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Palestine - Page 3

  • Gaza, le gaz dans le viseur


     
     

    22 juillet 2014

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    Pour comprendre quelle est une des raisons de l’attaque israélienne contre Gaza il faut aller en profondeur, exactement à 600 mètres sous le niveau de la mer, à 30 Km au large de ses côtes. Là, dans les eaux territoriales palestiniennes, se trouve un gros gisement de gaz naturel, Gaza Marine, estimé à 30 milliards de mètres cubes d’une valeur de milliards de dollars. D’autres gisements de gaz et pétrole, selon une carte établie par la U.S. Geological Survey(agence gouvernementale étasunienne), se trouvent en terre ferme à Gaza et en Cisjordanie.

     

    En 1999, avec un accord signé par Yasser Arafat, l’Autorité Palestinienne confie l’exploitation de Gaza Marine à un consortium formé de British Group et Consolidated Contractors (compagnie privée palestinienne), avec respectivement 60% et 30% des actions, dans lequel le Fonds d’investissement de l’Autorité Palestinienne a un pourcentage de 10%. Deux puits sont creusés, Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2. Mais ils n’entrent jamais en fonction, car bloqués par Israël , qui veut tout le gaz à des prix cassés. Par l’intermédiaire de l’ex Premier ministre Tony Blair, envoyé du « Quartet pour le Moyen Orient », est préparé un accord avec Israël qui enlève aux Palestiniens les trois quarts des futurs revenus du gaz, en versant la part qui leur revient sur un compte international contrôlé par Washington et Londres. Mais, immédiatement après avoir gagné les élections de 2006, le Hamas refuse l’accord, en le qualifiant de vol, et demande sa renégociation. En 2007, l’actuel ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon indique que « le gaz ne peut pas être extrait sans une opération militaire qui éradique le contrôle du Hamas à Gaza ».

    En 2008, Israël lance l’opération « Plomb durci » contre Gaza. En septembre 2012 l’Autorité Palestinienne annonce que, malgré l’opposition du Hamas, elle a repris les négociations sur le gaz avec Israël. Deux mois après, l’admission de la Palestine à l’ONU en tant qu’« Etat observateur non membre » renforce la position de l’Autorité palestinienne dans les négociations. Gaza Marine reste cependant bloqué, empêchant les Palestiniens d’exploiter la richesse naturelle dont ils disposent. En ce point l’Autorité palestinienne prend une autre voie. Le 23 janvier 2O14, lors de la rencontre du président palestinien Abbas avec le président russe Poutine, est discutée la possibilité de confier au russe Gazprom l’exploitation du gisement de gaz dans les eaux de Gaza. C’est l’agence Itar-Tass qui l’annonce, en soulignant que Russie et Palestine entendent renforcer la coopération dans le secteur énergétique. Dans ce cadre, en plus de l’exploitation du gisement de gaz, on prévoit celle d’un gisement pétrolifère dans les environs de la ville palestinienne de Ramallah en Cisjordanie. Dans la même zone, la société russe Technopromexport est prête à participer à la construction d’un site thermoélectrique d’une puissance de 200 MW. La formation du nouveau gouvernement palestinien d’unité nationale, le 2 juin 2014, renforce la possibilité que l’accord entre Palestine et Russie parvienne à bon port. Dix jours après, le 12 juin, survient l’enlèvement des trois jeunes Israéliens, qui sont retrouvés tués le 30 juin : le ponctuel casus belli qui amorce l’opération « Barrière protectrice » contre Gaza. Opération qui entre dans la stratégie de Tel Aviv, visant à s’approprier aussi des réserves énergétiques de l’entier Bassin du Levant, réserves palestiniennes, libanaises et syriennes comprises, et dans celle de Washington qui, en soutenant Israël, vise le contrôle de tout le Moyen Orient, en empêchant que la Russie ne réacquière une influence dans la région.

    Un mélange explosif, dont les victimes sont une fois de plus les Palestiniens.

    Traduit de l’italien par Maie-Ange Patrizio Source : mondialisation.ca

     

     

  • Un artiste palestinien

    Un artiste palestinien empêché de quitter la Cisjordanie

    15/07/2014 | 16h13
    Khaled Jarrar “State of Palestine # 2 / Stamp Edition” 2011

    L’artiste palestinien Khaled Jarrar privé de son exposition new-yorkaise.

     

    L’artiste palestinien Khaled Jarrar n’assistera pas au vernissage de l’exposition “Here and elsewhere” qui ouvrira ses portes le 16 juillet au New Museum de New York. Il ne participera pas non plus au débat qu’il devait animer, ce même jour, avec Lamia Joreige, Charif Kiwan et Natalie Bell. C’est son galeriste français Bernard Utudjian qui a attiré notre attention sur sa situation.

    Programmé dans le cadre de cette exposition collective dédiée aux scènes du monde arabe, cet artiste installé à Ramallah et qui écume toutes les biennales et les foires du monde, a été refoulé au poste-frontière d’Allenby, le pont qui relie la Cisjordanie à la Jordanie. “Jarrar est arrivé à la frontière à 15h hier (lundi 14 juillet). Mais au lieu de traverser le Jourdain comme il l’a fait des dizaines de fois ces dernières années, il a été bloqué par les services de renseignements” a indiqué le blog +972  (qui tire son nom de l’indicatif téléphonique commun d’une zone à cheval entre Israël et la Palestine), “après dix heures d’attente, il est retourné chez lui à une heure du matin.”

    “Hier était la journée la plus longue et la plus humiliante de ma vie, a relaté  l’artiste, l’un des soldats s’adressant à son supérieur m’a traité de ‘zevel’, ordure en hébreu.”

    Artiste au parcours atypique – à 38 ans, il est aussi capitaine de la garde présidentielle (non armée) palestinienne – Khaled Jarrar s’est fait connaître avec ses timbres poste et tampons à l’effigie de l’Etat palestinien. La production dans les règles de l’art de ces insignes aux couleurs de la paix ornés d’une branche d’olivier et d’un sun bird, a démarré en 2010, deux ans avant que l’ONU n’accorde le statut d’Etat observateur à la Palestine. Depuis, il invite les visiteurs à tamponner leur passeport de ce sésame qui n’en est pas vraiment un, et à consigner leur expérience des frontières sur la page facebook du projet.

     

    Notons au passage que le titre de l’exposition du New Museum, “Here and Elsewhere », s’inspire du film Ici et Ailleurs d’Anne-Marie Miéville et Jean-Luc Godard de 1974. Réalisé à partir d’images tournées en 1970 dans le camp palestinien d’Amman en Jordanie et avec le concours de Jean-Pierre Gorin écarté en cours de route, il connaîtra plusieurs étapes (la plupart des militants de l’OLP ayant entre temps été assassinés) jusqu’à sa mise en forme finale en 1974.

     

  • La résistance palestinienne teste des missiles anti-aériens

    La résistance palestinienne teste des missiles anti-aériens contre les avions israéliens

    Les Palestiniens de Gaza reconnaissent que l’armée de l’air israélienne leur a causé d’énormes problèmes dans les affrontements militaires précédents - problèmes restés longtemps sans solution adéquate.

    La domination du ciel a donné à Israël le moyen d’atteindre ses objectifs majeurs, tels que les assassinats et l’élimination des emplacements d’armes, le tout à un coût minime. Les factions armées de Gaza sont déterminées à contrer cette capacité par des missiles anti-aériens dont elles sont à présent en possession, bien qu’en quantités limitées.

    Le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme à Gaza, estime le nombre de Palestiniens tués par l’armée de l’air israélienne à 911 sur les 2 269 tués de la période de 2008 à aujourd’hui. La plupart de ces assassinats sont survenus au cours de la guerre menée en 2008-2009. En revanche, la confrontation de 2012 a vu 143 Palestiniens assassinés par l’ armée de l’air israélienne, sur un total de 171 morts.

    Les combattants palestiniens ont essayé de se soustraire aux coups de l’aviation israélienne dans les affrontements récents, en adoptant la plus grande prudence dans leurs déplacements. Comme indiqué précédemment dans Al -Monitor, les combattants ont évité les communications filaires et sans fil, qui, à travers l’analyse des empreintes vocales auraient pu être l’un des principaux moyens de les localiser et les exposer, comme c’était le cas dans de nombreux assassinats.

    En outre, Al-Monitor a appris qu’il y a quelques mois, les Palestiniens avaient commencé à utiliser une tactique consistant à couvrir les ruelles étroites avec de longs morceaux de tissu, des couvertures, des toiles et des bâches contre les survols israéliens, de façon à obscurcir la vision des avions de surveillance et les empêcher de suivre les mouvements sur le terrain, réduisant ainsi le risque d’être pris pour cible.

    De nouveaux défis

    Israël a reconnu en 2012 que 10 missiles anti-aériens Strela, tirés à l’épaule, avaient visé ses avions de guerre. Cette évolution a surpris les Israéliens et leur a imposé une nouvelle série de défis. Bien qu’aucun des avions n’a été endommagé, le tir de missiles marque une amélioration nette des capacités militaires du Hamas, lequel est resté silencieux sur la question .

    Ce nouveau développement est cohérent avec les informations recueillies de sources militaires bien informées par Al-Monitor au sujet de la situation dans la bande de Gaza, laissant entendre qu’au début de janvier 2014, les combattants palestiniens ont mené un essai sur le terrain, tirant un missile anti-aérien vers un avion israélien tournant sur la frontière orientale de la bande de Gaza. Le missile a raté sa cible, mais l’incident n’a pas été signalé par les journaux israéliens et que brièvement mentionné par les médias pro-Hamas à Gaza. Les médias israéliens ont noté qu’Israël avait déposé une plainte officielle auprès de l’Organisation des Nations Unies à la suite d’un tir de roquette à partir de Gaza après l’enterrement d’Ariel Sharon, tandis que les sources militaires à Gaza disent qu’il s’agissait d’un test d’un missile anti-aérien.

    L’aile militaire du Hamas, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, a annoncé à plus d’une occasion que ses canons et ses missiles anti-aériens avaient réalisé une percée qui aurait une incidence sur la capacité des avions d’attaque de manœuvrer pendant le combat. Les Brigades affirment avoir endommagé un hélicoptère israélien, qui a été forcé d’atterrir, et abattu un drone de surveillance armé. Elles ne fournissent pas les dates de ces incidents, mais diffusent des vidéos sur YouTube des restes de drones israéliens, qui selon elles, ont été abattu par des missiles anti-aériens du Hamas.

    À la mi-septembre 2013, les Brigades al-Qassam ont révélé que leurs troupes à Gaza possédaient des missiles anti-aériens SA-7, qui ont été présentés au public lors d’un défilé militaire en présence de ce contributeur Al-Monitor. Apparaissaient également des mitrailleuses légères, des fusils de sniper, des lance-roquettes antichar RPG, ainsi que des armes lourdes montées sur les véhicules à quatre roues motrices.

    Des sources militaires israéliennes en 2012 ont attribué le fait que ces armes soient disponibles, à l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en Libye qui a conduit à l’écoulement de quantités massives d’armes sophistiquées dans la bande de Gaza. Selon un rapport d’Al-Monitor datant de 2012, environ 1 000 de ces missiles ont disparu des stocks militaires de la Libye. Malgré les efforts américains pour les localiser, quelques centaines d’exemplaires n’ont été jamais retrouvés.

    Al-Monitor a également appris de sources militaires dans la bande de Gaza que le nombre d’armes anti-aériennes était de plusieurs dizaines et qu’elles étaient réparties entre les principales factions armées. Le flux de ces armes a considérablement ralenti après que l’Égypte ait détruit les tunnels de contrebande le long de sa frontière avec la bande de Gaza en juillet 2013. Cela a contraint les groupes armés palestiniens à ne pas faire usage des armes anti-aériennes aussi souvent qu’ils le souhaiteraient, puisque les fournitures de remplacement sont peu nombreuses et espacées.

    La défense aérienne

    Al-Monitor a examiné un document militaire de l’unité de défense aérienne de l’une des factions de Gaza. Ce document disait que l’ armée de l’air israélienne a grandement contribué au ciblage de dizaines de membres de la faction, par sa capacité à suivre leurs mouvements. L’ armée de l’air a également déjoué un certain nombre de plans au cours des deux guerres précédentes en empêchant des unités palestiniennes de tirer des roquettes sur les colonies israéliennes, ou en assassinant des combattants s’avançant vers la frontière orientale de la bande de Gaza.

    Le document qui est une synthèse écrite et destinée à toutes les factions palestiniennes, ajoutait que l’unité s’est efforcé au cours des dernières années d’élaborer des plans militaires pour faire face à toute invasion israélienne de Gaza. Ils ont parfois réussi, selon le document, à repousser des incursions terrestres, comme cela s’est produit au cours de la guerre de 2008 sur la frontière sud de la ville de Gaza. Mais l’armée de l’air israélienne était à l’affût des unités armés palestiniennes d’avant-garde, fer de lance de la résistance face à l’armée israélienne.

    L’objectif principal de l’acquisition d’armes anti-aériennes était de paralyser l’armée de l’air, mais cela reste un défi, étant donné le petit nombre de ces armes dans la bande de Gaza et la difficulté d’en acquérir plus en raison de la destruction des tunnels de contrebande par l’Égypte.

    En conclusion, le document déclarait : « Tant que l’ armée de l’air israélienne aura pour rôle de déjouer tous les plans palestiniens de défense de Gaza contre les invasions terrestre, elle devra être attaquée, ses sorties aériennes déjouées, et il faudra mettre fin à ses survols 24h sur 24 de l’espace aérien palestinien. »

    À cet égard, les Brigades al-Qassam ont affirmé que leur unité de défense aérienne a commencé ses opérations avec des capacités limitées, composées de canons de taille moyenne et de mitrailleuses lourdes. Le groupe affirme avoir réussi à poser une menace réelle pour l’aviation israélienne en entravant ses missions, et d’avoir descendu trois dirigeables de surveillance dans le sud et le nord de la bande de Gaza. Mais sans préciser les dates des incidents ou fournir des preuves pour étayer sa revendication.

    Dans une ferme dans l’est de Gaza, un commandant de haut rang a dit à Al-Monitor dans une interview : « La résistance a le droit de posséder toutes les armes qui sont nécessaires pour faire face à la machine de guerre israélienne. Gaza a été transformée en un terrain d’essai pour tous les types de roquettes, les bombes au phosphore ou au vide, les bombes à percussion lancées par l’ armée de l’air israélienne. Dans toute nouvelle confrontation, la résistance ne donnera pas à Israël une nouvelle occasion de répéter ses tactiques ».

    Malgré le manque de moyens pour une réponse anti-aérienne soutenue, le commandant sur le terrain [a affirmé que] les Palestiniens peuvent [maintenant] s’engager dans la lutte pour le ciel. « Je peux dire que l’époque où l’armée de l’air israélienne avait l’initiative et estimait que l’espace aérien de Gaza était grande ouvert pour que ses drones, hélicoptères et avions F-16 y manœuvrent librement du nord au sud, est révolue depuis longtemps et ne reviendra jamais. »

     

  • Artiste palestinienne

    Artiste palestinienne : liberté pour l'art au Jeu de paume

    LE MONDE | 21.06.2013 à 10h44 • Mis à jour le 21.06.2013 à 20h55 |Par Marie-José Mondzain (Philosophe, spécialiste du rapport à l'image)

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    Catalogue de l'exposition "Phantom Home" ("Foyer fantôme") de la Palestinienne Ahlam Shibli au Jeu de paume à Paris, jusqu'au 1er septembre.

     

    Le vendredi 14 juin, le Centre d'art du Jeu de paume a été contraint de fermer brutalement ses portes pour des raisons de sécurité. Une alerte à la bombe, précédée de menaces qui continuent encore aujourd'hui de s'exercer contre sa directrice ainsi que contre son équipe, est à l'origine de cette soudaine et stupéfiante décision. De quoi s'agit-il exactement ?

    On peine à croire au motif de cette décision qui révèle une terrible confusion entre la terreur et la censure, confusion perversement produite et cultivée par des extrémistes qui se livrent de plus en plus régulièrement à un sophisme dévastateur : ils menacent, cherchant à inspirer la crainte au coeur de la société civile. Incriminant tout geste créatif de leurs adversaires devenus à leurs yeux suppôts du terrorisme, ils entravent tout accès à une oeuvre et tout débat. Dès lors, comment débattre d'une oeuvre qui se trouve soustraite aux regards et à la pensée ?

    Voici les faits : l'artiste palestinienne Ahlam Shibli expose actuellement, sous le titre "Foyer fantôme", un vaste ensemble de photographies qu'elle a pris soin d'accompagner de textes clairs qui informent le spectateur sur les circonstances et les lieux dans lesquels les personnes, le plus souvent nommées, acquièrent leur visibilité. Plusieurs sections rythment cette exposition.

    L'une concerne les Bédouins palestiniens engagés volontaires dans l'armée israélienne, une autre les gays, lesbiennes, bi et transsexuels d'origines pakistanaise, libanaise, turque, palestinienne et somalienne, ...