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Politique de l'Empire - Page 19

  • Comme en Libye,les chacals Dévorent la Syrie

    Désinformation sur la Syrie, il est temps de remettre les choses à l’endroit !

    « 7 morts à Homs dans un bombardement de l’armée régulière, 14 civils tués dans les combats, des mères et des enfants, c’est un véritable massacre », le matraquage médiatique joue à pleinschaque jour. Des informations non vérifiées mais juste relayées par notre presse qui continue de se comporter comme un banc de poissons : quand un poisson change de direction, tout le banc le suit.

    Qui est capable aujourd’hui de dire ce qu’il se passe en Syrie ? Dans ce magma de désinformation, le Centre International de Recherche et d’Études sur le Terrorisme & l’Aide aux Victimes du Terrorisme (CIRET-AVT) et le Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R), viennent de communiquer leur compte-rendu de mission en Syrie. Un éclaircissement nécessaire et salutaire pour mieux comprendre les enjeux dans ce pays.

    Les membres du CIRET-AVT et CF2R se sont rendus en Syrie du 3 au 10 décembre 2011, certains me diront que la situation a évolué depuis et c’est vrai que les événements se sont enchainés pourtant c’est en se penchant sur l’origine de cette crise que nous sommes capables de déchiffrer et de comprendre la situation actuelle.

    Ce rapport de 55 pages détaille tous les aspects de la crise syrienne et ne se limite pas à désigner qui sont les « gentils » et les « méchants » comme le font volontiers nos médias.

     Avant même d’entrer dans le vif du sujet, le ton est donné, « les influences étrangères jouent un rôle essentiel dans la crise syrienne (…) et l’ingérence des acteurs internationaux s’observe quotidiennement aussi bien dans le soutien à une partie de l’opposition qu’à travers la véritable guerre de l’information qui a été déclenchée contre Damas par les médias arabes et anglo-américains (…). Cette falsification des faits dissimule à l’opinion mondiale le soutien que la majorité de la population syrienne apporte - souvent à contre cœur - au régime (…) »

     Sont abordés ensuite les origines et contexte de la révolte, les événements, l’opposition, le régime, la dimension médiatique de la crise. Il convient de faire un focus sur cette partie et notamment en pointant du doigt le paragraphe « Les techniques de désinformation à l’œuvre » où la chaine Quatarie « Al-Jazeera » est particulièrement visée : « La rédaction d’Al-Jazeera » a fait un travail très précis de sélection d’éléments de langage destiné à cibler le pouvoir syrien et à légitimer les manifestations, y compris les actes de violence et de terrorisme ». On y lie encore « Les reportages sont rarement sourcés. A la manière de Fox-News, le commentaire parle de l’opposition et de résistance (…). Enfin, l’une des principales sources des médias occidentaux au sujet des exactions du régime syrien et du nombre de morts dus à la répression est l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), reconnu par l’Union européenne qui prétend reprendre les chiffres de Comités locaux de coordination recensant les victimes sur le terrain. Mais sa légitimité apparaît plus que discutable »

     

    Le chapitre suivant traite de la dimension internationale du conflit avec un paragraphe parlant de la Syrie comme un « Obstacle à la politique américaine au Moyen-Orient ». On notera le passage suivant « Cette politique (américaine) a été baptisée « instabilité constructive ». Elle repose sur trois principes :

    - entretenir et gérer les conflits de basse intensité

    - favoriser le morcellement politique et territorial

    - promouvoir le communautarisme, sinon la purification ethnico-confessionnelle. »

     

     Tout un programme.

     Comme adversaire de la Syrie sont nominés le Qatar, l’Arabie saoudite, la Ligue arabe, la Turquie, sans oublier l’OTAN.

    Le rapport se termine par une question « quel avenir pour la Syrie ? ». La réponse semble assez facile : bien noire.

     

    En conclusion, ce rapport apporte un éclairage très intéressant et très pertinent sur la situation complexe en Syrie et il est vivement recommandé de le lire en entier de façon à ne plus se laisser abuser par la propagande de la presse internationale.

    Cpt Anderson

    www.info-libre.fr

  • Le boycott, c’est le talon d’Achille de notre société

    Le boycott, c’est le talon d’Achille de notre société marchande...

    "Il suffirait que les gens ne l’achètent plus, pour que çà arrête de se vendre".
     Coluche

     

    Puisque l’époque est à l’argent et à la sauvagerie libérale, pourquoi nous, consommateurs et citoyens ne serions nous pas, à notre manière, impliqués dans ce Monopoly géant.

    Le système ne fonctionne que grâce à la passivité de chacun.
    Le boycott n’est pas un système d’activiste, c’est juste un système où chacun va gérer (momentanément) son abstinence.

    Les gouvernements successifs se sont bien gardés de mettre en place des Class-action de consommateurs face aux industriels.
    Mais le boycott çà fait carrément peur..

    Face au boycott, il n’y a pas de responsable à condamner, pas de négociation possible, pas de pression ou de lobbying pouvant être exercés.
    Cette bribe de pouvoir reste entre nos mains.

    Pour être efficaces, ces actions nécessitent un pourcentage minimum d’utilisateurs agissant de manière coordonnée et rapide, or c’est à ce stade du processus que la stratégie échoue.

     Ceux qui veulent montrer l’exemple ont tout à perdre en agissant seuls les premiers ; sacrifices pour eux et eux seuls, absence des effets escomptés tant qu’ils n’ont pas été imités par d’autres, ce qui peut prendre très longtemps (mouvement Occupy Wall Street par exemple), sans compter la réaction des grands groupes à une action comme celle-ci par définition progressive, et de fait prévisible pour eux, à savoir une petite décrédibilisation couplée à une marginalisation dans les médias, suivies de pressions sur les politiques pour créer des lois rendant illégales ces actions, de manière plus ou moins subtile (là encore, voir OWS).

    Les actions qui mobilisent le plus en France sont les manifestions, complètement inutiles. Elles ont un cadre institutionnel (les syndicats) qui font office de coordinateurs et ont une couverture médiatique, ce qui les rend efficaces (en terme de participation), mais en réalité tout le potentiel de contre pouvoir qu’elles engrangent permet à leur dirigeants (les représentants syndicaux) de servir leurs propres intérêts.

    C’est là le paradoxe des mouvements citoyens, d’un côté le mouvement n’est efficace que s’il est initié par des leaders et dispose d’un cadre reconnu par la majorité, et de l’autre une telle structuration du mouvement conduit ses "cadres" à se laisser corrompre. Une synthèse de l’utopie qu’est la démocratie, en somme. Nous sommes conditionnés pour reproduire sans cesse ces modes de pensée.

    Pour ma part, je pratique le boycott de la publicité intrusive. Je n’achète plus tout produit ou service que j’estime trop présent dans les médias et sur les affiches publicitaires. Exemple : Apple, Renault, Leclerc, etc., ce qui est loin d’être parfait, mais déjà un début.

  • L’ennemi obscur est parmi nous

     

    6 août 2011

    Rubrique L’art de la guerre

    L’ennemi obscur est parmi nous (Il Manifesto)

    De petits faits de chronique en événements dramatiques, tout démontre combien a pénétré l’idée qu’une obscure menace pèse sur nous citoyens des grandes démocraties occidentales. La guerre froide finie, ne pouvant plus soutenir l’existence d’une menace communiste (exemplifiée par Reagan comme « l’empire du mal »), il fallait en trouver immédiatement une autre afin que les Etats-Unis et l’OTAN puissent poursuivre leur course aux armements et leurs politiques de guerre. Et voici que pointe la menace du terrorisme arabo-musulman, l’ennemi obscur qui se cache dans les angles sombres de la terre, selon la définition que son think tank a soufflé au président Bush après les attentats du 11 septembre ( ceux-là, oui, fruit d’obscures trames de services secrets). On s’adresse au grand public, explique Noam Chomsky, comme à des enfants, en usant de personnages et d’intonations infantiles, de façon à susciter des émotions et non des réflexions. Il faut reconnaître que cette technique du grand méchant loup, potentialisée par les media, fonctionne remarquablement en créant de véritables hallucinations collectives. A Pise, une fille dénonce avoir été violée par trois Nord-africains : immédiatement le maire Filippeschi (membre du Partito democratico aujourd’hui dans l’ « opposition » au Parlement, NdT), demande au ministre Maroni (membre de la Lega del Nord, parti de gouvernement avec des positions séparatistes, NdT) plus de forces de police pour la sécurité de la ville, tandis que le Conseil municipal décide à l’unanimité de se constituer partie civile contre les responsables du viol. En réalité, découvre-t-on, ce viol a été inventé par la fille en crise existentielle, mais avec les idées assez claires pour l’attribuer, afin de le rendre crédible, à de fantomatiques Arabes nord-africains. Même phénomène, à une échelle bien plus dramatique, à Oslo. Le massacre est immédiatement attribué au terrorisme arabe musulman. Ceci transparaît dans les premières déclarations officielles : le président Napolitano condamne l’acte terroriste en rappelant l’engagement pour la paix, alors que le président étasunien Obama en appelle au monde entier pour arrêter ces actes de terreur. Plus explicite encore est le président de l’UE Van Rompuy, qui relie l’attentat terroriste au fait que la Norvège rend un bon service à la paix dans les régions les plus instables de la planète (en participant aux guerres en Afghanistan et en Libye). La Norvège - commente le journal britannique The Sun - a ouvert ses portes à des milliers d’immigrés musulmans, qui ont créé un terrain fertile pour le terrorisme. On trouve sur cette même ligne la majorité des journaux italiens. Depuis longtemps - confirme Guido Olimpio sur le Corriere della Sera - la Norvège est dans la ligne de mire du terrorisme d’Al Qaeda. Al Qaeda attaque, annonce Libero. Ce sont toujours eux, ils nous attaquent - dénoncent Il Giornale avec un éditorial de Fiamma Nirenstein (députée du Popolo della libertà, le parti de Berlusconi, et présidente du Conseil international des parlementaires juifs, NdT) - en soulignant qu’avec l’Islam le bonisme ne paye pas. Alberto Flores D’Arcais explique sur le Tirreno qu’il y a une autre possibilité, plus inquiétante encore : que les attentats d’Oslo soient la première démonstration que les menaces de Kadhafi contre l’Europe n’étaient pas seulement des paroles en l’air mais cachaient un terrible et réel projet. La bulle de savon de la matrice arabo musulmane éclate tout de suite : l’auteur du massacre est un Norvégien, lié à la franc-maçonnerie et à des milieux pro-sionistes, qui hait les Arabes et l’Islam et a voulu punir son pays de trop céder à leur égard. En attendant, cependant, on a raconté aux lecteurs-petits-enfants que c’est Kadhafi qui menace l’Europe et qu’il est donc juste de bombarder la Libye pour arrêter le grand méchant loup qui veut nous dévorer.

    Manlio Dinucci

    Edition de mardi 2 août 2011 de il manifesto

     

  • Stop the War

    5 septembre 2011

    Et maintenant, que diriez-vous d’une minute de silence pour les morts en Afghanistan, Irak, Pakistan.... ? (Stop the War)

    Lindsey GERMAN

    Les commémorations du 11/9 ont donc eu lieu, mais n’attendez pas une couverture non-stop de la guerre en Afghanistan, avec son cortège d’histoires poignantes de parents, de conjoints et d’enfants tués.

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    A mes yeux, nous avons touché le fond avec l’omniprésence de Tony Blair dans les médias. Longuement interviewé pour l’émission Today et cité par de nombreux journaux nationaux, il a profité de cet anniversaire pour justifier sa guerre illégale contre l’Irak et encourager de futures attaques contre l’Iran en particulier.

    Ce fût particulièrement scandaleux de le voir profiter de la sympathie naturelle ressentie envers ceux qui ont perdu des proches pour promouvoir de nouvelles guerres, tel un prêcheur démentiel. Et tous les va-t-en guerre l’ont rejoint dans sa mission en ignorant les morts et les destructions bien plus grandes provoquées par ces guerres présentées comme des représailles contre un acte original.

    J’attends toujours des commémorations pour ceux qui sont morts dans la guerre en Afghanistan. Cette guerre, déclenchée il y a dix ans, a tué 20.000 Afghans aux cours des deux premiers mois, selon une estimation d’un rapport de l’ONU. Des dizaines de milliers sont morts depuis, ainsi qu’un million d’Irakiens.

    Mais je ne vois pas les présidents passés et présent des Etats-Unis en train d’observer une minute de silence solennelle. Je suppose que nous n’avons pas d’histoires poignantes à raconter sur des parents, des conjoints et des enfants tués au cours de ces attaques. Je suis certaine que nous n’aurons pas droit à une couverture non-stop de deux semaines sur les moindres détails de la guerre en Afghanistan.

    Le 11/9 est donc présenté comme une terrible tragédie vécue par le peuple américain dans son ensemble – tragédie provoquée par des « fanatiques », des « extrémistes », par « des gens qui haïssent notre mode de vie » (et qui se trouvent être tous des musulmans, évidemment). Mais il n’y a pas d’équivalent pour les Afghans ou les Irakiens qui subissent des guerres toujours provoquées par des méchants issus de leurs rangs et jamais par « l’appareil militaire des Etats-Unis » dont « les objectifs impériaux » les amènent à « haïr les musulmans ».

    Pire encore, ces guerres sanglantes qui provoquent des morts, des blessés, des réfugiés déplacés pendant des années, des niveaux de violence et d’insécurité accrus, la peur, la corruption, des chefs de guerre, des tortures, des emprisonnements, ne sont pour la plupart du temps jamais mentionnées.

    Les médias font passer leurs messages soit par ce qu’ils racontent que par ce qu’ils taisent. En ignorant ces guerres tout en insistant sur le 11/9, le clou est enfoncé. Le fait de ne pas parler de ces guerres fait croire aux gens qu’elles n’ont pas vraiment lieu ou qu’elles vont bientôt se terminer.

    Je suppose que les attaques à Kaboul aujourd’hui par les Taliban sont destinées à contrer cette vision des choses et que c’est pour cela qu’elles ont eu lieu deux jours après le 11/9. Les attaques contre le quartier général de l’OTAN et l’ambassade des Etats-Unis envoient un message très simple : la guerre continue et les envahisseurs ne sont pas en train de la gagner. Ces derniers n’arrivent même pas à effectuer le transfert de pouvoir à leurs alliés afghans.

    Un témoin oculaire à Kaboul à raconté à la BBC : « Il n’y a aucune sécurité à Kaboul. Ceci est la zone la plus sûre et si nous ne sommes pas en sécurité ici alors nous ne sommes en sécurité nulle part en Afghanistan. »

    La véritable histoire de ces dix dernières années, celle qui devrait être criée sur tous les toits, c’est celle de l’échec de la guerre contre le terrorisme. La couverture médiatique du 11/9 était censée le cacher et non le révéler. Mais la réalité finit toujours par s’imposer

  • Bolivie dans la mire de Washington

    30 septembre 2011

    LE MODE D’EMPLOI POUR DÉSTABILISER LES RÉFRACTAIRES

    Bolivie dans la mire de Washington


    Oscar FORTIN

    Le président Évo Morales, lors de son intervention à l’Assemblée générale des Nations Unies, a fait ressortir, entre autres, l’insécurité générée par le nouveau mode d’emploi des Etats-Unis et de l’Otan visant la déstabilisation et le renversement de gouvernements. La crise économique les pousse vers les pays riches en pétrole, minerais et richesses de toute nature.

    « … La crise économique du capitalisme n’est pas seulement conjoncturelle, mais surtout structurelle. Alors que font les pays capitalistes ou impérialistes ? Ils cherchent n’importe quel prétexte pour intervenir dans un pays pour y récupérer ses ressources naturelles (,,,) ils préparent des interventions lorsque les présidents, les gouvernements, les peuples sont ni pro capitalistes ni pro impérialistes. »

    Il est évident que ce qui se passe en Libye met clairement en évidence ce nouveau mode d’emploi qui a été reconnu par le président Obama comme la nouvelle façon de faire. Pour les pays émergents et les observateurs internationaux indépendants, cette nouvelle façon de faire peut se résumer aux points suivants :

    1. Infiltrer, dans les pays concernés, les foyers existants de résistance ou, en leur absence, en créer de toute pièce, par mobilisation de mercenaires, de manière à provoquer des soulèvements au sein de la population et de permettre ainsi une première vague d’information internationale visant à discréditer le gouvernement et à dévaloriser le régime. Faire ressortir le mécontentement d’une population devant un gouvernement et un leadeur toujours plus impopulaires.

    2. Cette première mise en scène sera suivie par l’armement de ces groupes qui créeront des confrontations amenant le gouvernement à utiliser ses forces policières ou son armée pour contrer ces groupes de contestataires. Ça donnera lieu à une seconde vague d’information qui répercutera sur le plan international, avec photos et vidéos, la violence et la cruauté des dirigeants qui oppriment ainsi leur peuple.

    3. Tout cela n’aura été amorcé qu’avec le soutien implicite de certains responsables gouvernementaux et hauts dignitaires politiques prêts à démissionner et à exprimer, le temps venu, leur dissidence avec le gouvernement. Ces nouveaux alliés viendront renforcer la résistance des groupes contestataires. Ainsi une autre vague d’information internationale viendra renforcer cette contestation et donnera une plus grande crédibilité aux mouvementx contestataires.

    4. Ce sera à ce moment qu’un comité national de transition (CNT) sera formé, puis reconnu par les pays membres de l’Otan. Il deviendra la face visible des nouveaux responsables du pays et pourra compter sur l’appui des forces de l’OTAN.

    5. Tout le reste devient technicité : résolution du Conseil de sécurité pour couverture aérienne, entente entre les pays pour partager les coûts des opérations militaires sans oublier le partage du pouvoir et des richesses. Encore là, une information, subtilement travaillée, occupant tout l’espace des médias écrits et visuels, sera mise au point pour convaincre le monde qu’il s’agit d’une grande opération humanitaire.

    Ce schéma, très succinct, apparait en filagramme, dans ce qui s’est passé et se passe toujours en Libye et qui est en opération en Syrie. Les derniers jours nous révèlent qu’elle est également en plein développement en Bolivie et au Venezuela.

    BOLIVIE

    Voici en quelques mots ce qui se passe actuellement en Bolivie. D’abord il y a eu la mise en chantier, il y a quelques années d’une autoroute reliant Villa Tunari-San Ignacio de Moxos. Le tracé de cette voie passe par le Territoire Indigène et le Parc National Isiboro Sécure ((TIPNIS) lequel relie les départementsde Beni y Cochabamba en Bolivie. Il s’agit d’un parc où vivent plusieurs communautés indiennes. Plusieurs communautés se sont manifestées tout au long de l’été contre le passage de cette route sur leur territoire. Le 15 août dernier, une marche, regroupant près de 600 personnes a été organisée pour protester contre ce projet. Elle avait pour destination la Paz, capitale du pays et siège du gouvernement.

    À plusieurs reprises le Président s’est dit ouvert au dialogue et a délégué divers représentants de haut niveau pour entamer des négociations avec les communautés locales et leurs dirigeants. La dernière de ces délégations s’est réalisée la semaine du 20 septembre. Le ministre des Relations extérieures, lui-même indien de source, a dirigé cette délégation.

    Il y a eu, alors, un dérapage imprévisible lorsque la délégation gouvernementale, le ministre en tête, a été prise en otage et forcée de marcher en tête de la marche, servant de bouclier humain pour franchir la ligne de protection policière qui était là pour éviter qu’il y ait confrontation avec un autre groupe d’indiens, ceux-là en faveur de la route. Heureusement les otages ont pu être libérés et la confrontation entre les deux groupes opposés a pu être évitée. Cet incident a aussitôt été rapporté à la commission des droits de l’homme de l’Organisation des États Américains (OEA).

    Mais voilà que le lendemain, un responsable des forces policières donne l’ordre d’évacuer les indiens contestataires et de prendre les moyens nécessaires pour y arriver. Ce fut une répression qui a soulevé la colère des Boliviens et Boliviennes ainsi que du Président lui-même tenu à l’écart de ces actions. Il a aussitôt dénoncé fortement pareille répression et demandé que toute la lumière soit faite sur ceux qui en sont les responsables. Déjà deux ministres ont donné leur démission et le chef de la police qui avait donné l’ordre, en a fait tout autant.

    Devant l’ampleur de cette situation, le président Morales a fait appel à la Commission des droits de la personne des Nations Unies, à celle qui la représente en Bolivie, aux représentants des communautés indiennes ainsi qu’à la secrétaire d’UNASUR de participer à l’enquête devant faire toute la lumière sur cet événement et s’assurer que tous les responsables de ces actes aient à répondre de leurs gestes.

    Il faut dire que les fauteurs de trouble sont actuellement en terrain fertile. Déjà le gouvernement avait découvert des liens étroits de certains leaders des communautés dissidentes avec certains représentants du gouvernement USA ainsi que la circulation de fonds visant à les financer.

    Le Président sait également que certains de ses collaborateurs ou hauts responsables peuvent être invités à se joindre à l’opération de sabotage et, éventuellement, de renversement du gouvernement. Ne prenant aucune chance, il a aussitôt confié à des organismes hors de tout soupçon d’investiguer ce qui s’est produit et de poursuivre, le cas échéant, les véritables coupables.

    Il a également suspendu la construction de l’autoroute et promis que sa reprise sera conditionnelle à une consultation référendaire positive auprès de toutes les populations concernées. Le dernier mot, dit-il, appartiendra au peuple, celui-là même au service duquel je suis.

    Entre temps et en dépit des évènements qui avaient marqué la prise en otage de sa délégation antérieure, le Président a délégué une autre délégation de haut niveau, avec pouvoir décisionnel, auprès des communautés dissidentes pour que la bonne foi de tous et de toutes soit au rendez-vous de la paix. Les nouvelles de ce matin confirment que les échanges se font dans un bon climat et qu’un premier document a déjà été signé par toutes les parties sur les sujets à traiter et sur l’esprit avec lequel chacun doit participer.

    Évo Morales, président de la Bolivie, coupe ainsi l’herbe sous le pied de ses détracteurs et rend accessible aux populations locales toute l’information pertinente sur les véritables dispositions du gouvernement à leur endroit. En faisant appel, dès les débuts, aux organismes multilatéraux et régionaux il rend plus difficile la manipulation dont ils pourraient faire l’objet de la part des Etats-Unis et de l’Otan.

    « Il est impossible de penser que le Président ou le Vice président puissent avoir émis d’autres directives que celles de la sérénité et du dialogue, parce que quand nous étions dirigeants nous avons souffert les tortures. Nous savons ce que c’est. » Le Vice président de l’État, Alvaro García Linera

    Oscar Fortin

    Québec, le 29 septembre 2011

    http://humanisme.blogspot.com