Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Humour - Page 2

  • Chers gouvernants, partez

     

    Publié le 27 juin 2015 dans Édito

    Chers dirigeants, partez. On ne vous regrettera pas.

    Chers gouvernants,

    Vous appeliez de vos vœux un discours de vérité. Vous le jugiez nécessaire, et je pense que vous avez raison. Je pense aussi qu’il ne faut pas attendre de vous que vous le teniez ; que c’est à chacun d’entre nous de montrer l’exemple, surtout à vous qui en avez si cruellement besoin.

    Vous mentez. Vous mentez quand vous cherchez des prétextes politiques urgents pour justifier d’utiliser l’argent public pour assister en famille à un match de football. C’était la finale, monsieur Valls, et vous aimez cette équipe ; c’est le cas de nombreux supporters qui font le déplacement, et pas tous en jet privé.

    Que répondez-vous au légitime mécontentement des Français ? Fidèle à votre passion du sport, vous déclariez – depuis Roland Garros !

    « Il faut que ceux qui critiquent se disent qu’au fond, parfois, il faut être un peu plus optimiste et se dire que le sport ça apaise, c’est le respect des uns et des autres. » – Manuel Valls, Premier ministre de la République française en 2015.

    Sous votre gouvernement, l’optimisme consiste bien en une capacité à accepter les outrages et mensonges quotidiens. Pour vos prochaines déclarations en public, sachez cependant que l’idée que vous cherchez à exprimer peut s’appeler par exemple clémence ou mansuétude.

    Vous faites d’ailleurs, chers dirigeants, preuve de clémence. D’une clémence de benêt. Vous condamnez les chauffeurs de taxis, mais leur pardonnez aussitôt et leur donnez raison après quelques heures de sauvagerie, de vandalisme et d’agressions violentes.

    Vous acceptez la violence comme un mode de contestation et cédez à la pression et à la peur. Vous agissez sans délai, et sans réfléchir, et demandez la dissolution d’Uber comme d’un groupuscule d’extrême droite évalué à 40 milliards de dollars. Vous courbez l’échine devant des individus violents qui s’en prennent à des innocents. Certes, leur situation n’est pas enviable ; ils ont payé cher pour obtenir sans attendre une licence que vous leur imposez. Mais c’est une affaire entre vous et eux ; Uber n’a rien à voir là-dedans.

    Et vous avez par là transmis un message fort – celui de votre faiblesse. Vous avez démontré à tous ceux qui pourraient prochainement être tentés de recourir à la violence pour défendre leurs privilèges que vous leur donnerez raison, renoncerez aux économies budgétaires bientôt inévitables et accèderez à leurs demandes, aussi illégitimes soient-elles.

    Vous vous êtes émus des écoutes américaines. Vous avez protesté contre un État allié qui espionnerait vos secrets professionnels et vos conversations privées. Vous avez protesté parce que cette fois, c’est vous que l’on surveille – pas comme dans la loi sur le renseignement que vous avez demandée et votée il y a quelques semaines à peine, qui instaurait (ou légalisait ?) la surveillance généralisée des citoyens. Quel niveau d’hypocrisie faudra-t-il désormais juger comme inacceptable, alors que vous placez la barre si haut ?

    Certains d’entre vous, chers dirigeants, proposaient des mesures préventives, au premier rang desquelles un changement de la Constitution américaine. À quel point faut-il être ignorant de la politique et des fondements de l’État américain pour avoir ce genre d’idées, pire : les exposer en public, pire ! À des journalistes ?

    Il y a quelques jours, chers dirigeants, l’un d’entre vous, et pas des moindres : le chef de l’État, la plus haute autorité du pays pour ceux qui lui en reconnaissent une, échangeait avec Bill Gates. Dans un anglais épouvantable, qui en dit long sur sa curiosité et son ouverture au monde. Pour la postérité (1’50):

    « You have promote the great idea to to to be in solidarity with people we can increase your intervention and there’s and there’s also intervention of France in the next years in speciocially (?) in particularly in Africa. » – François Hollande, Président de la République française en 2015

    Et ce même Président de la République se félicitait qu’il existe des riches qui « redistribuent ce qu’ils ont pu gagner », et se congratulait d’avoir reconduit le soutien de la France à la recherche contre le SIDA pendant toute la durée de son quinquennat. Sachez, chers dirigeants, qu’il y a une immense différence entre vous et Bill Gates (plus d’une, croyez-moi) : il redistribue l’argent qu’il a gagné. Vous redistribuez l’argent des autres. Vous le leur prenez, et vous décidez de ce que vous en faites.Tenez-vous le pour dit : il est très louable de chercher à guérir le SIDA, mais vous n’y avez absolument aucun mérite.

    Vous auriez du mérite, chers dirigeants, si vous saviez quoi faire et comment le faire. Des gens, crédules certes, vous ont fait confiance – si vous ne le faites pas pour vous, faites le pour eux. Réduisez enfin la dépense publique, abolissez les privilèges (y compris les vôtres) et ramenez l’égalité. Supprimez l’emploi à vie, mettez fin à tous ces gaspillages dont vous avez le secret. Simplifiez la vie des citoyens en simplifiant la loi, le code, le règlement. Décoincez l’étau administratif et fiscal qui empêche les entreprises d’être flexibles et la France de se développer.

    Prenez l’exemple des taxis : il n’y aurait aucun problème si vous ne leur imposiez pas en premier lieu une licence. C’est aussi simple que cela. Vous voulez demander des gages de qualité et de sécurité aux chauffeurs, aux compagnies ? Non pas que je le propose ou l’approuve. Mais il est frappant qu’à aucun moment, les chauffeurs de taxi n’aient proposé une telle mesure, qui répond parfaitement aux considérations altruistes qu’ils affichent. Tout comme il est frappant que vos préoccupations incluent le choix qu’ils ont fait de faire un marché d’une chose que vous donnez gratuitement.

    Car oui, c’est vous qui leur imposez la licence. En arrivant au pouvoir, vous prenez la responsabilité de l’État et tout ce qu’il impose. Tout ce que vous n’enlevez pas aussi rapidement que possible de la loi, vous l’approuvez. Tout comme ce que vous laissez derrière vous sera votre héritage, le cadeau ou le fardeau que vous laisserez à la France. Et compte tenu de l’estime que vous avez de vous-mêmes et du crédit que vous vous donnez, j’ose penser que vous faites de votre mieux.

    J’ose penser donc, chers dirigeants, que ce discours de vérité vous inspirera des envies d’autre chose, des envies d’ailleurs. J’ose espérer que vous saurez réaliser que vous n’êtes pas à la hauteur, que vous n’avez pas l’étoffe de ce que vous croyez être. Vous êtes incapables de changer la France, vous êtes incapables de la sauver du mal dans lequel vous semblez vous échiner à l’enfoncer. Vous êtes incapables de délester la France de cet État devenu monstrueux, qui se veut tout à la fois Big Brother, catalyseur de l’économie, historien et coach en nutrition.

    Alors, s’il vous plaît, partez.

  • Toujours notre comique BHL

    Grèce : l’inévitable contribution de BHL à la propagande anti-Tsipras

    par Martin Coutellier , le 3 juillet 2015

     

    Dans la tempête actuelle, Bernard-Henri Levy fait preuve d’une constance admirable : autant que sa force d’attraction pour les tartes à la crème, ses méthodes – mensonges, insinuations, insultes – résistent à l’épreuve du temps. À l’évidence, la crise politique actuelle en Grèce, qui excite toute l’éditocratie française [1], nécessitait toute la sagacité du philosophe milliardaire. Dans son « bloc-notes » paru le 30 juin sur le site du Point, son « analyse » subtilement titrée « Tchao Tsipras » ne nous apprend rien sur la situation de la Grèce, mais dit beaucoup de l’état de rage dans lequel cette situation le plonge.

    Après avoir expliqué qu’il s’autorise à donner son avis sur l’attitude d’Alexis Tsipras parce qu’il s’est autorisé, « ailleurs », à donner son avis sur tout (« J’ai assez dit, ailleurs, la colère que m’inspire l’Europe sans âme d’aujourd’hui (…), j’ai assez dénoncé l’aveuglement, à quelques notables exceptions près (...), de la plupart des acteurs de l’époque (…) pour m’interdire de dire, aussi, les sentiments que m’inspire l’attitude, ces jours-ci, de M. Tsipras »), BHL entre dans le vif du sujet.

     

    Mensonges

    En deux courts paragraphes, BHL prétend résumer le contenu des négociations en cours entre le gouvernement grec et ses « partenaires » : on demanderait à la Grèce « un effort fiscal minimal », un relèvement de la retraite à 67 ans, et une diminution du budget de la défense ; « en échange de quoi M. Tsipras s’était vu offrir une nouvelle tranche d’aide de la part du FMI » [2], prétend l’ancien nouveau philosophe. Peu lui chaut que le FMI en question ait refusé des propositions du gouvernement grec visant à augmenter les rentrées fiscales, comme relaté – entre autres – dans cet article du Monde. Peu lui chaut également que « l’offre » du FMI soit conditionnée à d’autres mesures, comme la suppression de retraites complémentaires pour les plus fragiles, et surtout que la question de la dette soit tout à fait centrale dans ces négociations (voir par exemple cet article de La Tribune). Si Bernard-Henri Lévy expose une situation compliquée de façon simpliste, c’est qu’il en ignore volontairement certains aspects cruciaux. Le philosophe à la crème ment donc au moins par omission.

    Second mensonge, et pas des moindres, celui selon lequel Alexis Tsipras aurait pris la décision d’avoir recours à un référendum « entre deux visites à Poutine ». Une argutie rhétorique destinée à jeter le soupçon sur le Premier ministre grec, qui agirait donc sur ordre de Moscou. Le problème est que, là encore, BHL raconte n’importe quoi : la dernière visite d’Alexis Tsipras en Russie remonte au 19 juin, soit une semaine avant l’annonce de l’organisation du référendum et il n’y est, depuis, pas retourné. Certes, BHL finira par avoir raison la prochaine fois qu’Alexis Tsipras rencontrera Vladimir Poutine : la décision d’organiser le référendum aura été prise « entre deux visites à Poutine ». Mais quel rapport entre le référendum et les visites ? Aucun. Mais signalons tout de même à Bernard-Henri Lévy cet autre fait troublant : le vote en première lecture de la Loi Macron (février 2015) a eu lieu « entre deux visites d’Hollande à Poutine » (décembre 2014 et avril 2015). Voilà qui mériterait une enquête de l’inspecteur BHL …

     

    Insinuations… et insultes

    De longue date, Bernard-Henri Lévy a trouvé ce qui unit les gens qui ne lui plaisent pas : ils sont tous nazis ! Alexis Tsipras, lui, se contenterait dans un premier temps de « reprendre la rhétorique d’extrême droite », en appelant le FMI, la BCE et les représentants de l’UE « les institutions » et en faisant référence à « l’humiliation grecque ». On ne voit pas bien en quoi cette rhétorique est « d’extrême-droite », mais si BHL le dit… Quant aux raisons qui ont poussé Alexis Tsipras à demander un référendum, BHL « sent » et « devine » qu’elles n’ont « probablement » rien à voir avec l’inflexibilité de la Troïka : « On sent, derrière l’opération, la lutte de courants minable au sein de Syriza. On devine, derrière ce coup de poker qu’il a probablement cru habile, le politicien ménageant l’aile radicale de son parti en même temps que son image, son avenir personnel, ses arrières. » Ménager son image et son avenir personnel, voilà bien le genre de comportement que le modeste et altruiste BHL a toujours refusé.

    Au total, selon Bernard-Henri Lévy, ce référendum « ressemble moins à une juste et saine consultation populaire qu’à un chantage en bonne et due forme à l’adresse de l’Occident. » Où cet Occident avec majuscule permet de sous-entendre que le gouvernement d’Alexis Tsipras, en organisant une consultation de tous les Grecs, s’en prend au fond à tous les Français, Allemands, Belges, Américains [3], etc. La Grèce exclue de « l’Occident » ? Étonnant de la part de quelqu’un qui se prétend « philosophe »... Ou alors le gouvernement grec ne fait pas partie de « l’Occident »... parce qu’il n’agit pas en conformité avec les « valeurs occidentales » ? Le référendum concernant la suite des négociations entre la Grèce et ses créanciers serait-il le dernier épisode en date du « choc des civilisations » ?

    De l’autre côté de la table des négociations, le FMI devient une association philanthropique sous la plume de BHL : il s’agit « d’un fonds supposé aider, aussi, le Bangladesh, l’Ukraine ou les pays d’Afrique ravagés par la misère, la guerre et l’échange inégal », dont les versements à la Grèce sont à mettre en balance avec « l’avant-dernier décaissement des sommes promises à la Tunisie, le maintien ou non de la facilité élargie de crédit au Burundi et la révision des plans d’aide aux systèmes de santé des pays les plus frappés par le virus Ebola. » Alexis Tsipras allié objectif d’Ebola ? Il fallait oser ! Mais BHL ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.

    Sans surprise, BHL finit par franchir le pas, et passe des insinuations à l’insulte franche : Tsipras est en réalité un « démagogue pyromane s’alliant avec les néonazis d’Aube Dorée ». Mais de quelle alliance parle-t-on ? Syriza et Aube dorée auraient-ils un programme politique commun ? Évidemment, non. BHL ment et diffame en prenant prétexte du fait que le parti Aube dorée est également favorable à un référendum (et à un vote « non »). Mais s’agit-il pour autant d’une « alliance » ? Dans ce cas, on ne pourra s’empêcher de noter qu’en soutenant l’intervention française au Mali en janvier 2013, BHL s’était « allié » avec le Front national, également partisan de l’intervention. Vous avez dit amalgames ?

    Mensonges, insinuations et insultes qui n’empêchent pas BHL d’asséner une grande leçon de morale politique en guise de conclusion : « on ne mène pas son peuple au précipice pour se sortir de l’impasse où l’on s’est soi-même enfermé. » Et nous le reconnaissons sans peine : la leçon serait valable si elle avait le moindre rapport avec la situation actuelle de la Grèce.

     

    ***


    L’image représentant les tenanciers de nos « grands » médias, éditocrates ubiquitaires et chroniqueurs multicartes, en chiens de garde de l’ordre établi ne s’était pas donnée à voir avec autant d’éclat depuis quelque temps [4]. À lire et entendre BHL et les autres éditorialistes et chroniqueurs aboyant et écumant de rage contre le gouvernement grec sous prétexte que celui-ci a pris la décision de consulter les électeurs qui l’ont placé aux responsabilités, on ne peut que trouver l’analogie frappante de justesse.

    Martin Coutellier (avec Julien Salingue)

  • L’Eurovision, symbole de la pseudo-civilisation de l’Union européenne

     

    La 60e édition du concours Eurovision vient de se terminer et fait encore une fois la une de la presse, après avoir monopolisé les esprits, les foules et surtout d’incommensurables budgets marketing.

    Je dois bien l’avouer, je fais partie des gens qui n’ont jamais regardé un seul concours Eurovision, et il y a bien des raisons à cela.

    Il y a tout d’abord l’illogisme culturel qui accompagne l’Eurovision. Si le concours est organisé par l’Union européenne de radio-télévision, il est ouvert à tous les pays membres et diffuseurs, soit des pays situés en dehors de la zone européenne, par exemple dans le Pacifique ou en Afrique. Pour cette raison sans doute, la quasi-totalité des chansons sont émises en anglais, dénaturant ainsi totalement le projet, qui d’européen à la base, est devenu un projet globaliste en langue anglaise. Sur les 16 dernières années, 15 des chansons gagnantes ont été interprétées en anglais.

    Il y a aussi l’aspect politique qui accompagne, et chaque année un peu plus, cet événement. 2014 a été un grand cru concernant le délire permanent qui accompagne l’Eurovision, lorsque l’artiste Conchita Wurst, travesti allemand d’origine colombienne, a emporté la victoire. Dans le même temps et depuis le début de la crise ukrainienne, les artistes russes sont hués par un public visiblement bien éduqué par le mainstream médiatique tandis qu’il n’acclame que des artistes plus médiocres les uns que les autres.

    Il y a surtout l’insupportable pression médiatique et marketing qui accompagne chaque année cet événement, dénaturant ce qu’il devrait être, à savoir un moment artistique. Comme la responsable des divertissements de France 2 vient de le soulever : il se pose la question de savoir si la Francedoit participer l’année prochaine à ce show, dont les résultats électoraux dépendent de plus en plus des fortes accointances géographiques et culturelles entre les pays. Ces tendances lourdes sont apparues dès les années 1970 lorsque des blocs politico-musicaux ont commencé à se former, entre Scandinaves d’abord puis par exemple entre États de l’ex-bloc post-soviétique.

    Hormis la France, un autre pays se demande s’il doit continuer à participer à cet événement : il s’agit de la Russie. Les huées qui accompagnent les chanteuses russes, que ce soit la ravissante Polina Gagarina [photo ci-dessus], qui d’ailleurs aime la France, ou les sœurs jumelles Tomalchevy l’année dernière, sont visiblement la goutte de trop.

    Certains commentateurs ont ouvertement remis en cause la nécessité pour la Russie de participer à un événement qui promeut une « culture globale asexuée, anglophone et antinationale ». Ce ton est révélateur des grandes et novatrices scissions qui s’opèrent entre les élites russes et occidentales alors que jusqu’à présent, la Russie avait toujours présenté des artistes de la scène rock/pop traditionnelle, et non issus de la puissante scène musicale patriotique que le pays connaît pourtant, que l’on pense par exemple au duo TATU en 2003.

    Quoi qu’il en soit, l’Eurovision est symptomatique du malaise qui accompagne la politique que Bruxelles mène, que ce soit à l’égard de la Russie mais aussi de l’Europe. Peut-on imaginer un concours Eurovision 2016 sans la Russie et la France, mais avec par exemple l’Australie, la Tunisie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie ? Cela montre une fois de plus que les élites européennes et l’Union européenne ne font pas l’Europe mais le mondialisme.

    À quand un concours Eurovision authentique organisé par Paris et Moscou, et qui promouvrait des groupes traditionnels chantant dans leurs langues nationales ?

  • L’Ananassurance: la quenelle de Dieudonné à ses fans !

    19 avril 2015
    Debout Les Belges
    Par Laurent Louis

    Il y a quelques jours, j’ai décidé de dénoncer le projet de l’Ananassurance dont l’idée de base était excellente mais qui, depuis l’arrivée d’Arnaud Sassi comme associé de Dieudonné, est en train de partir en vrille et de se transformer en pompe à fric. Malheureusement, je constate qu’on résume un peu trop ce différend en une simple querelle entre Dieudonné et moi. Je crois tout de même que le sujet qui concerne des milliers de personnes est plus important que ça et qu’il ne se limite pas à une dispute entre 2 anciens amis ou à une bête histoire de facture impayée, de jalousie ou de déception. Je vais donc tenter d’expliquer le fond du problème sans perdre mon temps, comme Dieudonné le fait depuis un certain temps sur Quenel+, dans des attaques purement personnelles.

    Oublions les attaques personnelles

    Jusqu’à présent, malgré mes arguments et mes critiques sur le fond du dossier, des arguments auxquels nombreux sont ceux qui aimeraient qu’on y réponde, l’humoriste se contente de faire ce qu’il sait faire de mieux: le comique, le clown attaquant l’homme plutôt que de répondre aux arguments. Dans les 3 articles publiés sur Quenel+ en relation avec mes révélations, pas un mot, pas une ligne sur le projet de l’Ananassurance en tant que tel. Dieudonné agit exactement comme les politiciens que j’avais en face de moi au Parlement et qui, pour éviter de répondre à des questions embarrassantes, préféraient se moquer de moi, me tourner en ridicule et humilier les personnes qui me soutiennent. Malheureusement, à vouloir trop noyer le poisson, il arrive qu’on avale soi-même de très grosses gorgées d’eau… Dieudonné est ainsi en train de gonfler dangereusement. Il n’en faut plus beaucoup pour que l’homme qu’il est réellement et ses mensonges explosent au grand jour…

    Si j’ai quitté le projet de l’Ananassurance ce n’est nullement parce que je n’ai pas obtenu le salaire ou la fonction que je souhaitais comme certains tentent de le faire croire. Si j’ai quitté ce projet c’est parce que j’ai constaté que l’esprit solidaire, social et humanitaire qui guidait ce projet à sa naissance avait disparu pour faire place à un projet purement commercial. Du fric pour le fric, ça ne m’intéresse pas.

    Dans sa première vidéo dans laquelle il évoquait l’Ananassurance, Dieudonné parlait de la situation en Palestine et proposait de créer une assurance afin de venir en aide aux Palestiniens. Il parlait même de faire un don d’un million d’euros à la Palestine grâce à son Ananassurance. (https://youtu.be/35LrpZ4QzCg) Dieudonné affirmait aussi ne pas vouloir toucher de salaire avec l’Ananassurance. L’idée m’avait totalement séduit. Venir en aide aux plus démunis, aux plus faibles et aux victimes du sionisme, voilà un projet qui me plaisait et c’est dans cet esprit que je développais l’Ananassurance après que Dieudonné m’ait confié les rennes du projet via la vidéo que vous êtes nombreux à avoir vue. A cette époque, notre entente était parfaite et nous étions sur le même longueur d’ondes ! (https://youtu.be/JuCAiC9cAVM)

    Des gens intéressés…

    Cet esprit solidaire fut présent dans le développement de l’Ananassurance jusqu’à l’arrivée dans le projet de 2 personnages: Noémie Montagne, la compagne de Dieudonné mais aussi sa productrice qui ne réfléchit qu’en terme d’euros, une femme pour laquelle le militantisme est une blague et qui voit les fans de Dieudonné uniquement comme des vaches à lait qu’il faut traire jusqu’à épuisement, et Arnaud Sassi, un ancien directeur de compagnies d’assurance qui a beaucoup bourlingué dans le milieu en Europe et au Maghreb non sans parfois connaître des difficultés comme ce fut le cas en Algérie où sa réputation fut salie alors qu’il dirigeait la compagnie d’assurance algérienne GAM. Selon une publication officielle du Conseil National des Assurances algérien dans son Press Book de 2010, l’homme fut accusé par la presse et par les autorités algériennes de fraudes financières, de transferts illégaux de devises à l’étranger, de malversations en matière de ré-assurance, de détournement de fonds, de non respect des engagements vis-à-vis de ses clients et de la commercialisation de produits non visés. En privé, Arnaud Sassi ne cache pas qu’il a dû fuir l’Algérie en en quelques jours… Avant de travailler en Algérie, Arnaud Sassi a exercé chez April Group en France où il dirigeait la filiale d’assurances dommages, Axeria IARD, après vingt années dans l’assurance, dont douze à l’international chez Groupama-GAN. Comme vous le voyez un homme de confiance pour développer une assurance émancipatrice… Laissez-nous rire !

    Noémie Montagne et Arnaud Sassi ont senti le potentiel économique du projet que je développais. Ils ont donc décidé de prendre la main et d’en changer la philosophie. Terminé la solidarité, terminé la lutte contre le monde des assurances, terminé les dons aux plus pauvres. L’Ananassurance allait désormais travailler en direct avec les compagnies d’assurance comme Axa, Allianz et les autres par souci de rentabilité mais en plus, les bénéfices futurs n’allaient plus servir à aider les démunis ou les victimes du sionisme mais bien être utilisés pour de nouveau générer des bénéfices. C’est ce que Dieudonné et Jo Lecorbeau appellent « l’économie vertueuse »: faire de l’argent avec l’Ananassurance et investir cet argent en rachetant des entreprises qui, elles-mêmes, produiront des bénéfices qui seront, de nouveau, investis pour produire encore et toujours plus de pognon. Cette logique est plus que rentable mais elle perd selon moi l’essentiel: son esprit solidaire !

    Comment fonctionnera l’Ananassurance ?

    Alors, vous vous demandez peut-être comment fonctionnera pratiquement l’Ananassurance. C’est en réalité très simple et je vais vous l’expliquer.

    En fait lorsque le client arrivera sur le site www.ananassurance.com, il devra choisir son pays en tout premier lieu. Ensuite, il choisira l’assurance qu’il souhaite souscrire (auto, habitation, etc…). Une fois l’assurance choisie, le client devra fournir toutes ses informations. Ses informations personnelles bien entendu mais aussi les informations sur le bien qu’il souhaite assurer. Le client devra télécharger les documents utiles à l’établissement de la police mais aussi sa dernière police d’assurance, les conditions générales de son contrat actuel et bien entendu la facture mentionnant le prix de la police actuellement payée. C’est à ce moment là qu’Arnaud Sassi entrera en lice avec son équipe basée en Hongrie ou au Maroc. Le client, après avoir renseigné toutes ces informations, sera invité à patienter de 12 à 24h. Passé ce délais, l’Ananassurance ou plutôt Arnaud Sassi, non sans avoir bien entendu signé des accords avec des compagnies d’assurances traditionnelles dont il connaît parfaitement les patrons, reviendra vers le client pour lui proposer 3 compagnies d’assurances afin que le client puisse faire « librement » son choix sur base des conditions du contrat et du prix de la prime proposée.

    Une fois son choix effectué, le client payera le prix de sa prime en direct sur le site de l’Ananassurance qui, en bon partenaire fiable, reversera à la compagnie d’assurance son dû. L’Ananassurance tirera ses bénéfices des économies qu’elle permettra aux clients d’effectuer (une commission de 30% du montant économisé sera demandée aux clients). Autant dire que la protection du client sera réduite au minimum afin de diminuer autant que possible les primes. Le rôle de l’Ananassurance sera aussi réduit autant que possible.

    Simple cabinet de courtage, l’Ananassurance ne remplira aucune des missions de suivi d’un courtier traditionnel. L’Ananassurance se contentera de vous proposer 3 compagnies traditionnelles et de prendre sa commission. Ensuite, en cas de sinistre ou de difficultés, le client devra s’adresser directement à sa compagnie d’assurance. De belles difficultés en perspective pour les clients de l’Ananassurance… C’est donc en réduisant ses services et en diminuant les protections que l’Ananassurance pourra proposer à ses clients des primes réduites. On diminue la qualité pour réduire les coûts dans la plus pure logique commerciale que nous connaissons actuellement. Bien sûr, vu la position un peu précaire des clients face à la compagnie suggérée par l’Ananassurance, Arnaud Sassi a sorti un lapin de son chapeau: inviter les clients à souscrire à une protection juridique, histoire de montrer qu’on veut tout de même protéger ses clients face aux grosses compagnies d’assurance mais surtout afin de faire rentrer de plantureux bénéfices mensuels dans les caisses de l’Ananassurance. Achetée à 1 euro par Arnaud Sassi, la protection juridique de l’Ananassurance sera revendue à 4,99 euros/mois. Jakpot garanti !

    Un exemple:

    Afin de bien vous expliquer, voici un exemple: un client veut assurer sa voiture en passant par l’Ananassurance. Actuellement il paye 1200 euros/an pour son assurance auto chez AXA. Après avoir remplis les formalités, l’Ananassurance lui proposera 3 compagnies: une assurance à 900 euros chez AXA, une assurance à 700 euros chez GAN et une assurance à 600 euros chez BTA Assurance (une compagnie lettone active en France). Attiré par l’économie de 600 euros, imaginons que le client choisisse BTA Assurance. Il devra donc payer directement en ligne, en un seul paiement, et sans le moindre contact humain sur le site de l’Ananassurance, la prime de 600 euros. Bien entendu, comme l’Ananassurance doit se financer et tirer des bénéfices, elle prendra une commission de 30% sur le montant économisé par le client à savoir: 1200 euros – 600 euros = une économie de 600 euros sur laquelle une commission de 30% sera exigée au client soit une commission dans le présent exemple de 180 euros.

    Afin de vous protéger face à cette compagnie lettonne peu connue et peu recommandée, l’Ananassurance vous proposera de souscrire à une protection juridique de 4,99 euros par mois. Ainsi, votre prime via l’Ananassurance s’élèvera à 600 euros (pour la compagnie) + 180 euros (pour l’Ananassurance) soit 780 euros et 4,99 euros/mois pour la protection juridique. Une telle réduction peut paraître intéressante mais qu’en sera-t-il de votre protection ? Pensez-vous parvenir à négocier directement avec une compagnie d’assurance lettonne si vous avez un sinistre ? Ne regretterez-vous pas en cas de problème de ne pas avoir un courtier qui puisse vous guider et vous aider dans vos démarches ? Réduire le prix, c’est bien et c’est simple mais s’il impose une réduction des services est-ce toujours aussi avantageux ? C’est là que se posent les plus gros problèmes au niveau de l’Ananassurance. Sans compter que dans une telle philosophie, l’Ananassurance travaille main dans la main et en direct avec les compagnies d’assurance traditionnelles qu’elle prétend combattre. Soyons clairs, les seules victimes de l’Ananassurance seront les courtiers indépendants et les futurs clients qui risquent de tomber de très haut au moindre problème… Je doute réellement que l’Ananassurance puisse connaître une longue vie dans ces conditions mais la pérennité est-elle l’objectif de Dieudonné ? J’en doute sincèrement !

    Une pompe à fric !

    Dans cette forme-là, l’Ananassurance n’est qu’une simple pompe à fric ! C’est faire de l’argent pour l’argent en engraissant les 2 actionnaires de la société: Noémie Montagne (+ou- 70%) et Arnaud Sassi (30%). Un argent qui en tout premier lieu devait aussi servir à Dieudonné pour s’acheter un théâtre propre. Une fois de plus, après son domaine du Mesnil-Simon près de Dreux, après la propriété de Saint Lubin utilisée comme bureaux pour les Productions de la Plume, après l’empire dont il dispose au Cameroun, voilà que les bénéfices de l’Ananassurance devraient encore être utilisés pour développer le patrimoine personnel de Dieudonné… A moins qu’ils ne servent à organiser la fuite au Cameroun de Dieudonné qui a déjà promis que son prochain spectacle ‘Dieudonné en paix » serait le dernier. Un spectacle dans lequel, comme par hasard, il ne parlerait ni des Juifs ni des chambres à gaz, 2 sujets qui ont fait son succès… Une volonté de partir en beauté, après une belle tournée d’adieu et des caisses bien remplies grâce à l’Ananassurance ? Dieudonné avait pourtant promis dans sa première vidéo que, contrairement aux patrons d’Axa, d’Allianz, etc, il ne profiterait pas de l’argent de ses clients pour s’enrichir ? Mais bon Dieudonné a déjà dit tant de choses qu’il n’a jamais respectées qu’il n’y aurait rien d’étonnant à un nouveau revirement… Ceux qui connaissent Dieudonné en privé, ceux qui ont travaillé avec lui et qui ne font pas partie de sa famille ou de celle de Noémie Montagne savent tous que la parole de l’homme ne vaut rien et qu’il respecte rarement ses engagements…

    Soyons bien clairs, en soi, ça ne me gêne pas. Dieudonné a le droit de gagner de l’argent et de s’enrichir mais ce qui me gêne c’est que Dieudonné mente et maintienne un voile trouble sur le concept mais aussi sur les buts et finalités de l’Ananassurance. Jamais jusqu’à présent il n’a communiqué sur la réalité du projet qu’il développait. Jamais il n’a accepté de répondre à mes accusations. Cette manière de faire est trop proche des méthodes utilisées par nos dirigeants pour nous entuber ! Dieudonné sait que l’Ananassurance ne sera pas une compagnie d’assurance mais un simple bureau de courtage. Il sait qu’il a décidé de travailler en direct avec les grandes compagnies qu’il disait vouloir combattre. Il sait que l’Ananassurance va combattre les petits courtiers indépendants et engraisser le système. Dieudonné sait qu’Arnaud Sassi est un homme trouble. Dieudonné sait que les clients de l’Ananassurance seront moins bien protégés en passant par ses services. Il sait que ses fans pensent sincèrement que l’Ananassurance sera une compagnie d’assurance émancipatrice alors qu’il n’en sera rien et pourtant, il se tait et cache la réalité qu’il sait difficile à accepter pour ceux qui le suivent. Plus il tente de gagner du temps et plus il s’enfonce dans la mensonge. Tout cela à cause de l’argent qui est en jeu. C’est triste.

    Le divorce LOUIS-Dieudonné !

    C’est parce que je ne voulais plus mentir aux gens que j’ai décidé d’annoncer il y a une semaine mon départ de l’Ananassurance. J’en ai marre de voir ce beau projet être transformé en un simple produit commercial ! Dieudonné peut le faire si ça lui chante mais de grâce qu’il dise la vérité à ceux qui le suivent et lui font confiance ! Il est trop facile de séduire les clients en parlant d’émancipation, en parlant de projets sociaux, de solidarité, de générosité ou de séduire les Musulmans en parlant d’aider Gaza alors que sur les bénéfices potentiels de l’Ananassurance (calculés sur une base de 60 000 personnes, soit 10 millions d’euros annuels) seront, selon les statuts de la société Nicomède qui gèrera l’Ananassurance, distribué aux 2 actionnaires: 70% pour Noémie et donc pour Dieudonné et 30% pour Arnaud Sassi. Avez-vous vraiment envie de verser 3 millions d’euros par an à Arnaud Sassi ? A vous de voir…

    De mon côté, j’ai toujours présenté des arguments de fond. C’est la philosophie de l’Ananassurance, son fonctionnement et les personnes qui dirigent la structure qui ne me plaisent pas. Dieudonné, quant à lui, s’est amusé à faire rédiger par ses sbires des articles calomnieux à mon encontre pour tenter de me discréditer et de noyer le poisson en me faisant passer pour un homme intéressé, amateur d’argent et ambitieux. Comique, c’est exactement ce qu’est Dieudonné… Enfin bref, ces attaques mesquines démontrent à quel point mes révélations sont justes. Si tel n’était pas le cas, Dieudonné aurait répondu à mes accusations au lieu d’attaquer l’homme. C’est un aveu d’impuissance ! Dieudonné est pris la main dans le sac et chacune de ses réactions la lui enfonce un peu plus à l’intérieur. La quenelle est douloureuse…

    Puisque Dieudonné attaque l’homme que je suis, je vais répondre aux accusations car je n’ai strictement rien à cacher: depuis le mois de juin 2014, Dieudonné m’a proposé de travailler à ses côtés dans l’Ananassurance. Dès le départ, il m’avait promis de m’offrir un salaire équivalent à celui que je touchais au Parlement belge en qualité de député. Ce salaire devait me permettre de poursuivre mes activités politiques en Belgique et de faire face aux nombreux procès auxquels je m’expose. 8500 euros bruts, ça peut paraître énorme mais quand vous êtes la cible de l’Etat, quand tous les mois vous devez vous présenter au tribunal, payer vos avocats, financer un mouvement politique, développer des actions concrètes sur le terrain, etc, ce n’est vraiment pas exagéré. En tout cas, ça ne permet pas de s’enrichir ! Pour jouer la carte de la transparence, après mon divorce en 2013 où j’ai accepté de perdre par amour le petit patrimoine hérité de mes parent, je ne dispose plus aujourd’hui que de quelques milliers d’euros de côtés et d’une Audi A4 de 120 000km. Je ne suis même pas propriétaire de l’appartement que j’occupe ! Etre l’ennemi du système, ça ne m’a jamais permis de m’enrichir. On ne peut pas en dire autant de Dieudonné… Cherchez l’erreur !

    En janvier 2015, Dieudonné m’a proposé de devenir le directeur de l’Ananassurance mais pour ce faire, il fallait que je quitte la Belgique et que j’abandonne mes prétentions politiques pour travailler dans l’ombre de Dieudonné. Le projet était tellement beau que j’acceptais rapidement la proposition. Me mettre au service d’une telle cause ne me dérangeait pas. Cependant, pour pouvoir m’installer en France et louer une maison, j’avais besoin d’un contrat de travail, ce que je n’avais pas. J’étais en outre obligé de continuer à payer mon loyer en Belgique jusqu’en juin 2015 pour des raisons strictement privées. Je ne pouvais assumer 2 loyers. C’est à ce moment-là que j’ai dû demander des garanties à Dieudonné. C’est alors que Noémie Montagne est entrée dans la danse reniant toutes les promesses de Dieudonné les unes après les autres. Et oui, chez Dieudonné, c’est Madame qui porte la culotte et prend les décisions importantes. Dieudonné n’a plus qu’à la fermer !

    En quelques semaines, Noémie m’a fait tourner en bourrique, elle m’a humilié, manqué de respect à plusieurs reprises, minimisé mes compétences et traité ma famille, ma femme et ma fille handicapée, comme des moins que rien. Je peux bien entendu prouver l’ensemble de ce que j’avance grâce aux mails que nous avons échangés… Dieudonné m’avait promis un salaire de député. Noémie me proposait 2000 euros nets par mois. Dieudonné m’avait promis de me louer une maison adaptée au handicap de ma fille. Noémie me proposait une caravane humide ! Dieudonné m’avait promis une voiture de fonction sécurisée pour assurer mon rôle de directeur de l’Ananassurance, un rôle sensible et particulièrement exposé. Noémie me proposait un vélo ! Et je vous passe encore l’épisode où Dieudonné m’avait proposé d’emménager chez lui, dans une des maisons situées sur sa propriété du Mesnil-Simon, une maison récemment rachetée à une vieille dame. Je devais y emménager avec ma petite famille au début février. Nous avions fait nos caisses, préparé nos valises mais 3 jours avant le déménagement, un mail laconique de Noémie m’informait que le déménagement n’aurait finalement pas lieu car cette solution portait atteinte à son intimité… Il nous fallait défaire nos caisses suite à la volonté de la Reine-mère ! Peut-on traiter une famille de cette manière ? Peut-on proposer d’héberger une petite fille âgée de 6 ans et lourdement handicapée dans une caravane en l’exposant à l’humidité et au froid alors qu’on habite soi-même une énorme propriété composée de 3 maisons, d’un parc, d’un terrain de tennis et d’une piscine ? Peut-on demander à un homme de quitter son pays pour une caravane et 2000 euros alors qu’on sait très bien que, vu sa situation familiale, il est le seul à pouvoir travailler ? Si c’est ça l’humanisme de Dieudonné, il y a de quoi avoir peur et se poser de grosses questions…

    Pour ma part,revoyant mes prétentions à la baisse, j’étais prêt à emménager en France pour 4000 euros nets et un logement décent. Ce ne fut jamais accepté. Je crois pourtant qu’il ne s’agissait pas là d’exigences démesurées surtout quand on sait que l’homme qui aujourd’hui me remplace, Arnaud Sassi, touchera 3 millions d’euros par an !

    C’est à cette période que je proposais à Dieudonné de nous quitter bons amis. Je sentais qu’on s’enlisait et qu’on allait droit dans le mur. J’avais travaillé des mois sur le projet, j’avais tout misé au niveau de ma reconversion sur l’Ananassurance, j’avais fait des dizaines de déplacements sur Paris, j’avais même été en Tunisie avec Dieudonné pour trouver des pistes mais vu l’impasse, vu le manque de respect de la parole donnée, je proposais à Dieudonné de rester bons amis tout en continuant nos routes chacun de notre côté.

    Je lui demandais juste de payer le travail de consultance que j’avais effectué. Une facture brute de 10 400 euros TTC. Une somme qui peut paraître importante mais qui n’est rien par rapport au temps passé à développer ce projet et à tenter de respecter les propos un peu irréfléchis de Dieudonné qui avait affirmé qu’il était très simple de créer une assurance. Une affirmation très éloignée de la réalité… Voulant éviter à tout prix de me payer pour ce travail, Dieudonné préféra retarder le paiement de cette facture en me faisant miroiter la direction de l’Ananassurance Belgique.

    A partir de ce moment-là, Dieudonné et Noémie me firent patienter sans manquer de me demander de suivre une formation de courtier à mes frais (3000 euros) afin de pouvoir développer l’Ananassurance Belgique. Pour être actif en Belgique, Dieudonné a en effet besoin d’un bureau de courtage belge, la raison pour laquelle il m’encouragea à suivre une formation de 150h que j’ai réussie sans difficultés. J’ai fais confiance à Dieudonné car je le considérais comme un de mes rares amis. Ce fut une grosse erreur de ma part.

    Mi-avril, constatant que Dieudonné n’avait aucune parole, constatant que le beau projet que j’avais développé se transformait entre les mains d’Arnaud Sassi en simple pompe à fric, j’ai décidé de faire une croix sur l’Ananassurance Belgique et de dévoiler les secrets de Dieudonné. C’est ainsi que j’ai dénoncé l’arnaque de l’Ananassurance et surtout les mensonges de Dieudonné. Ayant encouragé de nombreuses personnes à s’engager dans l’Ananassurance, j’avais le devoir moral de les informer de la situation et de l’arnaque mise en place. Je parle d’arnaque car une chose semble se vérifier: Dieudonné est en train de préparer sa fuite au Cameroun après avoir pompé une dernière fois et à grande échelle ses fans. Ne parle-t-il pas de son prochain spectacle « Dieudonné en paix » comme de son dernier spectacle ? L’homme en tout cas est fatigué et rêve d’une retraite paisible à la Picsou… Par amour de l’artiste, doit-on le laisser arnaquer ceux qui voient en lui un héros ou un sauveur ? Je ne crois pas !

    Depuis le mois de février ma facture de 10 400 euros est impayée alors que Dieudonné gagne 300 000 euros par mois avec sa tournée. Rien ne l’empêche de payer cette facture afin que nous nous séparions en bons termes mais il préfère le clash. Un clash qu’il pense pouvoir utiliser pour une fois de plus s’exonérer de ses dettes en jouant le pauvre petit artiste victime du chantage de jaloux. C’est trop facile ! Dieudonné doit assumer ses actes et ses paroles. Comment pourrions-nous admirer un homme qui donne des leçon à tout le monde alors qu’il n’est même pas capable de respecter ses propres promesses ?

    Pourquoi tout balancer ?

    S’il n’y avait que cette facture impayée, je n’aurais rien dit mais cette facture n’est rien par rapport à l’arnaque de l’Ananassurance. Arnaud Sassi a déjà fait n’importe quoi avec l’argent de ses clients en Algérie, allons-nous le laisser faire de nouveau ? Allons-nous accepter sans broncher les mensonges de Dieudonné ? Allons-nous tolérer de voir Dieudonné escroquer ses fans en mentant sur les buts, la philosophie et les finalités de l’Ananassurance ? Allons-nous nous taire et participer à une arnaque qui touchera les 125 000 personnes signataires de la pétifion de Dieudonné ?

    Non, quand on est un homme de vérité comme je le suis, on dénonce tous les mensonges, toutes les supercheries, toutes les manipulations, toutes les escroqueries ! Le projet de l’Ananassurance pouvait être magnifique, j’aurais pu être le garant de l’esprit de Dieudonné, le garant de l’éthique mais des gens mal intentionnés sont parvenus à transformer Dieudo en marionnette du système. Dieudonné est aujourd’hui aveuglé par l’appât du gain. Il est de notre devoir de le réveiller, de tenter par tous les moyens de le remettre sur le droit chemin même si je crains qu’il ne soit trop tard. Des figures éminentes de la résistance en ont déjà fait les frais… Dieudonné n’en est pas à son premier mensonge… Après Soral qui nous a prouvé son incohérence en montrant lamentablement qu’il n’appliquait pas dans sa vie privée les principes moraux qu’il défend dans ses analyses, Dieudonné est en train de dévoiler sa véritable personnalité. Le mensonge est toujours dévoilé à un moment donné. L’heure du jugement a sonné pour les usurpateur de la dissidence qui ont transformé ce beau mouvement en simple business !

    L’argent est en train de faire perdre la tête à l’homme qui était en mesure de développer le plus beau et le plus grand projet d’émancipation du 21ème siècle ! C’est une catastrophe pour de nombreuses personnes et une grande déception en ce qui me concerne. J’ai cru en toi Dieudo mais l’homme que j’ai appris à connaître n’est pas un homme digne de confiance qui mérite notre admiration. Continue sur la voie que tu suis actuellement, elle te mènera à la richesse financière mais aussi à la pauvreté morale !

    Bon vent Dieudo et merci pour ces quenelles…

    Laurent LOUIS

    En cliquant sur l’image ci-dessous, retrouvez l’interview de Laurent LOUIS sur Meta TV dans laquelle le Président de DEBOUT LES BELGES balance tout sur Dieudonné et l’Ananassurance:

    A la demande de Monsieur Arnaud SASSI et sous la menace de poursuites en justice, nous publions ci-dessous le droit de réponse que le nouvel associé de Dieudonné a souhaité nous livrer. En ce qui nous concerne, pour la partie consacrée à Monsieur Sassi, nous avons basé notre article sur des articles de presse algériens. Si ceux-ci sont faux et que les médias en question ont été condamnés, nous ne comprenons pas comment ils peuvent encore aujourd’hui se trouver sur le net… Pour ce qui est du passage sur l’Ananassurance, il est évident qu’en supprimant les courtiers et en laissant les futurs clients de l’Ananassurance de Dieudonné se débrouiller SEULS face aux compagnies d’assurances traditionnelles en cas de sinistre, il est très difficile de croire que ce projet pseudo révolutionnaire puisse renforcer la protection des assurés. Dans sa logique actuelle, en cas de sinistre, la seule réponse de Dieudonné à ses clients de l’Ananassurance sera sans aucun doute sa phrase culte: « ALLEZ TOUS VOUS FAIRE ENCULER ! »

  • Mourir pour des dessins

     

    mercredi 14 janvier 2015, par Alain Garrigou

    Douze personnes ont été assassinées le 7 janvier 2015 dans l’attaque du journal Charlie Hebdo. Dans les guerres comme dans les attentats, chaque fois que la violence humaine tue volontairement, la question resurgit : pourquoi meurent-ils ? Il en va ainsi depuis que l’on ne peut demander de sacrifices sans leur donner du sens, comme dans les grands conflits depuis la guerre du Péloponnèse jusqu’aux guerres mondiales, et que la sensibilité exige que l’on ne puisse plus se résoudre à des morts pour rien. Les douze personnes prennent place dans la longue série de l’héroïsme civique, tel qu’il s’est construit au 19e siècle dans les révolutions et les luttes pour la démocratie. Comme un irrémédiable scénario tragique de l’histoire, on en retrouve tous les éléments avec d’abord les morts qui se savaient menacés, les collaborateurs de Charlie Hebdo, mais aussi indirectement ceux qui ont perdu leur vie en protégeant les premiers comme les policiers. Il est bien clair que dans la rédaction collectivement visée, à en croire la revendication des tueurs – « On a tué Charlie Hebdo » –, les dessinateurs de presse étaient davantage visés car les dessins parlent un langage universel. Ces hommes et femmes étaient engagés dans une cause dont ils savaient les risques. Ils en payaient les coûts ordinaires de la peur pour soi et les proches, manifestant ainsi un courage physique de longue haleine. Ils ont eu aussi des mots sublimes qui sont à la fois la prémonition et le sens du sacrifice. S’agissant des humoristes de Charlie Hebdo, on n’a que l’embarras du choix. Au XIXe siècle était restée célèbre cette phrase du député Alphonse Baudin, avant qu’il meure sur la barricade le 3 décembre 1851, par laquelle il répliquait à ceux qui lui rappelaient qu’il était bien payé comme parlementaire : « vous allez voir comment on meurt pour 25 francs ».

    Le dernier dessin de Charb

    Cela lui valut l’admiration, comme devrait la susciter le dernier dessin de Charb, directeur de publication de Charlie Hebdo, s’étonnant qu’il n’y ait pas eu d’attentat en France en ce début d’année 2015, un islamiste répondant que pour les vœux, « il avait jusqu’à la fin de janvier ». Le lendemain intervenait la « belle mort » selon les termes qu’on employait aussi au XIXe siècle et qu’on hésite aujourd’hui à employer tant la mort est devenue taboue. Peut-être certaines personnes assassinées n’auraient-elles d’ailleurs pas récusé cette belle mort tant leurs visions ont été pétries d’héroïsme civique.

    On a évidemment remarqué que la revendication d’héroïsme s’était immédiatement exprimée chez les assassins. Quel héroïsme y a-t-il à tuer avec des fusils d’assaut des professionnels de la plume hostiles à la violence ? On aurait tort de succomber aux faiblesses du relativisme. L’héroïsme des djihadistes s’ancre aussi dans l’histoire, mêlant à celui des guerriers le martyre religieux. Or plutôt que de renvoyer dos à dos toutes ces revendications, il faut remarquer que l’héroïsme civique s’est justement constitué contre les héros guerriers et religieux, les premiers rangés par Voltaire au rang de « saccageurs de province », les autres au rang de fanatiques. Les vrais héros, ont pensé les jansénistes puis les philosophes des Lumières, étaient les hommes se sacrifiant pour une juste cause. Ce sont aussi les assassins, les tortionnaires, qui les désignent comme tels. Charlie Hebdo, ce n’est pas faire injure aux victimes qui y ont participé indirectement ou autrement, se distingue par ses dessins et son humour. Les assassins ont ainsi montré ce qui les a dérangés : la caricature et l’humour. De quoi laisser humbles ceux qui ont la plume mais pas le trait pour exprimer les révoltes. De quoi rappeler chacun à ne pas s’abandonner à la colère méchante quand l’humour la soigne, la sert, avec tant d’efficacité. De quoi encourager ceux qui désespéraient de l’utilité de leurs combats de plume dans un monde dominé par le cynisme et le matérialisme.

    Dans cette époque de nihilisme européen qu’avait prophétisée Nietzsche, on s’étonnerait presque quand une société est ainsi ramenée à s’interroger sur ses valeurs. On ne boudera donc pas les paroles d’unanimité et d’union quand il s’agit de défendre la liberté. En même temps, on doit aux victimes et à la vérité d’exercer la raison, sans nécessairement se départir de l’émotion et, dans les luttes d’interprétation inévitables après les événements traumatiques, de poser rationnellement la question : pour quelle cause sont-ils morts ? La liberté d’expression bien sûr, mais en l’exerçant et non en brandissant l’étendard d’un mot abstrait. C’est-à-dire aussi, comme certains l’ont heureusement rappelé, mais comme beaucoup l’ont oublié dans leur unanimisme corporatif ou émotif, en dérangeant beaucoup de monde, à commencer par ceux-là mêmes qui se livrent aujourd’hui aux hommages. En la matière, on entre volontiers dans les morts comme dans un moulin, selon l’expression de Jean-Paul Sartre.

    Or, hommage du fanatisme à la vertu, les assassins ne se sont pas attaqués à n’importe qui. On pardonne à ceux qui, n’ayant pas eu le temps de comprendre, ont repris le refrain du « terrorisme aveugle » malgré l’évidence. Rien de moins aveugle que de s’en prendre à un journal satirique, de gauche comme on ne l’a guère entendu, unanimisme et corporatisme obligeant, et iconoclaste. Avec les anciens comme Cabu et Wolinski sont morts les figures d’une pensée critique ayant formé les esprits depuis les années 1960, et l’ayant entretenue avec leurs cadets en dignes continuateurs de « la pensée 68 », même si, comme souvent, certains s’étaient assagis. Tant mieux si les thuriféraires de la liberté d’expression qui n’avaient pas de mots assez durs pour les gens de Charlie Hebdo s’aperçoivent aujourd’hui que ces dessinateurs de presse et chroniqueurs étaient les meilleurs défenseurs de la liberté d’expression en s’en servant. Et puisque l’attaque de Charlie Hebdo relève de l’assassinat politique, autant que du terrorisme, il faut bien chercher pourquoi ce sont ces gens qui ont été assassinés et non d’autres. Car l’émotion suscitée le 7 janvier 2015 dans les salles de rédaction ne saurait faire oublier que la connivence, la pusillanimité et la soumission caractérisent plus l’ensemble des médias que l’insolence, l’impertinence, l’irrévérence de Charlie Hebdo. On ne saurait oublier que ce journal n’a pas exercé sa dérision seulement à l’égard de ses assassins djihadistes mais aussi à l’égard des autres religions qui lui ont intenté des procès, de tous les pouvoirs, des politiques, qui ne les aimaient guère, de l’orthodoxie libérale comme le faisait Bernard Maris, mais aussi des médias « sérieux ». Quelques commentateurs ont eu l’honnêteté de s’en souvenir.

    Le sacrifice de douze personnes n’aura pas été vain, comme on le disait immanquablement dans un temps où l’héroïsme était amplement célébré. Il nous aura déjà libéré de la fatigue morale et du cynisme mercantile en rappelant qu’en matière de liberté, on ne saurait se contenter d’être des héritiers, comme si tous les combats avaient été menés et gagnés. A l’évidence, il faut des drames pour prouver que la plume reste l’arme des combats contre l’obscurantisme, mais comme Charlie Hebdo le martelait au cours des semaines et des combats, il en est d’autres moins virulents mais peut-être pas moins dangereux. Il faut encore mourir pour des idées. Avec dérision et raison.

     

    Notes

    Cf. Alain Garrigou, Mourir pour des idées. La vie posthume d’Alphonse Baudin, Paris, Les Belles Lettres, 2011.