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Consommation, compétition, domination

 

LE 06 DÉCEMBRE, 2012 DANS PHILOSOPHIE POLITIQUE PAR

 
Consommation, compétition, domination

Quotidien tarifé, temps multimédiatisé, espaces publicitaires, confort à crédit, dogme du travail, anathèmes taxés, tyrannie de l’objet jusqu’à la collection de gadgets, hystérie des soldes, spectacles sponsorisés devenus sponsors spectaculaires, rêves bétonnés dans des paysages plastifiés, droit au gaspillage, poubelles satellisées. Voici donc quelques symptômes de notre inéluctable frénésie consommatrice
Opulence inutile au point d’être indispensable, voire fructueuse.

Notre pouvoir d’achat n’est que servitude commerciale.

Qui aujourd’hui saurait se passer de son smartphone ou de sa télévision? Qui peut se contenter d’un seul arôme de yaourt ou d’un seul modèle de chaussures ? Bien sûr des marginaux résistent, mais à quel prix !

Pour qui, en Espagne, ces trois millions de maisons vides et ces 800 terrains de golf désertiques – au sens propre et figuré – nécessitant la même quantité d’eau que 16 millions d’hommes ? Certainement pas pour cesactionnaires qui, afin de s’indemniser de l’issue déficitaire de leur petit jeu, se distribuent depuis quelques années une bonne partie des réserves d’or et devises ibériques.

Comment éradiquer les bidonvilles de Mbombela en Afrique du Sud et comment construire des écoles ou deshôpitaux quand on préfère édifier un stade avec d’inévitables surcoûts, pour seulement quatre matches, en juin 2010, d’une compétition organisée pour créer des liens entre les sociétés supranationales et les richesses sud-africaines. L’objectif était d’investir pour générer de nouveaux marchés, pour dominer de nouveaux territoires.

Pour dominer encore et toujours.

La fonction du stade n’est-elle pas de massifier la population en prétendant la communier, pour mieux contrôler ses pulsions et l’assigner dans un spectacle où le mécontentement de chacun s’évanouirait comme par miracle. Les nouveaux temples structurent nos servitudes et permettent ainsi la maîtrise religieuse des masses. Des carrés verts comme des champs d’opium néo sacralisés avec ses saisons footballistiques, ses dieux du ballon, ses chants, ses fêtes, ses symboles… C’est désormais leurs fonctions opiacées d’élaborer une domination liée au processus capitaliste de production et de la sorte mieux nous enguirlander à sa société de consommation.

A l’origine le football était l’un des outils de la domination coloniale anglaise. Aujourd’hui il est mondialement un modèle de domination, qui, derrière la vitrine du fair play, de la fraternité et de l’échange, instaure la morale de la compétition, de la concurrence et donc le droit des plus forts. Autrement dit la morale des dominants.

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