Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Sport - Page 2

  • Le football, illustration extrême du néolibéralisme

     

    Le transfert d’Edinson Cavani au PSG pour la bagatelle de 64 millions d’euros est le 4ème transfert le plus cher de l’histoire du football. Une nouvelle illustration des dérives du football business dont on voit tous les jours davantage qu’il n’est que le cirque de l’anarchie néolibérale globalisée.

    L’argent pour seule règle
     
    Bien sûr, le football peut être un très beau sport et l’on peut encore vibrer devant les exploits de telle ou telle équipe ou de tel ou tel joueur, mais le spectacle qu’il donne depuis trop longtemps est de plus en plus cynique. En effet, que penser des plus grands joueurs, devenus des mercenaires payés jusqu’à un million d’euros par mois (plus de 600 SMICs), prêts à se vendre à n’importe quel milliardaire désireux de les recruter ? Que penser de la compétition devenue totalement inégale avec des clubs qui bénéficient du mécénat plus ou moins intéressé d’un oligarque russe ou d’un émir ?
     
     
    Il n’est pas inutile de rappeler ici qu’en 2012-2013, le budget moyen des clubs de la ligue tournait autour de 50 millions d’euros, variant entre 19 et 60 millions du moins fortuné au 6ème. L’Olympique de Marseille, sur la dernière marche du podium, affichait un budget de 110 millions, contre 145 pour Lyon, second et très loin derrière le PSG version quatari, à 300 millions. Pire, cette année, le budget est annoncé en hausse de 100 millions (l’équivalent du budget total du 4ème club de la ligue 1…), à 400 millions. Seuls Barcelone et le Real de Madrid affichent encore un budget supérieur en Europe.
     
     
    Naturellement, ces chiffres n’ont aucun sens économique, du moins au démarrage. Les pertes réalisées par les plus grands clubs sont totalement abyssales (232 millions pour Manchester City en 2010-2011). Mais, au bout d’un certain temps, certains clubs européens peuvent arriver à l’équilibre. Mais le plus souvent, de généreux mécènes règlent la note, sauf quand, comme en Espagne, ce n’est pas tout simplement par un recours délirant à l’endettement que les clubs de football financent leurs dépenses somptuaires (15 milliards de dettes brutes et 1,6 milliards de pertes en 2010 en Europe).
     
    Un mauvais exemple pour la jeunesse
     
     
    Jean-Claude Michéa, dans son dernier livre, porte un jugement dur sur les dérives du football business. Il faut dire que ce beau sport s’est transformé en une célébration de l’argent roi, où les plus riches gagnent, où les joueurs ne sont plus guidés que par leur compte en banque. Pire, la place de l’argent est contestable. Tout d’abord, le critère de rentabilité n’entre pas forcément en compte pour les oligarques ou les émirs qui dépensent des sommes folles. Ensuite, on peut même avoir des doutes sur la propreté de l’argent dépensé, comme le rappelle The Economist dans ce papier.
     
    Quel triste modèle donné à la jeunesse que ce jeu où des joueurs trop souvent mercenaires et mal élevés amassent des fortunes. Quel triste modèle donné à la jeunesse que ce jeu où les plus riches gagnent quelle que soit l’origine de l’argent et sans rapport avec le sens économique ? Quel triste modèle également que ce sport qui refuse de mettre en place un arbitrage vidéo qui permettrait de sanctionner les tricheurs et ainsi d’éviter de leur donner le beau rôle, comme cela est un peu le cas aujourd’hui. Quel triste spectacle que ces clubs de plus en plus déracinés de la région d’où ils viennent.
     
    Comme le soutient Michéa dans son dernier livre, ne faudrait-il pas revenir sur le fameux arrêt Bosman, et ainsi limiter le nombre de joueurs étrangers dans chaque club ? Cela valoriserait les clubs qui sont capables de former les jeunes dans un centre d’apprentissage, la recette du succès d’Auxerre avant le triomphe de l’argent-roi. Et cela créerait un lien entre le club et ses supporters. Il faudrait également envisager des règles permettant d’éviter cette concurrence déloyale des grands clubs, comme cela se fait aux Etats-Unis, soit par des contraintes budgétaires ou de recrutement.
     
    De nos jours, le football donne un triste spectacle qui n’est, après tout, que le reflet du système économique que nos dirigeants ont laissé se construire, où la règle du plus fort est toujours la meilleure. Dans la réforme à venir, il ne faudra pas oublier d’en soigner toutes les dérives, y compris sportives.

     

  • PSG et Monaco

    Cavani, Falcao: le PSG et Monaco ont-ils le droit de recruter des stars?

    Le transfert de Cavani au PSG relance la question du fair-play financier. Un serpent de mer de l'UEFA qui entre enfin en vigueur et pourrait causer bien du souci aux deux géants de Ligue 1.

    Edinson Cavani, après avoir marqué un but en Coupe de confédérations contre le Brésil, le 26 juin 2013 à Belo Horizonte. REUTERS/Ricardo Moraes

    - Edinson Cavani, après avoir marqué un but en Coupe de confédérations contre le Brésil, le 26 juin 2013 à Belo Horizonte. REUTERS/Ricardo Moraes -

    Depuis l'arrivée des Qataris au PSG, la France vit un rêve éveillé à chaque mercato. En deux ans, le club aura fait venir Javier Pastore, Zlatan Ibrahimovic, Thiago Silva, Ezequiel Lavezzi, Lucas Moura, David Beckham et maintenant Edinson Cavani, ce dernier pour 64 millions d'euros. Tant et si bien que les arrivées des stars James Rodriguez, João Moutinho et Falcao, un des meilleurs attaquants de la planète, à Monaco n'étonnent presque personne. 

    La Ligue 1 est devenue une partie géante de Football Manager, où deux clubs s'achètent tout ce qu'ils veulent (dans la limite des stocks disponibles). En attendant peut-être un jour un troisième larron, avec le rachat du RC Lens, mal en point depuis plusieurs saisons, par des investisseurs azéris.

     
    publicité

    Mais comme dans tous les jeux vidéo, il y a un moment où les parents viennent débrancher la console. Fin de la récréation.

    Le rabat-joie s'appelle Michel Platini, le patron de l'UEFA. Le grand projet qu'il porte depuis 2007, le fair-play financier, va enfin entrer en vigueur pour la saison 2013-2014.

    Très technique, le fair-play financier ne suscite guère la curiosité du public. Si, sémantiquement, il renvoie au bon vieux Challenge du fair-play qui distribue des bons points aux clubs de Ligue 1, Michel Platini ne brandira pas de cartons bleus mais bien des cartons rouges, qui pourraient valoir exclusion de la Ligue des champions dès 2014. 

    Rembourser Falcao avec les recettes de Louis-II

    Au crash test du fair-play financier, le PSG passe tout juste, mais en force façon bus de l'équipe Orica sur le Tour de France. Quant à Monaco, on ne voit pas encore comment les dépenses somptuaires du propriétaire russe Dmitry Rybolovlev peuvent satisfaire aux exigences de l'UEFA.      

    Le fair-play financier impose d'équilibrer ses dépenses avec ses recettes sur une période de deux ans. Rien n'interdit d'avoir une dette abyssale (comme le Real Madrid), mais le déficit est désormais proscrit. Ce qui veut dire en clair qu'il faut compenser ses transferts galactiques par des recettes équivalentes en billetterie, droits télé, sponsoring, ventes de maillot ou revente de joueurs.

    Point crucial: au-delà d'une certaine limite, l'actionnaire n'a pas le droit de régler la différence, ce qui enlève beaucoup d'intérêt aux puits gaziers qataris. Du côté de Monaco, rembourser les 60 millions de Falcao avec les modestes recettes de billetterie de Louis-II (7.000 spectateurs de moyenne lors de la dernière saison en L1) ne sera assurément pas simple. Sans parler de son salaire de 14 millions d'euros.

    Dans sa grande mansuétude, l'UEFA offre un petit matelas de 5 millions de déficit aux clubs. Ils peuvent aussi, à condition que la facture soit réglée par l'actionnaire, avoir 45 millions de déficit supplémentaires par saison pour les premiers exercices couverts par le fair-play financier, 2011-2012, 2012-2013 et 2013-2014. Puis 30 millions pour les 3 saisons suivantes, et encore moins ensuite. 50 millions, ça permet d'acheter un Thiago Silva par an, mais guère plus, si les recettes ne suivent pas.

    Un contrat miraculeux

    Le PSG croyait avoir trouvé la parade: l'actionnaire ne pouvant pas faire marcher la planche à billets, le Qatar va se faire sponsor du club et régler ainsi la facture. Le club a signé fin 2012 un «contrat d'image», d'un montant de 150 à 200 millions d’euros par an pendant quatre ans, avec la Qatar Tourism Authority.

    Magie: le contrat est rétroactif et s'applique aussi à la saison 2011-2012, première année concernée par le fair-play financier! Le PSG peut donc présenter à l'UEFA des comptes équilibrés, avec 5 millions de pertes l'an dernier. 

    Ce montage financier n'a échappé à personne et il pourrait arriver au PSG ce qu'il est arrivé à Nicolas Sarkozy avec le Conseil constitutionnel: l'ICFC, l'instance de contrôle de l'UEFA, pourrait dès 2014 réévaluer ses comptes et prendre une lourde décision.

    Le règlement de l'UEFA prévoit que dans le cas d'un parrainage par une «partie liée» (filiale, entreprise liée à l'actionnaire du club...), il faut compter la somme au prix du marché, c'est-à-dire bien en deçà des 200 millions par an payés par les Qataris: pour situer, le contrat de sponsoring de la Fondation du Qatar avec le Barça se monte à environ 30 millions d'euros par an... Même si, selon le PSG, la «juste valeur» de son contrat d'image avec le Qatar n'est pas estimablepuisque c'est le premier contrat de ce genre dans le football.

    Si l'office du tourisme qatari était reconnu comme une «partie liée» du PSG (ce que la direction conteste aussi), le club pourrait donc avoir à retrancher jusqu'à 170 millions d'euros de ses comptes. Et peut-être dire adieu à la Ligue des champions l'année suivante. On ne plaisante pas avec le fair-play financier à l'UEFA, comme en a fait les frais le club espagnol de Malaga, rayé des compétitions européennes cette année.

    On attend toujours l'astuce de Monaco

    Le cas de Monaco semble encore plus compliqué. Ancien pensionnaire de Ligue 2 avec un budget de 30 millions d'euros l'année dernière, le club est encore loin d'avoir les rentrées d'argent pour compenser ses dispendieux transferts.

    Le fair-play financier aboutit à figer les positions au sein de l'élite européenne, les nouveaux entrants comme Monaco étant découragés d'investir les centaines de millions nécessaires pour intégrer le gotha européen. Pour dépenser, il faut déjà avoir gagné de l'argent.

    Auditionnée par une mission parlementaire sur le fair-play financier, l'administratrice de Monaco, Tetiana Bersheda, a indiqué que le club respectait les limites fixées par l’UEFA pour les saisons 2011, 2012 et 2013. Sans convaincre les députés, qui notent dans leur rapport:

    «On peut toutefois s’interroger sur la soutenabilité de la stratégie menée au regard du fair-play financier européen. Compte tenu des montants dont il est fait état dans la presse à propos des récents recrutements du club (60 millions d’euros pour Radamel Falcao, 45 millions d’euros pour James Rodriguez et 25 millions d’euros pour João Moutinho) [...].»

    L'UEFA fera-t-elle une «Balladur» au PSG?

    Cela étant, on s'interroge sur la véritable capacité de l'UEFA à sanctionner. Une application stricte du fair-play financier pourrait transformer la Champion's League en une Bundesliga augmentée de quelques autres clubs vertueux. Les clubs allemands sont réputés pour leur modèle financier sain, à l'image du Bayern Munich qui affiche chaque année des bénéfices.

    C'est loin d'être le cas partout en Europe, où des clubs comme Manchester City ou l'Anzhi Makachkala affichent des modèles économiques proches de ceux du PSG et de Monaco. A défaut de faire une «Sarkozy», l'UEFA pourrait faire au PSG une «Balladur»: ses comptes douteux avaient été validés au nom de la raison d'Etat en 1995.

    Les clubs peuvent aussi espérer s'en sortir par une autre acrobatie juridique. Les nouveaux riches de l'Est de l'Europe, financés par la manne pétrolière et gazière russe, ont ainsi peut-être trouvé une astuce pour rentrer dans les clous de l'UEFA. Gazprom (qui possède le Zenith Saint-Petersbourg) pourrait lancer en 2014 un championnat unifié de Russie et d'Ukraine dont les participants seraient grassement rémunérés: 22 millions d’euros pour la simple participation et 92 millions d’euros pour le vainqueur. 

    Le fantôme de Bosman

    Il reste enfin une dernière parade: Daniel Striani, un agent de joueurs, a déposé le 20 juin une plainte auprès de la Commission européenne contre le principe du fair-play financier. Selon l'agent belge, les règles de l'UEFA contreviennent au droit européen de la concurrence en limitant les investissements des clubs et enfreignent également le principe de libre circulation des travailleurs.

    Fait significatif: Daniel Striani est défendu par Jean-Louis Dupont, ancien avocat de Jean-Marc Bosman, un ancien joueur belge resté célèbre pour l'arrêt qui porte son nom et qui a autorisé, en 1995, les clubs européens à recruter autant d'étrangers qu'ils le souhaitaient du moment qu'ils étaient ressortissants de l'Union européenne. Et si le PSG et Monaco étaient sauvés par un second arrêt Bosman?

    Vincent Glad

  • ITALIE • Du footballeur Balotelli

    ITALIE  Du footballeur Balotelli à la ministre Kyenge, les racistes attaquent

    "Au prochain chant raciste, je quitte le terrain", a récemment annoncé le footballeur Mario Balotelli après une énième humiliation au cours d'un match. On assiste ces dernières semaines en Italie à une explosion de propos racistes, se désole Giornalettismo.
    Le footballeur Mario Balotelli, joueur italien de l'AC Milan - Photo AFP.Le footballeur Mario Balotelli, joueur italien de l'AC Milan - Photo AFP.
    Le thème de l’intégration continue à diviser l’Italie. Derniers épisodes en date : l’exploitation de l’affaire Kabobo [du nom d'un clandestin ghanéen ayant tué plusieurs personnes début mai] par la Ligue du Nord, les insultes racistes contre Mario Balotelli qui ont contraint l’arbitre Rocchi à interrompre le match Milan-Rome pendant deux minutes [le 12 mai], et les sempiternelles attaques visant la ministre Cécile Kyenge, "coupable" d’avoir proposé d’élargir les droits en matière de nationalité. 

    D’un côté, on a les défenseurs des minorités et des étrangers, de l’autre les instigateurs d’épisodes xénophobes, à commencer par Forza Nuova [Force nouvelle] et les mouvements d’extrême droite, bien souvent en première ligne. 

    Les polémiques se sont multipliées ces derniers jours autour de l’affaire Kyenge, la nouvelle ministre de l’Intégration, qui a interpellé le gouvernement sur l’abolition du délit d’immigration clandestine et le droit du sol. De nombreuses voix ont invité la ministre et le président du Conseil Enrico Letta à poursuivre leur travail avec courage. Mais la ministre est en même temps devenue la cible des accusations du PDL (Peuple de la liberté, parti de Silvio Berlusconi) et de la Ligue du Nord – opposés à tout assouplissement en terme de nationalité – ainsi que des insultes et des campagnes de haine des mouvements néofachistes. 

    S'ajoute à cela l’inexplicable coup de folie de Mada Kabobo, ce Ghanéen de 31 ans qui, le samedi 11 mai dans le quartier Niguarda de Milan, a agressé les passants à coups de pioche – tuant Alessandro Carolei, Daniela Carella et blessant trois autres personnes, dont l'une se trouve dans un état grave. 

    "Vous spéculez sur le dos des morts"
    Des mouvements comme la Ligue du Nord et Forza Nuova ont aussitôt cherché à exploiter les événements. Le mouvement d’extrême droite a lancé une campagne Internet avec le slogan : "L’immigration tue – la classe politique est fautive". Forza Nuova l’a annoncé elle-même par communiqué : "Les graves événements de Milan clouent les chantres de l’immigrationisme à leurs responsabilités." Mais c’est surtout la Ligue du Nord qui a exploité la violence de Mada Kabobo, notamment par la voix de Matteo Salvini qui a invité à "nettoyer" à la hâte les villes italiennes "en allant contrôler tous les clandestins, rue par rue, maison par maison”. 

    La Ligue était déjà descendue dans la rue à Niguarda, après les meurtres du Ghanéen, pour recueillir des signatures contre l’immigration clandestine. Mario Borghezio et les militants léguistes avaient à cette occasion été pris à partie. "Dégagez", "Vous spéculez sur le dos des morts", "Honte à vous" : c’est par ces mots qu’un groupe d’habitants du quartier milanais bouleversé par les violences a accueilli les militants du Caroccio [le surnom de la Ligue du Nord], qui comptaient dans leurs rangs le parlementaire européen Mario Borghezio, l’ex-président du Conseil régional Davide Boni et quelques conseillers municipaux et généraux. 

    Les militants brandissaient une banderole proclamant : "Accorder la nationalité aux immigrés conduit à l’invasion du pays". Il a fallu l’intervention de la police pour calmer les esprits, après que les manifestants eurent invité la Ligue à quitter le quartier : "Alessandro aurait craché au nez des gens de votre espèce."

    Des tensions qui reflètent le visage d’un pays divisé entre partisans de l’intégration et adeptes de positions xénophobes. On peut inclure parmi ces derniers les pseudo-tifosi qui ont contraint l’arbitre Gianluca Rocchi à suspendre le match Milan-Rome du 12 mai, après les énièmes huées adressées à Mario Balotelli. Des chœurs ignobles que le foot italien, malgré les condamnations, n’est pas encore arrivé à faire taire. Et qui continuent à s’en prendre au footballeur noir que la ministre Kyenge avait choisi comme emblème de sa campagne sur la nationalité.

  • Football : Luis Suarez suspendu dix matches

    Le Monde.fr avec AFP | 24.04.2013 à 16h26 


    Luis Suarez, le 21 avril à Liverpool.

     

    La machoire peut lui en tomber : Luis Suarez a été suspendu dix matches par la Fédération anglaise de football (FA), une décision rendue publique mercredi 24 avril. Le fantasque attaquant de Liverpool a été reconnu coupable d'avoir mordu le bras d'un adversaire, le Serbe Branoslav Ivanovic, lors du match entre les Reds et les Blues de Chelsea, dimanche 21 avril. 

    lire : Luis Suarez, de la morsure aux remords

    "Une suspension de trois matches était clairement insuffisante et le joueur sera suspendu sept matches supplémentaires", explique la FA sur son site en précisant que la suspension prenait effet immédiatement. Selon la FA, Suarez a reconnu les accusations pesant sur lui mais il "a réfuté l'idée selon laquelle la sanction habituelle de trois matches est clairement insuffisante". A quatre journées du terme, l'Uruguayen, actuel deuxième meilleur buteur de Premier Leaguederrière Van Persie, finira donc sa saison en tribunes, et commencera la prochaine de la même manière. De quoi ronger son frein, plutôt que les bras de ses adversaires.

     

     

    Liverpool, qui s'est dit abasourdi de la lourdeur de la sanction, a jusqu'à vendredi pour faire appel. "Le club et le joueur sont choqués et déçus par la sévérité de la décision prise ce jour par la commission indépendante", dit le directeur général des Reds, Ian Ayre, sur le site internet du club. "Nous attendons la décision écrite raisonnée demain avant de faire tout autre commentaire."

    L'arbitre du match, Kevin Friend, n'avait pas vu Suarez mordre Ivanovic mais l'attaquant uruguayen a été trahi par les caméras de télévision. Le joueur de 26 ans, qui avait déjà été suspendu sept matchs en 2010 pour avoir mordu un adversaire alors qu'il jouait à l'Ajax Amsterdam, s'est excusé de son geste et a été mis à l'amende par son club. La sanction s'élèverait à 200 000 livres (235 000 euros).

  • Consommation, compétition, domination

     

    LE 06 DÉCEMBRE, 2012 DANS PHILOSOPHIE POLITIQUE PAR

     
    Consommation, compétition, domination

    Quotidien tarifé, temps multimédiatisé, espaces publicitaires, confort à crédit, dogme du travail, anathèmes taxés, tyrannie de l’objet jusqu’à la collection de gadgets, hystérie des soldes, spectacles sponsorisés devenus sponsors spectaculaires, rêves bétonnés dans des paysages plastifiés, droit au gaspillage, poubelles satellisées. Voici donc quelques symptômes de notre inéluctable frénésie consommatrice
    Opulence inutile au point d’être indispensable, voire fructueuse.

    Notre pouvoir d’achat n’est que servitude commerciale.

    Qui aujourd’hui saurait se passer de son smartphone ou de sa télévision? Qui peut se contenter d’un seul arôme de yaourt ou d’un seul modèle de chaussures ? Bien sûr des marginaux résistent, mais à quel prix !

    Pour qui, en Espagne, ces trois millions de maisons vides et ces 800 terrains de golf désertiques – au sens propre et figuré – nécessitant la même quantité d’eau que 16 millions d’hommes ? Certainement pas pour cesactionnaires qui, afin de s’indemniser de l’issue déficitaire de leur petit jeu, se distribuent depuis quelques années une bonne partie des réserves d’or et devises ibériques.

    Comment éradiquer les bidonvilles de Mbombela en Afrique du Sud et comment construire des écoles ou deshôpitaux quand on préfère édifier un stade avec d’inévitables surcoûts, pour seulement quatre matches, en juin 2010, d’une compétition organisée pour créer des liens entre les sociétés supranationales et les richesses sud-africaines. L’objectif était d’investir pour générer de nouveaux marchés, pour dominer de nouveaux territoires.

    Pour dominer encore et toujours.

    La fonction du stade n’est-elle pas de massifier la population en prétendant la communier, pour mieux contrôler ses pulsions et l’assigner dans un spectacle où le mécontentement de chacun s’évanouirait comme par miracle. Les nouveaux temples structurent nos servitudes et permettent ainsi la maîtrise religieuse des masses. Des carrés verts comme des champs d’opium néo sacralisés avec ses saisons footballistiques, ses dieux du ballon, ses chants, ses fêtes, ses symboles… C’est désormais leurs fonctions opiacées d’élaborer une domination liée au processus capitaliste de production et de la sorte mieux nous enguirlander à sa société de consommation.

    A l’origine le football était l’un des outils de la domination coloniale anglaise. Aujourd’hui il est mondialement un modèle de domination, qui, derrière la vitrine du fair play, de la fraternité et de l’échange, instaure la morale de la compétition, de la concurrence et donc le droit des plus forts. Autrement dit la morale des dominants.