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Azel Guen : Décryptage de l'Actu Autrement - Page 121

  • LE DISCOURS SECURITAIRE

     

    Posté par 2ccr le 5 mai 2011

    LE DISCOURS SECURITAIRE dans société Dans la déclaration des droits de l’homme et du citoyen, le droit à la sûreté, est la protection des individus contre les arrestations et les emprisonnements arbitraires de l’État dans le but d’assurer leur liberté. Aujourd’hui, ce qu’on appelle le droit à la sécurité, c’est plutôt l’instauration d’un État arbitraire et policier, qui va précisément restreindre nos libertés ! C’est le monde à l’envers !

    Le discours sécuritaire permet, aux classes dominantes, de mener une politique d’agression inouïe contre les classes populaires, en se présentant sous un visage protecteur et universaliste. Parler de lutte contre l’insécurité, c’est  construire une représentation rassurante du pouvoir en place et  justifier toutes les régressions sociales et démocratiques par la nécessité de vaincre les ennemis de la liberté et de la sécurité.

    Transformer la vision du champ social 
    en construisant des divisions travailleur/chômeur, privé/public,  avec papiers/sans papiers, français/immigrés, etc. Cela permet, en divisant la société en groupes et sous-groupes concurrents et de briser l’unité du camp social contre les classes dominantes.

    En favorisant une délinquance de basse intensité pour concentrer l’attention publique sur ce qui porte atteinte à la propriété privée des biens (vols, cambriolages, etc.) insupportable à l’ordre social, en laissant du coup dans l’ombre tout ce qui porte atteinte aux droits et à la propriété collective.

    Construire un discours
     fondé sur la peur, qui ne s’adresse donc pas à l’intelligence des individus, mais à leurs pulsions. Et du coup, renvoyer tous ceux qui s’opposent au discours sécuritaire dans le camp des beaux parleurs qui s’opposent à ceux qui agissent. Se rendre immédiatement compréhensible, face à ceux qui essaient encore de penser qu’une autre société est possible


    Imposer une politique de l’urgence, 
    puisqu’il faut réagir vite à une menace vitale. Ce qui permet d’accélérer le passage des lois, et  de contourner les canaux de résistance démocratique. C’est aussi ce qui permet d’expliquer les régressions du droit, y compris juridique, et la nécessité de restaurer l’arbitraire de la justice : gardes à vues prolongées, jugements express, peines plancher, etc.

    Interdire toute pensée d’une alternative à l’ordre dominant, puisque ce qu’on ne peut préserver que ce qui existe, et que ce qui existe, c’est précisément le libéralisme qu’il faut protéger contre tout ce qui pourrait l’affaiblir. C’est le fameux TINA de Tatcher, ou alors la raison, le bon sens (Fillon : la réforme des retraites n’est ni de droite ni de gauche, etc.)

    L’’étau se resserre autour de nous. Il est indispensable de trouver des alternatives, et pas seulement d’en appeler, aux valeurs de la « République », à ces fameuses institutions dont on voit qu’elles sont compatibles avec l’arbitraire et la guerre aux pauvres. Nous avons encore le choix : ou bien des individus toujours plus aliénés et opprimés dans une société policée sous la coupe d’un État policier, ou bien une société enfin libérée du libéralisme et de son double : l’idéologie sécuritaire, raciste et antidémocratique.

    D’après un texte d’Antonio MOLFESE

    « Qui préfère la sécurité à la liberté aura tôt fait de perdre les deux » B. FRANKLIN

  • POURQUOI J’AI PEUR ?

     

    Posté par 2ccr le 13 avril 2012

    Recherche: jean pierre acasocapeur contre consciencelutter peur devant gens

    POURQUOI J'AI PEUR ? dans société Pourquoi sommes-nous aussi passifs et résignés, pourquoi acceptons-nous facilement certaines injustices et pas d’autres, pourquoi acceptons-nous de vivre dans un monde dominé par les forces de l’argent, pourquoi acceptons-nous d’être gouvernés par des gens sans scrupules, pourquoi sommes-nous arrogants et prétentieux devant les faibles et soumis et domestiqués devant les forts,  pourquoi sommes nous désemparés devant la mort et le chaos !

    C’est à cause de la peur qui nous habite tous, la peur d’un autre monde, la peur de l’inconnu, la peur de perdre nos repères, peur de manquer, peur de la misère, peur de la solitude, peur du vide et du changement. C’est cette peur qui a servi à inventer la sorcellerie, la magie et une toute puissance divine. La peur, est un instrument puissant du pouvoir. La peur nous maintient dans l’incertitude du lendemain et fixe des barrières à nos espérances, en distillant en nous la peur sociale, la peur de l’autre ou la peur écologique.

    Le monde est tel qu’il est car il est conforme aux clivages habituels auxquels l’on nous a conditionnés. L’on nous a fait croire que nos valeurs reposent sur la prédation et la domination de son prochain. Nous sommes programmés pour penser qu’un monde pyramidal est le meilleur. Au sommet il y a ceux qui  méritent leur place et progressivement nous descendons vers la base où une multitude lèvent les yeux et quémandent les miettes du festin pantagruélique dont se gavent les puissants. Mais si la base refuse de porter sur ses épaules le fardeau, la pyramide s’écroule. La base n’est pas consciente de son pouvoir, alors que le système repose entièrement sur ses efforts ! Il est temps de se débarrasser de ces pseudos élites sans morale qui régentent la planète pour leur seul profit égoïste.

    Un éveil des consciences  est essentiel pour le devenir de l’humanité. Nous ne pouvons pas continuer à laisser faire. Nous ne pouvons plus nous permettre uniquement quelques réformes. Nous devons réfléchir à d’autres alternatives. Nous devons redéfinir la manière de vivre ensemble. Nous ne pouvons plus accepter le diktat d’une classe de privilégiés au seul dire que les rôles sont distribués ainsi « parce qu’ils le valent bien », il est grand temps de prendre conscience « qu’ils ne valent rien » !

    Le Capitalisme  ne sert qu’une poignée d’individus, et devant leur soif insatiable de richesses et de pouvoir, il  devient un monstre incontrôlable. On nous fait croire qu’il n’existe aucune alternative à ce modèle sociétal, c’est faux. Il faut seulement oser, mais la peur du changement, la fameuse peur inscrite au plus profond de nos gènes refait surface. Alors que la seule solution à tous nos problèmes passe inévitablement par une redistribution des richesses, nous cherchons des raisons pour ne rien faire. Nous dépendons de ce système depuis tellement longtemps que nous n’osons pas en imaginer un autre. Pour nous en persuader, nous répétons docilement ce que l’on nous a appris : on ne peut pas faire autrement, c’est de l’utopie !

    Mais si nous ne changeons pas, nous sommes condamnés à servir nos maitres pour l’éternité. Évidemment que ce n’est pas facile, mais la Liberté se mérite, des peuples se sont saigner pour l’obtenir, c’est un manque de respect envers eux et surtout envers nos anciens qui se sont battus pour nous. Nous ne pouvons condamner les générations futures à l’esclavage en restant immobile. Osons !

    Jean Pierre ACASOCA

    « La peur n’alimente qu’elle même . Alors n’ayons pas peur ! »…Patrice LEPAGE.

  • 18 MARS 1968

     

    Posté par 2ccr le 18 mars 2011

    Recherche: 18 mars 1968kennedy 18 mars 1968discours 18 mars 1968

    18 MARS 1968 dans C'était le... Quelques semaines avant son assassinat, Bob Kennedy prononçait, à l’Université du Kansas, le discours suivant : 

    « Notre PIB prend en compte, dans ses calculs, la pollution de l’air, la publicité pour le tabac et les courses des ambulances qui ramassent les blessés sur nos routes. Il comptabilise les systèmes de sécurité que nous installons pour protéger nos habitations et le coût des prisons où nous enfermons ceux qui réussissent à les forcer. Il intègre la destruction de nos forêts de séquoias ainsi que leur remplacement par un urbanisme tentaculaire et chaotique. Il comprend la production du napalm, des armes nucléaires et des voitures blindées de la police destinées à réprimer des émeutes dans nos villes. Il comptabilise la fabrication du fusil Whitman et du couteau Speck, ainsi que les programmes de télévision qui glorifient la violence dans le but de vendre les jouets correspondants à nos enfants.  

    En revanche, le PIB ne tient pas compte de la santé de nos enfants, de la qualité de leur instruction, ni de la gaieté de leurs jeux. Il ne mesure pas la beauté de notre poésie ou la solidité de nos mariages. Il ne songe pas à évaluer la qualité de nos débats politiques ou l’intégrité de nos représentants. Il ne prend pas en considération notre courage, notre sagesse ou notre culture. Il ne dit rien de notre sens de la compassion ou du dévouement envers notre pays. En un mot, le PIB mesure tout, sauf ce qui fait que la vie vaut la peine d’être vécue ».  

    Quarante ans après, cette critique radicale de l’économie de croissance est toujours d’actualité. Et ce n’est pas les derniers sondages plaçant l’UMP, le PS et le FN dans un mouchoir qui vont la remettre en cause, le système capitaliste à de beaux jours devant lui…

     

  • LE PECHEUR ET LE BUSINESSMAN

     

    Posté par 2ccr le 22 décembre 2011

    Recherche: pêcheur businessmanpecheur humourhumour conscience

    LE PECHEUR ET LE BUSINESSMAN dans Humour et Derision a-banane2-300x220Dans un petit village au bord de la mer, vivait un pécheur dans un cabanon rustique, mais accueillant, au bout d’une plage desable fin. Tous les matins, il partait sur sa barque parmi les flots azurs d’une eau limpide et poissonneuse. Tous les matins il revenait avec suffisamment de poissons pour manger lui et sa famille. Ensuite étendu sur son hamac il faisait la sieste. Un jour après le repas alors qu’il s’apprêtait à faire un somme bien mérité de son point de vue, un homme élégamment habillé se présenta à lui :

    — Bonjour, je vous observe depuis quelques jours, et je constate que tous les matins en à peine une heure et demi vous ramener assez de poissons pour votre famille. Mais si vous péchiez toute la matinée, vous attraperiez plus de poissons et vous pourriez en revendre.

    Le pêcheur ouvre un œil et demande : « Mais, pourquoi faire ? »

    — Et bien avec l’argent que vous gagneriez, vous pourriez acheter du matériel plus performant, ainsi vous attraperiez plus de poissons, vous gagneriez plus d’argent et ensuite vous pourriez acheter d’autres barques et vous attraperiez encore plus de poissons, et comme cela vous pourriez même acheter un chalutier.

    Le pêcheur toujours dans son hamac : « Mais, pourquoi faire ? »

    — Et bien, j’ai fait HEC et d’autres grandes écoles, et je pourrais vous aider à trouver des marchés à l’international, vous pourrez, avec les bénéfices, acheter toute une flotte de chalutiers, ouvrir des usines de transformation et de mise en conserve, et créer une véritable multinationale. Vous aurez des milliers d’employés qui vous rapporteront des millions de bénéfice. Vous deviendrez un homme très riche. Vous pourrez voyager où vous voulez, vous dormirez dans les meilleurs hôtels et mangerez dans les meilleurs restaurants.

    Le pêcheur, toujours allongé : « Mais, pourquoi faire ? »

    — Et bien, vous deviendrez quelqu’un de connu et respectable, vous aurez des bureaux à New York, Londres, Hong Kong, vous rencontrerez des célébrités, on vous invitera à des réceptions et des cocktails, vous ferez partie du beau monde…

    Le pêcheur, étonné : « Mais pourquoi faire ? »

    — Et bien, vous pourrez investir dans la finance, acheter des actions en bourse, spéculer sur la dette des états et intervenir dans les décisions des plus grands organismes qui gouvernent la planète. Vous défendrez âprement vos intérêts et celui de vos descendants en influençant les décisions des gouvernements afin que les lois vous favorisent et que personne ne remette en cause votre patrimoine.

    Le pêcheur un peu agacé : « Oui, mais tout ça pourquoi ? »

    — Et bien ensuite, une fois que vous aurez stabilisé vos affaires, affaibli la concurrence, racheté et démantelé les entreprises qui auraient pu vous nuire, vous aurez créé un véritable empire qui comptera dans le monde des affaires. A ce moment vous pourrez enfin profiter de la vie, vous vous retirer et profiter de vos dernières années, vous achèterez un cabanon sur une plage de sable fin et vous irez pécher pour votre plaisir, vous mangerez vos prises en famille tranquillement avant de faire une petite sieste dans un hamac bercé par la brise marine…………

    « Tout ça pour ça ! »

     

  • Mafiafrique

     

    Mafiafrique

    Mafiafrique

    LE 11 NOVEMBRE, 2012 DANS LECTURE DU DIMANCHE PAR

    La Françafrique, c’est comme un iceberg. Vous avez la face du dessus, la partie émergée de l’iceberg : la France meilleure amie de l’Afrique, patrie des droits de l’Homme; et puis, en fait, vous avez 90% de la relation qui est immergée : l’ensemble des mécanismes de maintien de la domination française en Afrique avec des alliés africains.
    On voit ici l’application d’un monde sans lois, d’un monde sans règles, plein de détournements financiers, de criminalité politique, de polices tortionnaires ou de soutiens à des guerres civiles. Autrement dit des fonctionnements de solidarité entre un certain nombre de français et d’Africains qui se sont organisés en réseaux pour tenir ces pays politiquement (par ladictature), militairement (avec les mercenaires), et à travers un certain nombre de circuits financiers pompant l’argent des matières premières, l’argent de la dette, l’argent de l’aide publique au développement. Des réseaux faisant en sorte que ces peuples d’Afrique aient encore pire qu’un dictateur, un dictateur « légitimé démocratiquement ». En effet ces réseaux ont passé leur temps à faire « valider » par les urnes l’inverse de la volonté du peuple, quitte à dégoûter les gens de la démocratie.

    Enumérons rapidement certains de ces réseaux:

    Il y a ce qu’on appelle les réseaux politico-affairistes; le plus important d’entre eux, c’était le réseau Foccart, créé sous De Gaulle; disons que c’était le réseau gaulliste. Et puis il y eut les réseaux néogaullistes – principalement le réseau Pasqua -, le réseau Giscard, le réseauMitterrand, le réseau Madelin, le réseau Rocard, etc…

    Ensuite, il y a quelques très grandes entreprises qui jouent un rôle dominant là où elles se trouvent. Il y a Elf, bien entendu, qui faisait la politique de la France au Gabon, au Cameroun, au Congo-Brazzaville, au Nigéria, en Angola, etc… Il y a Bouygues, qui contrôle les services publics en Côte d’Ivoire, qui a hérité d’une grande partie, des subventions d’investissements de l’aide publique au développement. Il y a Bolloré, qui a le monopole des transports et de la logistique sur la bonne partie de l’Afrique. Il y a Castel, qui contrôle les boissons, etc…

    Et puis il y a les militaires. La plupart des hauts dignitaires de l’armée française ont fait leurs classes en Afrique où ils ont eu des carrières accélérées, deux ou trois fois plus rapides, avec des soldes faramineux. L’armée française tient beaucoup à l’Afrique; elle fait encore la politique de la France au Tchad ou à Djibouti. La plupart des généraux africains francophones, y compris les généraux-présidents, sont ses « frères d’armes ».

    Vous avez encore les différents services secrets, qui se disputent entre eux et qui ont chacun un rôle dans la Françafrique. Vous avez la DGSE, le principal service secret vers l’étranger, qui contrôlait de près chacun des « gouverneurs à la peau noire ». Vous en avez un autre, qu’il est beaucoup plus surprenant de rencontrer en Afrique, la DST (Direction de la sécurité du territoire). En principe, elle ne devrait que s’occuper de l’intérieur de la France. Mais elle s’occupe aussi de l’extérieur pour diverses raisons; d’abord parce qu’il s’agirait de protéger la France, des dangers de l’immigration. Ensuite la DST, qui est une police politique, fait de la coopération avec l’ensemble des polices politiques de toutes les dictatures du monde. Donc, elle devient copine avec toutes les « sécurités intérieures » des pires dictatures. Et du coup, la DST se retrouve impliquée dans beaucoup de pays, comme le Gabon, le Burkina, l’Algérie, l’Angola, etc…
    J’ai oublié de dire que, bien entendu, les réseaux françafricains sont devenus les mêmes auMaghreb qu’en Afrique noire, avec exatement les mêmes mécanismes en Algérie, en Tunisie et au Maroc que ceux que je vous ai décrits jusqu’à présent.
    Après la DGSE et la DST, il y a la Direction du renseignement militaire, poisson-pilote de l’armée, qui fait la propagande de la France lors des conflits en Afrique, et puis l’ancienne Sécurité militaire, qu’on appelle maintenant DPSD, qui, entre autres, contrôle les mercenaires et lestrafics d’armes.

    Il faut rajouter un certain nombre de réseaux d’initiés : une obédience franc-maçonnedévoyée, la Grande Loge nationale française (GLNF), fort à droite, à laquelle appartiennent tous les dictateurs franco-africains, une forte proportion des responsables des services secrets, des généraux français et africains, les dirigeants de grands médias commeTF1, une partie du lobby nucléaire et pétrolier, etc… Vous avez des sectes très présentes en Afrique et liées à la Françafrique, comme les Rose-Croix ou même le mandarom

    Il y a encore le Trésor, du ministère des Finances, l’ administration française la plus puissante : elle applique à l’Afrique les politiques de la Banque mondiale.

    Mais tout ça va encore plus loin… Pour comprendre prenons l’exemple de l’Angola :

    Dans ce pays il y a d’énormes gisements pétroliers, et là il faut se partager le gâteau. On fait ce qu’on appelle des consortiums, c’est à dire des camemberts. Dans un gisement classique, vous avez 42,5% pour TotalElf, et 42,5% pour une firme américaine ou britannique. Là, vous vous apercevez que le discours anti américain de la Françafrique c’est vraiment du pipeau, parce que dès qu’il s’agit de choses sérieuses, on se réconcilie. Mais le plus intéressant, ce sont les 15% restants. Dans ces 15% vous avez par exemple 10% pour une firme qui s’appelle Falcon Oil. Falcon Oil, c’est monsieur Falcone. Ce vendeur d’armes, qui n’est pas plus pétrolier que vous et moi, a fondé une firme pétrolière. Où ça ? Aux Etats-Unis. Et ce proche de Pasqua, le pourfendeur des Américains, a aussi été le premier contributeur de la campagne de Bush, à égalité avec le PDG d’Enron. Donc, 10% du gisement pour un vendeur d’armes. Et 5% pour une firme de mercenaires… Vous voyez ainsi que dans l’exploitation des plus grands gisements de la planète sont inscrits, quasi génétiquement, la fourniture de 15% de biens et service de guerre: des armes et des mercenaires. Et vous vous étonnez après ça que la quasi-totalité des pays pétroliers africains soient plus ou moins constamment en guerre civile ? Il n’y a pourtant pas de quoi s’étonner : les armes et le pétrole, ça va en permanence ensemble.

    Alors là, on va passer à la mondialisation. Pourquoi les armes et le pétrole sont-ils pratiquement le même commerce ? Pourquoi les principaux acteurs de l’affaire Elf – les Sirven, Marchiani, Tarallo, Lethier – sont-ils autant dans les armes que dans le pétrole ? Pourquoi l’affaire Elf a d’abord été une affaire de ventes d’armes à Taiwan ? Tout simplement parce que le pétrole et les armes sont les secteurs de la plus grande corruption, avec des pourcentages de commissions allant de 20 à 30 ou 50%, et que cette corruption, forcément, doit passer par lesparadis fiscaux. Dès lors forcément, commercer des armes et du pétrole, cela revient à maîtriser les flux financiers et les circuits bancaires dans les paradis fiscaux… »

    Francois-Xavier Verschave ( extraits De la Françafrique à la mafiafrique -3 décembre 2003)