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  • Lobbies du tabac :commentaires internautes...


    Lobbies du tabac: les critiques se durcissent contre le patron de l'office européen anti-fraude

    05 MAI 2013 | PAR LUDOVIC LAMANT

    LES 3 COMMENTAIRES LES PLUS RECOMMANDÉS

    05/05/2013, 17:33 | Par JMARCJ

    Pour toute personne en contact professionnel avec la Commission européenne, il est clair que M. Barroso devrait non seulement être rapidement "démissionné" mais aussi traduit devant un tribunal. Il n'y a pas de "droit", pour la Commission, seulement une logique économique dévoyée de type ultralibérale, et des pratiques, ultra bureaucratiques.

    Le jour viendra où des plumes compétentes établiront les vérités de la présidence Barroso et le rôle de celui-ci et de son eurocratie à l'échine souple, dans le déclin programmé des économies et des sociétés d'Europe.

    En attendant, j'invite les journalistes spécialisés à se pencher, à titre d'exemple, sur les pratiques abjectes de la Commission en matière de sous-traitance. Ils découvriront les détails du régime de quasi-esclavage imposé par l'eurocratie aux milliers de travailleurs indépendants travaillant dans des conditions misérables – terme à prendre au sens propre, les revenus d'une majorité de ceux-ci étant inférieurs au seuil de pauvreté belge – à Bruxelles, pour assurer le confort (relatif) de fonctionnaires surpayés – en particulier ceux des générations précédant les élargissements successifs.

    Bien à vous.

    05/05/2013, 16:47 | Par DANYVES

    Il semble bien que ce n'est pas le droit qui règne en maître au sein de l'UE.

    05/05/2013, 17:33 | Par ANNICK V

    "Or, ce Michel Petite est bien connu à Bruxelles : ex-patron des services juridiques à la commission, il s'est recyclé dans le lobbying. Son cabinet d'avocats, Clifford Chance, compte parmi ses clients Philip Morris, qui s'est associé depuis 2009, dans une co-entreprise spécialisée dans le « snus », avec… Swedish Match. Pour compléter le paysage, Michel Petite a été reconduit pour trois ans, en décembre dernier, au sein d'un comité d'éthique censé gérer les conflits d'intérêts au sein de la commission."

    Rien que ce paragraphe éclaire parfaitement ce qu'est devenue l'Union Européenne: une institution ultra-puissante au service des intérêts privés, qui impose ces intérêts aux pays de l'Union. Pratiquement sans contrôle, vu les maigres prérogatives du parlement européen. Sans compter que les lobbies doivent s'assurer que les députés européens ne se rebellent pas...

    Coup de balai, c'est le minimum.

    TOUS LES COMMENTAIRES

    Nouveau 05/05/2013, 16:47 | Par DANYVES

    Il semble bien que ce n'est pas le droit qui règne en maître au sein de l'UE.

    Nouveau 05/05/2013, 16:58 | Par IRINASARA6
    en réponse au commentaire de DANYVES le 05/05/2013 à 16:47

    Si si, c'est le droit, le droit du plus fort, comme en France pendant les dix dernières années, et en espérant que c'est en train de changer, sans pouvoir en être sûr pour l'instant.

    Nouveau 05/05/2013, 17:33 | Par JMARCJ

    Pour toute personne en contact professionnel avec la Commission européenne, il est clair que M. Barroso devrait non seulement être rapidement "démissionné" mais aussi traduit devant un tribunal. Il n'y a pas de "droit", pour la Commission, seulement une logique économique dévoyée de type ultralibérale, et des pratiques, ultra bureaucratiques.

    Le jour viendra où des plumes compétentes établiront les vérités de la présidence Barroso et le rôle de celui-ci et de son eurocratie à l'échine souple, dans le déclin programmé des économies et des sociétés d'Europe.

    En attendant, j'invite les journalistes spécialisés à se pencher, à titre d'exemple, sur les pratiques abjectes de la Commission en matière de sous-traitance. Ils découvriront les détails du régime de quasi-esclavage imposé par l'eurocratie aux milliers de travailleurs indépendants travaillant dans des conditions misérables – terme à prendre au sens propre, les revenus d'une majorité de ceux-ci étant inférieurs au seuil de pauvreté belge – à Bruxelles, pour assurer le confort (relatif) de fonctionnaires surpayés – en particulier ceux des générations précédant les élargissements successifs.

    Bien à vous.

    Nouveau 05/05/2013, 17:33 | Par ANNICK V

    "Or, ce Michel Petite est bien connu à Bruxelles : ex-patron des services juridiques à la commission, il s'est recyclé dans le lobbying. Son cabinet d'avocats, Clifford Chance, compte parmi ses clients Philip Morris, qui s'est associé depuis 2009, dans une co-entreprise spécialisée dans le « snus », avec… Swedish Match. Pour compléter le paysage, Michel Petite a été reconduit pour trois ans, en décembre dernier, au sein d'un comité d'éthique censé gérer les conflits d'intérêts au sein de la commission."

    Rien que ce paragraphe éclaire parfaitement ce qu'est devenue l'Union Européenne: une institution ultra-puissante au service des intérêts privés, qui impose ces intérêts aux pays de l'Union. Pratiquement sans contrôle, vu les maigres prérogatives du parlement européen. Sans compter que les lobbies doivent s'assurer que les députés européens ne se rebellent pas...

    Coup de balai, c'est le minimum.

    Nouveau 05/05/2013, 18:58 | Par HTHOANNES

    une commssion pourrie ? c'est fort posible tellement c'est évident dans ce dossier tabac Barroso (un ancien PM portugais réélu grâce à Sarko), Kessler ,Dalli des noms à retenir ! une opération mains propres serait le bienvenu

    Nouveau 05/05/2013, 19:49 | Par TACQUES

    Bof ! Le tabac est de toute façon un poison. Il est intrinsèquement une fraude. A minima le tabac est une fraude à la raison.

    Le tabac est une manipulation permanente.

    Nouveau 05/05/2013, 21:32 | Par ALAIN SEBAOUN

    On parle bien du tabac? Voilà un produit dont la consommation à moyen terme est  mortelle, interdit de vente aux mineurs et personne, même un directeur de Malboro, ne  voudrait voir ses enfants en utiliser.

    Et pourtant.... ce produit continue à être mis en vente dans tous les pays européens.

    Le problème, c'est que cette drogue (il s'agit bien d'une drogue) est souvent le dernier "plaisir" des pauvres et que les pauvres ne manquent pas en ce moment. Enlever cette drogue du marché, c'est créer une tension supplémentaire.

    Que reste-t-il aux populations en ce moment? Le Tabac, le Loto, le Football. 

    Nouveau 05/05/2013, 21:37 | Par JEAN-CLAUDE POTTIER
    en réponse au commentaire de ALAIN SEBAOUN le 05/05/2013 à 21:32

    Et Mélenchon.

    Nouveau 05/05/2013, 22:17 | Par ANWE

    Comment ? la commision serait à la solde de sociétés de lobbying ? Qui peut croire cette fable ?

    Nouveau 05/05/2013, 22:41 | Par FOUCAB

    Interdire les semences traditionnelles au profit de celles que l'on brevète, interdire aux herboristes de dire que le tilleul permet de mieux dormir, proner l'austérité et se faire acheter par les lobbies, ne pas intedire les pesticides et autres OGM ! etc..etc..

    Europe, débarasse toi de la gangue et permet à la démocratie de reprendre la main sinon tu disparaitra dans la confusion

    Nouveau 05/05/2013, 23:57 | Par JEAN HUCK

    Pas très étonnant tout ça. Cela découle d'un point de vue fort en vogue chez certains économistes: FAIRE DU P.I.B., coûte que coûte. Qu'importe que les décisions prises soient délétères à terme: "l'argent ainsi gagné servira à réparer les dégâts".

    Ne nous y trompons pas: chez beaucoup de ces "responsables", ce n'est pas l'appât du gain, c'est UN CREDO. Le Credo qu'il faut réciter par coeur, en lequel il FAUT CROIRE si l'on veut continuer à être admis dans la Cour (des grands?....).

    Il n'y a pas plus pugnace qu'un converti. Ce sont les plus dangereux.

    Nouveau 06/05/2013, 01:03 | Par 5253 REDO

    Bonjour,

    La nouvelle loi Française sur la publication des comptes bancaire des ministres, devrait s'étendre à tous les fonctionnaires de l'Europe.

    Aux peuples de réclamer un contrôle stricte, à ce sujet à l’Europe, au lieu de brailler et de défiler contre un "PAPA", compatissant.

    Le choix d'une Europe fédérale n'est pas gagné, avec tous ces petits bras, qui réclament un roi des grenouilles.

    Toutes ces personnes, ridiculisent la France, avec BB.

    Rien contre SARKOZY, quel spectacle affligeant !!!

    Alors que tous les peuples de cette planète attendent son arrestation, pour vivre mieux.

    Sans lui et ses semblables, même aux USA, en CHINE, en RUSSIE, en ... etc, vous connaissez les autres pays, je pense.

    Cordialement.

     

     

     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
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  • Lobbies du tabac -3-


    Lobbies du tabac: les critiques se durcissent contre le patron de l'office européen anti-fraude

    05 MAI 2013 | PAR LUDOVIC LAMANT

    Où l'on reparle du Français Michel Petite...

    L'eurodéputée allemande, qui parle au nom du PPE, fut la première à exiger la démission de Kessler. Depuis la fin du mois d'avril, elle a été rejointe par les Verts européens. Les socialistes, eux, se font plus discrets, mais assurent que le fait que Giovanni Kessler est lui-même un socialiste, n'y est pour rien. 

    Du côté de l'Olaf, on s'indigne de la « désinformation » en cours : « L'enquête a été menée en toute légalité, et de manière professionnelle, et le rapport final, complet et pertinent, ne manipule aucune preuve. » Interrogés par Mediapart sur des points précis, les services de l'Olaf refusent de « discuter les détails d'une enquête dont les prolongements judiciaires ont lieu en ce moment à Malte ». 

    Pour les Verts, l'affaire fragilise, non seulement Kessler et l'Olaf, mais aussi José Manuel Barroso, le président de la commission européenne, qui a lui aussi cautionné le rapport. Pour l'exécutif européen, il n'est pas question de remercier Giovanni Kessler. « C'est John Dalli qui a décidé de démissionner, en accord avec le président Barroso, parce que sa position était devenue intenable politiquement », rappelle-t-on prudemment du côté de la commission.

    Pourtant, depuis le départ, plusieurs affaires confirment la porosité de la commission avec l'industrie du tabac. En novembre dernier, l'hebdo allemand Der Spiegel avait révélé que les services de la toute-puissante Catherine Day, à la tête du secrétariat général de la commission, sont intervenus à deux reprises, en 2012, pour repousser la présentation de la nouvelle directive tabac. 

    Le rapport de l'Olaf, que la presse maltaise vient de publier, apporte, à cet égard, un nouvel élément stupéfiant : un certain Michel Petite a servi d'intermédiaire pour établir le contact entre Swedish Match et Catherine Day. 

    Or, ce Michel Petite est bien connu à Bruxelles : ex-patron des services juridiques à la commission, il s'est recyclé dans le lobbying. Son cabinet d'avocats, Clifford Chance, compte parmi ses clients Philip Morris, qui s'est associé depuis 2009, dans une co-entreprise spécialisée dans le « snus », avec… Swedish Match. Pour compléter le paysage, Michel Petite a été reconduit pour trois ans, en décembre dernier, au sein d'un comité d'éthique censé gérer les conflits d'intérêts au sein de la commission (lire notre article).  

    Pour l'eurodéputée allemande Inge Grässle, qui ne semble pas décidée à lâcher ce dossier tentaculaire, « l'Union, c'est d'abord une union de droit commun »« Si ce droit n'existe plus, je m'en vais. C'est une question qui va bien au-delà de Messieurs Dalli et Kessler. À quoi sert le droit dans l'Union? Si l'UE n'applique pas le droit, alors ce n'est plus la peine de parler à la Hongrie de l'évolution de son régime. »

    Et de prévenir : « Si l'on ne fait pas la lumière pour de bon maintenant, cela va finir par éclater – et sans doute juste avant les élections européennes de 2014. Il est encore temps de gérer cette affaire. José Manuel Barroso peut encore se sortir de là en défendant le droit. » Mais le patron de la commission y est-il disposé ?

     

     

  • La poussière sous le tapis

     

    Il ne fait pas de doute que le triste record de progression du taux de CO2 dans l’atmosphère soit passé aux pertes et profits de la société de consommation, comme si désormais l’effondrement total( la destruction programmée de toute vie sur terre) était considéré comme inéluctable.

    Quoi que l’on fasse ou quoi que l’on dise, aucuns des acteurs majeurs de la fuite en avant sociétale et économique du monde ne désire réellement se passer de son pouvoir de nuisance. Le FMI vient à point nommé nous rappeler aujourd’hui que les 0.5 % plus riches de la population mondiale détiennent à eux seuls 35 % de la richesse de ce bas monde.

    Comme ceux-là mêmes qui spolient effrontément tous les autres n’ont aucune envie de se passer de cette part du gâteau, il n’y a aucune chance que le reste de l’humanité se contente de bouffer des miettes, aussi la seule issue possible reste la poursuite de la mondialisation qui perpétue les inégalités et protège les oligarchies mondiales. Ce système intègre le fait de dégrader tant et plus les derniers arpents de terres vierges, les dernières gouttes d’or noir et les derniers camps retranchés du bon sens commun.

    La société de consommation est l’ultime féodalité, faite de terre brûlée, de saccages environnementaux, de destruction massive des écosystèmes, de transformation du bien durable en un austère périmètre de subsistance artificielle. De compétition généralisée entre les hommes, d’esclavagisme intellectuel pour la multitude.

    Tout ce qui est périssable, et les ressources carbonées en sont l’exemple emblématique, doit être exploité, vendu, converti en royalties pour une bande de profiteurs occultes. Jusqu’à transformation complète de notre lieu de vie ancestral. Les dégâts collatéraux sont énormes mais ceux-ci participent de la croissance, comme la guerre participe du PIB global.

    Comme le nettoyage d’une plage participe autant de la croissance que la marée noire qui le rend nécessaire.

    Alors comme l’alerte du franchissement du seuil de 400 ppm de CO2 dans l’atmosphère n’a ému personne, d’aucuns se demande déjà comment faire du business avec l’enfouissement de ce CO2 dans le sous-sol.

    Voilà la méthode absolue, le green business, la croissance verte comme ils disent.

    Produisons tant et plus du CO2, ne nous soucions plus des moyens de ne plus en produire mais trouvons plutôt les moyens de l’enfouir dans le sous-sol, comme une vulgaire poussière qu’on aurait envie de planquer sous le tapis. Cela aura au moins l’avantage de contenter tout le monde, les producteurs et les nettoyeurs, qui récolterons les fruits de l’ingéniosité économique, à défaut de ceux de l’intelligence écologique.

    L’idée se fait donc jour dans la tête de nos apprentis-sorciers modernes de capter à la source le CO2 produit et de l’envoyer dans des couches de terrain, traduisant dans les gestes l’argumentaire des planqueurs de déchets nucléaires. Cette solution est le plan de la CCS la Carbon Capture and Storage, basée sur une technologie controversée et risquée.

    il s'agit rien moins que de capter le CO2 dans les lieux industriels les plus pollueurs, puis de le transporter par des pipe-lines ou par bateau, pour l'enfouir enfin sous terre. Greenpeace a déjà fustigé cette solution qui ne serait viable à grande échelle que dans une vingtaine d'année mais qui a surtout l'inconvénient de produire elle-même de la pollution par l'énergie nécessaire et émettrice de gaz à effet de serre, autant durant les opérations d'extraction que d'enfouissement et de transport.

    Comme si le green business n'était qu'une vaste plaisanterie destinée à rassurer l'opinion sur l'infaillibilité de l'économie de marché. Comme si le développement n'avait de durable que le temps du profit.

  • PARFAIM D'ITALIE COMMERCE ET ARTISANAT

    “Mon souhait est de développer une épicerie artisanale "de niche", qui s'adresse à un public de particuliers et de professionnels. ”

    Fabrice Oliva, Pornichet (44380)

     

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  • Fraude à la gelée royale ?

    ALIMENTATION

    Après le scandale de la viande de cheval, la fraude à la gelée royale ?

    PAR IVAN DU ROYSOPHIE CHAPELLE (18 AVRIL 2013)

    La gelée royale, ce complément alimentaire riche en vitamines, fait-elle l’objet de pratiques commerciales douteuses ? 98 % de la gelée royale vendue en France est importée d’Asie, principalement de Chine. Recours à des antibiotiques interdits, congélations à répétition, nourriture artificielle : le flou qui règne sur la traçabilité de certains produits risque d’entacher l’image de toute la filière, y compris bio. D’autant qu’une étude réalisée par des apiculteurs français vient jeter le trouble.

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    La gelée royale, cet aliment fabriqué par les abeilles nourricières pour leur reine, est réputée pour ses qualités nutritives, riches en vitamines et en oligoéléments. Vendue via des sites Internet entre 10 € et 30 € les 25 grammes, la gelée royale, certifiée bio de préférence, est aussi un marché lucratif. Certains sites mettent en avant le « made in France », quand d’autres jouent sur la production familiale locale « depuis plusieurs générations », telles les marques « Ruchers de Lorraine », Famille Mary, « apiculteur depuis 1921 », ou ces vendeurs qui se présentent comme « apiculteurs de père en fils à Bourg Saint Maurice » (Savoie). Bref, une gelée royale qui fleure bon le terroir et la production artisanale. En tout cas rien ne laisse présager le contraire.

    Et c’est bien ce qui met en colère les apiculteurs du Groupement des producteurs de gelée royale (GPGR). Sous contrôle d’huissier, ils ont réalisé leur propre enquête. Ils ont commandé des pots de gelée royale sur 34 sites internet différents, puis ont fait procéder à l’analyse des pollens afin de déterminer leurs origines exactes. Selon les résultats, 98 % de la gelée royale vendue en France, sur internet et par correspondance, serait importée d’Asie, et surtout de Chine [1]. Les résultats, assortis du nom des marques et des appréciations du GPGR, viennent d’être mis en ligne.

    Et ce n’est pas très flatteur pour plusieurs marques. La gelée royale des « Ruchers de Lorraine » viendrait ainsi de Chine, et l’étiquetage, selon le commentaire du GPGR, comporterait des « informations visant à tromper le client sur l’origine et/ou la congélation ». Les « apiculteurs de père en fils à Bourg Saint Maurice » importeraient également de Chine leur gelée royale qui n’aurait donc rien de savoyard. D’autres sites précisent bien un « produit d’importation » sans davantage de détails.

    L’appréciation du GPGR :

    « Il y a une volonté de cacher l’origine, estime Rémy Pélissier, producteur dans le Berry et co-fondateur du GPGR. Elle est toujours marquée dans un coin, en tout petit. Mais ce qui nous met la puce à l’oreille c’est le prix ». La gelée royale importée est en effet vendue 40 fois moins cher sur le marché de gros que celle produite par le GPGR. « Pour le consommateur, la différence de prix varie du simple au double, précise Rémy Pélissier. C’est un marché très juteux pour les conditionneurs, c’est là qu’ils se font la marge ». Une différence de prix derrière laquelle se profileraient des conditions de production très différentes.

    Ce poids extravagant des importations de gelée royale, Benoit Mary ne le dément pas. Il dirige la société Famille Mary qui produit ou commercialise entre autres du miel et de la gelée royale bio, certifiée par Ecocert. En cause, selon lui : les difficultés de produire de la gelée royale bio en France. « C’est impossible de la produire ici pour des questions de surface », explique-t-il.« Cette production ne peut être ici que marginale pour des raisons à la fois climatiques, environnementales et économiques. Les Chinois ont une tradition de production et de consommation, au même titre que le thé ou le ginseng. Importer d’Asie, c’est uniquement une question d’approvisionnement. » Sa gelée royale vient de Mongolie, produite à 2 000 mètres d’altitude. « Là il y a des zones de 25 km2 avec des plantes exclusivement en bio. » Il assure s’y rendre chaque année pour contrôler la qualité de la filière mongole.

    Des abeilles nourries à la farine de soja

    Reste que l’Asie est vaste. Et tous les revendeurs ne prêtent pas forcément autant d’attention au parcours du produit. L’apiculteur Rémy Pélissier a eu l’occasion de se rendre à Taïwan, réputée pour proposer une gelée royale de qualité. Sur place, il observe les pratiques de producteurs, visite des centres de recherche et des unités de conditionnement. Et constate que les apiculteurs asiatiques nourrissent leurs abeilles avec de la farine de soja... Des protéines que les abeilles ne vont pas butiner naturellement ! « Au GPGR, nous utilisons seulement les produits de la ruche, à savoir le miel et le pollen, pour nourrir les abeilles. En Chine, ils utilisent des produits moins chers que ceux de la ruche, comme la levure de bière ou le sirop de sucre, pour pousser à la production ».

    Pour Benoit Mary, il s’agit là d’une « minorité de producteurs ». « Nos abeilles sont nourries avec du pollen soumis au cahier des charges bio. Notre gelée royale est très contrôlée et fait l’objet de nombreuses études de cohérences », assure-t-il. Réponse similaire du côté du site « Belle et bio », mis à l’index par le GPGR pour ses indications et mentions d’origine « difficiles à trouver ». « C’est bien un produit d’importation. Mais nous ne cherchons pas à tromper le consommateur car cela est bien marqué sur notre site », nous répond Flora Hinaut, responsable de la société. « Tous nos échantillons envoyés en laboratoire nous sont toujours revenus aux normes en conformité avec le label Ecocert », ajoute-t-elle.

    Pour les produits non bio, le flou règne. D’autant que plusieurs problèmes sanitaires entachent la filière. Contrairement à ce que spécifie la charte du GPGR, les produits de la ruche d’origine chinoise ont déjà été traités aux antibiotiques. En janvier 2002, la Commission européenne décide d’un embargosur le miel et la gelée royale provenant de Chine, qui contenaient des résidus de traitements d’antibiotiques interdits en Europe. Depuis la levée de l’embargo en 2004, des lots de gélules de gelée royale en provenance de Chine ont étéinterceptés, notamment en Grande-Bretagne et en Slovénie en 2008. Ils contenaient du chloramphénicol, un antibiotique interdit en Union européenne dans les produits d’origine animale. « Notre gelée royale est tracée et est garantie pure auprès de tous nos clients, répond à ce sujet Benoit Mary. Les analyses réalisées garantissent la non présence de contaminants d’antibiotiques apicoles. »

    Congélations multiples

    Des congélations et décongélations successives seraient également couramment pratiquées par les nombreux intermédiaires avant la vente. « Sitôt la gelée royale extraite, l’apiculteur asiatique la congèle », a pu constater Rémy Pélissier lors de son déplacement à Taïwan. « On a fait une tournée sur l’île : quand on a ramené les lots le lendemain à l’usine, ils étaient largement décongelés. Avant d’être recongelés pour l’exportation et d’arriver décongelés en Europe, puis conditionnés en France. » Le producteur français a compté jusqu’à cinq congélations et décongélations successives ! Des pratiques qui pourraient, selon le GPGR, altérer la composition de la gelée royale. Raison pour laquelle ses adhérents s’engagent à mettre au froid la gelée royale immédiatement après récolte, sans subir aucune congélation.

    « Il n’y a aucune preuve que la congélation abîme le produit, indique de son côté Benoit Mary. Les analyses que l’on a réalisées en laboratoire montrent que la congélation contribue à conserver les vitamines, notamment B5, et tous les bienfaits de la gelée royale. Il n’y a aucun risque sur le plan bactériologique. Je préfère que la gelée royale soit congelée plutôt que d’y ajouter des conservateurs. » Certaines sociétés, qui commercialisent la gelée chinoise, la qualifient cependant de produit « frais ». Cette mention ne peut légalement être utilisée seulement pour les produits dont la durabilité n’excède pas 30 jours. Problème : les dates limites d’utilisation optimale diffèrent fortement entre la gelée royale produite en France et celle qui est importée : 18 mois pour le GPGR contre cinq ans pour la gelée importée.

    La société Belle et Bio affiche ainsi la mention « fraîche », sans préciser sur son site qu’il s’agit d’un produit congelé. « Je ne pense pas qu’il y ait de soucis à ce niveau-là. Au niveau réglementaire, tout est bon », confie la responsable de la société à Basta !. En mars 2012, l’un des plus gros importateurs français de gelée royale, le laboratoire Cevrai FCV, spécialisé dans le marché des compléments alimentaires, a pourtant été sanctionné pour cette raison. Et a été condamné pour tromperie. « Selon la direction des fraudes, et d’après un arrêté du 9 mai 1995, le laboratoire ne pouvait pas appliquer le qualificatif de “fraîche” à un produit ayant subi un processus de congélation et de décongélation »,rappelle le journal Le Dauphiné. Épinglée en 2008, la société avait dû aussitôt rectifier son étiquetage.

    Traçabilité insuffisante

    Malgré ces cas de fraudes, il n’existe toujours pas aujourd’hui de traçabilité systématique pour la gelée royale importée. « La date de récolte est souvent inconnue et on n’a qu’une vague idée de ce qui est importé en France », relève Rémy Pélissier. Il estime la production venue de Chine à environ une centaine de tonnes, soit des revenus potentiels de 40 millions d’euros pour des pots de 25g vendus 10 € minimum. A côté, la production du GPGR ne pèse qu’un peu plus de 2 tonnes. « Aujourd’hui, la législation oblige simplement à indiquer que la gelée royale est importée. Ce que nous voulons, c’est que le pays d’origine soit mentionné très clairement sur l’emballage afin qu’il soit facilement identifié par le consommateur. » Les producteurs demandent également à ce que la congélation ou non du produit soit précisée.

    Face à des pratiques commerciales qu’il juge « trompeuses », le GPGR compte de plus en plus d’adhérents. Treize ans après sa création, le groupement rassemble aujourd’hui 90 apiculteurs dans toute la France. « La production de gelée royale a permis pas mal d’installations, note Rémy Pélissier. Elle passionne beaucoup d’apiculteurs et permet de s’installer sans trop d’investissements ». En levant le voile sur l’origine des gelées royales importées, le groupement espère pouvoir valoriser sa production de proximité. Et contribuer à davantage de « transparence » dans une filière où la marge pour les intermédiaires est extrêmement généreuse entre l’achat de gros et la revente en boutique spécialisée. Les problèmes de manque de surfaces et d’obstacles à la certification bio, soulevés par Benoît Mary, demeurent cependant cruciaux.

    Sophie Chapelle et Ivan du Roy