous sommes en guerre. Nous sommes occupés. Ceux qui nous dirigent collaborent avec la finance européenne et mondiale et ne feront rien pour nous, sinon nous vendre ce qui est déjà fait depuis le 9 octobre 2012. 

     

    Le Portugal offre un beau cadeau à l’Europe pour la féliciter de ce prix Nobel : une grève générale le14 novembre. Quels autres pays d’Europe suivront ? L'espagne est partante.

    Mais peu importe. Si ce n’est pas à ce moment-là, cela viendra. Inéluctablement.

    Attention au premier mort, messieurs de la police et du Nobel.

    Le mépris, la colère, l’écœurement, la haine, la fureur voilà les sentiments que vous nous inspirez.

    Vous êtes la déchéance d’une espèce humaine vouée à la solidarité, au progrès, à l’amour du prochain.

     

    L’Europe des marchés et de Goldman Sachs, prix Nobel de la paix !!

    Ahahahahahahahahahahahahahahahaaaaa !!!!

    Mafia !

     
     
  • « On n’a plus le temps... »

    Ceux qui se désolent du manque d’attention à leur cause, à leur activité, se voient souvent opposer la même explication : « On n’a plus le temps. » On n’a plus le temps de se plonger dans un livre « trop long », de flâner dans une rue ou dans un musée, de regarder un film de plus de quatre-vingt-dix minutes. Ni celui de lire un article abordant autre chose qu’un sujet familier. Ni de militer ni de faire quoi que ce soit sans être aussitôt interrompu, partout, par un appel qui requiert d’urgence son attention ailleurs.

    Pour une part, ce manque de temps découle de l’apparition de technologies qui ont permis de… gagner du temps : la vitesse des déplacements s’est accrue, celle des recherches, des transmissions d’informations ou de correspondances aussi, souvent à un coût modeste ou dérisoire. Mais, simultanément, l’exigence de vitesse n’a cessé d’obérer l’emploi du temps de chacun, et le nombre de tâches à réaliser a explosé. Toujours connecté. Interdit de musarder. On n’a plus le temps (1).

    Parfois, c’est aussi l’argent qui fait défaut : on n’a plus les moyens. S’il coûte toujours moins cher qu’un paquet de cigarettes, un journal comme Le Monde diplomatique implique une dépense que bien des salariés, chômeurs, étudiants, précaires ou retraités ne jugent pas anodine.

    Parmi d’autres, ces raisons expliquent la désaffection de la presse payante. Une fraction de ses anciens lecteurs l’abandonne à mesure que la fenêtre de papier ouverte sur le monde, l’attente du postier ou du kiosquier se métamorphosent en une contrainte de lecture supplémentaire dans un calendrier surchargé — et surtout s’il faut payer. Un des propriétaires de Free et du Monde, M. Xavier Niel, anticipe que les journaux auront disparu d’ici une génération.

    Si leur financement se faisait sur des écrans, des tablettes, il n’y aurait peut-être guère motif à s’alarmer : ceci remplacerait cela. Mieux encore, la science, la culture, les loisirs, l’information se diffuseraient plus vite, y compris dans les lieux les plus reculés. Au reste, nombre de périodiques conçus sans autre projet rédactionnel que d’arrondir les profits (ou l’influence) de leurs propriétaires peuvent bien succomber sans que la démocratie y perde. Seulement, les nouvelles technologies de l’information n’assurent au journalisme ni les emplois ni les ressources des anciennes. A moins de travailler à titre bénévole, c’est-à-dire en tirant ses revenus d’ailleurs, comme la plupart des blogueurs, la profession se trouve menacée du pire : elle ignore si elle dispose d’un avenir.

    Un train, un métro, un café, un congrès politique : autrefois, dans ces endroits, la presse régnait ; dorénavant, combien de gens y déploient encore un journal autre que « gratuit » ? Ne s’agit-il que d’une impression ? Les chiffres s’entêtent et confirment la réalité d’un décrochage. En Europe de l’Ouest et aux Etats-Unis, la diffusion des journaux a décliné de 17 % au cours des cinq dernières années. Et le recul se poursuit. En France, une période de fièvre électorale ne provoque plus aucun retour vers les kiosques ; de janvier à août 2012, les quotidiens généralistes ont ainsi accusé un reflux moyen de leurs ventes de 7,6 %par rapport à l’an précédent. Même l’été dernier, pourtant marqué par les Jeux olympiques, les ventes de L’Equipe, un titre sportif en situation de monopole, ont continué à baisser.

    Dans l’espoir de freiner une telle glissade, un journalisme sonnant et trébuchant multiplie les « unes » qui racolent en violant l’intimité des personnes, ou les articles qui affolent en assimilant n’importe quoi — y compris des provocations isolées de caricaturistes ou des rassemblements groupusculaires d’intégristes — aux « heures les plus sombres de notre histoire ». Les chaînes d’information en continu amplifient le tintamarre. Deviner quelle outrance va mobiliser l’attention des médias, occulter une nouvelle qui réclamerait du lecteur davantage qu’un « J’aime ça » au bas d’un blog rageur, est devenu un jeu d’enfant. Ainsi continûment s’accroît la part de vulgarité et de catastrophisme dont la plupart des propriétaires de presse s’imaginent qu’elle provoquera du buzz pendant quelques heures. Mais, sur ce terrain, comment escompter faire payer au lecteur ce qu’il peut trouver — gratuitement et à profusion — ailleurs ?

    En particulier sur la Toile. Aujourd’hui, aux 35 millions de Français qui lisent un périodique s’ajoutent ou se superposent 25 millions d’internautes qui, chaque mois, consultent au moins un site de presse. Mais ces derniers ont été habitués à croire que le règne de la société sans argent était advenu — sauf lorsqu’ils se précipitent pour acheter, cette fois au prix fort, leur ordinateur, leur Smartphone ou leur tablette, souvent pour pouvoir consulter une presse qui leur est offerte... L’audience en ligne ne rapporte donc pas grand-chose à ceux qui recherchent, éditent, corrigent, vérifient l’information. Ainsi une structure économique parasitaire s’édifie peu à peu qui concède aux uns tous les profits du commerce. Et qui facture aux autres tous les coûts de la « gratuité » (2).

    Un quotidien comme The Guardian, par exemple, est devenu grâce à son site Internet numéro un de l’audience au Royaume-Uni et troisième dans le monde, sans que cela l’empêche — et, devrait-on dire, au contraire — de perdre l’année dernière 57 millions d’euros et de licencier plus de soixante-dix journalistes. Car bien qu’elle requière toujours davantage d’investissements, la croissance du trafic numérique des journaux coïncide en général avec la réduction de leurs ventes en kiosques. Assurément, près de 6 millions de Britanniques lisent au moins un article du Guardian par semaine, mais seuls 211 000 l’achètent quotidiennement. C’est cette petite population, déclinante, qui finance la lecture gratuite de la plupart des internautes. Un jour, forcément, ce voyage s’arrêtera pour tous faute de carburant.

    Le pari perdu des éditeurs concerne aussi la publicité. Au départ, le modèle de la « gratuité » en ligne imitait la logique économique de la radio commerciale, puis celle de ces quotidiens que des travailleurs précaires distribuent à l’aube à l’entrée des stations de métro. A ceci près que, dans un cas, on sait depuis longtemps de quoi il retourne — de radios privées (RTL, Europe 1, NRJ, etc.) dont les programmes se faufilent entre des spots qui martyrisent les tympans. Et que, dans le second, si Direct Matin ou Métro, l’un propriété de M. Vincent Bolloré, l’autre de TF1, ont pour projet une société de la gratuité, c’est à condition que celle-ci leur rapporte encore davantage. Il leur suffit pour cela de facturer directement l’annonceur en lui livrant en échange des fagots de lecteurs ou d’auditeurs.

    Avec l’information en ligne, le fiasco du même calcul est devenu patent. Les sites de presse ont beau aligner les succès d’audience, la ressource publicitaire ne leur parvient qu’au compte-gouttes. Car son produit profite avant tout aux moteurs de recherche, devenus selon M. Marc Feuillée, président du Syndicat de la presse quotidienne nationale (SPQN), « des mégarégies publicitaires, absorbant comme des Moloch la quasi-totalité des revenus de nos annonceurs ». M. Feuillée précise : « Entre 2000 et 2010, le chiffre d’affaires publicitaire des moteurs est passé de 0 à 1,4 milliard d’euros, celui de la presse [en ligne] de 0 à 250 millions d’euros (3). » Informé en détail des goûts et des lectures de chacun d’entre nous, capable (comme Facebook) de vendre aussitôt cette avalanche de données personnelles aux publicitaires, qui s’en serviront pour mieux « cibler » leur gibier, Google est également passé maître dans l’art de faire de l’« optimisation fiscale » en Irlande et aux Bermudes. Très opulente, cette multinationale ne paie donc presque pas d’impôts.

    Si la presse va mal, la plupart des titres le dissimulent en recourant à des indicateurs frelatés. Ainsi, une partie de la diffusion proclamée payante — plus de 20 %dans le cas des Echos, de Libération ou du Figaro — est en réalité offerte à des gares, épiceries de luxe, hôtels, écoles de commerce, parkings... Quant au nombre revendiqué d’abonnés, il s’écroulerait sans les techniques dignes du hard discount que colporte par exemple le jovial directeur du Nouvel Observateur chaque fois qu’il propose 13 numéros de son magazine pour 15 euros, avec en prime une « montre de collection Lip Classic ». Mais le patron de L’Express aux écharpes colorées surenchérit aussitôt : avec lui, c’est 45 numéros pour 45 euros, et en bonus un « réveil à ambiance lumineuse et sonore ».

    D’autres astuces permettent de doper l’audience des sites. Ainsi, quand un titre de presse appartenant à M. Serge Dassault acquiert un site spécialisé de spectacle ou de météo, c’est pour pouvoir aussitôt prétendre que chaque internaute achetant en ligne sa place de cirque, ou s’inquiétant de l’ensoleillement de ses vacances, est devenu ipso facto un lecteur de la « marque » Le Figaro…

    Soyons donc singuliers également dans notre franchise : depuis janvier de cette année, la diffusion du Monde diplomatique a baissé de 7,2 %. Le temps qui fait défaut, l’argent aussi, un certain découragement face à une crise qui se déploie ainsi que nous l’avons anticipé, bien avant les autres, mais à laquelle nous ne pouvons pas seuls apporter remède, une contestation de l’ordre économique et social qui peine à trouver des débouchés politiques : tout cela a contribué à notre recul.

    A la dégradation de notre situation financière qui en découle s’ajoute une nouvelle baisse de nos recettes publicitaires. Nous avons promis à ceux de nos lecteurs, nombreux, que ce type de revenu hérisse qu’il n’excéderait jamais 5 % de notre chiffre d’affaires. En 2012, il n’atteindra même pas 2 %... Grâce à une politique intransigeante sur le tarif de nos abonnements — nous ne bradons pas nos publications et nous n’offrons plus rien d’autre à nos abonnés que les journaux qu’ils commandent —, grâce aussi à la campagne de dons que nous relançons chaque année à cette même époque et qui aide à financer nos projets de développement, nos pertes resteront modestes en 2012. Mais rien ne garantit que nous reviendrons à l’équilibre l’année prochaine.

    Quelques rayons de lumière éclairent néanmoins notre paysage. Une nouvelle édition électronique sera lancée dans les mois qui viennent. Elle permettra au lecteur de passer instantanément d’un format qui reflète le journal papier, son déroulé, sa mise en page, à un autre plus adapté à tous les écrans. Une édition spécifique destinée aux tablettes et autres liseuses est également en préparation. Par ailleurs, nous avons observé que nos archives avaient suscité un vif intérêt — les ventes de notre dernier DVD-ROM ont largement excédé nos attentes. Aussi allons-nous prochainement proposer à tous nos abonnés, pour une somme modique, l’accès instantané à n’importe lequel de nos articles publié entre la naissance du Monde diplomatique en mai 1954 et le numéro en cours. Enfin, chacun, abonné ou non, pourra bientôt disposer, grâce à un forfait, de tout notre fonds documentaire pendant quelques jours. Ces nouvelles fonctionnalités du site Internet, que nous espérons déployer dès le début de l’année prochaine, ont requis un très long et très lourd investissement de notre part. Nous en attendons enfin des revenus réguliers. Ils contribueront à la défense de notre indépendance.

    Mais il nous faut aussi soutenir les ventes du journal. Cela implique d’abord que chacun connaisse son existence. Or la visibilité du Monde diplomatique décroît dans les kiosques et maisons de la presse à mesure que s’effiloche le réseau de distribution. Forçats de la profession situés en bout de chaîne, soumis à des horaires et à des conditions de travail éprouvants, concurrencés par la presse dite « gratuite », des centaines de kiosquiers et de marchands de journaux ont fermé boutique au cours des dernières années (918 rien qu’en 2011). C’est pourtant grâce à eux que s’établit le premier contact avec nos lecteurs. Comment faire savoir autrement à ceux qui ne sont pas encore abonnés à nos publications que nous avons publié telle enquête, telle analyse, tel reportage ?

    Car, quand il s’agit du Monde diplomatique, la promotion confraternelle, d’ordinaire si bavarde, fait soudain silence. Ainsi, entre le 19 mars et le 20 avril 2012, une période choisie au hasard de l’emploi du temps d’un de nos stagiaires, les revues de presse d’Europe 1, de RTL et de France Inter ont cité 133 titres, dont Le Figaro (124 fois), Libération (121 fois), sans oublier France Football et Picsou Magazine. Le Monde diplomatique ne fut jamais mentionné. Difficile de faire moins pour le principal journal français publié dans le monde (51 éditions en 30 langues)…

    Au fond, peu importe : notre réseau social, c’est vous. C’est donc à vous qu’il revient d’abord de faire connaître ce mensuel, ses valeurs, d’encourager son aventure intellectuelle, ses engagements. De convaincre autour de vous qu’il n’est ni urgent ni nécessaire de réagir à toutes les « polémiques », de tout embrasser pour ne rien étreindre, de tout parcourir pour ne rien retenir. Et qu’il est bon — par exemple une fois par mois ? — de quitter la pièce où les gens vocifèrent, de décider qu’on s’arrête et qu’on réfléchit.

    A quoi peut servir un journal ? A apprendre et à comprendre. A donner un peu de cohérence au fracas du monde là où d’autres empilent des informations. A penser posément ses combats, à identifier et faire connaître ceux qui les portent. A ne jamais rester solidaire d’un pouvoir au nom des références qu’il affiche sitôt que ses actions les démentent. A refuser le verrouillage identitaire d’un « choc des civilisations » oubliant que l’héritage de l’« Occident », c’est le sac du Palais d’été, la destruction de l’environnement, mais aussi le syndicalisme, l’écologie, le féminisme — la guerre d’Algérie et les « porteurs de valises ». Et que le « Sud », les pays émergents qui défont l’ordre colonial, englobe des forces religieuses moyenâgeuses, des oligarchies prédatrices, et des mouvements qui les combattent — le géant taïwanais Foxconn et les ouvriers de Shenzhen.

    A quoi peut servir un journal ? En des temps de reculs et de résignations, à défricher les sentiers de nouveaux rapports sociaux, économiques, écologiques (4). A combattre les politiques austéritaires, à aiguillonner ou à tancer des social-démocraties sans souffle et sans sève. C’est, par exemple, dans ces colonnes que fut popularisée l’idée d’une taxe sur les transactions financières (5), puis celle d’un plafonnement des revenus (6). Parfois, un journal peut donc aussi rappeler que la presse n’a pas toujours partie liée avec les industriels et les marchands contre ceux qui entendent sauver la planète et changer le monde.

    A l’évidence, l’existence d’un tel journal ne peut pas uniquement dépendre du travail de la petite équipe qui le produit, aussi enthousiaste soit-elle. Mais nous savons que nous pouvons compter sur vous. Ensemble, nous prendrons le temps qu’il faut.

    Serge Halimi

  • Hugo Chavez est réélu

    Au Venezuela, Hugo Chavez est réélu, mais pourra-t-il aller jusqu’au bout de son mandat ?

    Le président Hugo Chavez a été réélu, dimanche 7 octobre, avec 54,42 % des suffrages, soit 7,4 millions de voix. Le candidat de l’opposition, Henrique Capriles Radonski, a immédiatement reconnu sa défaite et félicité le chef de l’Etat.

    Pendant la campagne, M. Chavez avait mis la barre très haut : il visait 10 millions de voix, un objectif plausible étant donné l’augmentation du corps électoral et la hausse continue de son score depuis son premier scrutin : 56 % en 1998, 59,5 % en 2000, 62,84 % en 2006.

    Avec 7,4 millions de voix, il recueille pratiquement le même nombre de suffrages qu’en 2006 (7,3 millions), mais obtient le plus bas pourcentage de sa carrière.

    En revanche, M. Capriles Radonski, avec 6,1 millions de voix (44,97 %), progresse de 2 millions de voix par rapport à son prédécesseur, Manuel Rosales, en 2006 (4,2 millions, soit 36,90 %).

    L’érosion du « chavisme » avait été constatée lors de précédents scrutins, le référendum constitutionnel de 2007 et les élections régionales de 2008, remportés par l’opposition, qui avait aussi obtenu un nombre de voix supérieur à la majorité présidentielle aux législatives de 2010. Mais ces trois scrutins ne mettaient pas en jeu le mandat du chef de l’Etat.


    Le résultat de la présidentielle de 2012 montre que l’usure du pouvoir touche Hugo Chavez lui-même et pas seulement son entourage, son gouvernement ou son parti.

    L’opposition progresse sensiblement et touche désormais des secteurs sociaux acquis au chavisme, bien au-delà de la classe moyenne.

    La question taboue de la campagne électorale revient maintenant inévitablement : atteint d’un cancer dont la nature est « secret défense », opéré trois fois, Hugo Chavez, 58 ans, ira-t-il jusqu’au bout de son nouveau mandat de six ans ? A en juger par sa campagne, ses forces sont diminuées : il a réduit considérablement le nombre de déplacements et de réunions publiques et multiplié les absences.

    Le chavisme après Chavez

    La « révolution bolivarienne », c’est le lieutenant-colonel Hugo Chavez tout seul, puisqu’il n’a jamais supporté que quelqu’un lui fasse de l’ombre. Pendant ses passages à vide et ses séjours à Cuba pour se soigner, il n’a jamais voulu déléguer son pouvoir à son vice-président, Elias Jaua, considéré au Venezuela comme un "taliban" (un radical). Personne ne serait capable de désigner un successeur à M. Chavez, même si les noms de Diosdado Cabello, président de l’Assemblée nationale, de Nicolas Maduro, le ministre des relations extérieures, ou d'Elias Jaua, figurent parmi les plus cités.

    Or, la question de la continuité du chavisme après Chavez est désormais posée. Le péronisme, le précédent argentin qui ressemble le plus à l’expérience vénézuélienne, est parvenu à survivre à son fondateur, le général Juan Domingo Peron (1895-1974).

    Malgré le culte de la personnalité et la liturgie qui entouraient les premières présidences de Peron (1945-1955), comparables à celles du leader bolivarien, le général n’avait pas écrasé les dirigeants qui l’entouraient. A son retour d’exil, en 1973, il avait réussi à élargir ses alliances. Le mouvement syndical avait entretenu la flamme, malgré les dix-huit de proscription du péronisme. Depuis la mort de Peron, trois autres présidents ont renouvelé la mystique péroniste dans les urnes : Carlos Menem, Nestor Kirchner et Cristina Kirchner.

    Hugo Chavez a le choix entre rester lui-même, et organiser ainsi la prochaine défaite et disparition du chavisme, ou bien recadrer sa politique vers le centre gauche et normaliser ses relations avec une opposition qu’il ne peut plus faire mine d’ignorer et de disqualifier grossièrement.

  • L'histoire des harkis

    "L'histoire des harkis est politique, pas ethnique ou confessionnelle"

    Le Monde.fr | 25.09.2012 à 11h12 • Mis à jour le 25.09.2012 à 11h16

    Par François Béguin (propos recueillis)



    A l'occasion de la journée nationale d'hommage aux harkis, les anciens supplétifs de l'armée française en Algérie, mardi 25 septembre, le ministre délégué aux anciens combattants, Kader Arif, doit présider une cérémonie aux Invalides au cours de laquelle il va lire un message du chef de l'Etat, en déplacement à New York. Début avril, François Hollande s'était engagé, s'il était élu à la présidence de la République, à "reconnaître publiquement les responsabilités des gouvernements français dans l'abandon des harkis, le massacre de ceux restés en Algérie et les conditions d'accueil des familles transférées dans des camps en France". Il avait également affirmé son intention "d'assurer aux harkis et à leurs descendants la reconnaissance de la République".

     

    L'historien Nicolas Lebourg, qui publie en décembre avec Abderahmen Moumen L'Histoire du camp de Rivesaltes (Trabucaire), en novembre avec Joseph Beauregard Les Numéros deux du Front national (Nouveau Monde)commente la place qu'occupent aujourd'hui les harkis dans le champ politique en France. 

    Qu'attendent aujourd'hui les harkis de l'Etat français ?

    Outre une réparation matérielle, les harkis demandent une reconnaissance morale pleine et entière de leur tragédie. Ce qui est compliqué, c'est qu'au fil des années, les associations ont fétichisé le chiffre de 150 000 personnes assassinées. Les travaux historiques, eux, parlent de 10 000 à 70 000 morts.

    Même si la qualification d'un "génocide" se fait en fonction de critères juridiques, pas d'un nombre de morts, c'est compliqué pour l'Etat de reconnaître autre chose qu'un "massacre".

    Une reconnaissance de leurs difficultés d'installation et d'accueil en France après l'indépendance de l'Algérie serait déjà une première chose pour eux. Il faudrait un grand discours du président de la République. Aujourd'hui, ils ne seront évidemment pas satisfaits par le discours de Kader Arif, le ministre délégué aux anciens combattants.

    Nicolas Sarkozy a pourtant reconnu officiellement la "responsabilité historique" de la France dans l'abandon des harkis lors d'un discours à Perpignan le 14 avril...

    Une semaine avant le premier tour de l'élection présidentielle, cette reconnaissance n'avait pas été ressentie comme sincère. Le côté "à la va vite" n'est pas très bien passé. Même s'ils étaient contents des mots employés, ils n'ont pas été dupes et se sont dits : "on nous utilise encore..."

    Nicolas Sarkozy a fait des harkis un usage proche de celui qu'en fait le Front national : il les a utilisés à la fois comme un symbole de nationalisme et comme une manière de se dédouaner de toute islamophobie. En disant : "Il y en a qui ont mérité leur nationalité par le sacrifice du sang", il sous-entend que d'autres non...

    Est-ce pertinent d'aborder la question harkie par le biais de la religion ?

    La religion est un très mauvais prisme pour parler des harkis même s'ils furent à une époque officiellement désignés comme "Français musulmans". Les années 2010 sont caractéristiques de cette confusion des engagements politiques, religieux, communautaires... On a ethnicisé les questions sociales et confessionalisé les questions ethniques. L'histoire des harkis est politique et on la ramène à une question ethnique et confessionnelle.

    Pourquoi la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français était-elle impossible avant les années 2010 ?

    Il y a eu un déplacement de mémoire. Après l'obsession de Vichy, la société française a fini par se saisir des questions liées à la décolonisation. On a aussi fini par admettre qu'il y avait eu une guerre d'Algérie, pas des "événements". Pour autant, il y a toujours une mauvaise conscience de la France par rapport à ce sujet.

    C'est d'ailleurs révélateur que le Front national se soit saisi de cette question. De façon générale, ce parti accompagne et révèle les angoisses et les crispations de la société française. Jean-Marie Le Pen parlait de la seconde guerre, sa fille parle des harkis.

    De combien de personnes parle-ton ?

    C'est compliqué à dire. Les harkis, les supplétifs et leurs familles, sont environ 80 000 à avoir été admis en France. Aujourd'hui, nous en sommes à la troisième génération, c'est-à-dire de gens nés en France. En comptant les descendants, les pouvoirs publics parlent de quelque 500 000 personnes mais ce n'est pas facile à calculer exactement.

    Est-ce qu'il y a une homogénéité de la communauté harkie ?

    Les harkis sont représentés par un grand nombre d'associations et n'ont pas de porte-parole unique. Cette fragmentation s'explique par leur division géographique à leur arrivée en France, par le fait que ce sont des individus avec diverses origines ethniques, divers statuts sociaux, non une communauté en soi. Alors que nous arrivons aux deuxièmes ou troisièmes générations, la mémoire unifie plus que ne l'avait fait l'histoire.

    Les harkis sont-il un enjeu électoral entre l'UMP et le FN ?

    Il y a l'idée que les harkis sont des milieux faciles pour le FN. Si ce parti y fait de bon score [une étude du Cevipof avait montré que Marine Le Pen était créditée de 28 % des intentions de vote au premier tour de l'élection présidentielle], il n'est pas hégémonique pour autant. Mais la communauté harkie représente un fragment électoral auquel il est facile de s'adresser.

    Il y a les électeurs harkis et ce qu'ils représentent...

    Les harkis sont un concentré de symboles efficaces qui parlent à toute la France. Chacun vient y chercher la preuve de son patriotisme.

    Pour Marine Le Pen, les harkis sont un symbole parfait. Parler d'eux lui permet à la fois d'être patriote, de s'inscrire dans l'histoire de France, d'aviver le souvenir de l'Algérie française, de "péjorer" les partis de droite descendants des gaullistes et enfin de se dédouaner de toute forme d'islamophobie.

    Est-ce que l'UMP, héritière du gaullisme, est gênée pour parler de la question harkie ?

    C'est un peu délicat pour eux. Gérard Longuet, au passé pourtant très droitier, s'est par exemple fait siffler l'année dernière lors de l'inauguration d'un lieu consacré à la mémoire de la guerre d'Algérie.

    Et pour la gauche ?

    La gauche a longtemps été très peu douée pour parler aux rapatriés, qu'elle associait maladroitement à l'OAS... Mais par clientélisme électoral, à un échelon local, elle a fait des progrès depuis quelques temps... Au niveau national, François Hollande a l'air d'être conscient de la nécessité d'apaiser cette guerre des mémoires.

    François Béguin (propos recueillis)