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Terrorisme - Page 6

  • Une république de balances !

    Publié le 13 mai 2015 dans Politique
     

    Avec le gouvernement socialiste, la délation devient l’acte civique par excellence.

     

     Par Nafy-Nathalie D.

    Le numéro vert anti-djihadiste vient de fêter son premier anniversaire. Ce numéro, qui serait un « succès », aurait permis de recenser 1864 personnes radicalisées en un an dont 25% de mineurs, 43% de femmes et 56% de convertis. Le gouvernement socialiste avait mis en place ce numéro ou un formulaire à compléter pour permettre à chaque citoyen de dénoncer son voisin qui se radicaliserait « de manière violente ».

    Cela n’a rien d’étonnant puisque déjà en 2012, Manuel Valls, à l’époque ministre de l’Intérieur, appelait dans une interview publiée par Paris Match chaque français à dénoncer toute dérive vers un islam sectaire. Forcément ! Dans l’esprit de Manuel Valls :

    La réponse du PCF avait été cinglante mais n’avait pas arrêté les ardeurs de Manuel Valls puisque devenu Premier ministre, il revenait à la charge de multiples manières.

    Très curieuse des conclusions du rapport de la fameuse commission d’enquête en charge de ce sujet délicat, je l’ai consulté aussitôt. Mon intention était d’obtenir des précisions sur le nombre de signalements qui avaient été faits et surtout pouvoir mettre en perspective le nombre de dénonciations faites et le nombre d’individus effectivement radicalisés. Ayant sans doute mal cherché, je n’ai pas trouvé.

    En revanche, ce fameux rapport indique qu’il est regrettable que ce soient principalement des familles « non musulmanes » qui dénoncent leur proche, ce qui a pour effet de fausser le profil type d’individu radicalisé que l’on pourrait tirer de ce dispositif. Donc, débauche de moyens financiers et humains a été mise en œuvre pour exploiter une tendance naturelle que les musulmans auraient eu à verser dans la dénonciation. Racisme primaire ou croyance absurde que les musulmans de France d’aujourd’hui pourraient se comporter aussi mal que certains Français lors de la seconde guerre mondiale ? La question reste ouverte.

    Toutefois, il est certain qu’un an après, le constat est fait que les musulmans n’ont pas la délation dans le sang et que les familles musulmanes, sur lesquelles on comptait beaucoup pour constituer cette base de bébés terroristes, ne s’inquiètent pas que leurs proches puissent pratiquer avec plus de ferveur leur foi. Forcément !

    Au lieu de considérer l’absurdité du dispositif, la commission recommande de le renforcer par des mesurettes et surtout d’agir de manière à ce que les musulmans deviennent plus concernés par la dénonciation de leurs proches. Effrayant !

    Mais pour en revenir à l’idée de délation, il semble difficile de faire la part entre l’acte civique et la saloperie basse. Il se pourrait qu’il s’agisse juste d’une question culturelle ou une question de motivation.

    Le peuple français est – du moins était – foncièrement contre la dénonciation. L’article 1 de la Déclaration universelle des droits de l’homme a même consacré le principe de la fraternité, principe opposé à l’idée d’un regard inquisiteur sur ses voisins. Cet article proclame que « Tous les êtres humains doivent agir les uns envers les autres dans un esprit de fraternité ». Tout petit, à l’école, le citoyen français apprenait qu’il ne devait pas « cafter ». Adulte, il n’hésitait pas à se lever contre toute forme de dénonciation obligatoire institutionnalisée. Ainsi par exemple la proposition des « citoyens relais » avait failli mettre le feu à Douai. Le souvenir de la seconde guerre mondiale et de cette période peu glorieuse où, sous influence du 3ème Reich, beaucoup ont dénoncé leurs voisins, reste une honte nationale profondément ancrée.

    Les seules dénonciations acceptables étaient celles dites « nobles » avec une idée de justice inspirante comme par exemple le fameux « J’accuse » de Zola ou celles relatives à un crime violent (maltraitance d’un enfant, viol, meurtre) ou encore des affaires politiquo-financières-judiciaires comme l’affaire Cahuzac.

    Mais peu à peu, la législation aidant, les mentalités se sont mises à changer. Ainsi quelques évolutions récentes du droit français posent la dénonciation comme acte civique (témoignages sous X, statut de repentis, les indics…). Puis, doucement, avec les initiatives de nos élus socialistes, notre société s’est mise à dériver vers une dénonciation sordide qui, encouragée légalement, est devenue délation avec des motivations qui peuvent poser question.

    Ainsi à Paris, depuis 2013, dans l’indifférence générale, il est possible en téléchargeant une application pour téléphone de dénoncer son voisin pour les incivilités qu’il pourrait commettre. Il existe aussi l’application pour pouvoir dénoncer son voisin au fisc qui fonctionne depuis 2012. Les chefs d’entreprise se retrouvent obligés de surveiller les sous-traitants avec lesquels ils travaillent et de les dénoncer en cas de constatation d’infraction avec l’administration. Ce matin je découvre également que maintenant les employeurs devront dénoncer leurs employés qui commettent des infractions au code de la route. Aucun domaine n’est épargné.

    En appuyant habilement sur nos peurs, en agitant l’idée de faire le bien de tous, la gauche « modérée » transforme peu à peu les mentalités avec le consentement du citoyen. La civilisation des Droits de l’homme construite sur des valeurs nobles pour lesquelles il s’est battu devient une république qui fonde la délation comme l’acte civique par excellence. En 1789, il s’était battu pour obtenir la liberté, l’égalité et la fraternité mais il n’était sans doute pas prêt à assumer ce qu’il réclamait. À peine 200 ans plus tard un amer constat est fait. Les libertés, gagnées dans le sang, perdent du terrain à chaque nouvelle promulgation de loi. L’égalité, obtenue dans la souffrance, se fait par un nivellement vers le bas. L’idée de fraternité, conquise dans la douleur, commence à disparaître doucement.

  • Luz lance une fatwa

    Luz lance une fatwa sur Val et renonce à dessiner le prophète des musulmans

    Luz, auteur de la Une controversée du numéro deCharlie Hebdo paru après la tuerie de janvier, déclare qu’il ne dessinera plus le personnage de Mahomet, dans un entretien au magazine Les Inrockuptibles, paru mercredi.

    "Je ne dessinerai plus le personnage de Mahomet, il ne m’intéresse plus. Je m’en suis lassé, tout comme de celui de Sarkozy. Je ne vais pas passer ma vie à les dessiner", déclare-t-il en réponse à une question sur cette couverture "devenue mondialement célèbre".

    Val "n’est plus Charlie"

    Alors qu’on l’interroge sur une déclaration de Philippe Val, l’ancien patron de Charlie Hebdo, qui avait estimé, peu après l’attentat, que les terroristes avaient gagné, il rétorque : "J’ai sauté au plafond en entendant ça". "C’est tellement dingue. Il n’est plus lui-même, ce garçon, et il ne parle qu’en son nom. Il n’est plus Charlie, il n’est pas Charlie. Il fait juste partie de l’histoire de Charlie. Il est dans le déni de ce qu’il a été pour ce journal", ajoute-t-il. "Les terroristes n’ont pas gagné. Ils auront gagné si la France entière continue d’avoir peur", conclut-il en estimant qu’il s’agit du "ressort du FN".

    Numéro des "survivants"

    Le numéro des "survivants" de janvier, avec la caricature de Mahomet en couverture, tenant une pancarte "Je suis Charlie", et le surtitre "Tout est pardonné", avait suscité des manifestations parfois violentes dans plusieurs pays musulmans. Sorti une semaine après la tuerie perpétrée par deux jihadistes, le 7 janvier, qui avait fait 12 morts, il avait été diffusé à 8 millions d’exemplaires, un record historique pour la presse française.

  • Pour en finir (vraiment) avec le terrorisme

    Affrontement factice entre civilisation et barbarie

    Les attentats de Tunis et de Sanaa viennent de confirmer que les pays musulmans sont les plus touchés par les actions djihadistes contre les populations civiles. Le dernier numéro de « Manière de voir » rappelle également que, si elle permet de mobiliser l’opinion, la « guerre contre le terrorisme » contribue à l’aggravation des problèmes politiques sous-jacents, notamment au Proche-Orient.

    par Alain Gresh, avril 2015

    Ce fut une bataille homérique, couverte heure par heure par tous les médias du monde. L’Organisation de l’Etat islamique (OEI), qui avait conquis Mossoul en juin 2014, poursuivait son avancée fulgurante aussi bien vers Bagdad que vers la frontière turque ; elle occupait 80 % de la ville de Kobané, en Syrie. Les combats firent rage pendant plusieurs mois. Les miliciens kurdes locaux appuyés par l’aviation américaine reçurent des armes et le soutien de quelque cent cinquante soldats envoyés par le gouvernement régional du Kurdistan d’Irak. Suivis avec passion par les télévisions occidentales, les affrontements se terminèrent début 2015 par un repli de l’OEI.

    Le numéro actuellement en kiosques de « Manière de voir » décrypte les significations politiques du terrorisme. Après avoir évoqué les attentats de Paris et la dérive djihadiste, les articles analysent le phénomène dans ses contradictions (actions d’extrême droite et d’extrême gauche, séparatisme, terreur d’Etat…) en s’attachant aux réflexions de penseurs contemporains (Jacques Derrida, Noam Chomsky, Giorgio Agamben, etc.). Documents graphiques, extraits littéraires et cartographie inédite donnent au lecteur des outils pour mieux comprendre.

    Mais qui sont ces héroïques résistants qui ont coupé une des têtes de l’hydre terroriste ? Qualifiés de manière générique de « Kurdes », ils appartiennent pour la plupart au Parti de l’union démocratique (PYD), la branche syrienne du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK). Or le PKK figure depuis plus d’une décennie sur la liste des organisations terroristes dressée aussi bien par les Etats-Unis que par l’Union européenne. Ainsi, on peut être condamné à Paris pour « apologie du terrorisme » si l’on émet une opinion favorable au PKK ; mais à Kobané, leurs militants méritent toute notre admiration. Qui s’en étonnerait à l’heure où Washington et Téhéran négocient un accord historique sur le nucléaire et où le directeur du renseignement national américain transmet au Sénat un rapport dans lequel l’Iran et le Hezbollah ne sont plus désignés comme des entités terroristes qui menacent les intérêts des Etats-Unis (1) ?

    Ce fut un été particulièrement agité. A Haïfa, un homme déposa une bombe sur un marché le 6 juillet ; vingt-trois personnes furent tuées et soixante-quinze blessées, en majorité des femmes et des enfants. Le 15, une attaque perpétrée à Jérusalem tua dix personnes et fit vingt-neuf blessés. Dix jours plus tard, une bombe explosa, toujours à Haïfa, faisant trente-neuf morts. Les victimes étaient toutes des civils et des Arabes. Dans la Palestine de 1938, ces actes furent revendiqués par l’Irgoun, bras armé de l’aile « révisionniste » du mouvement sioniste, qui donna à Israël deux premiers ministres : Menahem Begin et Itzhak Shamir (2).

    Un concept flou

    Résistants ? Combattants de la liberté ? Délinquants ? Barbares ? On sait que le qualificatif de « terroriste » est toujours appliqué à l’Autre, jamais à « nos combattants ». L’histoire nous a aussi appris que les terroristes d’hier peuvent devenir les dirigeants de demain. Est-ce étonnant ? Le terrorisme peut être défini — et les exemples du PKK et des groupes sionistes armés illustrent les ambiguïtés du concept — comme une forme d’action, pas comme une idéologie. Rien ne relie les groupes d’extrême droite italiens des années 1970, les Tigres tamouls et l’Armée républicaine irlandaise (Irish Republican Army, IRA), sans parler de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) et du Congrès national africain (African National Congress, ANC), ces deux derniers dénoncés comme « terroristes » par Ronald Reagan, par Margaret Thatcher et, bien sûr, par M. Benyamin Netanyahou, dont le pays collaborait étroitement avec l’Afrique du Sud de l’apartheid (3).

    Au mieux, on peut inscrire le terrorisme dans la liste des moyens militaires. Et, comme on l’a dit souvent, il est l’arme des faibles. Figure brillante de la révolution algérienne, arrêté par l’armée française en 1957, Larbi Ben Mhidi, chef de la région autonome d’Alger, fut interrogé sur la raison pour laquelle le Front de libération nationale (FLN) déposait des bombes camouflées au fond de couffins dans les cafés ou dans les lieux publics. « Donnez-nous vos avions, nous vous donnerons nos couffins », rétorqua-t-il à ses tortionnaires, qui allaient l’assassiner froidement quelques jours plus tard. La disproportion des moyens entre une guérilla et une armée régulière entraîne une disproportion du nombre des victimes. Si le Hamas et ses alliés doivent être considérés comme des « terroristes » pour avoir tué trois civils pendant la guerre de Gaza de l’été 2014, comment faut-il qualifier l’Etat d’Israël, qui en a massacré, selon les estimations les plus basses — celles de l’armée israélienne elle-même —, entre huit cents et mille, dont plusieurs centaines d’enfants ?

    Au-delà de son caractère flou et indécis, l’usage du concept de terrorisme tend à dépolitiser les analyses et par là-même à rendre impossible toute compréhension des problèmes soulevés. Nous luttons contre l’« empire du Mal », affirmait le président George W. Bush devant le Congrès américain le 24 septembre 2001, ajoutant : « Ils haïssent ce qu’ils voient dans cette assemblée, un gouvernement démocratiquement élu. Leurs dirigeants se désignent eux-mêmes. Ils haïssent nos libertés : notre liberté religieuse, notre liberté de parole, notre liberté de voter et de nous réunir, d’être en désaccord les uns avec les autres. » Pour affronter le terrorisme, il n’est donc pas nécessaire de modifier les politiques américaines de guerre dans la région, de mettre un terme au calvaire des Palestiniens ; la seule solution tient à l’élimination physique du « barbare ». Si les frères Kouachi et Amedy Coulibaly, auteurs des attentats contre Charlie Hebdo et l’Hyper Cacher de la porte de Vincennes, sont mus fondamentalement par leur haine de la liberté d’expression, comme l’ont proclamé les principaux responsables politiques français, il est inutile de s’interroger sur les conséquences des politiques menées en Libye, au Mali et dans le Sahel. Le jour où l’Assemblée nationale rendait hommage aux victimes des attentats de janvier, elle votait d’un même élan la poursuite des opérations militaires françaises en Irak.

    N’est-il pas temps de dresser le bilan de cette « guerre contre le terrorisme » en cours depuis 2001, du point de vue de ses objectifs affichés ? Selon le Global Terrorism Database de l’université du Maryland, Al-Qaida et ses filiales ont commis environ deux cents attentats par an entre 2007 et 2010. Ce nombre a augmenté de 300 % en 2013, avec six cents actes. Et nul doute que les chiffres de 2014 battront tous les records, avec la création du califat par M. Abou Bakr Al-Baghdadi (4). Qu’en est-il du nombre de terroristes ? Selon les estimations occidentales, vingt mille combattants étrangers ont rejoint l’OEI et les organisations extrémistes en Irak et en Syrie, dont trois mille quatre cents Européens. « Nick Rasmussen, le chef du Centre national de contre-terrorisme américain, a affirmé que le flot de combattants étrangers se rendant en Syrie dépasse de loin celui de ceux qui sont partis faire le djihad en Afghanistan, Pakistan, Irak, Yémen ou Somalie à un moment quelconque au cours de ces vingt dernières années (5). »

    Ce bilan de la « guerre contre le terrorisme » serait bien fragmentaire s’il ne prenait en compte les désastres géopolitiques et humains. Depuis 2001, les Etats-Unis, parfois avec l’aide de leurs alliés, ont mené des guerres en Afghanistan, en Irak, en Libye et, de manière indirecte, au Pakistan, au Yémen et en Somalie. Bilan : l’Etat libyen a disparu, l’Etat irakien sombre dans le confessionnalisme et la guerre civile, le pouvoir afghan vacille, les talibans n’ont jamais été aussi puissants au Pakistan. Mme Condoleezza Rice, ancienne secrétaire d’Etat américaine, évoquait un « chaos constructif » en 2005 pour justifier la politique de l’administration Bush dans la région, annonçant des lendemains qui chanteraient l’hymne de la démocratie. Dix ans plus tard, le chaos s’est étendu à tout ce que les Etats-Unis appellent le « Grand Moyen-Orient », du Pakistan au Sahel. Et les populations ont été les premières victimes de cette utopie dont on a du mal à mesurer ce qu’elle a de constructif.

    Des dizaines de milliers de civils ont été victimes des « bombardements ciblés », des drones, des commandos spéciaux, des arrestations arbitraires, des tortures sous l’égide de conseillers de la Central Intelligence Agency (CIA). Rien n’a été épargné, ni fêtes de mariage, ni cérémonies de naissance, ni funérailles, réduites en cendres par des tirs américains « ciblés ». Le journaliste Tom Engelhardt a relevé huit noces bombardées en Afghanistan, en Irak et au Yémen entre 2001 et 2013 (6). Quand elles sont évoquées en Occident, ce qui est rare, ces victimes, contrairement à celles que fait le « terrorisme », n’ont jamais de visage, jamais d’identité ; elles sont anonymes, « collatérales ». Pourtant, chacune a une famille, des frères et des sœurs, des parents. Faut-il s’étonner que leur souvenir alimente une haine grandissante contre les Etats-Unis et l’Occident ? Peut-on envisager que l’ancien président Bush soit traîné devant la Cour pénale internationale pour avoir envahi et détruit l’Irak ? Ces crimes jamais poursuivis confortent le crédit des discours les plus extrémistes dans la région.

    En désignant l’ennemi comme une « menace existentielle », en le réduisant à l’« islamo-fascisme » comme l’a fait le premier ministre Manuel Valls, en évoquant une troisième guerre mondiale contre un nouveau totalitarisme héritier du fascisme et du communisme, l’Occident accorde à Al-Qaida et à l’OEI une visibilité, une notoriété, une stature comparable à celle de l’URSS, voire de l’Allemagne nazie. Il accroît artificiellement leur prestige et l’attraction qu’ils exercent sur ceux qui souhaitent résister à l’ordre imposé par des armées étrangères.

    Certains dirigeants américains ont parfois des éclairs de lucidité. En octobre 2014, le secrétaire d’Etat John Kerry, célébrant avec les musulmans américains la « fête du sacrifice », déclarait en évoquant ses voyages dans la région et ses discussions concernant l’OEI :« Tous les dirigeants ont mentionné spontanément la nécessité d’essayer d’aboutir à la paix entre Israël et les Palestiniens, parce que [l’absence de paix] favorisait le recrutement [de l’OEI], la colère et les manifestations de la rue auxquels ces dirigeants devaient répondre. Il faut comprendre cette connexion avec l’humiliation et la perte de dignité (7). »

    Il y aurait donc un rapport entre « terrorisme » et Palestine ? Entre la destruction de l’Irak et la poussée de l’OEI ? Entre les assassinats « ciblés » et la haine contre l’Occident ? Entre l’attentat du Bardo à Tunis, le démantèlement de la Libye et la misère des régions abandonnées de la Tunisie dont on espère, sans trop y croire, qu’elle recevra enfin une aide économique substantielle qui ne sera pas conditionnée aux recettes habituelles du Fonds monétaire international (FMI), créatrices d’injustices et de révoltes ?

    Infléchir les politiques occidentales

    Ancien de la CIA, excellent spécialiste de l’islam, Graham Fuller vient de publier un livre, A World Without Islam (« Un monde sans islam ») (8), dont il résume lui-même la conclusion principale :« Même s’il n’y avait pas eu une religion appelée islam ou un prophète nommé Mohammed, l’état des relations entre l’Occident et le Proche-Orient aujourd’hui serait plus ou moins inchangé. Cela peut paraître contre-intuitif, mais met en lumière un point essentiel : il existe une douzaine de bonnes raisons en dehors de l’islam et de la religion pour lesquelles les relations entre l’Occident et le Proche-Orient sont mauvaises (...)  : les croisades (une aventure économique, sociale et géopolitique occidentale), l’impérialisme, le colonialisme, le contrôle occidental des ressources du Proche-Orient en énergie, la mise en place de dictatures pro-occidentales, les interventions politiques et militaires occidentales sans fin, les frontières redessinées, la création par l’Occident de l’Etat d’Israël, les invasions et les guerres américaines, les politiques américaines biaisées et persistantes à l’égard de la question palestinienne, etc. Rien de tout cela n’a de rapport avec l’islam. Il est vrai que les réactions de la région sont de plus en plus formulées en termes religieux et culturels, c’est-à-dire musulmans ou islamiques. Ce n’est pas surprenant. Dans chaque grand affrontement, on cherche à défendre sa cause dans les termes moraux les plus élevés. C’est ce qu’ont fait aussi bien les croisés chrétiens que le communisme avec sa “lutte pour le prolétariat international” (9). »

    Même s’il faut s’inquiéter des discours de haine propagés par certains prêcheurs musulmans radicaux, la réforme de l’islam relève de la responsabilité des croyants. En revanche, l’inflexion des politiques occidentales qui, depuis des décennies, alimentent chaos et haines nous incombe. Et dédaignons les conseils de tous ces experts de la « guerre contre le terrorisme ». Le plus écouté à Washington depuis trente ans n’est autre que M. Netanyahou, le premier ministre israélien, dont le livre Terrorism : How the West Can Win (10) prétend expliquer comment on peut en finir avec le terrorisme ; il sert de bréviaire à tous les nouveaux croisés. Ses recettes ont alimenté la « guerre de civilisation » et plongé la région dans un chaos dont tout indique qu’elle aura du mal à sortir.

    Alain Gresh

     
  • Qui menace la paix mondiale ?

     La réponse varie d’un pays à l’autre

    Pierre Haski | Cofondateur Rue89

    C’est une carte intéressante sur les perceptions des menaces : l’Institut Gallup a interrogé 64 000 personnes dans 65 pays, et leur a demandé de nommer le pays qui menace le plus la paix mondiale.

    Le nom qui revient le plus souvent : les Etats-Unis...

    L’étude est reprise ce dimanche par le compte Twitter Amazing Maps, sans autre précision. Mais elle a été effectuée en 2013, publiée à la toute fin de 2013, avant l’émergence de l’Etat islamique autoproclamé, qui n’est pas un pays proprement dit, mais est devenu une véritable menace sur plusieurs continents grâce à ses « franchises ».

    Cette réserve montre paradoxalement les évolutions géopolitiques du monde. Ainsi, les Etats-Unis considèrent sur cette carte que l’Iran est la principale menace à la paix, alors qu’ils sont en train de négocier avec les représentants de Téhéran un accord décisif sur le nucléaire, que leurs relations se sont dégradées avec la Russie, et qu’ils sont en guerre avec les djihadistes en Irak et en Syrie...

    La mauvaise nouvelle pour les Etats-Unis et qu’ils arrivent en tête des menaces dès leur frontière sud, et dans toute l’Amérique latine. Ils sont également perçus comme une menace à la paix mondiale chez certains de leurs alliés, comme l’Australie, l’Allemagne, l’Espagne ou les pays scandinaves. Et, de manière plus prévisible, en Chine et en Russie.

    Mais les Français, que l’on dit généralement anti-américains, ont changé, et, si l’on en croit cette étude d’opinion, ne placent pas les Etats-Unis, mais la Syrie comme principale menace à la paix mondiale, sans que l’on puisse savoir s’il s’agit du régime ou de son opposition djihadiste.

    Enfin, les Polonais placent sans surprise la Russie en tête des menaces, et ça n’a pas dû s’arranger depuis, avec le développement de la crise ukrainienne.

    Quelques micro-climats :

    • les Kényans mettent la Somalie en tête des menaces, visant vraisemblablement les Shebabs somaliens, le groupe islamiste qui a commis des attentats sur le sol kényan ;
    • les Coréens du Sud, sans surprise, mettent la Corée du Nord en tête des menaces ;
    • le Vietnam et le Japon nomment la Chine comme menace, ce qui ne surprendra non plus personne.

    L’attitude des trois pays du Maghreb est également intéressante : Tunisie et Maroc nomment Israël, tandis que l’Algérie place les Etats-Unis en tête.

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  • Chercheurs de vérité contre chasseurs de conspirationnistes : la guerre est déclarée

    Chercheurs de vérité contre chasseurs de conspirationnistes : la guerre est déclarée

    Bientôt une association "SOS Complotisme" et le badge "Touche pas à ma version officielle"? Depuis l'attentat de Charlie Hebdo, une mouvance politico-médiatique, alignée sur le tandem Hollande-Valls, a intensifié sa traque des citoyens doutant de la parole d'État.

    Le 10.02.2015 à 15h10

    D'abord, ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez.

     Mohandas Karamchand Gandhi

    Pas de quartier.

    Au lendemain des évènements du 11 septembre 2001, une conflit de basse intensité traversait la société française : d'un côté, des citoyens connectés à Internet et férus d'informations passées sous silence par la presse traditionnelle de l'Hexagone; de l'autre, une poignée de personnalités (intellectuels, journalistes, militants politiques) agacées par cette lame de fond et rassemblées autour de la conceptualisation d'un terme creux qui rentrera finalement dans le Larousse en 2014 : "conspirationniste".

    Se dit de quelqu'un qui se persuade et veut persuader autrui que les détenteurs du pouvoir (politique ou autre) pratiquent la conspiration du silence pour cacher des vérités ou contrôler les consciences.

    Le premier à avoir tenté d'importer une telle expresssion (conspiracy theorist) apparue aux États-Unis (dans les années qui ont suivi l'assassinat de Kennedy) fut le journaliste indépendant Guillaume Dasquié, détracteur en chef de Thierry Meyssan. 

     

     

    Son argument : ceux qui doutent de la version officielle du 11-Septembre, à l'instar de Meyssan, sont fondamentalement stupides et incultes, voire crypto-antisémites.

    On apprendra, par la suite, que Dasquié était, comme plusieurs détenteurs de la carte de presse (Roger Auque en est le dernier exemple), un collaborateur occulte des services secrets français.

    Dix ans plus tard, Le Monde s'inquiétera, à son tour, de la montée de ce phénomène -le rejet de plus en plus croissant de la narration politico-médiatique des faits majeurs d'actualité- en relayant les conclusions d'une étude réalisée par un think-tank britannique et financée par le milliardaire américain George Soros.

    tc

    Extraits croustillants du papier : 

    Pour la moitié des Français, "ce n'est pas le gouvernement qui gouverne" car "on ne sait pas en réalité qui tire les ficelles". Vieilles histoires que celles des théories des complots en tout genre qui fleurissent, puis vont et viennent au gré et de l'actualité et des moyens de communication.

    Toute tendance politique confondue, les trois quarts des sondés estiment que c'est la finance internationale qui dirige le monde.Un monde qui serait également aux mains des médias– un énoncé auquel adhérent près de 45 % des sondés – et de pays étrangers en mal de domination – pour 44 % d'entre eux. Viennent ensuite la conspiration ourdie par des "groupes secrets tels que les francs-maçons" (27 % d'approbation) et "certains groupes religieux" (20 %).

    Le journal de référence passe sous silence que cet organisme anglais -dénomméCounterpoint- n'est pas exactement un laboratoire indépendant de recherche universitaire. Sa directrice, Catherine Fieschi, est administratrice au sein d'un influent lobby ultra-sioniste de Grande-Bretagne  : The Institute for Jewish Policy Research.

    C'est d'ailleurs la caractéristique principale de la nébuleuse anti-complotiste : son engagement pro-israélien. Illustration (billet publié le 23 septembre par Panamza) : 

    SIONISME ET "ANTI-CONSPIRATIONNISME" : LES 2 FACES DE LA MÊME MÉDAILLE.


    ILLUSTRATION DU JOUR AVEC RUDY REICHSTADT.

    Disciple de l'ultra-sioniste Pierre-André Taguieff {http://panamza.com/xq} et proche de l'islamophobe Caroline Fourest {http://panamza.com/9700}, Rudy Reichstadt {http://panamza.com/xr}, animateur de Conspiracy Watch (un site dédié à la diabolisation de toute personne ou institution remettant en cause les versions officielles issues du champ atlanto-sioniste), a participé, le weekend dernier, aux Universités d'automne de l'Union des étudiants juifs de France {http://panamza.com/aju}.

    Dans la lignée de son confrère Patrick Klugman {http://panamza.com/4214}, l'avocat Sacha Reingewirtz, président de l'UEJF, est un militant communautariste et sioniste qui se réjouit de l'accroissement de l'immigration juive en Israël comme ce fut encore le cas lors d'une récente interview réalisée par un complaisant Eric Brunet de RMC {http://panamza.com/ajt}.

    Rappel : Rudy Reichstadt, fonctionnaire de la Ville de Paris, est également membre de l'Observatoire des radicalités politiques (ORAP) de la Fondation Jean-Jaurès {http://panamza.com/xy}. Ce think-tank, dirigé par Gilles Finchelstein (un ex-conseiller de DSK, Fouks et Cahuzac), est essentiellement subventionné par l'État {http://panamza.com/xv}. L'ORAP est piloté par le chercheur Jean-Yves Camus, un intervenant régulier du CRIF {http://panamza.com/xw} qui a présenté -lors d'une réunion organisée par un centre communautaire juif- le monde arabo-musulman comme une aire culturelle globalement "antisémite", "complotiste" et "négationniste"{http://panamza.com/xx}.

    Le monde est petit : Jean-Yves Camus est également un chroniqueur de Charlie Hebdo (l'homme au pull vert dans l'image ci-dessous, venu sur la scène de l'attentat).

    Son papier était d'ailleurs le premier article à découvrir (en page 4) dans le journal paru après l'attentat. Son titre? "Les charognards du complot". L'objet de sa diatribe :  la diabolisation des citoyens préoccupés par les zones d'ombre de l'attentat et tous rassemblés sous le vocable délicat de "négationnistes" de "la gauche radicale, de l'ultradroite antisémite et de la sous-culture islamogauchiste".

    Mieux encore : Camus veut faire pénaliser financièrement quiconque doutera publiquement (via les réseaux sociaux) de tel ou tel récit délivré par les autorités et docilement relayé sans sourciller par les médias de masse. Extrait d'un article de Libération (journal racheté par le militant "sioniste" autoproclaméPatrick Drahi) :

    camus

    Autre exemple emblématique d'un Torquemada de l'anti-complotisme qui recouvre, plus profondément, la traque du moindre opposant déclaré au régime d'apartheid de Tel Aviv : Frédéric Haziza.

    Exposé, à maintes reprises, par Panamza pour ce qu'il est -un chien de gardedu sionisme-, le journaliste salarié par le service public n'a pas hesité à demander -dimanche, sur Radio J- au patron du Parti socialiste (Jean-Christophe Cambadélis, ex-intermédiaire d'ELNET, un lobby israélo-américainégalement proche d'Haziza) de "mettre fin" à plusieurs sites "islamistes" -dont celui fondé par l'auteur de ces lignes. Extrait audible à 1'15 :

     

     

    Évidemment, tous les chasseurs de complotistes ne sont pas nécessairement, à l'instar de Camus et Haziza, des amis zélés du Crif ou des chantres sincères d'Israël.

    Le complotisme est LE fléau de nos démocraties européennes.

    Caroline Fourest, Journée du Livre Politique, 08.02.14

    Les autres acteurs de cette mouvance -tacitement adoubée par François Hollande (notamment lors de son dernier discours au mémorial de la Shoah) etsoutenue par le gouvernement Valls- se caractérisent davantage par leur serviabilité envers l'idéologie atlanto-sioniste promulguée par l'appareil d'Etat.

    Prenez l'exemple de Martin Boudot, journaliste de l'agence Premières Lignes et nouveau venu dans le club des détracteurs de Panamza.

    Le jeune homme a saisi l'opportunité d'un article qui comportait deux erreurs mineures -et dans lequel il était pointé du doigt comme le vidéaste à l'origine d'un document retouché dans l'affaire Charlie Hebdo- pour adopter la posture victimaire d'un homme traqué par d'odieux "complotistes" qui "vendent leur salade".

    Dans son droit de réponse, le reporter dément évidemment toute falsification de sa vidéo, prétendument "compressée par mail". Un argument qui n'a pas convaincu de nombreux lecteurs du site, férus de vidéo et d'informatique, qui ont jugé absurde et fallacieuse une telle explication.

    Gloire au ricaneur

    Peu importe pour les confrères mainstream de Boudot et leurs relais sur les réseaux sociaux : sa complainte condescendante n'a pas manqué d'être rapidement promue par 20 Minutes et L'Obs (ce journalsubtilement islamophobe qui a récemment été brocardé par Panamza pour zèle pro-israélien).

    Inutile, par ailleurs, de rechercher une quelconque connexion sioniste dans l'entourage de Martin Boudot: l'homme répond davantage au profil-type de la nouvelle génération de journalistes issus des principales écoles labellisées du pays. Par conformisme intellectuel, d'une part, et par souci de carrière, d'autre part, la vaste majorité d'entre eux a déjà intériorisé -sans rechigner- la crainte d'être taxé de "complotiste" en cas d'interrogation publiquement formulée à propos de telle ou telle version officielle.

    Il ne s'agit pas là d'une hypothèse théorique mais d'une observation pratique : en 2009, l'auteur de ces lignes, étudiant au Centre de formation des journalistes, avait pu constater l'incroyable zèle unanime avec lequel une trentaine d'élèves avaient réalisé un dossier sur le 11-Septembre parfaitement aligné sur la narration délivrée par l'Administration Bush. Les rares qui exprimaient une remarque -en privé- sur telle anomalie relative aux délits d'initiés ou à l'arrestation d'agents du Mossad le faisaient presque en catimini, à voix basse et dans les couloirs de l'établissement. Christophe Deloire -alors directeur du CFJ, aujourd'hui patron de Reporters sans frontières et auteur d'un ouvrage islamophobe encensé par l'ex-Frontiste Bruno Mégret- avait fait appel à son ami pour diriger cette pseudo-enquête collective publiée par Rue89 et fustigée aussitôt par la quasi-totalité des commentateurs du site : un certain Guillaume Dasquié, démasqué plus tard comme collaborateur de l'espionnage français.

    Soulignons cependant le bon sens tactique de Boudot et de ses camarades : l'homme travaille indirectement pour France 2, la chaîne dépendante des deniers de l'État (via le ministère de la Culture et de la Communication, actuellement dirigée par la Bilderberg Fleur Pellerin).

    Rappel : en 2002, le CSA avait tancé les dirigeants de France 2 pour un motif digne des pays totalitaires.

    Le Conseil a adressé un courrier au président de France Télévision au sujet de l'émission Tout le monde en parle, diffusée le 16 mars 2002 sur France 2 : Thierry Ardisson y avait en effet reçu M. Thierry Meyssan pour son livre 11 septembre 2001 – L'effroyable imposture et avait repris à son compte, sans la moindre distance critique ni précaution de langage, la propagation d'informations à l'évidence fausses, après avoir explicitement accordé à son auteur des labels de légitimité et de respectabilité.

    Le Conseil a rappelé au président de France Télévision les termes du préambule du cahier des missions et des charges de la chaîne qui précisent notamment que " les sociétés nationales de programme ont vocation à constituer la référence en matière d'éthique " et ceux de l'article 2 qui disposent que " la société assure l'honnêteté, l'indépendance et le pluralisme de l'information ". Il lui a demandé de prendre des mesures pour que la vérité soit rétablie et que de tels dérapages ne se renouvellent pas.

    C'est bien connu :  hormis les diaboliques assertions de Meyssan, jamais, ô grand jamais, France 2 et ses homologues de la presse audiovisuelle n'ont diffusé des"informations à l'évidence fausses".

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    Désormais, quiconque exerçant la profession de journaliste dans le secteur audiovisuel -notamment public- ne doit plus se contenter d'éviter de promouvoir les nouveaux pestiférés que sont les complotistes. Il lui est vivement encouragé, comme l'a parfaitement compris Boudot, à s'inscrire dans la chasse -désormais encouragée par l'Élysée et Matignon- aux conspirationnistes en tentant, souvent maladroitement, de diaboliser la moindre remise en question de la parole d'État ou de la production médiatique institutionnelle.

    Bonne nouvelle néanmoins pour tous les chercheurs de vérité, qu'ils soient simples citoyens désireux de décrypter l'actualité, militants associatifs engagés contre la désinformation ou journalistes non-issus du sérail : Internet demeure la voie.

    Celle qu'aucune censure, aucun piratage informatique, aucun blocage administratif ne pourra abolir.

    D'abord, ils vous ignorent, ensuite ils vous raillent, ensuite ils vous combattent et enfin, vous gagnez.

    HICHAM HAMZA  

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