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Terrorisme - Page 5

  • Vous avez parlé du "terrorisme" ?

    Aux États-Unis aussi, la définition médiatique du « terroriste » est à géométrie variable

    par FAIRle 25 juin 2015

    Si l’on trouve des « terroristes » et du « terrorisme » sous toutes les plumes journalistiques ou presque, en France, aux États-Unis et ailleurs, force est de constater que les grands médias appliquent trop souvent, dans ce domaine aussi, le « deux poids, deux mesures ». En effet, s’ils s’empressent de brandir le terme dans certains contextes et pour certains individus (plutôt « islamistes » ou, par défaut, « musulmans »), ils répugnent parfois à le faire alors même que tout semble indiquer qu’il se justifierait (les individus sont alors plutôt « occidentaux » ou, comme on le dit dans le monde anglophone, de type « caucasien »). À cet égard, le traitement du « cas Breivik » fut « exemplaire ».


    Le court texte qui suit, paru le 19 juin dernier sous le titre « Why Are persons Unknown More Likely to Be Called « Terrorist » Than a Known White Supremacist ? », sur le site de l’observatoire américain des médias Fair, revient sur ce travers journalistique. (Acrimed)

    Au lendemain d’un acte de violence de masse, un pays hébété se tourne généralement vers ses grands médias pour voir la façon dont ils présentent les évènements. Les termes utilisés par les journalistes dans les heures qui suivent un massacre contribuent à former l’opinion publique tout en ayant une influence majeure sur les réactions politiques.

    Lorsque deux bombes ont explosé le 15 avril 2013 lors du marathon de Boston, faisant trois morts et des centaines de blessés, cela a immanquablement fait les gros titres : une recherche effectuée le lendemain de l’attentat à partir d’une base de données regroupant les journaux américains indiquait que 2593 articles mentionnaient le marathon, tous ou presque relatant les explosions. Parmi ceux-ci, 887 (34%) eurent recours au terme « terrorisme » ou assimilé (« terroriste », sous sa forme adjectivale ou nominale) – bien que l’on ne connût les auteurs, et a fortiori leur motivation, que plusieurs jours plus tard.

    Lorsque neuf personnes ont été tuées le 17 juin dernier dans l’Eglise épiscopale méthodiste africaine Emanuel, 367 articles ont paru le lendemain qui mentionnaient « Charleston » et « l’église », selon la même base de données ; un important fait d’actualité, certes, mais loin du traitement hors norme des attentats du marathon de Boston. Et parmi ces 367 articles, seuls 24 (7%) parlaient de « terrorisme » ou de « terroriste », bien que d’emblée, Dylan Roof, suspect n°1, fût identifié, tout comme furent exposées les preuves selon lesquelles il était mu par une idéologie suprémaciste blanche ainsi que le désir de « déclencher une guerre civile » (selon le journal local de Caroline du Sud The State).

    D’après certains, on a tellement usé et abusé du terme « terrorisme » que l’on ferait mieux de s’en passer. Reste que la violence motivée politiquement ciblant des civils – invariant de toutes les définitions du « terrorisme » – est un phénomène bien réel qu’il est difficile de ne pas nommer.

    Si les médias veulent utiliser ce terme, néanmoins, ils doivent le faire sans recourir au « deux poids, deux mesures ». En l’appliquant à des attaques dont les auteurs n’étaient alors pas encore identifiés, tout en refusant, dans la plupart des cas, de l’utiliser pour qualifier un massacre attribué à un blanc suprémaciste souhaitant déclencher une guerre raciale, ils ont échoué.

    Jim Naureckas

    (Traduit par Thibault Roques)

  • Un autre regard sur la Syrie

    Pourquoi ne pas reconnaître le Rojava ?

     
    Carol Mann, sociologue spécialisée dans la problématique du genre et conflit armé, directrice de l’association Women in War est de retour de Syrie. Elle pose un regard critique sur le traitement médiaitique des événements qui ont endeuillé la France et la Tunisie. Et rappelle le silence autour des combats du Rojava.

     

    Revenant tout juste d’un voyage au Rojava, au nord-est de la Syrie, je ne peux que m’indigner de la façon dont les médias occidentaux, dont la France, réagissent aux attentats terroristes perpétrés vendredi sur divers partie du globe.



    En France, on a surtout souligné ce qui s’était déroulé en Tunisie et en France, pour mettre en exergue, comme l’affirme l’éditorial du Monde du dimanche 27 juin dernier « une réaffirmation ferme unanime et permanente de nos valeurs démocratiques ». Comme si ce lien ne concernait pas d’autres carnages mentionnés au passage, soit le Koweït, la Somalie et plus particulièrement en ce qui concerne la démocratie, celui qui a eu lieu à Kobané, dans le Kurdistan syrien. Ce massacre a fait plus de victimes qu’ailleurs (plus de 200 et autant de blessés) sans compter les 70 personnes qui sont encore otages aux mains de terroristes.



    En janvier 2014, la ville de Kobané, on s’en souviendra, a finalement été prise aux forces de l’E.I. par l’armée du Kurdistan syrien appelé « Rojava », région kurde au nord-est de la Syrie, autonome depuis la fin 2013. Elle est dirigée par le Parti d’Union Démocratique (PYD), lié au PKK en Turquie, gérée par un binôme masculin-féminin, Salih Muslim et Asya Abdullah, reçue en février dernier par le Président Hollande sans qu’un quelconque accord d’aide ne s’ensuive. La présence d’hommes et de femmes à la tête de toutes les institutions est une caractéristique du Rojava, y compris dans l’armée où 40% des effectifs sont des jeunes femmes, les fameuses combattantes kurdes tant médiatisées.

    Le Rojava non seulement conduit la principale campagne militaire cohérente contre les djihadistes de l’EI (en dépit du manque chronique d’armement). Mais il leur oppose une idéologie démocratique, unique dans cette aire géographique, fondée sur ce qui est appelé le communalisme libertaire (basé sur les théories tardives du penseur anarchiste américain Murray Bookchin), pacifique et égalitaire que le leader turc emprisonné Abdullah Ocalan a adopté depuis quelques années, opérant une reconversion radicale du Marxisme-Leninisme violent qui caractérisait autrefois le PKK. Contrairement au Kurdistan irakien avec lequel les médias confondent le Rojava (délibérément ? on peut se le demander), le PYD ne nourrit pas la moindre ambition territoriale et cherche simplement à être une région autonome dans une Syrie pacifique et démocratique. Ici toutes les nationalités et les religions ont le droit de citoyenneté, à condition de se conformer à la législation égalitaire tout à fait opposée à tous les pays de la région où la Charia et son code de la famille dominent.



    Le Rojava constitue le seul rempart militaire et idéologique contre le délire fasciste des jihadistes de l’État Islamique. Pourquoi donc ce silence véritablement mortifère ? Alors que le PKK est toujours sur la liste des organisations terroristes (ce qui n’est plus le cas depuis peu du Hamas), le PYD n’y a jamais figuré. Pourquoi alors ce silence de la part des médias et des pouvoirs, en particulier en France ? C’est que la reconnaissance ouverte du Rojava mettrait en cause les alliances tissées entre la France. Principalement notre grand allié de l’OTAN, la Turquie qui laisse libre passage aux recrues de l’EI qu’ils soutiennent sans discrétion, et les Émirats, ces derniers étant, eux aussi des bailleurs de fonds de l’E.I. ainsi que de nombreuses institutions françaises (le Qatar pour le PSG et les mosquées salafistes entre tant d’autres). Le prix à payer pour une équipe de football se compte en candidats français et françaises pour le Djihad, celles-ci étant toujours plus nombreuses à gagner la Syrie par la Turquie. Des jeunes venus du monde entier rejoignent eux-aussi (mais discrètement) la révolution du Rojava (ce qui sera le sujet d’un article que je publierai prochainement).



    Reconnaître le Rojava et l’urgence de l’armer signifierait également l’obligation d’admettre l’échec cuisant de la coalition internationale contre l’E.I. qui, au bout d’un an d’existence, est plus fort que jamais. On a voulu combattre le « terrorisme » (jamais vraiment explicité) comme s’il s’agissait de l’ébola ou d’un tsunami, autrement dit en évacuant toute dimension politique qui mettrait en cause les principaux acteurs, y compris la France et ses partenaires politiques et économiques.
    Il faut à présent choisir son camp. Arrêter de faire une publicité sournoise et continue à l’EI en les présentant comme invincibles. Car ils ne le sont pas, loin s’en faut si nos gouvernements veulent bien agir autrement. Au centre des prises de position qui s’avèrent essentielles se situe le choix rationnel des alliances et une réflexion sur notre stratégie géopolitique actuelle fondée sur des priorités économiques quasiment suicidaires. Et en même temps, soutenir le Rojava comme seule option démocratique de la région est centrale à toute solution pacifique pour mettre fin à une série de conflits dans laquelle la planète entière est en train de sombrer.

  • INTERVENTIONS DU RAID...

    enquête du 16/06/2015 par Vincent Coquaz

    INTERVENTIONS DU RAID AU DOMICILE DE MILITANTS PRO-PALESTINIENS

    Des agressions attribuées à Ulcan (qui "nie formellement")

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    Mots-clés : ChelliPierre StambulRaidUJFPUlcan

    Quatre personnalités "pro-palestiniennes" ou "anti-sionistes" ont été visées en quelques mois par une pratique appelée le "swatting" : les forces de l’ordre sont envoyées chez la victime par de faux appels téléphoniques. Pour Pierre Stambul, président de l’Union Juive Française pour la Paix, visé le 9 juin, le hacker franco-israélien Ulcan serait derrière ces attaques à distance. Ce dernier nie toute implication (mais est félicité pour l'agression par ses partisans sur Facebook).

    "Il était 3h50 du matin lorsque les policiers du RAID sont rentrés de force chez la voisine et ont pointé un pistolet sur elle en criant «on cherche M. Stambul». [...] J’ai immédiatement été plaqué au sol, tutoyé, insulté, menotté avec des menottes qui vous blessent les poignets et se resserrent dès que l’on bouge.raconte à Politis Pierre Stambul, co-président de l’Union Juive Française pour la Paix (UJFP), organisation juive pro-palestinienne et anti-sioniste. La cause de cette intervention particulièrement musclée du Raid, dans la nuit du 8 au 9 juin ? Un appel à la police d’une personne qui s’est faite passer pour Stambul et qui assurait avoir tué sa femme. Une pratique appelée "swatting" (de l'anglais SWAT, nom des forces d'élite américaines) dont le but était ici d’empêcher une réunion publique que Stambul devait animer le lendemain, pour le compte de l’UJFP et l’association BDS France (qui défend le boycott d’Israël), sur le thème : "Antisemitisme/antisionisme : à qui profite l’amalgame ?" (réunion à laquelle il a finalement pu participer).

    Pierre Stambul a décrit la scène et montré les dégâts causés par le Raid à France 3

    Contacté par @si, Stambul assure avoir été blessé lors de cette "visite" des forces d’élite de la Police nationale : "Je sors de chez le médecin. J’ai un énorme hématome au pied qui m’empêche quasiment de marcher". Menotté par les forces de l’ordre, qui pouvaient pourtant constater que sa femme était toujours en vie, il a par ailleurs passé sept heures en garde à vue, suspecté d'être à l’origine des fausses déclarations.

    Il rapproche son agression de celles subies par d’autres personnalités proches de sa mouvance, dont l’autre co-président de l’UJFP, Jean-Guy Greilsamer, chez qui la police est venue le 2 mars, ou une membre de l’UJFP, Pessi Borell, trois jours plus tard. Le lendemain du swatting de Stambul, c’était enfin au domicile parisien de l’ancien député et ex-président de l’association France-Palestine Solidarité Jean-Claude Lefort que la police frappait (mais ce dernier n’était alors pas chez lui).

    UN CANULAR "TRÈS BIEN MONTÉ"

    Tous attribuent plus ou moins directement la responsabilité au hacker franco-israélien ultra-sioniste Grégory Chelli, alias Ulcan, sans pouvoir le prouver pour le moment. "Ulcan ne gagnera pas, on part à Toulouse dans un petit moment", lançait ainsi, à chaud, Stambul. "J’ai alors pensé à un individu ultra-sioniste et très agressif qui depuis Israël a utilisé le même mode opératoire", estimait de son côté Greilsamer peu de temps après son agression.

    Mais Pierre Stambul va plus loin en évoquant une complicité des autorités israéliennes, dans le contexte d’une "hystérie israélienne autour du boycott". Pour arriver à cette conclusion, il s’appuie sur la technique employée par la personne à l’origine de l’attaque. Selon le préfet de Marseille, Laurent Nuñez, la police a procédé à un contre-appel, c’est-à-dire qu’ils ont rappelé le téléphone de Stambul pour s’assurer que le premier appel venait bien de lui. Or, c’est de nouveau la personne à l’origine de la fausse alerte qui a répondu. Une technique plus complexe que le simple fait d’appeler en camouflant son numéro avec celui d’une autre ligne ("spoofing"), et qui prouverait selon Stambul les moyens importants à la disposition d’Ulcan.

    Politis

    Le préfet y voit plutôt la marque de pirates doués. En rappelant, les policiers "sont retombés sur le même individu - une manipulation possible pour des personnes sachant manier certaines techniques de piratage -, qui leur a cette fois-ci dit que sa femme était morte [et qu'il attendait la police] avec un fusil. C'est ce contre-appel qui a déclenché l'opération du Raid", détaille ainsi le préfet, cité par Le Figaro.

    Cette technique du contre-appel, insuffisante dans le cas de Stambul, avait été imposée aux commissariats par le ministère de l’Intérieur suite à une précédente vague d’appels du même type en juillet 2014, qui visaient spécifiquement le journaliste de Rue89 Benoit Corre (sur notre plateau ici), dont le père est mort d’une crise cardiaque quelques jours après l’irruption des forces de l’ordre chez lui, mais aussi le fondateur de Rue89, Pierre Haski. Pour Laurent Nuñez, cité par Mediapart, Stambul a donc été victime d’un "canular très bien monté" par un "hacker" pour l'instant encore non identifié. Concernant l’implication d’Ulcan, Nuñez a admis que l’incident correspond à ce dont est capable Chelli, "autant sur le mode opératoire que sur les cibles".

    "ULCAN NIE FORMELLEMENT TOUT LIEN AVEC CETTE AFFAIRE"

    Pourtant, Ulcan lui-même a nié "formellement tout lien avec cette affaire", au site JSS News, proche de la droite israélienne. Il accuse même Stambul d'avoir prévenu lui-même la police pour faire sa promotion. Également évoqué comme suspect lors de "canulars" contre deux animateurs de l’émission Touche pas à mon poste (D8) et celui d’un Youtubeur jeu vidéo, Ulcan avait déjà indiqué ne pas en être le responsable. Il n’écartait toutefois pas que ces agressions émanent d’utilisateurs de son tchat "Viol vocal", estimant n’être pas responsable de ce qui s’y passait : "Je ne suis pas l'auteur des swattings de TPMP, ni de celui de BIBIX. Je ne suis pas non plus responsable des 6000 membres de vvocal.com, tout comme Bill Gates n'est pas responsable de tous les appels passés via Skype."

    Cependant, les "fans" d’Ulcan sur Facebook sont tous persuadés que Chelli est bien derrière le "swatting" de Pierre Stambul et rivalisent d’insultes contre le président de l’UJFP. Des félicitations auxquelles Ulcan ne répond à aucun moment pour nier son implication.


    > Cliquez sur l'image pour zoomer <

    Surtout, ce n’est pas la première fois qu’Ulcan nie être à l’origine d’attaques… même s’il revendiquait dans un premier temps les avoir commises. Ainsi, après plusieurs semaines où il narguait ouvertement les équipes de Rue89 et revendiquait le harcèlement, il avait finalement nié être à l'origine du hacking du site et avait minimisé la gravité des attaques contre les journalistes (@si vous en parlait ici). Un rétropédalage qui pourrait être lié aux nombreuses procédures en cours qui le visent toujours en France.

    Un évènement en particulier pourrait également expliquer son changement de comportement : selon Mediapart, "fin octobre 2014, le hacker a été arrêté et placé en garde à vue, puis relâché après 48 heures d'interrogatoire par les policiers d'Ashdod (Israël), où il réside. L’ambassade d’Israël en France venait de publier un communiquéassurant aux autorités françaises leur volonté de coopérer dans le traitement judiciaire de cette affaire, même si les deux pays ne disposent d'aucune convention d'extradition." Un élément déjà donné par France Info en octobre dernier.

    Problème : Le Point a depuis démenti cette information. "Contrairement à ce qui a pu être relayé il y a quelques mois, Ulcan n'a fait l'objet d'aucune mesure de garde à vue en Israël où il est réfugié", écrit ainsi l'hebdo. Surtout, contacté par @si, le journaliste de France Info à l’origine de l’information confesse que "s’il avait bien pu recoupé l’information à l’époque", il n’est plus forcément "certain" de ce qu’il avançait. "J’avais eu des informations par la suite sur le fait qu’il avait été arrêté, mais pour des motifs totalement différents des affaires françaises. Mais c’était invérifiable et je n’ai jamais eu le fin mot de cette histoire, donc je suis passé à autre chose."


    En plus des canulars téléphoniques, Ulcan a aussi revendiqué l’attaque de plusieurs sites, dont France Info, France Inter, Mediapart mais aussi @rrêt sur Images. L'occasion de revoir notre émission sur l'affaire Ulcan : "Benoit, ils ont dit que tu étais décédé !"

    MAJ 17 juin 2015 : Ajout du démenti du Point et de la réaction de journaliste de France Info sur une possible arrestation de Chelli à Ashdod.

     
  • Lutte contre l’État islamique : les États-Unis et leurs alliés arabes

     

    Publié le 27 mai 2015 dans Afrique

    Comme leurs nombreux échecs en Syrie le montrent, des États comme l’Arabie saoudite et le Qatar sont des alliés peu fiables pour les États-Unis.

    Par Emma Ashford.
    Un article de Libre Afrique

    arabie saoudite credits tribes of the world (licence creative commons)

    arabie saoudite credits tribes of the world (licence creative commons)

    Les responsables américains continuent à croire que leurs alliés au Moyen-Orient sont précieux dansla lutte contre l’État islamique et pour d’autres conflits du Moyen-OrientMais le sont-ils vraiment Àen juger par le chaos créé en Syrie par leur aide, d’évidence, les États-Unis seraient mieux sans eux.

    Les interventions hasardeuses et de grande envergure de certains États du Golfe persique,notamment l’Arabie saoudite et le Qatar, dans la guerre civile syrienneont été portées par leur désirde chasser le président Bachar Al-Assad du pouvoirPourtantces États autoritaires ne disposaientpas des outils de politique étrangèremilitaires ou de renseignement nécessaires pour entreprendrecette stratégie ambitieuseLeur implication en Syrie au cours des dernières années a fragmentél’opposition syriennepromu le sectarisme et mis de l’argent et des armes entre les mains descombattants extrémistescréant un terrain fertile à la croissance de l’État islamique.

    Le minuscule Qatar, par exempledépourvu de toute connaissance de terrain sur la Syries’esttourné vers des expatriés syriens à Doha pour les besoins de combattants et d’organisation. Il aensuite financé de nombreuses petites brigades, chacune dirigée par un commandant différent parmices expatriésCe système n’a pas permis aux groupes rebelles de travailler ensemble pour renverserBachar Al-Assad. Au lieu de celail les a encouragés à rivaliser les uns contre les autres pourl’argentL’Arabie Saoudite a initialement canalisé son soutien financier vers l’Armée syrienne libremodérée (FSA). Frustré que Assad n’ait pas été renversé rapidementelle a alors redirigé sonfinancement vers des groupes islamistesMême si les islamistes et la FSA ont commencé à se battreentre eux, les Saoudiens ont continué à donner de l’argent aux deux protagonistes. En outre, leslivraisons d’armes aux groupes modérés ont été lentes à arriver. Cela les a contraint à rechercher unfinancement privé auprès des riches citoyens des États du Golfe persique, qui avaient tendance àsoutenir des causes sectaires. Les dons affluaient principalement au profit des islamistesce qui aencouragé les groupes les moins radicaux à se faire passer pour des islamistes.

    Les alliés du Moyen-Orient de l’Amérique se sont également avérés réticents, et plus tard incapables,à empêcher le financement privé des extrémistes par leurs citoyens. Les dirigeants dans denombreux États du Golfe ont fermé les yeux sur le fait que l’argent collecté par les salafistes, au nom de l’aide «humanitaire» en Syrieétait en réalité destiné à des fins militairesCe n’est qu’en 2013 quel’Arabie Saoudite a interdit à ses citoyens de financer directement les groupes rebellesUneinterdiction qui a eu peu d’effetPiresouvent ces gouvernements ne pouvaient pas maintenir lecontrôle sur leurs approvisionnements envoyés en Syriece qui signifie que des armes et desliquidités ont pu parvenir aux radicaux.

    Le Qatar en particulier a été incapable de sélectionner les bénéficiaires de son aide. Pireavec leurzèle à faire tomber le gouvernement Assad, les responsables qataris ont même préconisé lefinancement du groupe Al Nusra, en dépit des liens étroits de ce groupe avec Al-Qaïda.

    De nombreux facteurs ontbien sûrcontribué à la catastrophe syrienne et à la montée de l’ÉtatislamiquePourtantil est difficile de contester que l’incompétente des États comme l’Arabie saouditeet le Qatar a rendu le conflit plus compliqué. En tant que vice-président, Joe Biden a notédans uneremarque « en off », « Nos alliés dans la région ont été notre plus gros problème …. Les personnesqu’ils ont soutenues étaient Al Nusra et Al-Qaïda ». La Maison Blanche a fait en sorte que Bidenprésente des excuses à plusieurs dirigeants du Moyen-Orient pour avoir dit simplement la vérité. Lesdéclarations officielles de la Maison Blanche, en revanche, font publiquement l’éloge de ces alliés pourleur aide.

    Ainsi, le Secrétaire d’État John F. Kerry a affirmé en septembre que « les nations arabes jouent unrôle essentiel dans la coalition ». Il y a deux semaines, le Secrétaire à la Défense, Ashton Carter,interrogé sur le financement du Qatar pour les extrémistes par le Comité des services armés de laChambre des représentants répondu que « nous ne soutenons pas ou ne pensons pas commeétant constructives toutes les choses que font nos partenaires »mais il a poursuivi, « nous pouvonscontinuer à travailler avec eux dans des domaines  nous ne sommes pas en désaccord ». Son message était clair : Les États-Unis ne défieront pas leurs alliés du Moyen-Orientmême si cesderniers sapent délibérément les intérêts américains.

    Pourtantcomme leurs nombreux échecs en Syrie le montrent, des États comme l’Arabie saoudite et le Qatar sont des alliés peu fiables et des plus capricieuxNous ne pouvons pas compter sur euxpour défendre les intérêts des États-Unis. En effetleurs préoccupations se heurtent souvent à nosintérêts de politique étrangèreÀ mesure que des conflits régionaux dégénèrent, y compris la guerre au Yémence sont des leçons à méditer pour les États-Unis.

  • Le Canada aide Israël

    Le Canada aide Israël à protéger son arsenal nucléaire

     
         

     

    Israël remercie le Canada pour son opposition, la semaine dernière, à une résolution de l’ONU qui aurait permis la tenue, d’ici 2016, d’une conférence sur le désarmement - notamment nucléaire - au Moyen-Orient.

    Mais d’autres nations du monde ont été déçues de la position du Canada qui, à l’instar du Royaume-Uni, a décidé de se ranger derrière les États-Unis contre la résolution au cours de la conférence quinquennale chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP), la semaine dernière à New York.

    Le document prévoyait une conférence sur le désarmement au Moyen-Orient, ce qui aurait pu contraindre Israël à reconnaître publiquement qu’elle détenait l’arme nucléaire - un aveu que n’a jamais fait l’État hébreu.

    Pendant un entretien téléphonique, dimanche, le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a remercié Stephen Harper « d’avoir fait reposer sur des principes l’approche du Canada à l’égard de la question d’une zone sans armes de destruction massive au Moyen-Orient », selon un communiqué du cabinet du premier ministre canadien.

    À l’issue de la conférence sur la non-prolifération des armes nucléaires, qui s’est achevée vendredi après un mois de débats à New York, le secrétaire général de l’ONU, Ban Ki-moon, s’était déclaré déçu par l’absence de résultats concrets. Il a regretté en particulier, samedi, « que les États aient été incapables de réduire le fossé qui les sépare sur l’avenir du désarmement nucléaire, ou d’arriver à une nouvelle vision collective sur la façon de parvenir à un Moyen-Orient exempt d’armes nucléaires et de toute autre arme de destruction massive », a dit son porte-parole dans une déclaration à la presse.

    L’ancien ministre libéral des Affaires étrangères Lloyd Axworthy appuie la position du gouvernement conservateur dans ce dossier. Selon lui, certains pays voulaient inviter le dossier du Proche-Orient aux négociations sur le désarmement nucléaire dans le seul but d’embarrasser le gouvernement israélien.

    Le premier ministre Harper, lui, a réaffirmé l’engagement du Canada à l’égard du désarmement et de la non-prolifération, « notamment dans le cadre du TNP », mais a rappelé que pour le Canada, « une zone sans armes de destruction massive ne peut être véritablement efficace que si tous les pays du Moyen-Orient participent librement et de manière constructive à son établissement ».

    Depuis l’entrée en vigueur du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 1970, des conférences se sont tenues tous les cinq ans afin d’en examiner le fonctionnement.