Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Palestine - Page 2

  • Les témoignages glaçants de soldats israéliens sur la guerre à Gaza

     

    mediaUn soldat israélien près de la frontière avec la bande de Gaza le 21 Août 2014.REUTERS/Baz Ratner

    L’ONG israélienne Breaking The Silence (Brisons le silence) publie les témoignages de plus de 60 officiers et soldats engagés dans la guerre à Gaza durant l’été 2014. Ils racontent comment l’armée israélienne a mené des attaques de manière indiscriminée sur le territoire palestinien, tuant des centaines d’innocents. Une réalité encore peu rapportée au public israélien.

    Avec notre correspondante à Jérusalem,

    « Si vous voyez quelqu’un, tirez ! ». C’est l’ordre qu’ont reçu des soldats israéliens envoyés dans la bande de Gaza, durant la guerre de l’été 2014, selon plusieurs témoignages recueillis par l’ONG Breaking The Silence. « Les ordres étaient de tirer pour tuer, même si la personne n’était pas identifiée », rapporte un sergent. Autrement dit, même s’il s’agissait d’un civil innocent.

    Avant d’entrer à Gaza, les soldats israéliens ont été briefés par leurs supérieurs. « Vous ne trouverez pas de civils dans les zones d’intervention. Si c’est le cas, ils sont forcément suspects », leur ont-ils affirmé. Un militaire raconte que deux Palestiniennes marchaient et discutaient dans un jardin lorsqu’elles ont été repérées par un drone. Elles ont été tuées, aucune arme n’a pourtant été retrouvée sur elles. « Si elles ont été tuées, c’est forcément qu’elles étaient terroristes… »

    D’autres témoignages font état d’attaques délibérées contre des civils, comme ce vieil homme palestinien abattu par un soldat israélien alors qu’il ne représentait apparemment aucun danger. Des troupes avaient été prises pour cibles quelques heures avant, et les soldats étaient apparemment sur les nerfs. 

    « On bombardait tout »

    Les destructions durant la guerre à Gaza ont aussi marqué les soldats israéliens. « Il y avait un sentiment de folie par rapport au nombre de bombardements », raconte un militaire. « 900 obus ont été tirés en une nuit à Chajaya », affirme un autre. Le but n’étant pas seulement de détruire des infrastructures du Hamas, mais de porter un coup au moral de la population, suggèrent plusieurs témoignages.

    Les militaires qui témoignent remettent aussi en cause la fameuse politique du « knocking at the roof », les tirs d’avertissement de l’armée israélienne avant de bombarder un bâtiment. « Les militants du Hamas avaient le temps de sortir, déclare un soldat, les civils pas forcément. Lorsqu’il s’agit de bouger toute une famille avec une grand-mère, c’est difficile ».

    L’armée avait aussi fait la liste des bâtiments sensibles, comme des écoles de l’ONU par exemple, à ne pas viser, sauf accord préalable du haut commandement. Mais la provenance des tirs des combattants palestiniens n’était pas toujours claire et « au final, on bombardait tout », raconte un commandant d’infanterie. Tant pis pour les dommages collatéraux.

    « Si vous tuez quelqu’un à Gaza, c’est cool, ce n’est pas grave » 

    Certains officiers parlent aussi d’une atmosphère délétère durant cette guerre, incomparable aux guerres précédentes. « Le discours était vraiment d’extrème droite, un discours raciste et nationaliste », selon un lieutenant. « Il y avait beaucoup de gens qui haïssaient les Arabes, vous pouviez le voir dans leurs yeux », témoigne un autre. Un discours qui encourage la violence: « [nos supérieurs] nous ont dit : si vous tuez quelqu’un à Gaza, c’est cool, ce n’est pas grave », rapporte un sergent.

    En publiant ces témoignages de militaires, tous anonymes, l’ONG Breaking The Silence, espère faire bouger les consciences des Israéliens qui, pendant la guerre, ont été surtout informés des pertes israéliennes, 73 morts dont six civils, et pratiquement pas du drame qui se déroulait côté palestinien, à Gaza, où 2 200 personnes ont été tuées, dont 1 500 civils.

    « Ce qu’il ressort de ces témoignages, c’est un échec éthique énorme de la part de l’armée israélienne », déclare Yuli Novak, le directeur de Breaking The Silence, qui réclame une enquête indépendante. Dans un communiqué, l’armée se dite prête à « examiner toute plainte crédible », mais affirme ne pas avoir eu accès aux témoignages de l’ONG, avant publication.  

    Plusieurs enquêtes internationales ont par ailleurs été lancées sur la guerre à Gaza, toutes dénoncées par le gouvernement israélien qui prétend avoir « l’armée la plus morale au monde ».

     

  • Gaza : la désolation

    Gaza : la désolation de la ville d’Al-Shejaiya, vue du ciel, après 51 jours de guerre

     
         

    51 jours de guerre, 51 jours de bombardement sur un territoire minuscule. Le conflit entre le Hamas et Israël a laissé des traces indélébiles sur la bande de Gaza et sur la ville d’Al-Shejaiya en particulier.

    Media Town, une société de production palestinienne, a publié vendredi dernier une vidéo impressionnante sur sa chaîne Youtube. Elle a filmé, à l’aide d’un drone les ruines de la ville. Une minute de survol où on ne voit que de la désolation à perte de vue.

    Selon les sources palestiniennes, 2 149 personnes ont perdu la vie durant ce conflit, dont près d’un quart d’enfants. Des milliers d’habitations ont été détruites et 540 000 Palestiniens ont été déplacés.

    La reconstruction prendra du temps. Beaucoup de temps.

  • Gaza, le gaz dans le viseur

     
    |
     
     

    22 juillet 2014

    Article en PDF :  
     

    Pour comprendre quelle est une des raisons de l’attaque israélienne contre Gaza il faut aller en profondeur, exactement à 600 mètres sous le niveau de la mer, à 30 Km au large de ses côtes. Là, dans les eaux territoriales palestiniennes, se trouve un gros gisement de gaz naturel, Gaza Marine, estimé à 30 milliards de mètres cubes d’une valeur de milliards de dollars. D’autres gisements de gaz et pétrole, selon une carte établie par la U.S. Geological Survey(agence gouvernementale étasunienne), se trouvent en terre ferme à Gaza et en Cisjordanie.

     

    En 1999, avec un accord signé par Yasser Arafat, l’Autorité Palestinienne confie l’exploitation de Gaza Marine à un consortium formé de British Group et Consolidated Contractors (compagnie privée palestinienne), avec respectivement 60% et 30% des actions, dans lequel le Fonds d’investissement de l’Autorité Palestinienne a un pourcentage de 10%. Deux puits sont creusés, Gaza Marine-1 et Gaza Marine-2. Mais ils n’entrent jamais en fonction, car bloqués par Israël , qui veut tout le gaz à des prix cassés. Par l’intermédiaire de l’ex Premier ministre Tony Blair, envoyé du « Quartet pour le Moyen Orient », est préparé un accord avec Israël qui enlève aux Palestiniens les trois quarts des futurs revenus du gaz, en versant la part qui leur revient sur un compte international contrôlé par Washington et Londres. Mais, immédiatement après avoir gagné les élections de 2006, le Hamas refuse l’accord, en le qualifiant de vol, et demande sa renégociation. En 2007, l’actuel ministre israélien de la Défense, Moshe Ya’alon indique que « le gaz ne peut pas être extrait sans une opération militaire qui éradique le contrôle du Hamas à Gaza ».

    En 2008, Israël lance l’opération « Plomb durci » contre Gaza. En septembre 2012 l’Autorité Palestinienne annonce que, malgré l’opposition du Hamas, elle a repris les négociations sur le gaz avec Israël. Deux mois après, l’admission de la Palestine à l’ONU en tant qu’« Etat observateur non membre » renforce la position de l’Autorité palestinienne dans les négociations. Gaza Marine reste cependant bloqué, empêchant les Palestiniens d’exploiter la richesse naturelle dont ils disposent. En ce point l’Autorité palestinienne prend une autre voie. Le 23 janvier 2O14, lors de la rencontre du président palestinien Abbas avec le président russe Poutine, est discutée la possibilité de confier au russe Gazprom l’exploitation du gisement de gaz dans les eaux de Gaza. C’est l’agence Itar-Tass qui l’annonce, en soulignant que Russie et Palestine entendent renforcer la coopération dans le secteur énergétique. Dans ce cadre, en plus de l’exploitation du gisement de gaz, on prévoit celle d’un gisement pétrolifère dans les environs de la ville palestinienne de Ramallah en Cisjordanie. Dans la même zone, la société russe Technopromexport est prête à participer à la construction d’un site thermoélectrique d’une puissance de 200 MW. La formation du nouveau gouvernement palestinien d’unité nationale, le 2 juin 2014, renforce la possibilité que l’accord entre Palestine et Russie parvienne à bon port. Dix jours après, le 12 juin, survient l’enlèvement des trois jeunes Israéliens, qui sont retrouvés tués le 30 juin : le ponctuel casus belli qui amorce l’opération « Barrière protectrice » contre Gaza. Opération qui entre dans la stratégie de Tel Aviv, visant à s’approprier aussi des réserves énergétiques de l’entier Bassin du Levant, réserves palestiniennes, libanaises et syriennes comprises, et dans celle de Washington qui, en soutenant Israël, vise le contrôle de tout le Moyen Orient, en empêchant que la Russie ne réacquière une influence dans la région.

    Un mélange explosif, dont les victimes sont une fois de plus les Palestiniens.

    Traduit de l’italien par Maie-Ange Patrizio Source : mondialisation.ca

     

     

     

    Haut de la page - Accueil

     
  • On compte plus de 1000 morts à Gaza

     

    On compte plus de 1000 morts à Gaza alors que la trêve est prolongée (THE JORDAN TIMES)

    Vue générale du quartier Shejaiya à Gaza City, Samedi (photo AP de Khalil Hamra)

    Il ne faut pas s’en laisser compter par les médias Français qui osent encore parler d’Israël comme d’un pays qui se défend d’un agresseur. Tsahal déploie des forces inouïes et totalement disproportionnées contre une bande de terre étranglée par 7 ans de blocus, voilà la réalité. Plus de 1000 morts depuis le 8 juillet date de début de la guerre, 100 000 déplacés, des villages, des quartiers entiers détruits, des civils en grande majorité martyrisés. C’est cela que les médias alternatifs doivent relayer.

    Israël veut bien prolonger la trêve mais veut continuer la destruction de la bande de Gaza et plus particulièrement des tunnels .... Mais, où est le dialogue là ? Les tunnels approvisionnent Gaza sous blocus ... Cynisme ...

    Il faudra combien de morts, combien de blessés physiques et psychologiques pour que l’ONU reconnaisse réellement qu’il y a crime contre l’humanité ? Ce grand machin comme le disait si bien de Gaulle.

    Combien de destructions pour que le gouvernement français cesse de se focaliser sur de soi-disant « émeutes » à Paris (alors que tant de manifestations dans le monde et le reste de la France se déroulent dans le calme !). Les p’tits marlous n’ont rien à voir avec tous ces hommes et femmes qui marquent leur soutien avec un autre (encore !) peuple martyrisé. Ils ne sont pas pro-palestiniens, ils sont contre ce crime de guerre qui se déroule sous nos yeux.

    Irak, Lybie, Syrie, Ukraine ... poussée de violence qui embrase le monde et blesse l’humanité.

    Libre Plume.

    On compte plus de 1000 morts à Gaza alors que la trêve est prolongée (THE JORDAN TIMES)

    Le nombre de morts à Gaza était passé à plus de 1000 samedi alors qu’on enlève les corps des décombres pendant la trêve de 12 heures quasiment imposée par la diplomatie internationale à Israël et le Hamas.

    Après que le fragile cessez-le-feu soit entré en vigueur vers 5h du matin, des équipes médicales ont commencé à creuser les ruines de centaines de maisons. Elles y ont découvert plus 100 corps enfouis.

    Ces découvertes sinistres a mis le nombre de morts à Gaza à plus de 1000 alors que le Secrétaire d’Etat John Kerry rencontre ses homologues d’Europe et du Moyen Orient et poussent pour que la trêve soit prolongée.

    « Nous appellerons tous les parties à prolonger un cessez-le-feu humanitaire » à déclarer le ministre des Affaires Etrangères, Laurent Fabius à des journalistes après avoir rencontré Kerry et les ministres des affaires étrangères Britannique, Allemand, Italien, Quatari et Turque ainsi que les représentants de l’Union Européenne
    .
    « Nous voulons tous obtenir un cessez-le-feu qui tienne dans le temps le plus vite possible, un cessez-le-feu qui rejoigne les exigences israéliennes en terme de sécurité et palestiniennes en terme de développement socio-économique.

    Pas de réponse immédiate du Hamas, mais du côté israélien, une radio publique a cité les propos d’un Officiel israélien expliquant que son pays était ouvert à l’extension de la trêve à la condition de pouvoir continuer à détruire les tunnels.

    Sur place, les ambulances palestiniennes se hâtent dans les quartiers de Gaza dans lesquels il était trop dangereux d’entrer ces derniers jours. (...)

    Côté israélien, 37 soldats tués ainsi que 2 civils et un ouvrier thaï.

    Aujourd’hui, les Palestiniens s’aventurent dans les rues de Gaza, certains veulent vérifier leurs maisons qu’ils ont dû fuir, les autres font des stocks de nourriture tant qu’il est encore possible de le faire.

    Ils sont soufflés de trouver tant d’endroit dévastés : bâtiments rasés, des quartiers complètement rayés de la carte par les bombardements israéliens.

    Au nord, à Beit Hanoun, même l’hôpital a été sérieusement endommagé par un bombardement. Là, des correspondants de l’AFP enjambent le corps calciné d’un paralysé alors que des hommes cherchent d’autres corps.

    Scènes similaires à Shejaiya, où les corps raidis des morts sont entreposés là dans une pièce d’une maison, un est couvert de sang, tous sont couverts de poussière.

    « Fenêtre humanitaire »

    A l’est de Khan Younis qui se trouve plus au sud de la Gaza, des habitants hésitent à entrer dans le quartier de Khuzaa, ils disent que les forces armées israéliennes sont restées à l’intérieur de Gaza sur la frontière.

    Et non loin de là, à Bani Suheila où 20 personnes ont été tuées lors d’un seul bombardement juste avant que la trêve ne commence, des femmes et des enfants pleurent en découvrant leurs maisons détruites.

    Le Hamas et Israël se sont mis d’accord pour accorder une « fenêtre humanitaire » tôt samedi matin, après que le « Security Cabinet » israélien ait rejeté vendredi la proposition étatsusiennes d’une trêve de 7 jours pendant laquelle les deux parties pourraient négocier un accord à long-terme.

    En parlant de ce refus lors d’une conférence au Caire avec le Secrétaire Général des Nations-Unies,Ban Ki-moon, Kerry confia qu’Israël et le Hamas devaient encore se mettre d’accord sur « quelques points de terminologie » pour entériner un cessez-le-feu, il ajouta même qu’ils avaient « le cadre fondamental » pour une trêve. Mais les deux camps restent en fait en désaccord profond sur ce que sera Gaza finalement après cette attaque.

    Le Hamas demande que toute trêve doit voir à la base l’assurance de la fin du blocus de Gaza alors qu’en Israël des voix se font entendre pour demander que dans l’accord soit inclus la démilitarisation de la bande de Gaza.

    Tensions à l’ouest

    La situation à Gaza a créé des tensions sur la façade ouest où des mouvements de protestation contre Israël dans ce conflit ont éclaté après les prières de vendredi.

    Les troupes ont abattu deux adolescents palestiniens tôt samedi dans deux accrochages au nord et au sud de la façade ouest.

    Ces morts font suite à celles de six Palestiniens vendredi – 5 abattus par les troupes israéliennes et un abattu par un colon israélien.

    La communauté internationale s’inquiète du nombre de civils tués pendant le conflit de Gaza, compris l’attaque de jeudi dernier où au moins 15 personnes sont mortes après le bombardement d’une école sous protection des Nations Unies. Elle abritait quelques-uns des 100 000 palestiniens qui ont fuis leurs maisons lors des combats.

    Des organisations des droits de l’homme soulignent qu’à ce jour 80 % des victimes sont des civils, et l’UNICEF, la branche des Nations Unies qui s’occupent de l’enfance, a annoncé quant à elle la mort de 192 enfants lors de ce conflit.

    Ce samedi, l’armée israélienne annonce la mort de 2 soldats à la suite des combats de vendredi soir. L’un d’eux était le sergent Guy Boyland, 21 ans, pas d’autres précisions furent apportées.

    Trois civils encore ont été tués sur le territoire d’Israël par une roquette envoyée de Gaza samedi matin juste avant la trêve (...)

    60 roquettes ont été envoyées sur le sud d’Israël vendredi, 15 autres furent interceptées.

    THE JORDAN TIMES, WEB

    Traduction Libre Plume

    »» http://jordantimes.com/gaza-toll-passes-1000-as-truce-extension-urged

     

  • La résistance palestinienne teste des missiles anti-aériens contre les avions israéliens

     

         
    • Publié le : samedi 19 avril

    Les Palestiniens de Gaza reconnaissent que l’armée de l’air israélienne leur a causé d’énormes problèmes dans les affrontements militaires précédents - problèmes restés longtemps sans solution adéquate.

    La domination du ciel a donné à Israël le moyen d’atteindre ses objectifs majeurs, tels que les assassinats et l’élimination des emplacements d’armes, le tout à un coût minime. Les factions armées de Gaza sont déterminées à contrer cette capacité par des missiles anti-aériens dont elles sont à présent en possession, bien qu’en quantités limitées.

    Le Centre Al Mezan pour les droits de l’homme à Gaza, estime le nombre de Palestiniens tués par l’armée de l’air israélienne à 911 sur les 2 269 tués de la période de 2008 à aujourd’hui. La plupart de ces assassinats sont survenus au cours de la guerre menée en 2008-2009. En revanche, la confrontation de 2012 a vu 143 Palestiniens assassinés par l’ armée de l’air israélienne, sur un total de 171 morts.

    Les combattants palestiniens ont essayé de se soustraire aux coups de l’aviation israélienne dans les affrontements récents, en adoptant la plus grande prudence dans leurs déplacements. Comme indiqué précédemment dans Al -Monitor, les combattants ont évité les communications filaires et sans fil, qui, à travers l’analyse des empreintes vocales auraient pu être l’un des principaux moyens de les localiser et les exposer, comme c’était le cas dans de nombreux assassinats.

    En outre, Al-Monitor a appris qu’il y a quelques mois, les Palestiniens avaient commencé à utiliser une tactique consistant à couvrir les ruelles étroites avec de longs morceaux de tissu, des couvertures, des toiles et des bâches contre les survols israéliens, de façon à obscurcir la vision des avions de surveillance et les empêcher de suivre les mouvements sur le terrain, réduisant ainsi le risque d’être pris pour cible.

    De nouveaux défis

    Israël a reconnu en 2012 que 10 missiles anti-aériens Strela, tirés à l’épaule, avaient visé ses avions de guerre. Cette évolution a surpris les Israéliens et leur a imposé une nouvelle série de défis. Bien qu’aucun des avions n’a été endommagé, le tir de missiles marque une amélioration nette des capacités militaires du Hamas, lequel est resté silencieux sur la question .

    Ce nouveau développement est cohérent avec les informations recueillies de sources militaires bien informées par Al-Monitor au sujet de la situation dans la bande de Gaza, laissant entendre qu’au début de janvier 2014, les combattants palestiniens ont mené un essai sur le terrain, tirant un missile anti-aérien vers un avion israélien tournant sur la frontière orientale de la bande de Gaza. 

    L’aile militaire du Hamas, les Brigades Izz ad-Din al-Qassam, a annoncé à plus d’une occasion que ses canons et ses missiles anti-aériens avaient réalisé une percée qui aurait une incidence sur la capacité des avions d’attaque de manœuvrer pendant le combat. Les Brigades affirment avoir endommagé un hélicoptère israélien, qui a été forcé d’atterrir, et abattu un drone de surveillance armé. Elles ne fournissent pas les dates de ces incidents, mais diffusent des vidéos sur YouTube des restes de drones israéliens, qui selon elles, ont été abattu par des missiles anti-aériens du Hamas.

    À la mi-septembre 2013, les Brigades al-Qassam ont révélé que leurs troupes à Gaza possédaient des missiles anti-aériens SA-7, qui ont été présentés au public lors d’un défilé militaire en présence de ce contributeur Al-Monitor. Apparaissaient également des mitrailleuses légères, des fusils de sniper, des lance-roquettes antichar RPG, ainsi que des armes lourdes montées sur les véhicules à quatre roues motrices.

    Des sources militaires israéliennes en 2012 ont attribué le fait que ces armes soient disponibles, à l’effondrement du régime de Mouammar Kadhafi en Libye qui a conduit à l’écoulement de quantités massives d’armes sophistiquées dans la bande de Gaza. Selon un rapport d’Al-Monitor datant de 2012, environ 1 000 de ces missiles ont disparu des stocks militaires de la Libye. Malgré les efforts américains pour les localiser, quelques centaines d’exemplaires n’ont été jamais retrouvés.

    Al-Monitor a également appris de sources militaires dans la bande de Gaza que le nombre d’armes anti-aériennes était de plusieurs dizaines et qu’elles étaient réparties entre les principales factions armées. Le flux de ces armes a considérablement ralenti après que l’Égypte ait détruit les tunnels de contrebande le long de sa frontière avec la bande de Gaza en juillet 2013. Cela a contraint les groupes armés palestiniens à ne pas faire usage des armes anti-aériennes aussi souvent qu’ils le souhaiteraient, puisque les fournitures de remplacement sont peu nombreuses et espacées.

    La défense aérienne

    Al-Monitor a examiné un document militaire de l’unité de défense aérienne de l’une des factions de Gaza. Ce document disait que l’ armée de l’air israélienne a grandement contribué au ciblage de dizaines de membres de la faction, par sa capacité à suivre leurs mouvements. L’ armée de l’air a également déjoué un certain nombre de plans au cours des deux guerres précédentes en empêchant des unités palestiniennes de tirer des roquettes sur les colonies israéliennes, ou en assassinant des combattants s’avançant vers la frontière orientale de la bande de Gaza.

    Le document qui est une synthèse écrite et destinée à toutes les factions palestiniennes, ajoutait que l’unité s’est efforcé au cours des dernières années d’élaborer des plans militaires pour faire face à toute invasion israélienne de Gaza. Ils ont parfois réussi, selon le document, à repousser des incursions terrestres, comme cela s’est produit au cours de la guerre de 2008 sur la frontière sud de la ville de Gaza. Mais l’armée de l’air israélienne était à l’affût des unités armés palestiniennes d’avant-garde, fer de lance de la résistance face à l’armée israélienne.

    L’objectif principal de l’acquisition d’armes anti-aériennes était de paralyser l’armée de l’air, mais cela reste un défi, étant donné le petit nombre de ces armes dans la bande de Gaza et la difficulté d’en acquérir plus en raison de la destruction des tunnels de contrebande par l’Égypte.

    En conclusion, le document déclarait : « Tant que l’ armée de l’air israélienne aura pour rôle de déjouer tous les plans palestiniens de défense de Gaza contre les invasions terrestre, elle devra être attaquée, ses sorties aériennes déjouées, et il faudra mettre fin à ses survols 24h sur 24 de l’espace aérien palestinien. »

    À cet égard, les Brigades al-Qassam ont affirmé que leur unité de défense aérienne a commencé ses opérations avec des capacités limitées, composées de canons de taille moyenne et de mitrailleuses lourdes. Le groupe affirme avoir réussi à poser une menace réelle pour l’aviation israélienne en entravant ses missions, et d’avoir descendu trois dirigeables de surveillance dans le sud et le nord de la bande de Gaza. Mais sans préciser les dates des incidents ou fournir des preuves pour étayer sa revendication.

    Dans une ferme dans l’est de Gaza, un commandant de haut rang a dit à Al-Monitor dans une interview : « La résistance a le droit de posséder toutes les armes qui sont nécessaires pour faire face à la machine de guerre israélienne. Gaza a été transformée en un terrain d’essai pour tous les types de roquettes, les bombes au phosphore ou au vide, les bombes à percussion lancées par l’ armée de l’air israélienne. Dans toute nouvelle confrontation, la résistance ne donnera pas à Israël une nouvelle occasion de répéter ses tactiques ».

    Malgré le manque de moyens pour une réponse anti-aérienne soutenue, le commandant sur le terrain [a affirmé que] les Palestiniens peuvent [maintenant] s’engager dans la lutte pour le ciel. « Je peux dire que l’époque où l’armée de l’air israélienne avait l’initiative et estimait que l’espace aérien de Gaza était grande ouvert pour que ses drones, hélicoptères et avions F-16 y manœuvrent librement du nord au sud, est révolue depuis longtemps et ne reviendra jamais. »