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  • Sarkozy, l’été meurtrier

    Sarkozy, l’été meurtrier : Lagarde, Libye, économie et Takieddine

    Peut-être que le 4 août 2011, date symbolique s'il en fut, sera le signal que le pouvoir sera renversé un jour ou l'autre d'une manière ou d'une autre. Ce fameux 4 août dernier, après des atermoiements, la Cour de jutsice de la république a décidé, enfin, à lancer une enquête allant plus loin encore que ne l'avait demandé le maintenant retraité Nadal. Nous venons d'assister une séquence assez rare en politique, une sorte de point culminant où, alors que Sarkozy se dore la pillule à Cap Négre et regarde en tongs s'arrondir le ventre de sa Dulcinée, quel que soit le domaine auquel Sarkozy touche, c'est une éruption volcanique avec les cendres qui devraient retomber et enterrer ce pouvoir inepte, amoral, dangereux mais avec les scories qui retombent brûlantes sur la France la défigurant pour longtemps. 

    Alors que quelques jours auparavant, les avocats de Lagarde dont certains, sont aussi crapuleux - pour le moins moralement et intellectuellement - que les crapules qu'ils défendent, annonçaient à coups de trompe de Jéricho que le classement sans suite des recours par le Conseil d'Etat était la preuve que le dossier (L’affaire Tapie) était vide à l'encontre de Lagarde alors que ce n'était qu'un classement de forme car deux des contribuables ont été jugés infondés à poser recours et que celui de Courson, a été jugé trop tardif (donc aucun des recours n'avait été jugés sur le fond), la Cour de Justice de la République a décidé d'être plus sévère que ce que demandait Nadal, ce qui est une belle réponse à ce panier de crabes aux pinces en or qui disaient que ce dossier était vide et qu'il ne franchirait pas cette deuxième étape. Les avocats de Lagarde sont persuadés d'un non lieu.Le NouvelObs : La Cour de justice de la République (CJR) française a décidé jeudi 4 août d'ouvrir une enquête sur la directrice générale du Fonds monétaire international (FMI), Christine Lagarde, pour le rôle qu'elle a joué dans l'affaire Tapie/Crédit Lyonnais quand elle était ministre de l'Economie.

    Cette enquête est ouverte pour "complicité de faux" et "complicité de détournement de biens publics", confirmant ainsi une information du Nouvel Observateur.

    Les chefs retenus sont passibles de dix ans de prison et 150.000 euros d'amende.

    Cécile Petit, procureur général près la Cour de cassation par intérim, saisira la commission d'instruction de la CJR "dans les prochains jours" pour enquêter sur l'ancienne ministre de l'Economie, a ajouté le Parquet général dans un communiqué.

    L'arrogance de cette femme est telle qu'elle avait déclaré le 6 juillet dernier : Que la commission des requêtes décide ou non de poursuivre ou non les investigations, j'ai exactement la même confiance et la même sérénité.

    Il paraît que le FMI, qui avait été parfaitement au courant de cette histoire, de cette possible enquête, lui garderait toute sa confiance. Il est vrai que ce même FMI avait détourné les yeux dans l'affaire Piroska Nagy/DSK quand bien même cette dernière avait déclaré qu'elle avait subi bien évidemment un abus d'autorité ce qui aurait dû valoir au directeur général du FMI un renvoi immédiat dans ses foyers et l'obliger à s'occuper d'Anne Sinclair qui lui paye tous ses caprices avec un argent qu'elle a eu pour seule peine et seul mérite à acquérir de naître. Il faudra bien qu'un jour les administrateurs du FMI pour ces deux cas sulfureux rendent des comptes tout comme pour leurs rémunérations non imposées - un comble - et pharaoniques quand ces mêmes administrateurs demandent, quand ils daignent prêter de l'argent aux nations au bord du gouffre, avec l'argent d'autres peuples et non le leur, des efforts de salaires et de payer des impôts plus lords aux peuples déjà au fond du ravin.

    L'affaire est évidemment gravissime et son directeur de cabinet, qui est évidemment impliqué dans l'affaire de l'arbitrage, a déclaré qu'évidemment Sarkozy n'était pour rien là-dedans (le JDD) : Y a-t-il eu un feu vert de l’Élysée ? Une insistance de Nicolas Sarkozy sur le sujet ?

    J’avais des contacts réguliers avec la présidence de la République, et la question a été évoquée avec l’équipe du Président ; mais il n’y a eu ni insistance particulière ni feu vert de l’Élysée. Je rappelle qu’abréger cet interminable feuilleton judiciaire avait été déjà tenté plusieurs fois avant 2007.

     

    Rappelons quelques faits sur ce monsieur afin que vous ayez un avis sur sa crédibilité. Tout d'abord dans ce même article il déclare ce stupéfiant : Apparemment, la notion de "préjudice moral" n’était pas prévue dans le protocole initial et aurait été ajoutée, ce qui semble ouvrir aujourd’hui des poursuites pour faux visant Christine Lagarde…

    Ce point est apparu pour la première fois cette semaine, et je suis tombé des nues.

    En fait cela fait des mois que l'on sait qu'il y a une problème et que le protocole approuvé par le CDR ne serait pas le même que celui mis en application avec justement la modification qui limitait le montant à 50 millions d'euros au global s'est vu restreint au seul préjudice moral. Revenons à notre bon Richard. Un homme qui a été condamné à 660 000 € pour fraude fiscale dont 5 % de mauvaise foi a une parole à mettre en doute. Ensuite il est très proche de Nicolas Sarkozy qui l'a breloqué en février 2007 et a déclaré lors de la cérémonie : « Franchement, tu as de la chance... Tu as une belle maison, tu es riche... Tu t’es fait tout seul et tu as réussi seul contre tous. Un jour, je serai aussi riche que toi !  ». Comme l'on voit, il est si peu proche de Sarkozy qui l'a imposé à Lagarde.

    Voici trois petits paragraphes qui en disent long sur celui qui s'est fait tout seul (Capital) :

    Sa garde à vue surprise C’est par un bizutage en règle que le haut fonctionnaire a commencé dans le privé. En 1993, Guy Dejouany, le puissant patron de la Compagnie générale des eaux, l’a envoyé faire le ménage dans une filiale opaque, la compagnie immobilière Phénix, dirigée par Jean-Marc Oury et sa lieutenante Catherine Mamet. Ces deux-là ont résisté pendant des mois avant d’accepter de quitter le navire, en échange d’un gros chèque. Fier de son coup de balai, Stéphane Richard a quand même oublié quelques moutons sous le tapis… Les gendarmes de Versailles le lui ont rappelé en le convoquant un lundi de janvier 2006 à 15 heures. Alors qu’il s’attendait à un interrogatoire de routine, il est resté en garde à vue jusqu’au milieu de la nuit dans le cadre d’une enquête sur Christian Pellerin, un ancien de la Générale des eaux. L’instruction, depuis, est au point mort.

    Ses fluctuations politiques Fan de François Mitterrand, dont il citait les maximes à ses copains de lycée, Stéphane Richard s’est logiquement présenté sur une liste de gauche quand il a été candidat aux municipales de Bandol (Var) en 1989. « Mais, après notre défaite, il s’est rapproché de la majorité élue », se souvient, amer, Christian Goux, le candidat PS de l’époque. De fait, quand il s’est représenté en 2008, notre énarque avait cette fois l’étiquette UMP. Un ralliement qui ne lui a pas porté chance : encore battu. Sur le plan national, son retournement de veste a été plus positif. Passé en 1991 par le cabinet de Dominique Strauss-Kahn, alors ministre de l’Industrie, il n’a pas hésité une seconde quand Nicolas Sarkozy lui a proposé en 2007 de diriger le cabinet du ministre de l’Economie, Jean-Louis Borloo (remplacé ensuite par Christine Lagarde). Une joie sans mélange ? Pas pour sa mère, militante socialiste, qui ne lui a pas adressé la parole pendant des semaines.

    Son retour sur investissement de 2 300% Tous les jours de sa vie, Stéphane Richard peut remercier Jean-Marie Messier. En 2000, celui qui était alors patron de Vivendi a décidé de se débarrasser de la CGIS, une filiale spécialisée dans l’immobilier. Les acquéreurs : des fonds d’investissement et une douzaine de managers, dont Richard. Sa mise personnelle ? 810 000 euros. Un coup de maître, car, quatre ans plus tard, la valeur de cette société devenue Nexity avait explosé. Et le petit-fils de berger a pu revendre ses parts pour 20 millions d’euros. Mais un contrôleur des impôts zélé a constaté que l’heureux investisseur n’avait pas payé assez d’impôts. Bilan des courses ? Un redressement de 660 000 euros que le contribuable Richard a négocié le 15 mai 2007 avec le sous-directeur du contrôle fiscal à Bercy. Deux jours plus tard, il revenait sur les lieux, mais cette fois comme bras droit du ministre.

    Le problème pour lui c'est qu'il est aussi mis en cause par Scemama (Le Monde) : Avez-vous reçu un "ordre de mission" à votre arrivée ?

    Oui. J'ai été reçu dès ma nomination par Stéphane Richard, le directeur du cabinet de la ministre des finances, Christine Lagarde. Il m'a tout de suite parlé du dossier Tapie et m'a donné une consigne claire : il fallait aller à l'arbitrage. "C'est la décision du gouvernement", m'a-t-il dit. Il m'a expliqué que cela faisait des années que cette affaire traînait, et qu'il fallait en finir.

    En avez-vous parlé avec Mme Lagarde directement ?

    Non. En revanche, j'ai reçu des courriers d'elle me donnant des instructions, par exemple sur la garantie du Crédit lyonnais. Mon seul interlocuteur, c'était Stéphane Richard. Mais quand le directeur de cabinet parle, c'est la ministre qui parle.

    Auriez-vous pu vous opposer à la solution imposée par la ministre ?

    Je ne vois pas comment. D'abord, je n'avais pas les éléments d'analyse au moment de ma nomination, le processus étant déjà très avancé. Puis, à l'époque, le choix de l'arbitrage ne semblait pas aberrant. Enfin, j'ai quand même été nommé par un décret du chef de l'Etat, à la tête d'une structure publique, donc censée appliquer les décisions de l'autorité politique : je ne pouvais pas m'opposer au choix du gouvernement ! Enfin, toutes les décisions ont été votées, souvent à l'unanimité, par les conseils d'administration du CDR et de l'EPFR.

    Il ne faut pas oublier de ces faits que c'est Sarkozy qui a, de fait, nommé Richard et Lagarde, que l'on peut difficilement imaginer autre chose qu'une intervention directe de Sarkozy dans ce dossier explosif, que c'est Sarkozy qui après avoir poussé à la nomination de DSK tout en l'ayant prévenu de se tenir à carreaux, a poussé à la nomination de Large au FMI et qui plus est a payé sa campagne avec notre argent, pauvres de nous de contribuables, pendant qu'elle continuait à recevoir ses émoluments de ministre alors qu'elle se promenait à travers le monde pour sa petite gueule personnelle. Il faudra donc se souvenir de la responsabilité de Sarkozy à tous les niveaux de cette affaire, de ce scandale d'état. Il faudra aussi se souvenir que les Borloo, Aubry et Hollande ont quasi sauté de joie quand Lagarde fut nommée directrice générale de FMI alors que rares furent ceux qui ont émis de très sévères réserves dont Bayrou. Il a du reste été très étonnant de voir le PS se féliciter de cette nomination assez scandaleuse, sauf Hamont, alors que ce sont des députés PS qui ont initié une action contre Lagarde.

    http://i.agoravox.fr/local/cache-vignettes/L236xH216/bourse-4-2-1a9d1.jpgA ce scandale d'état s'ajoute, en plein milieu de cet été meurtrier, l'aggravation de la crise économique et financière. Alors que l'on disait avec une mauvaise foi patente que Sarkozy avait sauvé la zone euro et la Grèce - en fait il n'avait rien fait du tout, il n'avait fait que se coucher devant Merkel, et surtout il a eu la très lourde responsabilité de n'avoir pas agi en temps et en heure en 2008 alors que la France présidait l'Europe et qu'à l'époque déjà on nous avait bourré le mou, la preuve en étant que rien n'avait été fait, cela avait été en réalité chacun pour soi et Dieu pour tous, alors qu'il aurait fallu mettre en application tout de suite un emprunt européen avec des taux faibles et une masse suffisante pour redresser le plus vite possible la situation, il a fallu attendre deux ans qui ont aggravé les choses avec des taux d'intérêts insupportables qui ont appauvri la Grèce, l'Espagne, l'Irlande et le Portugal. On nous a refait le coup il y a quelques semaines en nous présentant Sarkozy comme le sauveur, et on recommence alors que le Président français se fait bronzer, bien que président du G8 et du G20, et passe des coups de téléphone les orteils dans la Méditerranée. On vit un nouveau krach boursier avec une chute vertigineuse et Sarkozy bronze. Ce sera sans doute le Président de la Vé à avoir pris le plus de vacances. Les 5 semaines sont pour lui un lointain objectif. On ne compte plus ses week-end de trois ou quatre jours et ses mois de juillet et d'août à Cap Nègre, ce fut le cas pour la crise géorgienne et c'est à nouveau le cas aujourd'hui. C'est au début de l'été que nous avons appris le cumul des catastrophes économiques :

    - explosion du chômage

    - explosion des déficits budgétaire et commercial

    - explosion de la dette

    Dire que Lagarde, poursuivie en justice, avait été présentée comme une des meilleure économiste afin de justifier sa nomination qui ressemble plus à du copinage qu'à un réel souci d'avoir the right woman in the right place. Qu'elle parle parfaitement l'américain n'en fait pas une spécilaiste idoine. Du reste ce FMI le savait puisque, quelques jours après la nomination de Lagarde, ce sont ses services qui ont mis en cause la gestion économique de Lagarde ministre de l'économie et qui ont mis en garde la France de Lagarde contre sa politique budgétaire et économique. Ce fut une grande farce que cette nomination. La Chine n'y a pas été pour rien. Il est vrai que l'UMP - une première en France - avait signé grâce au ravi Bertrand (lui aussi poursuivi pour diffamation part Médiapart, du reste pour être dans ce gouvernement si on n'a pas quelques problèmes avec soit la morale, soit la justice, soit les deux on n'a pas sa place) un pacte avec le PCC !

    Mais les fiascos de cet été ne se résument pas à l'affaire Lagarde et à l'économie, elle concerne aussi la Libye dont le repris de justice Juppé disait que cela durerait quelques jours, prouvant son bon sens et sa connaissance parfaite de la situation. Après l'assassinat d'un des maîtres de la rébellion on découvre que rien ne va plus, si tant est que les choses allaient bien avant. Le Figaro : Le limogeage du conseil exécutif révèle les divisions des insurgés./Les rebelles libyens, minés par des divisions internes, étaient mardi sans gouvernement. La suspension des 15 ministres du comité exécutif a été annoncée par le président du Conseil national de transition, Moustapha Abdeljalil. Selon un porte-parole, ce remaniement constitue la suite logique de l'assassinat toujours inexpliqué, le 28 juillet, du chef militaire de la rébellion, le général Abdelfatah Younès, ancien ministre de l'Intérieur de Kadhafi

    « Il y a eu des erreurs administratives », s'est contenté d'expliquer le porte-parole. Partisan de l'option militaire, le général Younès aurait pu être exécuté pour ouvrir la voie à une solution négociée. D'autres sources affirment, au contraire, que cet ancien proche de Kadhafi aurait été soupçonné de jouer double jeu. Il a pu aussi être abattu pour venger des victimes de la torture dans les prisons de Kadhafi.

    Quoi qu'il en soit, son assassinat a révélé une fracture profonde dans le gouvernement et dans le CNT lui-même. Des membres de la famille de Younès et de sa tribu, les Obeidat, ont immédiatement manifesté les armes à la main, en demandant justice.

    Plus loin dans l'article on apprend que l'assassinat de Younès aurait libéré le blocage. Voilà, ce n'est pas plus compliqué que cela : on assassine et on repart de bonne humeur. Le fiasco est donc total pour l'instant. Tant au niveau de CNT que du côté des faits militaires : Sur le terrain, après six mois d'insurrection, la situation semblait toujours bloquée. Au sud-ouest, les Berbères du Djebel Nefoussa consolidaient leurs positions dans la bourgade de Bir al-Ghanam, à 80 km environ de Tripoli. À l'est, les insurgés tentaient, toujours sans succès, de reprendre le terminal pétrolier de Brega, à 240 km de Benghazi en direction de Tripoli. Dans le port de la capitale, l'aviation de l'Otan a détruit une frégate. De son côté, le régime de Kadhafi a accusé l'Otan d'avoir tué 85 civils à l'est de Tripoli.

    On a appris que les renseignements fournis par la France étaient complètement à côté de la plaque, que Kadhafi dort sur un tas d'or et qu'il pourra tenir aussi longtemps qu'il le voudra. La voie engagée avec des dégagements de nombreux pays de la coalition qui se retirent des actions militaires laissant à notre pays une charge financière de plus en plus lourde et un combat mal préparé, fait en partie pour redorer un blason crotée de tous les mensonges, de toutes les vilenies du pouvoir, en politique intérieure française, n'était visiblement pas la bonne.

    Pour couronner le tout, alors que la presse française décide de ne rien voir, de se taire quand Médiapart, jour après jour nous montre une face inimaginablement horrible de ce pouvoir lié à ce trafiquant d'armes et de relations qu'est Takieddine. Mediapart : Les documents Takieddine ou la sale vérité du sarkozysme

    Les documents Takieddine, dont Mediapart a commencé la publication le 10 juillet, dévoilent la vérité de la présidence de Nicolas Sarkozy. Et cette vérité est sale. Ayant pour fil conducteur l'argent noir des ventes d'armes, cette documentation sans précédent dans l'histoire de la République met à nu un système dont l'intérêt financier est le seul mobile, au détriment des lois en vigueur et de la morale publique.

    Parmi les 5 000 documents que possède Médiapart il y en a qui concerne la Syrie, ce pays où l'on assassine à tour de bras et pour lequel on se fâche tout rouge en tournant le dos. Voilà ce que nous pouvons en lire : Les documents Takieddine. Syrie : l'inavouable diplomatie occulte de l'Elysée avec la dictature

    Les frontières des compromissions du sarkozysme avec les régimes autoritaires s'agrandissent. Après le Pakistan, l'Arabie saoudite et la Libye : la Syrie. Alors que les forces de sécurité syriennes continuent de réprimer dans le sang les manifestations, Mediapart publie une série de documents inédits qui prouvent que le marchand d'armes Ziad Takieddine, soupçonné de financement politique occulte dans l'affaire Karachi, a été, entre 2007 et 2009, l'homme-orchestre du rapprochement entre la France et la Syrie et l'introducteur du président français auprès du chef de l'Etat syrien. Le tout sur fond d'intérêts financiers.

    Il y a des questions que nous sommes en droit de nous poser. Médiapart a affirmé que Chirac, soupçonnant un possible financement de la campagne de Sarkozy, avait fait arrêter le contrat Miksa en cours avec l'Arabie saoudite, impliquant Guéant, Hortefeux, Sarkozy et Takieddine avec à la clef 350 millions d'euros de commissions (pour 7 milliards de contrat). Par ailleurs on sait que Takieddine a fait fortune avec le contrat de Karachi et Sawari, qu'il semble qu'il ait aussi touché dans les négociations avec la Libye. Nous savons aussi que malgré un patrimoine de 40 millions d'euros Takieddine ne paye pas un rond d'impôts en France. La question, qui est somme toute logique, serait de savoir si une partie de la fortune de Takieddine ne serait pas réservée à des hommes politiques français qui l'ont aidé par leur pouvoir au sein de la République française, pouvoir décisionnaire qui pour des pays en avidité d'armes et pour un pays producteur d'armes est d'une utilité certane pour signer des contrats juteux et honteux.

    Des affaires comme celle de Lagarge et celles de Takieddine, dont la presse ne raffole pas, auraient fait sauter n'importe quel pouvoir dans n'importe quelle démocratie digne de ce nom.

     

    Il nous reste près de neuf mois pour nous débarrasser de ce pouvoir. Faisons notre Révolution en 2012, et avant si possible.

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    Si vous êtes intéressés par les textes ci-dessous, vous pouvez les retrouver en cliquant sur les liens et ce totalement gratuitement car il est hors de question que je touche un Kopek sur le dos de la Sarkozye qui, étant le règne du bling bling et de l’argent roi et corrupteur, sera combattue par son contraire : la gratuité (ou en compensation faire un don à Agoravox ou vous abonnez à Médiapart). Pour simple information, si vous êtes sur iPhone ou iPad, sans flash, en haut de la page dans le bandeau vous pouvez télécharger les textes en pdf, et pour tous les diffuser le plus possible autour de vous. Pour le télécharger il y a un onglet sous le texte. Il faut vous inscrire à Issuu ce qui permet aussi de télécharger tous les textes nombreux et intéressants de ce site. Sinon vous pouvez toujours vous désinscrire ensuite. Si tout cela vous gêne je pourrais vous les envoyer par e-mail (imhotep.forumlogos@free.fr). Le texte sur Woerth est régulièrement mis à jour (aujourd’hui 16é version du 3 août 2011) :

    ·         La première année de Sarkozy

    ·         La biographie de Sarkozy apocryphe

    ·         La Biographie de Lefebvre

    ·         L’affaire Tapie

    ·         Les petites affaires de l’Immaculé Eric

    ·         Révolution

     N’oublions jamais :

    ·         l’affaire Karachi

    ·         l'affaire Takieddine (patrimoine de 40 m€ non imposé, Karachigate, SAWARI II, MIKSA (350 millions d'euros), contrats avec la Libye et commissions occultes, tractations obscures avec la Syrie

    ·         l’affaire GDF

    ·         l’affaire Tapie, enrichie d'évasion fiscale du magot vers la Belgique

    ·         l’affaire Clearstream

    ·         l’affaire Bettencourt

    ·         les affaires Wildenstein

    ·         l'affaire César

    ·         l'affaire Pleyel

    ·         l’affaire de Compiègne

    ·         l’affaire Peugeot

    ·         l'affaire Abdallah Senoussi, bras droit de Kadhafi, patron des services spéciaux libyens et beau-frère de Kadhafi, condamné à une peine de perpétuité en France dans l'affaire de l'attentat contre le DC10 d'UTA et visé depuis lors par un mandat d'arrêt international., que Guéant et Sarkozy ont tenté de protéger

    ·         les micros partis de Copé, Wauquiez, Woerth, Sarkozy etc.

    ·         l'affaire du Fetia Api

    ·         les discours de Dakar, Riyad, Latran et du Puy en Velay, la lettre de Guy Môquet, le parrainage d'un enfant de la Shoa, sur la mort de Ben Laden

    ·         l'invitation des dictateurs pour le 14 juillet, celle de Kadhafi avec les ors, le tapis rouge, les petits plats dans les grands, celle d'El Assad en décembre 2010, le copinage avec Dos Santos, les silences sur le Tibet, le Darfour, le prix Nobel de la paix, la présence l'ouverture des JO de Pékin et le fils Louis dans les bras de Poutine

    ·         les fils Pierre et Jean invités dans les voyages officiels à l'étranger (Mexique, Maroc) alors qu'ils ne représentent aucun intérêt pour le bien de la nation.

    ·         la gestion catastrophique de la crise Géorgienne (le Russes y sont encore et ont implanté des bases de missiles), celle de la crise financière, celle de l'Europe, celle des révolutions tunisienne et égyptienne, le fiasco libyen, l'inaction en Syrie

    ·         l’affaire de la Jatte, du Fouquet's payé par Desmarais, du Paloma payé par Bolloré, de la villa mexicaine, de Wolfeboro payé par les dirigeants de Prada et Tiffany, des repas au Bristol 2 fois par semaine, du voyage en Egypte …

    ·         l’affaire Pérol

    ·         l’affaire de l’Epad (et du scooter)

    ·         Gandrange

    ·         les vaccins du virus H1N1

    ·         les accords entre l'UMP et le Parti Communiste Chinois, l'UMP et la mairie de Paris pour payer les frasques de Chirac, l'envoi par l'UMP des bulletins d'adhésion aux restaurateurs dans la période de la baisse de la TVA à 5,5 %

    ·         les affaires Yade, Boutin, Copé, Juppé, Joyandet, Bertrand, Blanc, Estrosi, Lefebvre, Santini, Proglio, Amara, Laporte, Péchenard,Mitterrand, Ouart, Solly, Soubie, Richard, Fillon, Marleix, Charon, Longuet, Bachelot, Mignon, Morano, Giacometti, Besson, Courroye,Tron, Laroque (Baroin), Guéant (contrats avec la Libye) …

    ·         l'utilisation du contre-espionnage pour des affaires privées

    ·         l'utilisation de l'Elysée pour recevoir les caciques de l'UMP et les satellites jusqu'à plusieurs fois par semaine, l'utilisation des moyens de l'Etat pour la propagande et pour préparer et faire la campagne du candidat Sarkozy, la proposition de Sarkozy à Lauvergeon d'une prime de 2 ans de salaires comme si Aréva lui appartenait et qu'il sortait l'argent de sa poche

    ·         les légions d'honneur (Servier, Widenstein, Desmarais, Frère, Maistre, Peugeot etc.)

    ·         l'Air Sarko One (250 millions d'euros dont 50 % de dépassement selon René Dosière) et ses deux fours à plus de 131 000 € (TTC et avec l'étude), le cocktail de New York à 400 000 euros, le dîner pour l'UPM à 1 million d'euros

    ·         la proposition de loi sur la déchéance de la nationalité française et son extension, et le débat sur la nationalité, le fichier EDVIGE, Wauquiez et son cancer de la société, le RSA

    ·         l’affaire de la rémunération illégale de septembre au 31 décembre 2007 (rémunération comme ministre de l'intérieur alors que Nicolas Sarkozy est président), l'augmentation stratosphérique, le divorce, le mariage, l'inscription hors délai sur les listes électorales, la déclaration des impôts en retard, le tout illégal ou non pénalisé

    ·         la circulaire Hortefeux, ses amitiés avec Takieddine, ses déclarations d'Auvergnat, celles de Guéant dont celles répétées sur l'échec scolaire des enfants d'immigrés, l'autre récidiviste, celles de Guaino (béatification, prison, etc.)

    ·         la nomination à la têtes des chaînes audio et vidéo publiques par le pouvoir

    ·         la réforme constitutionnelle

    ·         les ministres aussi maires ou élus, le mélange des genres, la non séparation de l'exécutif et du législatif avec le retour sans élection des députés virés du pouvoir 

    ·         l'irresponsabilité pénale du Président de la république

    ·         la position d'Hortefeux dans la condamnation des 7 policiers, et ses deux condamnations à lui

    ·         l’affaire des sondages

    ·         les classements du parquet

    ·         les évictions des préfets pour crimes de lèse-pelouse ou de sifflets

    ·         la paralysie des villes et les moyens de quasi guerre (2 000 CRS pour 600 habitants par exemple) au coût pharaonique pour les déplacements du président

    ·         l’affaire de l’espionnage des journalistes par le contrespionnage

    ·         l’affaire de la validation des comptes de campagne de Balladur et de Chirac

    ·         la scientologie

    ·         l'affaire Servier dont Nicolas Sarkozy a été l'avocat. Coût 1,2 milliards à la Sécurité Sociale en plus des morts.

    ·         l'affaire Bongo

    ·         la proposition de MAM d'aide à Ben Ali et son pouvoir pendant la révolte tunisienne, les lacrymos et son voyage entre Noël et le jour de l'an et ses quatre mensonges fondamentaux, les petites affaires des parents, et Ollier (ses amitiés libyennes en plus), l'utilisation de la Libye et du Japon par Nicolas Sarkozy pour raison électorale

    ·         les vacances de Fillon payées par Moubarak dont la clique a détourné plus de 45 milliards de $ et dont 3 ministres ont été arrêtés pour corruption et détournement de fonds publics, et sa justification, celles Sarkozy au Maroc. Et la Ferrari prêtée en 2009 en pleine crise à Fillon, ses voyages à 27 000 € pour retourner en Sarthe alors que le train met 1h20

     

     

  • La Turquie ne doit pas laisser Israël

    10 septembre 2011

    La Turquie ne doit pas laisser Israël s’en tirer une fois de plus (Information Clearing House)


    Linda S. HEARD

    Une puissance nucléaire est constamment considérée comme la victime pendant que le peuple qu’elle occupe est qualifié de terroriste

    Il faut féliciter Ankara de tenir tête à son ancien allié Israël qui refuse de s’excuser pour le meurtre de 9 militants turcs embarqués sur un bateau d’aide humanitaire turc qui essayait de briser le blocus israélien de Gaza. Ce qui a mis du sel sur la plaie, ce sont les fuites d’un rapport de la commission Palmer missionné par l’ONU qui est clairement orienté en faveur d’Israël au point de légaliser son siège de Gaza et de confirmer le droit d’Israël d’arraisonner des navires dans les eaux internationales pour empêcher le contrebande d’armes.

    La réaction de la Turquie à ce rapport -qui contredit un rapport précédent du Conseil des Droits de l’Homme de l’ONU qui stipulait que le blocus était illégal- a été rapide. Ankara a réduit ses relations diplomatiques avec tel Aviv, gelé ses liens militaires, envisage de rompre ses liens commerciaux et a annoncé que l’affaire serait portée devant la Cour Criminelle Internationale de la Hayes pour qu’elle statue sur la légalité ou l’illégalité du siège de la bande de Gaza. Etant donné que la punition collective d’une population civile est une violation de la Quatrième Convention de Genève, je ne vois pas comment des juges crédibles pourraient faire autrement que de la déclarer illégale.

    Le secrétaire général de l’Organisation de Coopération Islamique (OCI) et le secrétaire général de la Ligue Arabe ont exprimé leur soutien à l’initiative de la Turquie et ont condamné le rapport de la Commission Palmer comme étant une oeuvre de blanchissement qui légitime l’attaque d’Israël sur la flottille humanitaire et son blocus illégal de Gaza.

    Amr Moussa, l’ancien président de la Ligue Arabe qui est aussi un des plus importants candidats à la présidence de l’Egypte, a dit que le Caire devrait prendre exemple sur Ankara et rappeler son ambassadeur de Tel Aviv à cause de la récente incursion d’Israël sur son territoire qui a causé la mort de membres du personnel de la sécurité égyptienne.

    Selon un quotidien égyptien, le premier ministre turc, Recep Tayyep Erdogan doit se rendre au Caire la semaine prochaine pour rencontrer son homologue égyptien et les leaders du Conseil Suprême des Forces Armées pour discuter d’une nouvelle alliance stratégique avec le plus grand pays du monde arabe. Les Israéliens craignent que la Turquie ne soit en train de s’extirper du camp israélo-étasunien dans le but de changer de camp.

    J’espère que la Turquie inspirera aux états arabes l’idée de se joindre à elle pour donner à Tel Aviv une leçon qu’il aurait recevoir depuis longtemps, une leçon que l’occident n’a jamais osé lui donner. Les crimes d’Israël envers le peuple palestinien depuis la création de l’état en 1948 quand des villages entiers ont été rasés et leurs habitants désarmés assassinés ou chassés par les impitoyables Irgun, Stern Gang et Haganah, sont trop nombreux pour qu’on puisse en faire la liste. Israël est un état qui est né grâce au terrorisme et qui depuis lors vit par les armes. Les politiciens israéliens adorent parler du "terrorisme arabe" tout en feignant l’amnésie quand il s’agit de leurs propres actes de terrorisme.

    Ils oublient que leurs "pionniers" ont fait sauter l’hôtel du roi David et l’hôtel Semiramis à Jérusalem, ils oublient les massacres de Palestiniens de Deir Yassin, Dawayma et Kibya, leur attaque du navire étasunien Liberty pour laquelle le Caire a failli être bombardé par les USA en représailles.

    Ils n’ont pas eu à répondre de leur implication dans le massacre des réfugiés des camps de Sabra et Shatila en 1982, ni du meurtre de 1200 civils libanais en 2006, ni de "l’opération Cast Lead" qui a fait 1400 morts à Gaza en 2008. Et à ce jour ils ont réussi à maintenir 1,5 millions de Gazaouis dans une prison virtuelle pendant des années sans que la communauté internationale n’y trouve à redire.

    C’est tout à fait honteux qu’on ait laissé Israël tuer les Palestiniens et les empêcher de gagner leur vie, brûler leurs vergers et leurs oliviers, enfermer leurs enfants pour avoir lancé des pierres et humilier un peuple fier, les vrais filles et fils de cette terre, pendant plus de 60 ans sous les applaudissements de l’Occident.

    L’Angleterre est coupable du grave méfait d’avoir initié le processus avec la Déclaration Balfour. Ni cette puissance impérialiste sur le déclin, ni la Ligue des Nations n’avaient aucun droit moral de donner la Palestine à des émigrants européens qui étaient autorisés à s’armer et à s’entraîner militairement pendant que les Palestiniens étaient condamnés à la prison à vie quand on trouvait un couteau sur eux et à la peine mort s’ils avaient une arme à feu.

    Rien n’a changé depuis. Quand Israël utilise des hélicoptères de combat et des missiles Apache pour attaquer Gaza ou quand il envoie ses commandos arraisonner des navires transportant de l’aide humanitaire dans les eaux internationales, les leaders occidentaux disent toujours que Israël a droit à la sécurité. Quand les combattants pour la liberté palestiniens - car c’est ce qu’ils sont- envoient des roquettes artisanales vers Israël qui pour la plupart tombent dans le désert, on les qualifie de "terroristes". Réfléchissez bien ! C’est incroyable qu’une puissance occupante qui possède l’armée la plus puissante de la région soit constamment décrite comme la victime pendant que la population occupée est considérée comme l’agresseur.

    Depuis que l’oncle Sam a pris la torche sioniste à la Grande Bretagne qui n’est plus grande, les Israéliens pensent à juste titre qu’ils peuvent commettre les pires crimes contre les Palestiniens et d’autres peuples en toute impunité. Washington, dont les législateurs sont ensorcelés par le lobby pro-israélien, non seulement laisse Israël faire les pires choses mais il a l’intention d’empêcher les Palestiniens d’utiliser des canaux légaux reconnus en utilisant son droit de veto au conseil de sécurité de l’ONU.

    Le président Obama sait très bien que le premier ministre israélien Binyamin Netanyahu n’a aucune intention de rendre les territoires palestiniens occupés en échange de la paix ; mais il a annoncé qu’il mettrait son veto à toute déclaration palestinienne unilatérale d’un état palestinien à la fin du mois. Et en même temps, le Congrès vote une loi pour supprimer l’aide étasunienne à l’Autorité Palestinienne si elle s’entête à porter l’affaire sur la scène internationale.

    Alors que 140 états membres soutiennent la demande palestinienne, les USA tentent de rouler les leaders Palestiniens en leur faisant miroiter de fausses négociations de paix pour sauver la face. En même temps, le secrétaire général de l’ONU, Ban-Ki moon, fait pression sur la Turquie pour qu’elle accepte de se réconcilier avec Israël pour sauver un processus de paix qui s’est totalement évaporé depuis que Bill Clinton a quitté ses fonctions.

    Le premier ministre Erdogan et le président Mahmoud Abbas doivent maintenir leur résolution de corriger Israël à n’importe quel prix et si la Ligue Arabe et l’OCI sont vraiment prêts à se jeter à l’eau ensemble, les Israéliens comprendront peut-être qu’ils se trouvent dans une région de plus en plus hostile et que l’autobus marqué "Paix" est celui qu’il faut prendre.

    Linda S. Heard

    Linda S. Heard est un écrivain anglais spécialiste du Moyen Orient. la joindre à heardonthegrapevines@yahoo.co.uk.

    Pour consulter l’original : http://www.informationclearinghouse.info/article29069.htm

    Traduction : Dominique Muselet

     

  • Libye : Michel Collon décrypte

    Libye : conseils anti-manips
    Michel Collon

    22 août 2011

    N’étant pas sur place en ce moment, nous ne pouvons fournir une info de première main. Nous diffusons ci-après quelques messages qui nous parviennent, directement ou indirectement de Tripoli de sources sûres. Mais, sur base des médiamensonges des précédentes guerres, nous appelons à la prudence envers les grands médias… Ils n’ont pas arrêté de nous mentir ou de nous cacher l’essentiel depuis le début de cette guerre : vont-ils, au moment d’un affrontement décisif, changer de méthodes ?

     

    1. Toute image peut être manipulée. Elle ne vous dit pas automatiquement : qui fait quoi, quand, où et pourquoi ? Tous ces éléments ne sont pas dans l’image, mais peuvent être interprétés et déformés par un commentaire que vous n’avez pas les moyens de vérifier. Un montage qui peut avoir pratiqué des coupes, des collages, des amalgames…

      Exemple : Lors de l’invasion de Bagdad, on a présenté en gros plan une « foule » en liesse abattant la statue de Saddam Hussein, mais un plan large montra ensuite qu’il n’y avait là que quelques dizaines de gens, qui en fait étaient des agents des USA.
    2. Donne-t-on les preuves ? Ou bien s’agit-il de rumeurs ? Quelles sont les sources ? Ai-je entendu la version de l’autre partie ? Correctement présentée ? Sinon, pourquoi la cache-t-on ? 

      Exemple Irak : pas de preuves sur les armes de destruction massive. Exemple Afghanistan : pas de preuves sur l'implication des talibans dans les attentats du 11/09. 
      Libye : on a dit que Kadhafi bombardait la population et avait fait 6000 victimes. Quelles preuves ?

      Pour le moment tous les journalistes des agences de presse occidentale, AFP, Reuters, sont retranchés dans un hôtel. Les seuls communiqués viennent de l'opposition libyenne et de l'OTAN. 
    3. Parle-t-on des intérêts ? Nous présente-t-on la version de propagande d’une des parties en présence ou bien expose-t-on ses véritables intérêts économiques et stratégiques ?

      La fausse raison qui à mener à la guerre continue à faire la une des journaux : "Fuite ou procès du leader libyen et de sa famille. Enfin la liberté après 42 ans de règne absolu."

      Pourquoi libérer les libyens d'un côté et soutenir les dictatures de l'autre, en soutenant la répression au Bahreïn par exemple ?



    Les bombardements de l’OTAN sèment peur et mort parmi les civils à Tripoli alors que son mandat est de les protéger :

    Bilan des services médicaux libyens 1856 morts Plus de 6.000 blessés, à 14H42 de très nombreux enfants parmi les victimes bilan de cette nuit. Les chirurgiens opèrent à la lampe de poche dans certains blocs en attendant le rétablissement de l'électricité, l'Otan s'attaquant aux installations électriques. Les hélicoptères de l'OTAN ont mitraillé la foule en panique, pendant que des hommes armés débarquaient depuis des bateaux de l'OTAN. L'hôpital central de Tripoli a été touché par des roquettes. Des scènes de massacre ont été décrites. Des femmes sont emportées comme « butin de guerre ».

    Les bombardements ont repris vers 10h 20 ce matin. Ils sont dirigés sur quelques objectifs précis sur lesquels l’OTAN s’acharne. Les combats ont repris autour de l’hôtel où sont toujours retranché des dirigeants libyens et la presse étrangère.

     

    Le Parti socialiste français favorable au massacre des civils de Tripoli :

    Martine Aubry : "C'est avec plaisir que nous voyons les rebelles entrer dans Tripoli, la capitale où ils auraient pu entrer plus tôt, si la communauté internationale s'était mobilisée plus tôt comme je l'avais demandé".
    "Nous avons soutenu l'intervention de la France derrière l'ONU, bien évidemment. Il fallait le faire"


     

    Don d'ubiquité de Khadafi :

    Difficile de localiser le dirigeant libyen car il est à la fois en Algérie, au Venezuela, en Angola, au Zimbabwe ou encore au fond d'un bunker (sa résidence), ou bien, il est à Syrthe, son "bastion. Pour les habitants de Benghazi, il a même été annoncé mort.

     

    Des journalistes au travail menacés de morts, d'autres blessés :

    L’ordre a été donné par de soi-disant "journalistes" US d’abattre Mahdi Darius Nazemroaya (Global Research Center - Canada) et Thierry Meyssan (Réseau Voltaire). Trois Etats ont offert leur protection diplomatique, aux collaborateurs du Réseau Voltaire. Cependant, piégés dans la ville, ces derniers n’ont aucun moyen de rejoindre leurs ambassades. Ils seraient sous la protection de l'agence de presse Xinhua.

    Dr Franklin Lamb, directeur de Americains pour la Paix au Moyen-Orient, qui partageait des renseignements et des informations sur YouTube, a été touché à la jambe par un sniper près de son hôtel.

     

    Journalistes non-menacés

     

    Le journaliste Mahdi Nazemroaya, situé dans un hôtel du centre de Tripoli avec la presse internationale, affirme que les journalistes sont pris pour cible par les rebelles et les forces de l'OTAN qui les soutiennent. Alors qu'il parle à RT (Russian Today), les tirs peuvent être entendus.
    " Les zones où les journalistes internationaux sont installés sont ciblés pour semer la panique" , a t-il soutenu. "L'OTAN a fait tout le travail. C'est une guerre de l'OTAN. Ils ont bombardé toute la nuit, sans arrêt. Ils ont bombardé la ville entière."
    "Mais les défenseurs de la ville ne sont pas pessimistes", continue Nazemroaya.
    " La situation est de plus en plus tendue ", a déclaré Nazemroaya. "Les membres du personnel de l'hôtel sont de retour avec des fusils. Ce sont des volontaires, pas des soldats. Ils sont confiants." (22/08 - 19h52) - Source :
     RT

     

    Hugo Chavez condamne à nouveau l'action de l'Otan :

    Dans un communiqué datant de dimanche soir, le Président vénézuélien a à nouveau condamné l'action de l'OTAN. « Les gouvernements démocratiques européens (...) démolissent Tripoli avec leurs bombes »


     

    Des convois camions remplis de milliers de volontaires et d'hommes armés se dirigent vers Tripoli pour protéger la capitale de la Libye :

    Des milliers de volontaires des tribus de Ben Walid, Sirte, Sebha, Awlad Slimane, Al Mogarha, Worchafana, Tarhona, Al Siane, Al Ziyayna, Al Hsone, Worfala (1 500 000 d'habitants), ainsi que d'autres sont venus de partout de Libye pour soutenir les habitants de Tripoli ainsi que l'armée contre les attaques des rebelles et de l'OTAN.

    GDF Suez et Total, ils signent les plus fortes hausses ce lundi à la Bourse de Paris (+5% et +4,1%).

    Les deux titres caracolent en tête du CAC 40 ce lundi. Ils profitent de la perspective d'un rétablissement des exportations de pétrole et de gaz libyens en cas de victoire des insurgés, ainsi que de possibles futurs contrats. D’après des analystes interrogés par l’agence Reuters, les entreprises françaises et italiennes pourraient émerger comme les grands gagnants de la redistribution des cartes en Libye du fait du fort soutien dont ont fait preuve Paris et Rome à l'égard des rebelles. Ce malgré leurs liens avec le régime de Kadhafi. Source : EasyBourse


     

    Possible démission du chef rebelle :

    Le chef du Conseil national de transition (CNT), l'organe politique de la rébellion en Libye, a évoqué aujourd'hui sa possible démission pour protester contre les actes de vengeance perpétrés selon lui par certains combattants rebelles sur le terrain. "Je salue l'action des chefs des révolutionnaires, j'ai confiance en leur parole, mais certains actes de quelques-uns de leurs hommes m'inquiètent", a déclaré Moustapha Abdeljalil, évoquant "des actes de vengeance". AFP

    Informations réunies par Cédric Rutter - Investig'Action

     

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    Libye

     

  • Le Soleil Noir de l’Occident se lève sur la Libye

     

    7 août 2011

    Le Soleil Noir de l’Occident se lève sur la Libye

    Guillaume DE ROUVILLE

    L’intervention occidentale de 2011 en Libye, illustre, jusqu’à la caricature, à la fois l’impérialisme humanitaire dont peuvent faire preuve les démocraties et l’aveuglement plus ou moins volontaire des grands médias démocratiques sur les arrières-pensées géostratégiques, pourtant faciles à déceler, des puissances occidentales. Au moment où nous rédigeons ces lignes les informations sont encore parcellaires et il faut bien se garder de porter un jugement définitif sur les événements qui s’y déroulent. Mais, on peut déjà, à grands traits, et sur la base d’éléments factuels rendus publics, présenter une version des faits radicalement différente de celle qui nous est servie par les protagonistes occidentaux et leurs relais médiatiques.

    Tout commence en 2006 quand Kadhafi réprime dans le sang (14 morts parmi les manifestants) une révolte islamiste à Benghazi, avec la bénédiction des Occidentaux qui ont œuvré, depuis 2004, pour faire du dirigeant libyen un homme fréquentable. Quelques années plus tard, mi février 2011, a lieu, toujours à Benghazi, une manifestation des parents des prisonniers ’politiques’ de la révolte de 2006 qui demandent leur libération. À cette occasion, des échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre font une dizaine de morts. À partir de là tout s’enchaîne à merveille pour les Occidentaux, qui vont entrer en scène pour impulser le déroulement des événements en leur faveur, après avoir ’subi’ les révoltes arabes de Tunisie et d’Égypte qui ont fait tomber leurs amis autocrates (1).

    Très vite on nous présente devant les caméras quelques ’foules’ clairsemées de rebelles qui, curieusement, ressemblent plus à des soldats et à des islamistes poussant à la guerre civile qu’à des étudiants pacifiques réclamant, comme on a pu le voir en Tunisie et en Égypte, la démocratie téléphones portables à la main. On fait illusion avec quelques centaines de personnes pour annoncer un soulèvement général qui n’a pas lieu. Le soulèvement est circonscrit à une ou deux villes (principalement Benghazi et Derna, toutes deux situées en Cyrénaïque) connues pour leur insoumission au pouvoir central et leur proximité avec les mouvements islamistes les plus extrémistes de la région (2). Al Jazeera, chaîne d’un émir du Qatar (précieux allié des États-Unis dans la péninsule arabique) qui avait pourtant couvert très largement les révoltes arabes en Tunisie et en Égypte, est incapable de nous montrer les foules en délires démocratiques à Benghazi ou ailleurs sur le territoire libyen. Au lieu de cela, on voit quelques rebelles de Benghazi maniant des armes lourdes ou conduisant des chars et l’ancien ministre du Protocole de Kadhafi, Nuri Mesmari, sur fond de Tour Eiffel, appelant à la révolution contre son ancien maître, au nom de droits de l’homme qu’il n’a jamais défendus : celui-ci s’est réfugié en France en novembre 2010, plusieurs mois avant que le vent de révolte ne porte le trouble dans les oligarchies arabes. La chaîne qatarie affirme que le 21 février des avions et des hélicoptères de Kadhafi auraient ouvert le feu contre des manifestants, sans, cependant, pouvoir fournir une seule image pour appuyer ses affirmations, en dépit de la présence sur place de ses journalistes. Pour prix de sa coopération avec les insurgés de Benghazi, Al Jazeera sera, quelques semaines plus tard, mandatée par les rebelles pour créer une nouvelle chaîne nationale libyenne.

    On reconnaît (dès le 10 mars 2011 pour la France (3)) un Conseil National de Transition, formation politique hétéroclite qui se divise en deux parties inconciliables : d’un côté, les anciens cadres de Kadhafi ayant senti le vent tourner et plutôt de tendance laïque (dont le Ministre de la Justice du dictateur jusqu’au 21 février 2011, Mustafa Abdel Jalil, Ministre qui avait supervisé, avec le Ministre de l’Intérieur, la torture des infirmières Bulgares libérées grâce à l’intervention de Nicolas Sarkozy et qui a été désigné par Amnesty International comme un homme particulièrement infréquentable ; et Abdul Fatah Younis, ancien Ministre de l’Intérieur de Kadhafi et auparavant chef de la police politique) ; de l’autre, des fondamentalistes (4) qui réclament la Charia (dont l’un des principaux dirigeants du Conseil, al-Hasidi) et dont les mouvements ont fourni les plus importants contingents de djihadistes en Irak de la part d’un pays étranger (5). Ni les uns ni les autres n’ont un passé de militants des droits de l’homme, mais qu’importe, les démocraties savent transformer le djihadiste en démocrate, l’islamiste terroriste en musulman modéré ami de l’Occident s’il le faut. D’une certaine manière, les rebelles libyens ressemblent aux rebelles kosovars, mafieux avérés et terroristes reconnus, mais amis providentiels instrumentalisés par l’Occident pour appuyer leurs guerres. Les Occidentaux semblent, en outre, rejouer en Libye le pari afghan : on s’allie avec l’ennemi de demain pour combattre l’ennemi d’aujourd’hui (sauf que l’ennemi de demain - les islamistes - c’est déjà l’ennemi d’aujourd’hui, du moins si l’on en croit les raisons de notre présence en Afghanistan !). Que des membres éminents du Conseil National de Transition aient des liens avec les mouvances terroristes islamistes et peut-être, même, avec al-Qaïda, ne semble guère émouvoir nos experts en géostratégie et spécialistes de la guerre contre le terrorisme.

    On passe un marché avec certains membres de la Ligue des États Arabes (6) pour donner l’impression que le monde arabe est derrière l’intervention occidentale : on oublie de mentionner que la Ligue des États Arabes est un club de dictateurs dont l’Arabie Saoudite est l’un des membres les plus influents et que cette dernière, en échange d’une acceptation de principe, a été mandatée pour aller écraser dans le sang, au même instant, une autre révolte populaire, au Bahreïn, celle-ci réelle et de grande ampleur, avec la bénédiction des Occidentaux, dans le silence médiatique le plus total. Il était inconcevable pour les États-Unis et l’Arabie Saoudite de laisser les dirigeants sunnites du Bahreïn céder aux revendications des foules chiites -70% de la population- vues comme les alliées potentielles des Iraniens. Rappelons également que le Bahreïn est le port d’attache de la 5ème flotte américaine. Les militants des droits de l’homme du Bahreïn ont été arrêtés, torturés et exécutés. Les dirigeants de l’opposition et les principaux représentants des manifestations vont bientôt être jugés et sans doute condamnés à mort. Le 19 mai 2011, le prince régnant du Bahreïn était chaleureusement accueilli par le premier Ministre Britannique au 10 Downing Street pour parler des affaires du monde, comme si de rien n’était. On prend également soin de ne pas mentionner que seulement 9 des 22 membres de la Ligue des États Arabes ont donné leur accord pour ’une zone d’exclusion aérienne’ afin de protéger les populations civiles qui seraient la cibles des folies de son dirigeant (les autres membres étant absents lors du vote). Ils n’ont, par ailleurs, jamais donné leur accord pour une intervention au sol de l’OTAN (sans doute inévitable), ni pour armer la rébellion (une réalité dès le début du conflit (7)).

    On sur-représente un soulèvement pour rendre nécessaire une intervention que l’on qualifie dans un premier temps d’humanitaire et que l’on prétend limitée à un pont aérien destiné à protéger les civils des bombardements du dictateur. On jure que ce seront les Nations unies qui interviendront et qu’il n’y aura pas de troupes au sol. On annonce et répète en boucle sur tous les médias que les bombardements de Kadhafi ont fait plus de 6000 morts en quelques jours (dont 3000 à Tripoli (8)). Le nombre de ’6000’ morts a été avancé dès le 2 mars 2011 par le tout nouveau porte-parole de la Ligue libyenne des droits de l’Homme, Ali Zeidan, à ce point proche de la rébellion qu’il est également le porte-parole du Conseil National de Transition ! Quelques jours plus tôt (le 28 février), pressentant sans doute qu’un ’génocide’ serait en cours, on fait entrer en scène l’ONU, par l’intermédiaire de son Secrétaire Général, Ban Ki-moon, qui, à la sortie d’une visite du mémorial sur l’Holocauste à Washington, fait une déclaration dans laquelle il ose un parallèle entre les bombardements supposés du régime libyen sur son peuple et le génocide perpétré par les nazis (9). Il annoncera plus tard que le Conseil de Sécurité des Nations unies devra également poursuivre le tyran devant la Cour Pénale Internationale pour crimes contre l’humanité (ce qui sera chose faite avant la fin du mois de mai 2011, le Conseil de Sécurité ayant saisi le Procureur de la Cour - Luis Moreno-Ocampo - à cet effet, Procureur qui s’exécutera immédiatement).

    Qu’importe que, quelques semaines plus tard, on apprenne que les bombardements contre les foules démocratiques n’ont pas eu lieu. Le spectre de Timisoara (les fameux faux charniers du dictateur roumain Ceauşescu) est de retour. Mais les médias dominants ne reprendront pas la nouvelle. On ne niera pas la répression sanglante, mais il convient d’en mesurer la portée : puisque Kadhafi était devenu l’ami des Occidentaux, c’est que nous avions pardonné son passé (à tort d’ailleurs). Ainsi, l’intervention de 2011 n’est pas basée sur ses crimes passés qui ont, en quelque sorte, été absous par les Occidentaux, mais sur la répression supposée de la rébellion de Benghazi et les ’6000’ victimes qui en ont résulté. Mais, on le sait, les chiffres ont été manipulés (10) et la répression peut, d’une certaine manière, être analysée comme une réponse à un défi militaire orchestré par des Occidentaux appuyant un clan non-démocratique dans le cadre d’une guerre civile provoquée. Face à deux mouvances non-démocratiques, toutes deux responsables de crimes de guerre (11), pourquoi les Occidentaux devraient-ils choisir l’un des deux camps ? Ne peuvent-ils pas se contenter d’appuyer des forces démocratiques crédibles sans vouloir en tirer un profit géopolitique pour eux-mêmes ? Les opinions publiques occidentales, sont, sans aucun doute, prêtes à aider les démocrates sincères des révoltes arabes, sans réclamer en échange autre chose qu’un peu de reconnaissance et le témoignage de l’amitié entre les peuples.

    Des milliers de morts à Benghazi ou une centaine ? :

    « Je suis arrivée fin février, ce n’était pas encore la guerre mais c’était le plus fort de la répression des manifestations. A Al-Baïda, une soixantaine de personnes sont mortes et à Benghazi, entre 100 et 110 personnes ont été tuées. C’est beaucoup, c’est grave mais ce ne sont pas les milliers de morts annoncés ».

    Donatella Rovera, conseillère sur la réaction aux crises à Amnesty International, 16 juin 2011, Rue89 (12)

    fin, au lieu de l’ONU on voit finalement l’OTAN intervenir. Derrière l’OTAN ce sont les États-Unis qui pilotent les opérations militaires depuis leur base de Stuttgart (en Allemagne), base chargée de leurs opérations militaires pour l’ensemble de l’Afrique (il s’agit, plus précisément, de l’Africom, ou centre de commandement unifié américain pour l’Afrique, que la Libye a effrontément refusé de rejoindre en 2007, à la différence de la quasi-totalité des pays africains). Mais, pour ne pas froisser une opinion publique américaine échaudées par l’Irak et l’Afghanistan, les États-Unis préfèrent laisser les premiers rôles médiatiques à leurs subalternes français et britanniques, qui voient là une occasion de bomber le torse à moindre frais. Et, en dépit des dénégations de ses dirigeants, l’intervention au sol commence dès le début des opérations aériennes de l’OTAN, des membres des forces spéciales françaises et britanniques aidant les insurgés à manier les armes lourdes dès le début de la rébellion (13).

    Ainsi, on attise les tensions entre tribus et clans politiques (Kadhafi s’appuie sur les tribus de l’Ouest, du Centre et du Sud -les Fezzans-, qui s’opposent depuis longtemps aux Harabi et aux El-Obeidat identifiés à l’ex-classe dirigeante du temps de la monarchie) dans un pays étranger jusqu’à créer et nourrir une guerre civile au nom des droits de l’homme, comme l’avait fait autrefois la France au Biafra dans les années 1960. On arme une partie contre une autre en tenant soin de ne pas permettre à l’une d’entre elles d’écraser définitivement son adversaire. On démembre l’État, comme en Irak, avec l’intention, sans doute, de créer plusieurs entités indépendantes, mais pas assez fortes pour se dispenser de l’aide et de la protection des Occidentaux. On s’accapare, avec l’aval de l’ONU, une partie des fonds souverains libyens (14) (plus de 35 milliards de dollars pour les États-Unis, le même montant pour l’Europe - les fonds en question ne sont pas ceux de Kadhafi, mais ceux de la Banque Centrale Libyenne et de la compagnie nationale de pétrole) qu’on prétend destinés à la reconstruction d’un pays dont on est le principal destructeur. Il ne serait pas surprenant que nous utilisions ces fonds pour financer nos propres entreprises et pour acheter les alliances nécessaires à nos fins, comme l’ont fait les États-Unis en Irak en toute impunité.

    On met également fin, de la sorte, à une tentative d’indépendance financière de l’Afrique dans laquelle la Libye jouait un rôle majeur. En effet, les investissements libyens (300 millions de dollars) ont permis la réalisation et la mise en orbite (en 2007) du premier satellite de télécommunications de la Regional African Satellite Communications Organization qui ouvre, enfin, aux pays africains, l’espoir de devenir moins dépendants des réseaux satellitaires occidentaux (et notamment du réseau satellitaire européen qui coûtait au continent africain plus de 500 millions de dollars par an). Également importants ont été les investissements de la Libye dans les organismes financiers et de développement créés par l’Union Africaine : la Banque africaine d’investissement, dont le siège est à Tripoli ; le Fonds monétaire africain (dont la Libye est le principal contributeur avec l’Algérie (15)) et qui était destiné à contourner les orientations néolibérales du FMI dès 2011 et, enfin, la Banque centrale africaine qui a pour ambition de créer une monnaie africaine pour l’ensemble du continent au grand dam, notamment, des défenseurs du Franc CFA. De leur côté, les États-Unis voyaient d’un mauvais œil le soutien apporté par le Guide libyen au projet de Dominique Strauss-Kahn, alors directeur du FMI, de faire des Droits de Tirage Spéciaux, émis par l’institution, une monnaie internationale pouvant, à terme, concurrencer le dollar, dans certaines régions du monde. Les fonds souverains libyens, détournés par les Occidentaux, ne viendront plus financer ces organismes de manière indépendante pour l’Afrique. C’est un coup dur porté au continent africain. L’Occident envoie un signal fort à ses amis tyrans qui auraient quelques velléités d’indépendance à son égard : ’tenez vos promesses envers nos oligarchies, ou dégagez’.

    Mercenaires en Libye ? :

    « Il y a eu une certaine hystérie de la part des médias autour de la question des mercenaires. Le Conseil national de la transition (CNT) a organisé des visites dans les prisons pour que les journalistes « voient » les mercenaires, mais il s’agissait surtout de pauvres jeunes gens terrorisés, pas forcément liés au conflit. Mais ils ont été filmés, photographiés, ils étaient reconnaissables. […]

    On n’a pas vu de mercenaires, sauf si cela s’est passé dans l’ouest où nous n’avons pas accès. Nous avons rentré des étrangers et des Libyens noirs qui ont été pris pour cible par les anti-Kadhafi. Le comportement des combattants de l’opposition à leur égard pose question. Ils ont commis des violations graves ».

    Donatella Rovera, Amnesty International, 16 juin 2011, Rue89 (16)

    Dès avril 2011, sous la houlette bienveillante des puissances occidentales, les insurgés de Benghazi, curieusement pressés, diligents et bien inspirés,ont créé une banque centrale (avec l’aide de la banque HSBC) et une nouvelle compagnie nationale du pétrole (la Libyan Oil Company), toutes deux indépendantes du pouvoir central de Tripoli. Ils ont annoncé leur intention de privatiser, à terme, la Libyan Oil Company. Les contrats pétroliers en faveur des Occidentaux ont été renégociés dans la foulée, dans des termes beaucoup plus avantageux pour ces derniers que du temps de la splendeur de leur ami Kadhafi. La gestion de la Libyan Oil Company a été confiée au Qatar. Dès le 29 mars 2011, les Occidentaux décident lors du sommet de Londres que les insurgés seront autorisés à exporter à leur profit le pétrole du pays (17). La guerre humanitaire est, décidément, une affaire bien lucrative pour certains milieux qui n’attendent pas l’issue de la guerre pour négocier leur part du butin.

    Il ne faudra pas s’étonner de voir, à moyen terme, les États-Unis installer des relais puis des bases militaires sur le territoire libyen. Il ne faudra pas non plus jouer l’étonnement si une grande partie des industries libyennes est privatisée au profit de grands groupes occidentaux dans les mois qui viennent. L’opération ’Aube de l’Odyssée’ (18) n’est que le début du long voyage de l’OTAN pour conquérir l’Afrique militairement, à défaut de savoir comment y investir pour l’avenir de ses populations. Face aux révoltes démocratiques inattendues des sociétés tunisienne et égyptienne qui n’ont pas reçu le soutien des dirigeants démocrates, ces derniers ont préféré prendre les devants en Libye pour reprendre la main sur l’échiquier géopolitique régional. Les Occidentaux sont en pleine guerre froide avec la Chine en Afrique et avec l’Iran chiite dans la péninsule arabique toute proche ; les Libyens semblent devoir en payer le prix sous l’œil passif des opinions publiques occidentales. Il n’y a là rien de nouveau pour qui observe froidement les actes de guerre des démocraties au-delà des apparences médiatiques. Dans cette reconquête du terrain perdu (19), les Occidentaux sont aidés par l’Arabie Saoudite, le Qatar et les Émirats Arabes Unis, pays qui ont tous participé à la répression du soulèvement populaire au Bahreïn. La société américaine de mercenaires Xe Services (connue anciennement sous le nom de Blackwater) est en train de constituer aux Émirats Arabes Unis une force d’intervention destinée à mater les révoltes populaires qui pourraient survenir dans la région (20). L’Arabie Saoudite déverse des milliards de dollars pour s’assurer que l’Égypte maintienne son oligarchie en place et n’aille pas davantage vers la voie de la démocratie (21). Dans ce contexte, et Kadhafi n’ayant pas tenu ses promesses à l’égard de des États-Unis, de la France et de la Grande-Bretagne en ce qui concerne les contrats pétroliers (22) et l’achat d’armements, il était temps de donner une leçon au nouvel ami peu fiable. 

    Une fois Kadhafi hors-jeu, la France pourra, si l’Algérie a bien retenu la leçon libyenne, relancer l’Union pour la Méditerranée qui avait été snobée par le dictateur libyen.

    S’il est difficile de ne pas se réjouir de la chute d’un dictateur, il est, de notre point de vue, criminel, de la part des pays occidentaux, de prendre prétexte de cette chute pour bombarder, conquérir, démembrer, dépouiller un pays sans y apporter la démocratie. Le dictateur tombe, l’oppression reste, avec, en général, plus de violence, moins de droits pour les femmes (23) et les enfants et une économie dépecée par la rapacité des nouveaux chefs locaux alliés des démocrates aux mains sales. Les charniers laissés derrière elles par les démocraties sont-ils plus tolérables et moins douloureux pour les victimes que ceux légués par les dictatures ? Le désastre irakien était pourtant là pour nous le rappeler : les belles déclarations occidentales sont pavées de mauvaises intentions ; aux promesses succèdent les crimes, aux crimes succèdent les tombes, aux tombes le silence des victimes. Les interventions occidentales semblent, dans nombre de cas, ajouter un surcroît de désespoir aux malheurs des peuples opprimés.

    Les exemples tunisien et égyptien nous montrent que les peuples sont capables de faire tomber leurs tyrans avec moins de sang répandu ou de souffrances endurées que lorsque ce sont les Occidentaux qui s’en mêlent. Mais ces derniers ne peuvent pas imaginer un monde sans eux ; ils veulent se rendre indispensables à tout prix, même si pour cela ils doivent commettre l’irréparable. La démocratie devient un alibi pour les démocrates aux mains sales qui ne supportent pas que le monde leur échappe et que les aspirations démocratiques des pays arabes ne s’inspirent pas d’eux, ne s’appuient pas sur eux, ne se réclament pas d’eux.

    Guillaume de Rouville

     

  • L’ennemi obscur est parmi nous

     

    6 août 2011

    Rubrique L’art de la guerre

    L’ennemi obscur est parmi nous (Il Manifesto)

    De petits faits de chronique en événements dramatiques, tout démontre combien a pénétré l’idée qu’une obscure menace pèse sur nous citoyens des grandes démocraties occidentales. La guerre froide finie, ne pouvant plus soutenir l’existence d’une menace communiste (exemplifiée par Reagan comme « l’empire du mal »), il fallait en trouver immédiatement une autre afin que les Etats-Unis et l’OTAN puissent poursuivre leur course aux armements et leurs politiques de guerre. Et voici que pointe la menace du terrorisme arabo-musulman, l’ennemi obscur qui se cache dans les angles sombres de la terre, selon la définition que son think tank a soufflé au président Bush après les attentats du 11 septembre ( ceux-là, oui, fruit d’obscures trames de services secrets). On s’adresse au grand public, explique Noam Chomsky, comme à des enfants, en usant de personnages et d’intonations infantiles, de façon à susciter des émotions et non des réflexions. Il faut reconnaître que cette technique du grand méchant loup, potentialisée par les media, fonctionne remarquablement en créant de véritables hallucinations collectives. A Pise, une fille dénonce avoir été violée par trois Nord-africains : immédiatement le maire Filippeschi (membre du Partito democratico aujourd’hui dans l’ « opposition » au Parlement, NdT), demande au ministre Maroni (membre de la Lega del Nord, parti de gouvernement avec des positions séparatistes, NdT) plus de forces de police pour la sécurité de la ville, tandis que le Conseil municipal décide à l’unanimité de se constituer partie civile contre les responsables du viol. En réalité, découvre-t-on, ce viol a été inventé par la fille en crise existentielle, mais avec les idées assez claires pour l’attribuer, afin de le rendre crédible, à de fantomatiques Arabes nord-africains. Même phénomène, à une échelle bien plus dramatique, à Oslo. Le massacre est immédiatement attribué au terrorisme arabe musulman. Ceci transparaît dans les premières déclarations officielles : le président Napolitano condamne l’acte terroriste en rappelant l’engagement pour la paix, alors que le président étasunien Obama en appelle au monde entier pour arrêter ces actes de terreur. Plus explicite encore est le président de l’UE Van Rompuy, qui relie l’attentat terroriste au fait que la Norvège rend un bon service à la paix dans les régions les plus instables de la planète (en participant aux guerres en Afghanistan et en Libye). La Norvège - commente le journal britannique The Sun - a ouvert ses portes à des milliers d’immigrés musulmans, qui ont créé un terrain fertile pour le terrorisme. On trouve sur cette même ligne la majorité des journaux italiens. Depuis longtemps - confirme Guido Olimpio sur le Corriere della Sera - la Norvège est dans la ligne de mire du terrorisme d’Al Qaeda. Al Qaeda attaque, annonce Libero. Ce sont toujours eux, ils nous attaquent - dénoncent Il Giornale avec un éditorial de Fiamma Nirenstein (députée du Popolo della libertà, le parti de Berlusconi, et présidente du Conseil international des parlementaires juifs, NdT) - en soulignant qu’avec l’Islam le bonisme ne paye pas. Alberto Flores D’Arcais explique sur le Tirreno qu’il y a une autre possibilité, plus inquiétante encore : que les attentats d’Oslo soient la première démonstration que les menaces de Kadhafi contre l’Europe n’étaient pas seulement des paroles en l’air mais cachaient un terrible et réel projet. La bulle de savon de la matrice arabo musulmane éclate tout de suite : l’auteur du massacre est un Norvégien, lié à la franc-maçonnerie et à des milieux pro-sionistes, qui hait les Arabes et l’Islam et a voulu punir son pays de trop céder à leur égard. En attendant, cependant, on a raconté aux lecteurs-petits-enfants que c’est Kadhafi qui menace l’Europe et qu’il est donc juste de bombarder la Libye pour arrêter le grand méchant loup qui veut nous dévorer.

    Manlio Dinucci

    Edition de mardi 2 août 2011 de il manifesto