La Syrie : L’immense humiliation de la France
Irib 2013.05.06 Bassam Tahhan "la ligue arabe... par Hieronymus20
J'ai mal pour la France comme j'ai mal pour la Syrie. Nous avons des amateurs, des guignols, ou des traitres à la nation. Chacun en fonction de ses analyses pourra se faire une idée de notre classe politique.
Nous avons (beaucoup de blogueurs, certains hommes politiques dont la voix est mise en sourdine, journalistes marginalisés) mis en garde contre l'aventure syrienne.
Une aventure criminelle, qui n'apporte ni prestige ni richesse à la France, rien que le déshonneur. Comme souvent la France se fait doubler par les pays anglo-saxons. La France a perdu son honneur et son prestige ou le peu de ce qui lui en reste. Elle a pris fait et cause pour un projet criminel. Et à aucun moment elle n'a pas cherché à tempérer sa conduite et son engagement, au mépris des conventions et des accords internationaux.
Je n'ose crier victoire, la guerre fait toujours rage en Syrie. Encore des morts et des déplacés. Je suis méfiante et j'ai bien peur que la joie soit courte de durée. Les Anglo-saxons sont perfides. Rappelons nous les accords de Genève, à peine sortis de la salle de réunion que les Américains présentaient leur propre interprétation des textes.
Comment expliquer ce revirement ? Est-ce que les Russes montrent leur détermination d'armer d'avantage la Syrie ? L'Iran et le Hezbollah qui ont déclaré dernièrement qu'ils deviendront partie prenante dans le conflits pour éviter que Damas tombe dans les mains américaines ou israéliennes ? Ou d'autres raisons que l'on ne connait pas ?
En tout cas, la France sort amoindrie comme d'habitude, décidément, incapable de tirer les leçons de son histoire avec les Anglo-saxons. Elle s'est fait doubler à plusieurs reprises, souvent elle fait le sale boulot à leur profit.
Question armes chimiques et notamment l'utilisation du sarin, même les Américains reconnaissent maintenant qu'il a été utilisé pas les terroristes. Surement dans le but d'accélérer l'intervention étrangère en Syrie. Mais nos médias persistent dans la fable de l'utilisation par Damas d'armes chimiques.
Notre diplomatie fera-t-elle son inventaire, son état des lieux, en tirera-t-elle les conséquences qui s'mposent et surtout que les responsables et les coupables devront payer le prix.
Au moins le prix politique, un ostracisme à perpétuité.
Le Figaro titre « Syrie : la diplomatie française en échec » « Trop peu ? Trop tard ? Paradoxalement, Paris, qui apparaît aujourd'hui à la traîne, était à l'initiative sur le front syrien. Mais cette proactivité n'a pas toujours été menée à bon escient, pas plus qu'elle n'a conduit aux bons interlocuteurs. Elle a nourri des ambiguïtés et s'est accompagnée d'une absence de lisibilité qui fait dire à un autre expert que « jamais nos intérêts et les conséquences stratégiques de nos décisions n'ont été clairement définis et évalués ».
Trop souvent aussi, les initiatives ont été dictées par des « considérations médiatiques », ajoute cette source. À son arrivée au Quai d'Orsay, Laurent Fabius a plaidé, comme son prédécesseur Alain Juppé , pour une saisie de la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre de Bachar. Un an plus tard et alors que les massacres se poursuivent, aucune démarche n'a été engagée vis-à-vis de la Cour de La Haye. »
Même nos journalistes ne se gênent plus de citer du président syrien par son prénom, comme notre lulunational. Un mépris que ni les cours criminelles ni les assises n'affichent ostensiblement vis à vis des pires criminels, ou la civilité reste de rigueur. Sur ce point, la presse anglophone ne déroge presque jamais. Cela montre la décadence de nos intellectuels, de nos politiques et de nos communicants.
http://www.almanar.com.lb/french/adetails.php?eid=109599&frid=18&seccatid=23&cid=18&fromval=1