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Humour - Page 3

  • Luz lance une fatwa

    Luz lance une fatwa sur Val et renonce à dessiner le prophète des musulmans

    Luz, auteur de la Une controversée du numéro deCharlie Hebdo paru après la tuerie de janvier, déclare qu’il ne dessinera plus le personnage de Mahomet, dans un entretien au magazine Les Inrockuptibles, paru mercredi.

    "Je ne dessinerai plus le personnage de Mahomet, il ne m’intéresse plus. Je m’en suis lassé, tout comme de celui de Sarkozy. Je ne vais pas passer ma vie à les dessiner", déclare-t-il en réponse à une question sur cette couverture "devenue mondialement célèbre".

    Val "n’est plus Charlie"

    Alors qu’on l’interroge sur une déclaration de Philippe Val, l’ancien patron de Charlie Hebdo, qui avait estimé, peu après l’attentat, que les terroristes avaient gagné, il rétorque : "J’ai sauté au plafond en entendant ça". "C’est tellement dingue. Il n’est plus lui-même, ce garçon, et il ne parle qu’en son nom. Il n’est plus Charlie, il n’est pas Charlie. Il fait juste partie de l’histoire de Charlie. Il est dans le déni de ce qu’il a été pour ce journal", ajoute-t-il. "Les terroristes n’ont pas gagné. Ils auront gagné si la France entière continue d’avoir peur", conclut-il en estimant qu’il s’agit du "ressort du FN".

    Numéro des "survivants"

    Le numéro des "survivants" de janvier, avec la caricature de Mahomet en couverture, tenant une pancarte "Je suis Charlie", et le surtitre "Tout est pardonné", avait suscité des manifestations parfois violentes dans plusieurs pays musulmans. Sorti une semaine après la tuerie perpétrée par deux jihadistes, le 7 janvier, qui avait fait 12 morts, il avait été diffusé à 8 millions d’exemplaires, un record historique pour la presse française.

  • Dieudonné:Le Maroc aussi?

     Chroniques
     

    Ahmed NAJI

     
    Polémique autour du spectacle de Dieudonné à Casablanca / La satire proie aux rugissements
     
     
    Doit-on sacrifier la liberté d’expression au Maroc pour plaire à une partie étrangère ? C’est actuellement le débat qui agite le microcosme des internautes marocains sur les réseaux sociaux, suite à la diffusion d’une information, non confirmée, sur l’interdiction du spectacle de l’humoriste français Dieudonné M’Bala M’Bala, normalement programmé le 29 avril au Complexe Mohammed V, à Casablanca.
    Au Maroc, les choses sont claires concernant la distinction entre 
    la liberté d’expression et la diffamation ou l’atteinte aux valeurs nationales, religieuses et éthiques. Si quelques personnalités politiques étrangères et autres groupes de pression sont incapables de faire la distinction entre antisionisme et antisémitisme, c’est leur problème, pas celui des Marocains. Dans leur écrasante majorité, ces derniers considèrent eux-mêmes le sionisme comme une bête immonde, alors qu’ils n’ont strictement aucun problème avec le judaïsme, une fraction de la société marocaine étant d’ailleurs, depuis plus deux millénaires, juive. 
    Mieux encore, parmi les militants marocains les plus engagés en faveur de la cause palestinienne et les plus critiques envers le sionisme, on compte pas mal de juifs marocains, Sion Assidon, Abraham Serfati et Edmond Amran El Maleh comptant parmi les plus célèbres. Les sœurs Nadia et Rhita Bradley ont même consenti d’énormes sacrifices dans la lutte contre le sionisme. Bref, un sketch comme celui de l’humoriste Dieudonné sur les colons sionistes en Palestine occupée n’aurait, par exemple, jamais suscité la moindre polémique au Maroc. 
    Une bonne partie des Marocains refuse mordicus de tomber dans le piège qui consiste à faire passer pour antisémite toute personne qui critique le sionisme. Quelques franges de la société marocaine, volontairement au garde à vous, se montrent, par contre, hardies à dénoncer tout ce qui est de nature à déplaire à leurs maîtres à penser, en espérant leur reconnaissance et bénédiction. Ce sont ceux là même qui deviennent étrangement muets quand les Sionistes massacrent des Palestiniens ou ne craignent pas le ridicule des prises de positions ambivalentes. Mais là encore, le respect du principe sacré de la liberté d’expression fait qu’ils sont libres, au Maroc, de se faire la voix de leurs maîtres.
    L’humoriste français Dieudonné M’Bala M’Bala peut avoir des prises de position politiques qui dérangent dans son pays ; des responsables politiques dudit pays pourraient chercher à le museler, en invoquant divers prétextes pour le traîner devant les tribunaux, ce sont là des affaires franco-françaises. De ce côté-ci de la Méditerranée, c’est le Maroc, et il n'est pas question de se laisser entraîner, juste par suivisme complaisant, dans des considérations difficiles à justifier.
    De plus, quel image donnerait le Maroc de lui, sur le continent et à travers le monde, s’il venait à renoncer à ses principes juste pour ne pas déplaire à quelques politicards étrangers ? Dieudonné peut s’exprimer en toute liberté, au Maroc, tant que c’est dans le cadre du respect de la loi. Ce n’est pas à coup de renonciations et de compromissions que le Maroc peut entretenir son image de pays ouvert et tolérant et continuer à donner l’exemple en Afrique et dans le Monde arabe.
    Si les pro-sionistes ne supportent pas les « quenelles » de Dieudonné et veulent lui interdire la parole partout sur la planète, que peuvent bien dire alors les Palestiniens, qui eux supportent des bombes, obus et balles sionistes beaucoup plus meurtriers, dans l’indifférence quasi-générale ? 
    Les Marocains ont librement exprimé leur choix, comme il sied dans une démocratie, concernant la forme d’humour, quelque peu acerbe, qui caractérise Dieudonné. Ils ont massivement acheté les billets de son spectacle, la « Bête immonde », programmé à Casablanca. Une « quenelle » de gros calibre pour ceux qui s’imaginent que tous les Marocains sont comme eux, à se complaire dans la vassalité.
    18/4/2015
  • TOUCHEZ-MOI, S'IL VOUS PLAÎT !

     

     

    Par Alain Korkos le 16/02/2015

    Un David qui cache son sexe avec ses mains, une Joconde tout ébouriffée, une Jeune fille à la perle avec du rouge à lèvres sur la joue : telles sont les trois réclames assurant actuellement la promotion du Museo Tiflológico de Madrid…


    Le Museo Tiflológico de Madrid est un espace créé en 1992 par la la Organización Nacional de Ciegos Españoles (ONCE), l'organisation nationale des aveugles espagnols. Son accès est gratuit. On y trouve des maquettes de monuments, des reproductions d'oeuvres que les aveugles peuvent toucher, des oeuvres créées par des mal-voyants ou des aveugles. (L'adjectif tiflológico vient du mot grec tiflós, aveugle. En Espagne, il s'applique aux aspects culturels et historiques de la cécité.)

    Please Touch, Touchez-moi s'il vous plaît, nous dit le slogan de ces trois publicités rigolotes dans lesquelles des chefs-d'oeuvre universels ont été un peu bousculés par des aveugles. Dommage que ceux-ci ne puissent pas les voir…

    Voici quelques autres réclames les concernant, ou les mettant en scène. 

    Trois images canadiennes datées de 2012 pour la fondation Mira, qui fournit des chiens d'aveugles. Trois labyrinthes menant de la maison au travail, de la table de restaurant aux toilettes, et du banc au marchand de glace dans le parc :


    Mais le plus intéressant est peut-être le logo de la fondation Mira qui mélange un portrait et deux têtes de chien, rappelant ainsi le fameux vase de Rubin :


    Voici maintenant une publicité chilienne de 2009 à propos d'aliments pour chiens : Bad Food Bad Dog, Mauvaise nourriture mauvais chien. La chute n'est pas loin, elle viendra plus tard, attendez un peu…


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    Trois réclames de 2008 pour la Thailand Caufield Foundation for the Blind, la fondation thaïlandaise pour aveugles Caufield. Regardez bien ces images pas faciles à décrypter au premier coup d'oeil (ah ah ah), observez les mains des personnages :


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    Une publicité française enfin, datée de 2008, pour une marque de fringues. Avec un type voyant qui court sur un passage pour piétons en entraînant un aveugle, un panneau routier montrant un personnage qui traverse, et un clown à ballons de baudruche qui court. Live Fast, Vivez vite :


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    Cette réclame évoque un tableau célèbre qui aurait pu être utilisé par le musée pour aveugles de Madrid, La parabole des aveugles guidant des aveugles peinte par Pieter Bruegel l'Ancien en 1568 avec une vraie chute finale dedans, badaboum !


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  • VU DES ÉTATS-UNIS


    Stop djihadisme : méfiez-vous des gens qui ne mangent pas de baguette

    Changer d'alimentation ou arrêter le sport peuvent être des signes de radicalisation : tel est le message délivré par le site du gouvernement français de prévention de la menace terroriste. Pas sûr que cela aide à combattre "l’apartheid" dénoncé par Valls, selon ce site américain.
    • 3 FÉVRIER 2015
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           Des baguettes - Nic McPhee/Flickr/CC
    Le site américain Quartz a réagi avec ironie au lancement par le gouvernement français, le 28 janvier dernier, d’un site internet dédié à la prévention du djihadisme auprès du grand public, notamment en apprenant à décrypter les vidéos de propagande qui foisonnent sur la Toile, mais aussi les signes avant-coureurs d'un processus de radicalisation.

    "Si vous vivez en France et que vous ne mangez pas de baguette, il y a des chances pour que vous soyez un terroriste", lance Quartz en titre de son article illustré par une photo de djihadistes dont la légende rappelle qu’"ils ne mangent pas de foie gras non plus"...



    Ségrégation

    "Dans un pays qui interdit de recenser les citoyens selon leurs origines, leurs races ou leurs religions – le dernier recensement religieux a eu lieu en 1872 – beaucoup ont un sens profond de ce qu’‘être français’ veut dire alors que l’affiche en ligne sur le site ne se prive pas de désigner ce qui peut être considéré comme un comportement ‘non-français’.

    Le Premier ministre a déclaré qu’il voulait en finir avec la ségrégation. Mais de telles affiches enverront sûrement un message très différent aux jeunes musulmans : si tu ne te conformes pas à certains usages, tu deviens une menace potentielle", s’inquiète Quartz.

  • Liberté d’expression

    Liberté d’expression : « deux poids, deux mesures » insupportable ?

    Publié le 30 janvier 2015 dans Libertés publiques

    Double discours sur le blasphème, sur le droit au débat, sur l’apologie du terrorisme : empêtré dans ses contradictions, le Gouvernement choisit la répression pour étouffer toute contestation.

    Par Matthieu Vasseur.

    Justice credits Michael Coghlan (licence creative commons)

    Depuis l’attentat de Charlie Hebdo, l’accusation enfle dans les « quartiers » et les écoles ; elle est relayée par des intellectuels et même, en haut-lieu,par des têtes couronnées : entre le blasphème du Prophète et celui de la Shoah et, par ricochet, entre les Musulmans et les Juifs, l’État français pratiquerait le « deux poids, deux mesures ».

    Cette accusation suscite l’ire de Manuel Valls. Lors de son adresse post-Charlie au Parlement, il consacre une longue digression à son obsession, Dieudonné, qui n’a pourtant pas grand-chose à voir avec les attentats.

    La criminalisation du négationnisme relève d’un débat en soi : est-il opportun de judiciariser l’Histoire ? L’affaire du « détail », le « Durafour-crématoire », les « Shoahnanas » et autres « quenelles » sont cependant d’un autre ordre. Point d’affirmation historique ici, mais une trivialisation, une insolence affichée vis-à-vis de la tragédie de la Shoah. Des propos et des gestes qui choquent, qui blessent et qui scandalisent les rescapés des camps de concentration. Des blasphèmes. Qui sont impitoyablement réprimés.

    Les caricatures obscènes de Mahomet dans Charlie Hebdo ? De sympathiques « impertinences » selon Manuel Valls. Mais des insultes qui choquent, qui blessent et qui scandalisent les Musulmans. Des blasphèmes. Que le Premier Ministre brandit ostensiblement du perron de l’Élysée.

    Cette inégalité juridique aurait pu rester une zone grise parmi d’autres d’un système juridique qui en regorge. Mais Manuel Valls avait besoin d’imposer une « figure du Mal » afin d’asseoir son autorité sur le « camp du Bien ». Tactique « bushiste » somme toute banale ; mais tout le monde n’ayant pas un Ben Laden sous la main, il lui a fallu se rabattre sur un comédien. De cette vendetta picrocholine, il fit une bataille cosmique. Aujourd’hui, le piège s’est refermé sur lui, et c’est toute la société française qui est prise en otage. Des millions de Français lui renvoient Dieudonné à la figure, et la proclamation du droit au blasphème n’apparaît plus que comme une hypocrisie, voire une machine de guerre contre une communauté.

    deux poids deux mesures justice rené le honzec

    La mise en scène de la fureur du Premier Ministre peine à masquer l’indigence de son argumentation. Devant le Parlement, il enjoint la Justice de se montrer « implacable » : clairement, la séparation des pouvoirs ne fait pas partie des fameuses « Valeurs de la République » !

    Ces « Valeurs de la République », c’est Najat Vallaud-Belkacem qui va devoir les inculquer aux élèves. Elle, c’est la liberté d’expression qui lui pose problème. « Il y a eu de trop nombreux questionnements de la part des élèves. Et nous avons tous entendu les « Oui je soutiens Charlie, mais », les « deux poids, deux mesures », les « pourquoi défendre la liberté d’expression ici et pas là ? » Ces questions nous sont insupportables (…) ».

    Elle est comme ça, Najat : elle veut des débats, mais pas de « questionnements », qui lui sont « insupportables », des débats Champomyen quelque sorte. Par contre, que les enfants dont elle a la charge soient menottés et placés en garde à vue simplement pour avoir dit « Ils ont eu raison », ça, elle supporte. Il faut dire que des ados qui font de la provoc, a-t-on jamais vu cela ?

    Christiane Taubira, elle, a vu bien pire que cela. En 2011, avant de devenir Ministre de la Justice, elle revendiquait avec fierté ses glorieuses annéesde lutte armée contre la France, quand son mari d’alors était emprisonné pour terrorisme (attentat raté contre une installation pétrolière) : « Moi je n’ai pas un discours indépendantiste, j’ai une pratique militante indépendantiste, ce n’est pas la même chose. J’ai vécu en clandestinité. Tous les deux jours je devais changer de lieu, tout en trimbalant un bébé de deux mois. J’ai pris des risques, mon époux a été en prison pendant un an et demi. Mes autres camarades ont été emprisonnés. Donc ce n’est pas une question de discours, c’est une pratique politique ». Aujourd’hui, lambris ministériels et limousine avec chauffeur aidant, la pasionaria indépendantiste est devenue l’adversaire intraitable de « l’apologie du terrorisme », contre laquelle elle exige « rigueur et fermeté ». Les icônes, ça ose tout, c’est même à ça qu’on les reconnaît.

    Double discours sur le blasphème, double discours sur le droit au débat, double discours sur l’apologie du terrorisme : empêtré dans ses contradictions, le Gouvernement choisit la fuite en avant répressive pour étouffer toute contestation. Combien de Moussa, de Noureddine et d’Oussama faudra-t-il encore sacrifier sur l’autel de la déraison d’État ?