Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 9

  • ROUMANIE • La lutte contre la corruption

    ROUMANIE  La lutte contre la corruption, un combat loin d'être gagné

    Après une importante opération anticorruption parmi les douaniers, il y a un an, les procureurs viennent maintenant de vérifier de leur propre yeux les détournements de fonds par les contrôleurs de train.
     

    Les images prises avec une caméra cachée dans les trains roumains ont inondé depuis peu nos écrans. Il ne s'agit pas de reportages réalisés par des journalistes, mais le fruit d'une enquête des procureurs. Pendant plusieurs mois, cet automne, ces derniers ont surveillé le réseau des contrôleurs corrompus de la CFR (chemins de fer roumains).

    Une mission passionnante. On estime qu'au moins un tiers des passagers utilisant quotidiennement les services ferroviaires "voyagent avec le parrain". [En Roumanie, on monte dans le train sans billet, et on verse environ la moitié du prix officiel au contrôleur – on appelle ces contrôleurs corrompus : "parrains", et le procédé : "voyager avec le parrain".] Même le directeur de la CFR, Stefan Roseanu, le reconnaît.

    La mauvaise foi en bande organisée

    Les chaînes de télévision interrompent soudain leurs programmes pour montrer des contrôleurs de la CFR emmenés en bus pour interrogatoire, à Brasov, dans le centre du pays. En février 2011, elles avaient diffusé des images du même genre. A l'époque, les "gagnants" des excursions animées par des policiers armés étaient des agents des douanes et des gardes-frontières. La Roumanie était en pleine frénésie du dossier Schengen et une décision favorable était attendue pour mars 2011. Nos partenaires européens, les Allemands et les Français en tête, se faisaient cependant des soucis. Certes, disaient-ils, la Roumanie a satisfait aux critères techniques, la surveillance de la frontière externe de l'Union est opérationnelle et fonctionne, les procédures sont en place. Mais tout cela ne sert à rien si les gens qui doivent prendre les décisions ne sont pas réglo. Les systèmes sont faits pour des gens de bonne foi. Lorsque la mauvaise foi pointe son nez, en bande organisée qui plus est, la technologie du XXIe siècle n'y peut rien.

    Les craintes de nos partenaires étant connues à Bucarest, on a décidé de passer à la vitesse supérieure. L'opération Frontières, baptisée ainsi par les journalistes, débuta de manière spectaculaire, des fonctionnaires étant cueillis par grappes directement sur leur lieu de travail. Ce déploiement massif de forces n'a toutefois guère convaincu les représentants des Etats sceptiques. En fait, l'ampleur de l'opération semble avoir eu l'effet inverse. Si tant de fonctionnaires avaient été arrêtés, cela signifiait que les soupçons étaient justifiés, et que la Roumanie avait en effet un gros problème à la frontière, se sont-ils dit. Le dossier Schengen a été mis en attente – les Pays-Bas ont ensuite fait opposition à la solution de compromis de l'adhésion "par étapes" proposée par la France et l'Allemagne (certains observateurs à Bruxelles considèrent que La Haye aurait toutefois eu l'aval tacite de plusieurs Etats membres pour bloquer ainsi l'adhésion de la Roumanie et de la Bulgarie).

    La Roumanie, encore et toujours une province poussiéreuse

    Puis la situation devait s'embourber définitivement après la crise politique de l'été [destitution du président Traïan Basescu, referendum etretour du président à son poste]. Au fil du temps, l'ardeur de l'opération Frontières est retombée, en même temps que l'enthousiasme autour de l'adhésion roumaine à l'espace Schengen. Laissant derrière elle maintes spéculations et questions. Pourquoi l'enquête n'a-t-elle pas concerné le port de Constanta [sur la mer Noire], par exemple, lui qui a été tant de fois désigné comme la principale porte d'entrée de la contrebande et l'un des pôles de l'évasion fiscale ? En attendant les explications, il n'en reste pas moins qu'on en est arrivé, dans notre rédaction, à nous demander ce qui se passait en ce moment, non pas à la CFR, mais aux frontières de la Roumanie justement, là où la plupart des fonctionnaires passés au crible des enquêtes un an auparavant sont retournés à leurs postes. Travaillent-ils maintenant comme ils le faisaient avant février 2011 ? Ou, qui sait, l'enquête les aurait-elle mortellement effrayés ?

     
  • ANIMAUX • Inde, la femme qui aimait les chats

    Une scientifique indienne consacre sa vie à étudier les félins et en particulier les plus petits comme le chat pêcheur ou le chat léopard. Bien que l'Inde soit riche en félins sauvages, certaines espèces sont menacées de disparition.

     

      En 1989, par une nuit de pleine lune, Shomita Mukherjee, 22 ans, s'est postée plusieurs heures durant sur la rive d'un canal du parc national de Keoladeo, l'ancienne réserve ornithologique de Bharatpur, dans le Rajasthan [ouest de l'Inde]. 
      Dans le cadre de son mémoire pour le Wildlife Institute of India (WII) de Dehradun, l'étudiante observait un chat viverrin - ou chat pêcheur - trois mètres plus loin, sur l'autre rive. "Il a passé presque cinq heures à batifoler et à épier la surface de l'eau, puis tout d'un coup il a plongé et disparu pour ressurgir de mon côté avec un gros poisson entre les mâchoires. Il ne m'a même pas regardée", se souvient-elle. 
      Les oreilles du chat pêcheur sont dotées de valves qui lui permettent d'empêcher l'eau d'entrer, précise-t-elle pour les non-initiés. 

      L'animal qu'observait Mukherjee est environ deux fois plus gros qu'un chat domestique et fait désormais partie des espèces menacées selon l'IUCN (Union internationale pour la conservation de la nature). Vingt-trois ans plus tard, Mukherjee est toujours enchantée à la vue d'un félin. 
      "Pour moi, tous les félins se valent, les tigres comme les chats domestiques", affirme Mukherjee, que les défenseurs de l'environnement ont surnommée "la femme chat". 

      Le monde des petits félins 

      Mukherjee_Shomita.jpg“Malheureusement, au cours de mes échanges avec les habitants, j'ai découvert que les gens considèrent le tigre comme un ennemi“. 
      D'un point de vue physiologique ou comportemental, explique-t-elle, tous les félidés se ressemblent. Il suffit de regarder un tigre – le plus grand des félins – et on comprend qu'il appartient à la même famille que les chats. "L'Inde est le pays qui compte le plus de félins. Il en existe quinze espèces en tout, seize s'il y avait toujours des guépards. Ces animaux m'obsèdent. Mon père adorait les chats et nous en avons toujours eu dans notre maison à Bombay", explique Mukherjee qui a eu jusqu'à quatre chats chez elle. 

      La jeune fille a d'abord pensé devenir vétérinaire. Puis, elle a fait la connaissance de Yadvendradev Jhala, spécialiste des loups, qui lui a enseigné
      la physiologie alors qu'elle passait son bac, à Bombay. "Il m'a initiée au monde de l'écologie. Ça a été un tournant dans ma vie", se souvient-elle. 
      En 1988, elle entre au WII où elle passe les dix plus belles années de sa vie, voyageant à travers tout le pays pour étudier les félins dans différents types de forêts. 

      Des chats-léopards de l'Himachal Pradesh au nord-ouest de l'Inde aux chats rubigineux [ou chats rougeâtres] de la réserve de tigres de Sariska dans le Rajasthan, elle les a tous vus et a établi une cartographie de leurs habitants. Elle étudie aussi l'ADN des chats-léopards dans plusieurs régions et découvre qu'ils sont différents. “Par conséquent, en examinant les peaux de chats-léopards que vendent les braconniers, nous pouvons savoir de quelle zone elles proviennent", explique Mukherjee qui s'apprête à étendre ses études à d'autres félins. 

      Dans un pays obsédé par les grands félins, Mukherjee se démarque pourtant par son amour pour leurs cousins plus petits. En 2010, elle obtient une bourse pour étudier les chats pêcheurs et revient à Bharatpur. Elle apprend qu'on n'a pas vu ces animaux depuis plus de deux ans. 
      "J'ai commencé à collecter des déjections de divers félins et un échantillon s'est révélé appartenir à un chat pêcheur", explique Mukherjee. 
      C'était la preuve que l'espèce était toujours présente dans la région, peut-être seulement en nombre plus réduit après deux années particulièrement sèches. 

      Mukherjee s'intéresse avant tout au comportement de ses protégés. "Ils restent dans les mêmes zones. Comme les chats domestiques, ils ont leurs habitudes". Tous les félins ont aussi leur spécialité dans l'art de la chasse. Ils apprennent une certaine technique et presque tous arrivent à se souvenir des bons terrains de chasse. Elle a observé deux tigres de Ranthambore qui se servaient des traces des véhicules de touristes pour suivre leurs proies. L'Inde a beau abriter la plus grande diversité de petits félins dans le monde, il n'est pas facile d'en apercevoir. "Ce sont des prédateurs craintifs qui aiment chasser la nuit", explique-t-elle. Le chat rougeâtre - plus petit félin du monde - est présent dans la plupart des forêts indiennes. C'est lors d'un safari nocturne à Sariska que Mukherjee en a vu un pour la première fois. Comme pour les plus grands félins, ces rencontres sont généralement une question de chance. "Une fois repérés, ils disparaissent presque tout de suite pour se mettre à l'abri", explique la femme-chat. Malheureusement, tout ne va pas pour le mieux dans le monde des petits félins. Ils sont chassés pour leur peau ou parce que ce sont des prédateurs. "Ils se nourrissent de rongeurs et les gens ne comprennent pas que leur présence est, au contraire, bénéfique pour les paysans", déplore-t-elle.

       

       

    • MAROC • Pourquoi le "péril noir" de Maroc Hebdo provoque l'indignation

      Le magazine Maroc Hebdo, qui titre "Le péril noir" en une de son dernier numéro, soulève l'indignation et la colère de nombreux Marocains. Mais cette polémique ouvre aussi un débat salutaire sur le racisme ordinaire, estime l'éditorialiste de l'hebdomadaire TelQuel.

       


      "Le Maroc est un arbre dont les racines sont ancrées en Afrique mais dont les branches s'étendent en Europe." Vous avez deviné, cette phrase, qui ressemble à un slogan ronflant de l'office du tourisme, est du roi Hassan II [décédé en juillet 1999]. Elle n'est pas anodine. Le monarque l'avait improvisée au moment où il tentait, il y a trois décennies, d'intégrer le royaume dans la défunte Communauté économique européenne (CEE), devenue l'Union européenne (UE). Sans succès. L'Europe a dit non et le Maroc s'est retrouvé sans branches... et sans racines, puisque dans le même temps il avait claqué la porte de l'Organisation de l'Union africaine (OUA), devenue l'Union africaine (UA). Pas d'Europe et pas d'Afrique. Coupé de ses branches et de ses racines. Ni européen, ni africain.

      Le Point et Maroc Hebdo : même combat !

      Je me suis rappelé de la formule du roi Hassan II au moment où j'ai découvert, surpris, comme la plupart d'entre vous, la couverture deMaroc Hebdo : "Le péril noir". Notre confrère, qui voulait pointer la situation difficile des migrants africains, a déclenché bien involontairement un buzz énorme et, à vrai dire, malheureux. Nous avons vu fleurir partout des "périls", aussi stupides les uns que les autres : arabe, maghrébin, musulman, etc. Mais à quelque chose malheur est bon et la une de Maroc Hebdo renvoie, à sa manière, à celle du dernier numéro du magazine français Le Point : "Cet islam sans gêne". Vous êtes choqués ? Atterrés ? Dégoûtés ? Révoltés ? Indignés ? N'accablez pas trop nos confrères pour autant, ce n'est pas en effaçant leurs titres que l'on effacera le mal. Parce que, derrière le choc, se cache, bien tapi au fond de nos sociétés, le monstre : racisme, xénophobie, intolérance. Comment l'ignorer ?

      Il y a quelques semaines, TelQuel a publié le cri d'alarme de Boubacar Seck, un architecte d'origine sénégalaise qui a fait ses études dans "le plus beau pays du monde" [la France]. Notre frère africain nous rappelait notamment ceci : "Paradoxe, c'est au moment où un parti islamo-conservateur [Parti de la justice et du développement (PJD), vainqueur des législatives du 25 novembre 2011] arrive au pouvoir que les valeurs de tolérance, d'ouverture et d'hospitalité prônées par l'islam s'affaiblissent. C'est au moment où le pays questionne ses principes de liberté, de démocratie et de sécularisation que le repli s'organise."

      De terre de transit, le Maroc est devenu par la force des choses terre d'exil. Sans y être le moins du monde préparé. L'étranger, l'autre, n'était plus seulement européen, donc "supérieur", ou arabe, donc "frère", mais aussi et de plus en plus africain, donc noir, donc "inférieur". Noir et africain, cela fait double peine. L'imaginaire collectif méprise le Noir parce que "descendant d'esclaves", il méprise aussi l'Africain parce que "pauvre (et noir). C'est ainsi que le quotidien, notre quotidien, est devenu un théâtre permanent de haine "anti-Noirs". C'est de l'ordre du racisme ordinaire, que l'on condamne en silence, parce que l'"on comprend" : on sait d'où ça vient et à quoi ça tient.

      Je vais vous citer quelques échanges comme vous avez pu en entendre par dizaines : "Il est beau, riche, grand ? – Il est noir !" "Où va ce pays, il y a trop de Noirs !" "Mais que viennent faire tous ces Noirs, ils ne voient donc pas que l'on a suffisamment de problèmes entre nous ?"

      Puisse cette une de Maroc Hebdo (qui s'apprête, au moment où ces lignes sont écrites, à présenter des excuses, ce qui est tout à son honneur) nous faire comprendre qu'il est temps de rétablir l'africanité de ce pays. Parce que, contrairement à ce que pouvait laisser croire la fameuse phrase du roi Hassan II, tous les Marocains ne sont pas conscients de leurs "racines africaines".

    • DANEMARK • Copenhague renonce à interdire la prostitution

      Contrairement à sa promesse électorale, le gouvernement danois n’interdira pas la prostitution. La presse du royaume se dit agréablement surprise, mais attend maintenant de voir comment le gouvernement va aider les femmes victimes de trafic.

       

       
      Une prostituée allemande.Une prostituée allemande.AFP
      La Suède, la Norvège et l’Islande l’ont fait. Les Danois attendaient de leur gouvernement de centre-gauche, élu en septembre 2011, qu’il interdise également la prostitution dans leur pays, comme annoncé, dans son programme électoral. Le royaume renonce finalement. Seul le proxénitisme est interdit.

      Cette décision s'explique par les conclusions d'une nouvelle étude que le gouvernement avait commandée au ministère de la Justice. Selon celle-ci, une interdiction n’aiderait pas les femmes. Au contraire, cela risquerait de les stigmatiser d’avantage et de les forcer à cacher leurs activités avec comme résultat que leur métier serait peut-être plus dangereux.

      Le gouvernement affiche par contre sa volonté d'aider les femmes à sortir de la prostitution. En leur proposant des solutions aux problèmes qui les ont fait se lancer dans cette activité, par exemple l’addiction aux drogues, l'endettement ou des problèmes psychologiques. 

      Si la décision surprend la presse danoise, cette dernière ne la critique pas pour autant. Le quotidien conservateur Berlingske souligne que ce choix est "courageux et bon", estimant que "le gouvernement avec son besoin souvent incontrôlable d’imposer ses propres valeurs aux citoyens a reculé devant la réalité". Mais, ajoute le journal, il faut aussi que la société danoise décide précisément comment lutter contre le trafic des femmes étrangères. 

      Cette partie du projet du gouvernement n’étant pas très claire, le journal social-libéral Politiken s’inquiète : "Il y a plus de 200 ans, le Danemark était le premier pays dans le monde à voter une loi contre l’esclavage. On peut en être fier. Mais on pourra être encore plus fier, si le Danemark devient le premier pays au monde à trouver une parade contre l’esclavage version 2012". 

      Pour le quotidien de centre-gauche Information, les prostituées peuvent se sentir entendues par le gouvernement, après cette annonce. Mais cela signifie-t-il que la société accepte leur choix de vie?, se demande-t-il.
    • PALESTINE • Honte à Obama, Cameron et Merkel !

       

      Cri de colère du Directeur du quotidien nationaliste arabe Al-Quds al-Arabi contre les Etats occidentaux qui s'abstiendront ou voteront contre l'adhésion de la Palestine à l'ONU en tant que membre observateur. Des Etats qui ont été responsables du malheur palestinien et qui auraient dû présenter des excuses et offrir des dédommagements.

       

      Abdel Bari Atwan, directeur du quotidien nationaliste arabe Al-Quds al-ArabiAFP
      L'opposition de la Grande-Bretagne, de l'Amérique et de l'Allemagne [ Berlin va s'abstenir de voter] à la demande des Palestiniens d'accéder au statut d'Etat observateur aux Nations unies révèle l'immoralité et l'inhumanité de leur politique, voire l'hostilité qu'ils vouent aux Arabes et aux musulmans. Ces pays ont toujours promis aux Palestiniens qu'à travers le dialogue, la non-violence et le respect des traités internationaux, ils obtiendraient un vrai Etat indépendant. Et voilà qu'aujourd'hui, ils refusent de reconnaître un Etat qui sera tout juste symbolique. 

      Le président américain Barack Obama avait commencé son premier mandat en promettant l'établissement d'un Etat palestinien. Aujourd'hui, il ne se contente pas de faire violemment pression sur [le Président de l'Autorité palestinienne] Mahmoud Abbas, le menaçant d'interrompre les aides financières américaines à l'Autorité palestinienne, mais a demandé aux gouvernements européens de s'opposer à la demande palestinienne, voire d'user de tous leurs moyens pour amener d'autres pays à en faire de même.

      Pourquoi cette haine envers les Palestiniens, peuple assiégé, affamé et privé de ses droits les plus élémentaires ? Qu'a donc fait le peuple palestinien à l'Amérique pour mériter autant d'animosité ? Les Palestiniens ne l'ont pas envahie et n'ont jamais occupé aucun de ses territoires au cours de sa courte histoire.

      Pire est la position du gouvernement britannique, dont le ministre des Affaires étrangères William Hague a déclaré devant le Parlement qu'il pourrait soutenir la demande à condition que les Palestiniens retourneront à la table des négociations sans conditions préalables et garantissent de ne pas saisir la Cour pénale internationale pour poursuivre les criminels de guerre israéliens. Hague, qui a adhéré au lobby pro-israélien (l'Association des amis d'Israël) à l'âge de seize ans, offre ainsi le pire exemple de l'hypocrisie et du deux poids, deux mesures.

      La Grande-Bretagne, qui a puissamment contribué à offrir la Palestine aux Juifs, devrait avoir mauvaise conscience pour sa faute historique, présenter des excuses aux Palestiniens et leur offrir des compensations financières et morales, à l'instar d'autres pays qui ont reconnu leurs crimes coloniaux.

      Les Palestiniens n'ont pas besoin des voix de la Grande-Bretagne, de l'Amérique et de l'Allemagne. Environ cent trente-cinq voix leur sont acquises, suffisantes pour que leur démarche soit couronnée de succès. Toutefois, ils n'oublieront pas que ces pays leur ont tourné le dos à un moment important de leur histoire. 

      Ils se justifient en disant que l'Etat palestinien doit être l'aboutissement de négociations, mais Mahmoud Abbas et son équipe ont négocié pendant vingt ans pour ne recueillir que les pires formes d'humiliation de la part d'Israël.  Nous n'avons nullement été favorables à cette initiative diplomatique [devant l'ONU] dont le seul succès résidera dans la reconnaissance d'un Etat fictif. Car nous savons bien que le droit international n'est appliqué que s'il est favorable à Israël et à l'Amérique.

      Toutefois, s'il y a un point positif, c'est qu'elle a fait échouer les pressions américaines et israéliennes et a remis la cause palestinienne sur le devant de la scène internationale. Il faut que Mahmoud Abbas saisisse la Cour pénale internationale immédiatement après le vote pour commencer à poursuivre les criminels de guerre israéliens.