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GéoPolitik - Page 30

  • Libye : Qui sème le vent récolte la tempête

    Libye : Qui sème le vent récolte la tempête
    Christopher Stevens, l’ambassadeur des États-Unis en Libye, a été lynché par les islamistes barbares qu’il avait contribué à installer. Ceux-là même qui, hier avaient lynché Mouammar Kadhafi, sauvagement torturé et assassiné son fils Mouatassim avec, pour toute oraison funèbre des Occidentaux, le rire obscène (*) d’Hillary Clinton.
    14 SEPTEMBRE 2012 | THÈMES (S.CATTORI) : LIBYE

    Il ne serait pas, comme l’affirme l’administration Obama, mort dans l’incendie de l’ambassade touchée par une roquette. Les photos où l’on voit le malheureux ambassadeur tout ensanglanté aux mains d’une foule déchaînée semblent bien montrer qu’il a été traîné dans la rue et lynché par les manifestants.

    Il a subi le même sort que Kadhafi.

    Ses tortionnaires, ces mêmes «  rebelles » soutenus hier par la France et les États-Unis, lui ont fait subir les mêmes outrances, les mêmes humiliations, les mêmes souffrances, et ils ont, de la même manière, filmé leurs exploits.

    Rien ne paraît confirmer la thèse d’une «  attaque soigneusement planifiée » avancée aujourd’hui par le gouvernement américain. Ce crime n’est que la suite et la conséquence des crimes commis en Libye par les puissances de l’OTAN, France (BHL) en tête.

    «  Qui sème le vent récolte la tempête » : cela pourrait aussi se produire demain en Syrie.

    Silvia Cattori

    (*) Voir la vidéo : 
  • Une bonne nouvelle : la Syrie résiste !

    Lundi 3 septembre 2012

    La Syrie résisteEn Syrie, la victoire des mercenaires de l’impérialisme occidental et des pays arabes réactionnaires semblait il y a encore peu à portée de main. Mais les événements prennent manifestement une autre tournure.

     

    Pourtant, la guerre contre le gouvernement syrien a été organisée et dirigée par la France, la Grande-Bretagne, la Turquie et bien sûr les États-Unis et Israël, et le sort d’Assad aurait dû être rapidement réglé. Or, la guerre se prolonge et les troupes de la rébellion cèdent régulièrement du terrain au prix parfois de lourdes pertes. Le scénario libyen ne sera pas réécrit. 

     

    Nous devons désormais réfléchir aux raisons de la résistance syrienne et aux conséquences d’une éventuelle défaite des mercenaires. D’un point de vue strictement militaire, les puissances impérialistes et leurs alliés régionaux ne sont pas intervenus directement en Syrie. Il faut dire que Damas a réussi à préserver une capacité opérationnelle élevée qui présuppose efficience technologique et un niveau important d’équipements. L’ASL (armée syrienne « libre ») en sait quelque chose, condamnée à engager de durs combats pour conquérir chaque parcelle de terrain. Et, à y regarder de plus près, on s’aperçoit que c’est plus une concentration d’attaques sur certains points (comme à Alep, qui avait été présentée jusque-là comme la nouvelle Benghazi) qu’une bataille menée sur une ligne de front. Et les résultats sont faibles : aucun territoire « libéré », des incursions dans des villages dans le but d’obtenir des victoires stratégiques ou tout simplement psychologiques qui aboutissent inversement à un  renforcement des liens entre le peuple syrien et le régime baasiste.

     

    Il est maintenant clair que la Syrie est devenue autre chose qu’un terrain de confrontations, fussent-elles militaires. La résistance du régime légitime en proie à une entreprise internationale de déstabilisation a pris une dimension qui dépasse de loin le cadre régional. C’est ainsi que le guide de la révolution iranienne, Ali Khamenei, a affirmé que la bataille qui sévit actuellement en Syrie s’inscrit dans le cadre de la lutte entre les forces de la Résistance et de Libération et l’impérialisme hégémonique. On peut le dire.

     

    Capitaine Martin 

  • Encore un 11 septembre !

    Encore un 11 septembre !

    Ariane WALTER

    Encore un 11 septembre !

    Qui arrange les Américains…

    Ca va finir par paraître bizarre. Tous ces 11 septembre…Il y a un numérologue dans la bande ?

    Donc un 11 septembre2012, les US sont attaqués. (Déjà vu.) Par un attentat (Déjà vu.) Qui serait mené par Al Qaida. (Déjà vu aussi.) Obama est ulcéré. (Déjà vu avec son clone.) On ne fait pas ça aux US. (Déjà dit). Ils envoient des troupes (là, très, très souvent vu.)

    Je voudrais donc dire au scénariste qui monte ces trucs-là que, non seulement, il manque d’imagination mais encore, c’est la crise, que sa dernière production est assez bigleuse.

    Quoi ? A New York 3000 morts américains et à Benghazi 4 ????

    C’est la récession…

    Interrogeons-nous.

    Première question : qu’est-ce que ce film ? « L’innocence des Musulmans » (un peu d’ironie, peut-être ?) Que nous en dit l’ Huma ?

    Le film, "Innocence of Muslims", est réalisé par Sam Bacile, promoteur immobilier de sont état. C’est un israélo-américain, qui a tourné en Californie ce poncif de 2 heures, en levant des fonds (5 millions de dollars) auprès d’une centaine de juifs qui ont souhaité rester anonymes.( « sont » tel qu’écrit par le journaliste. Minou, relis-toi.)

    Ouch ! La nouvelle ! Les communistes seraient-ils antisémites ! En tout cas l’affirmation est claire. A l’indicatif et non au conditionnel. Le Point la reprend d’ailleurs, exactement, mot pour mot. On connaît l’importance du copier-coller dans les nouvelles écoles de journalisme et le respect de ces deux mamelles US que sont AFP et Reuters.

    Ce promoteur immobilier, originaire de Californie, a levé quelque cinq millions de dollars de fonds, grâce à près d’une centaine de donateurs juifs. En seulement trois mois de tournage, il a réalisé, avec 60 acteurs et une équipe de 45 personnes, un film de deux heures. Le résultat est pourtant bien maigre, si ce n’est ridicule.

    Là encore indicatif. On suppose qu’ils se sont renseignés.

    Un peu plus bas il est dit : "Le film est politique. Pas religieux" Ce qui nous donne une nouvelle définition de « Politique ». De mauvais comédiens, un mauvais scénario, de mauvaises intentions. Beaucoup de fric pour pas grand-chose si ce n’est quelques morts qui ne se relèvent pas.

    Sur ce détail important : “mécènes juifs ou non”, certains font l’impasse. Ainsi « The wall street journal » :

    The man who claimed to be the film’s writer, director and producer, identified himself as Sam Bacile, a name that was subsequently believed to be a pseudonym. He said that he wanted to showcase his view of Islam as a hateful religion. "Islam is a cancer," he said in a telephone interview from his home. "The movie is a political movie. It’s not a religious movie."He said he worked with about 60 actors and 45 crew members and made the two-hour movie in three months last year in California.

    D’autres démentent. Deux medias du web : Emarrakech, placé sous la haute autorité de Mohamed VI, et Alyaexpressnews.

    Alyaexpressnews écrit :

    Le blogueur Jeffrey Goldberg a signalé que Klein Steve, un consultant pour le film controversé, « L’innocence des musulmans », et qui se décrit comme un activiste militant chrétien à Riverside, en Californie, a déclaré que le réalisateur du film, Sam Bacile, n’est pas israélien et que ce nom est un pseudonyme. Les médias, y compris Alyaexpress-News ont signalé que Bacile était un Israélien qui a travaillé dans l’immobilier en Amérique. Goldberg cite Klein comme disant « Je ne sais pas grand-chose sur lui. Je l’ai rencontré, je lui ai parlé pendant une heure. Il n’est pas israélien, non. Je peux vous le certifier, l’Etat d’Israël n’est pas impliqué . »

    J’adore « Je ne sais pas grand-chose sur lui…Il n’est pas Israélien. » Il sait donc l’essentiel. Plus loin Klein ajoute : «  Son nom est un pseudonyme. Tous ces gens du Moyen-Orient avec qui je travaille ont des pseudonymes. Je doute qu’il est juif. J’imagine que c’est une campagne de désinformation. »

    « J’imagine que c’est une campagne de désinformation » ne colle pas trop avec le titre : « Désinformation : Sam Bacile n’est ni Juif, ni Israélien. » Mais la plupart des gens ne lisent que les titres. Donc…

    Remarquons également l’arrivée à point nommé des « chrétiens » dans l’affaire.

    Une question plus grave passe à l’as que je suis la seule à poser : Sam Bacile est-il de la famille de Bachelot ? Prévoit-elle un vaccin ? Parce que vu le prix que ça nous a coûté la dernière fois et vu ses accointances avec les socialistes, on se sent mal ! 
    Bien. Qui a fait quoi est donc flou. Peut-être parce que ce n’est qu’une vidéo sortie sur ce maudit internet où n’importe qui dit n’importe quoi.

    On nous dit en effet que le film est sorti depuis juin où il n’a eu que 22 000 vues ce qui est peu en effet. « Prends le pouvoir sur moi, Jean-Luc », autre production iconoclaste, avait été vue par deux millions de fans. La sortie de ce film historique, dans tous les sens du terme, (celui sur Mahomet et non celui sur Jean-Luc) était donc passée jusque là inaperçue jusqu’à ce que, d’après le Wall Street journal, Twitter se soit emparé de l’affaire ! Sacré Twitter ! Après avoir coulé à pic la femme du pédalo, ils récidivent en mettant l’Arabie à feu et à sang ! Pas cool Twitter ! Et si on le supprimait ???

    The man who claimed to be the filmmaker, said he posted the trailer for his film on YouTube in early July. But it had largely escaped attention until recent days, when activists on Twitter pointed to clips that included actors in anachronistic costumes, near flimsy sets and often stumbling through lines. Egyptian clerics began widely condemning the footage.

    En fait, il s’agirait de tout autre chose. Grâce à l’Humanité, l’enquête progresse :
    Les premiers extraits du film ont été diffusés dès juin, et il avait alors obtenu le silence retentissant qu’il mérite. Et ce malgré le soutien du Pasteur intégriste Terry Jones, le brûleur de Coran, qui a béni le film et projette de le diffuser à l’office. Mais mardi, une chaîne de télévision égyptienne a choisi de diffuser un large extrait vidéo, déclenchant les émeutes.

    Bon, là il suffit de savoir qui a programmé ces extraits sur la télé égyptienne pour voir un peu d’où vient le coup. Mais personne n’en parle. Oh ! Le journalisme d’investigation !! Qu’est-ce que vous faites ! Est-ce donc si difficile à vérifier ? Il s’agit tout de même d’un appel au crime lancé sur une chaîne publique ! Qui a donné l’ordre ? Comment sur un point aussi simple : « Est-ce que c’est passé à la télé ou pas ? » ne peut-il y avoir consensus ? Il n’y a pas TVpoche dans ce pays ? Ou est-ce une façon une nouvelle fois de montrer qu’internet est un media dangereux ? Et si on le supprimait ?

    Autre détail qui a son importance rajouté par l’Huma : Ce n’est donc pas un film copte, comme on a pu l’entendre dans un premier temps, notamment de la bouche du grand mufti d’Egypte, ce qui a fait craindre des représailles aux chrétiens du Caire lors des manifestations d’hier.

    (Ouf pour les Coptes ! Ils viennent de l’échapper belle là et comme tout le monde se fout de leur massacre…)

    Passons maintenant à un autre point délicat : Qui a tué l’ambassadeur américain ? Là encore, on nous balade.

    - Première proposition : les Arabes. (Terme vague)

    JJSnews écrit :

    Bien que les premiers rapports affirment que son véhicule a été touché par une roquette, il semble maintenant beaucoup plus probable que lui et trois employés de l’ambassade (deux d’entre eux des Marines américains) ont été arrachés de leur voiture de l’ambassade et lynchés par les « manifestants ». De la sauvagerie arabe. Et que l’on ne me traite pas de raciste : je n’ai pas vu ça ailleurs que dans les pays arabes. Mais peut-être que je me trompe, après tout.

    On ne peut que féliciter l’auteur de ces lignes pour cet effort de bienveillance. Donc JJSnews reste vague : « Ce sont des Arabes sauvages. Les deux termes étant synonymes. »

    - 2ème proposition : Al Qaïda.

    Libération nous informe :

    Selon cette source, les extrémistes se sont servis de manifestants qui protestaient contre le film comme d’un « prétexte » pour s’en prendre au consulat américain avec des armes de petit calibre mais aussi des lance-roquettes. « Il y a des détails encore assez flous, mais clairement on a la signature d’Al-Qaeda », a estimé de son côté Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au Congrès américain, sur la chaîne CNN.

    Il faudra expliquer à Mike Rogers, président républicain de la commission du renseignement au congrès américain, (on tremble) qu’il y a quand même une différence notable de sens entre « assez flou » et « clairement ». Par ailleurs de qui s’agit-il ? D’Al Qaïda , la branche arabe de la CIA ? D’Al Qaïda qui fait sauter des tours avec des cutters ? D’Al Qaïda qui aide les Us en Libye et ensuite, certains étant au chômage va leur filer un coup de main en Syrie ? Quel Al Qaïda ?

    - Troisième proposition : les Salafistes.

    Pour les ignorants rappelons que les salafs sont les purs antiques de l’Islam, Mahomet et les quatre premiers califes et que le salafisme a toujours existé quand il s’est agi de dire :« C’était mieux avant . Revenons au bon vieux temps. Soyons les plus rétrogrades possible. » Le Fn est donc salafiste et les vieux blancs du Ku-Klux-Klan aussi !

    Le Point y va carrément :

    Des salafistes libyens ont attaqué l’ambassade des États-Unis à Benghazi, officiellement pour protester contre un film anti-islam. Elle est l’oeuvre de brigades salafistes appartenant au mouvement Ansar el-Charia (les défenseurs de la charia, NDLR).

    Très précis en effet. Autre information donnée par le même :

    L’assassinat qui a visé l’ambassadeur américain en Libye a été prémédité", affirme l’islamologue Mathieu Guidère*. "Il répond directement à l’appel du numéro un d’al-Qaida, Ayman Al-Zawahiri, qui a demandé aux salafistes libyens de s’en prendre aux Américains pour venger la mort d’un des grands stratèges de l’organisation, Abou Yahya al-Libi, tué en juin dernier par un drone américain au Pakistan." D’après le chercheur, la diffusion du film de Bacile n’aurait donc rien à voir avec l’incident. "Ce film est passé relativement inaperçu en Libye, assure-t-il. Mais lorsque les salafistes en ont pris connaissance, ils se sont précipités dans la brèche pour mener une action spectaculaire qu’ils allaient politiser." Les salafistes possèdent entre eux de nombreuses interconnexions au Maghreb, explique Mathieu Guidère. Lorsqu’ils sont inexistants en politique, leurs actions provocatrices et spectaculaires plongent le gouvernement en place dans l’embarras, car elles visent le thème sensible du sacré."

    Peut-on dire que les salafistes sont les Pussy riot de l’Islam ?? L’assassinat de l’ambassadeur américain était-il une performance ?

    Du calme, Le Point ! L’enquête est en cours ! On a arrêté quatre lampistes et personne ne sait quoi !

    - Quatrième proposition, toujours dans Libé : des partisans de feu Kadhafi.

    Les autorités libyennes ont présenté leurs excuses aux Etats-Unis et pointé du doigt à la fois les partisans du régime déchu de Mouammar Kadhafi et Al-Qaeda après cette attaque survenue mardi soir, jour du onzième anniversaire des attentats du 11-Septembre aux Etats-Unis commis par le réseau islamiste.

    Cette accusation s’explique si l’on considère que ce malheureux ambassadeur a été lynché et violé exactement comme l’avait été Kadhafi, abandonné, par les Zuniens, à la vindicte de ses ennemis. Notons au passage qu’ Hillary Clinton, qui avait éclaté de rire quand Kadhafi avait été tué , n’ a pas réagi, là, de la même façon, et que si un chef arabe avait pouffé ,suite à la mort horrible de l’ambassadeur, on l’aurait sans doute traité d’inhumain.

    De tout cela retenons qu’Arabes, Al qaidistes, Salafistes, ou ex-Kadhafistes, ce sont quand même toujours des Arabes sauvages dont on nous dit qu’ils sont très violents. Et il vrai qu’à force de les exciter comme des pittbuls on finit quand même par avoir quelques résultats. Leur efficacité n’est pas toujours aussi évidente puisqu’on nous dit :

    Au même moment, en Égypte, des milliers de manifestants, en majorité des salafistes, ont attaqué l’ambassade américaine au Caire. Ils sont finalement parvenus à arracher le drapeau américain, avant de le remplacer par un étendard islamique.

    Rien que ça ? Félicitations au Point qui a une machine à détecter les salafistes dans la foule. Ceci ne nous étonne pas de la maison Giesbert, grand journaliste contemporain.

    Et si l’on cherchait ailleurs ?

    Chez les blancs. Chez les républicains Zuniens , par exemple.

    Comme vous le savez, cette grand nation démocratique est en période d’élections, les citoyens ayant à choisir entre un fou patenté et un fou dissimulé. (Comme chez nous. Chez nous, en fait, ce n’est pas l’islamisation de nos coutumes qui est à craindre mais l’américanisation de nos mœurs qui est tellement avancée que beaucoup de Français actuellement raisonnent comme des blancs du Mississipi !)

    Etudions l’affaire.

    La grande histoire, en ce moment, est la réélection d’Obama. Ce qui intéresse au plus haut point Israël , maître à penser et maître à danser des EU. Israël et ses faucons. Or, y aurait-il de l’eau dans le gaz entre Obama et Netanyahou ? Des bruits ont couru disant qu’Obama avait refusé de recevoir Net lors d’un de ses passages à New-York. Depuis les deux hommes se sont longuement téléphoné (pour se dire quoi ?) et le différend s’est calmé. Tout va bien. (Ca a coûté combien ? A qui ?) Il n’empêche qu’Israël préférerait un Républicain traditionnellement ancré dans le clan des pétroliers et des fabricants d’armes, Obama étant plutôt le petit marquis de la finance. Or ils ont besoin de soudards sans état d’âme. Romney, stupide à souhait, persuadé que Dieu a créé l’Amérique pour qu’elle dirige le monde (au nom d’Israël), leur paraît donc mieux convenir. Ceci n’est pas sans rappeler l’histoire de l’élection de Reagan qui avait éliminé Carter suite à la prise d’otages de 52 Américains prisonniers à Téhéran. Les républicains avaient dit que Carter était incapable de porter haut le drapeau de l’Amérique et c’est ainsi que les Républicains avaient repris les rênes. Sont-ce les républicains de Romney qui ont monté toute cette affaire pour tenter de discréditer Obama ? C’est l’avis de Libération :

    La date choisie, le 11 septembre, ne doit rien au hasard. Car si le gouvernement américain s’est montré plutôt discret sur les commémorations des attentats de New York, les milieux néoconservateurs en ont, eux, profité pour relancer leur machine de guerre médiatique anti-musulmane.

    Quant à la préférence des faucons Israéliens pour Romney, il suffit de jeter un oeil surJJSnews :

    Oui, c’est la faiblesse du président Obama, celui-là même qui a traîné la dignité des Etats-Unis d’Amérique au sol. Un diplomate américain a été assassiné par la foule dans les rues d’un pays qui, par peur d’un Président américain courageux, n’aurait pas touché un cheveu de l’ambassadeur. Tant qu’Obama sera au pouvoir, il n’y aura pas de réponse significative – militaire ou autre.

    Glups ! Quoiqu’il en soit nous pouvons tenir pour acquis les points suivants :

    - Que cette affaire a été voulue pour produire ce qu’elle a produit.

    - Qu’un dessin animé tout aussi irrévérencieux, Ahmed et Salim, et qui passe en Israël depuis des années, se moquant d’une famille de terroristes, n’a eu aucun effet de ce type. Certes, il ne s’agit pas de Mahomet mais les Arabes sont quand même ridiculisés aux petits oignons.)

    - Qu’on comprend pourquoi les Pussy Riot ne font pas de performance dans les mosquées.

    - Que les Arabes passent pour des sauvages sanguinaires. Et qu’il faut en avoir très peur chez nous. Et voter à droite.

    - Que la flotte US débarque en Méditerranée. Ou elle était déjà quand même.

    - Bref que le parti de la guerre hard qui en a marre de traîner les pattes a pris une option sur le parti de la guerre soft qui s’apprête à récolter des fruits juteux en Europe. Canons ou banque, il faut choisir.

    Quant à l’organisation de cette nouvelle partie de Backgammon, voici ce que je propose. Je mets au conditionnel car je ne suis pas un grand journaliste pour parler à l’indicatif.

    Qui est à l’origine du film ?

    1) Des potes israéliens qui veulent se payer une partie de rigolade.

    2) On commande ce film. Qui ? Le Qatar ! Ahahaha ! C’est la dernière nouvelle. Ca vient de tomber !

    Qui l’utilise ?

    1) Des partisans de Romney. Les faucons d’Israël . Ils découvrent le film, voient l’intérêt de la chose et se débrouillent pour attirer l’attention des medias. Ainsi Obama sera décrédibilisé.

    2) Ce sont des partisans d’Obama qui montent le coup. Coup triple : leurs bateaux sont en méditerranée et leurs troupes en Libye. Les Arabes passent encore pour de foutus sauvages. Encore un clou sur la croix de l’Islamophobie. Grâce à leurs medias, ils suggèrent l’histoire du mécénat des Juifs. Il faut qu’ils se calment ceux-là. Romney est décrédibilisé car il a critiqué Obama sans respecter la mort de l’ambassadeur.

    Pendant ce temps un homme est effroyablement massacré. Et trois autres. 4. On a eu beaucoup mieux et sans état d’âme.

    He oh ! Les bisounours ! Vous ouvrez les yeux un peu sur tonton Sam suffit jamais et oncle Ben très collant ?

    Et Al Qaïda ?

    Ahahahahahahaaaaa ! (Echo caverneux.)

    Et pour ceux qui ont des doutes, les dernières révélations de The Independant : les Etats-Unis étaient au courant de l’attaque. Si c’est vrai, ça ne vous rappelle rien ?

    Ariane Walter

    URL de cet article 17729 
    http://www.legrandsoir.info/encore-un-11-septembre.html
  • Jean Bricmont:Sur les interventions humanitaires...

    8 septembre 2012
    Interview de Jean Bricmont par KOUROSH ZIABARI

    Sur les interventions humanitaires, l’Iran, Israël et les pays non-alignés. (Counterpunch)

     
    Jean BRICMONT

    Dans votre article, « The case for a Non-Interventionist Foreign Policy », vous parlez des justifications que les puissances impériales utilisent pour rationaliser leurs expéditions militaires dans le monde. Une politique étrangère belliciste ne constitue-t-elle pas un avantage pour les politiciens dans le monde occidental, particulièrement aux États-Unis, pour attirer les votes et le soutien des populations ? Les américains peuvent-ils élire un président pacifiste qui s’engage ouvertement à en finir avec les guerres états-uniennes et à s’abstenir d’en mener d’autres ?

    Je ne suis pas sûr que cela attire les votes. En Europe, certainement pas. Les politiciens les plus bellicistes, Blair et Sarkozy, n’ont pas été populaires, sur le long terme, à cause de leurs politiques étrangères. En Allemagne, la population est systématiquement en faveur d’une politique étrangère de paix. Comme le remarquait le pacifiste américain A. J. Muste, le problème dans toutes les guerres réside chez les vainqueurs - ils pensent que la violence paye. Les vaincus, comme Allemagne, et à un certain degré le reste de l’Europe, savent que la guerre n’est pas toute rose.

    Cependant, je pense que, excepté en temps de crise, comme lors des guerres du Vietnam et d’Algérie, quand cela a mal tourné pour les États-Unis ou la France, la plupart des gens ne sont pas vraiment intéressés par la politique étrangère, ce qui est compréhensible, étant donné leurs problèmes quotidiens, et parce que celle-ci semble être hors de portée de la majorité des citoyens.

    Par contre, chaque candidat à l’élection présidentielle aux États-Unis doit faire des déclarations patriotiques, « nous sommes les meilleurs », « une lueur au sommet de la colline », un « défenseur des droits de l’homme », etc. Évidemment, ceci est vrai pour tous les systèmes de pouvoir, la seule chose qui varie sont les « valeurs » auxquelles on se réfère (être un bon chrétien ou un bon musulman ou bien un défenseur du socialisme, etc.).

    Et il est vrai que, pour attirer les votes, il faut avoir le soutien de la presse et des puissances d’argent. Cela introduit un énorme biais en faveur du militarisme et du soutien à Israël.

    Les puissances impériales, comme vous l’avez indiqué dans vos écrits, mènent des guerres, tuent des innocents, pillent les ressources naturelles des pays les plus faibles sous prétexte d’amener la démocratie. Qui doit donc se charger des principes du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté ? Attaquer d’autres pays tous azimuts et tuer indifféremment des civils sans défense est d’une illégalité flagrante. Est-il possible de ramener ces puissances à la raison et de les rendre responsables de ce qu’elles font ?

    Je pense que l’évolution du monde va dans la direction du respect pour les principes du droit international, de l’intégrité territoriale et de la souveraineté. Comme je l’ai dit, les populations européennes sont plutôt pacifiques, à la fois à l’intérieur de l’Europe et à l’égard du reste du monde, du moins comparé au passé. Certains de leurs dirigeants ne sont pas pacifiques et il y a une forte pression en faveur de la guerre de la part d’une étrange alliance entre les interventionnistes des droits de l’homme et les néoconservateurs, qui sont très influents dans les médias et au sein de l’intelligentsia, mais ce ne sont pas les seules voix autorisées et elles sont plutôt impopulaires au sein de la population.

    Pour ce qui est des États-Unis, ils sont dans une crise profonde, pas seulement économique, mais aussi diplomatique. Ils ont perdu depuis longtemps le contrôle de l’Asie, sont en train de perdre celui de l’Amérique Latine et, actuellement, aussi du Moyen-Orient. L’Afrique se tourne de plus en plus vers la Chine.

    Donc, le monde est en train de devenir multipolaire, qu’on le veuille ou non. Je perçois là au moins deux dangers : que le déclin des États-Unis ne produise des réactions « folles », menant à une guerre globale, ou bien que l’effondrement de l’empire américain ne crée un chaos généralisé, un peu comme ce qui s’est passé lors de l’effondrement de l’empire romain. Il est de la responsabilité du mouvement des pays non alignés et des BRICS d’assurer une transition ordonnée vers un véritable nouvel ordre mondial.

    Ce qui semble être hypocrite dans l’attitude des puissances occidentales à l’égard du concept des droits de l’homme est qu’elles condamnent, d’une façon incessante, les violations des droits de l’homme dans les pays avec lesquels elles sont en conflit, mais restent intentionnellement silencieuses quant aux violations dans les pays qui leurs sont alliés. Par exemple, vous savez certainement comment on maltraite et torture les prisonniers politiques en Arabie saoudite, l’alliée numéro un de Washington parmi les pays arabes. Pourquoi ne protestent-elles pas et ne condamnent-elles pas ces violations ?

    Connaissez-vous un quelconque pouvoir qui ne soit pas hypocrite ? Il me semble que le pouvoir fonctionne ainsi partout et tout le temps.

    Par exemple, en 1815, à la chute de Napoléon, le Tsar de Russie, l’empereur d’Autriche et le roi de Prusse se sont unis dans ce qu’ils ont appelé la Sainte Alliance. Ils prétendaient baser leur ligne de conduite sur « les sublimes vérités contenues dans la religion éternelle du Christ notre sauveur », de même que sur les principes « de leur sainte religion, préceptes de justice, de charité et de paix » et ont juré de se conduire à l’égard de leurs sujets « comme un père envers ses enfants ».

    Pendant la guerre des Boers, le premier ministre Britannique, Lord Salisbury, déclarait que c’était « une guerre pour la démocratie » et que « nous ne visons ni les mines d’or ni le territoire ». Bertrand Russell, qui cite ces remarques, ajoute que « des étrangers cyniques » n’ont pas pu s’empêcher de faire remarquer que « nous avons néanmoins obtenu et les mines et le territoire » .

    Au plus fort de la guerre du Vietnam, l’historien américain Arthur Schlesinger décrivait la politique des États-Unis comme faisant partie de « notre programme global de bonne volonté internationale » . À la fin de cette guerre, un journaliste libéral écrivait dans le New York Times que : « Pendant un quart de siècle, les États-Unis ont essayé de faire le bien, d’encourager la liberté politique et de promouvoir la justice sociale dans le Tiers-Monde » .

    En ce sens, les choses n’ont pas changé. Les gens pensent parfois que, parce que notre système est plus démocratique, les choses ont dû changer. Mais ceci suppose que les populations soient bien informées, ce qui n’est pas vrai à cause des nombreux biais dans les médias, et cela suppose aussi qu’elles participent activement à la formation de la politique étrangère, ce qui n’est pas vrai non plus, sauf en temps de crise. La formation de la politique étrangère est quelque chose de très élitiste et peu démocratique.

    L’attaque ou l’invasion d’autres pays sous prétexte d’une intervention humanitaire peut être légalisée et admissible avec l’unanimité des membres permanents du Conseil de Sécurité. S’ils votent tous en faveur d’une attaque militaire, celle-ci se produira. Mais ne pensez-vous pas que le fait même que seuls 5 pays peuvent prendre des décisions sur 193 membres des Nations Unies, et que cette majorité considérable n’a aucun mot à dire sur le cours des évènements internationaux, est une insulte à toutes ces nations et à leur droit à l’auto-détermination ?

    Bien sûr. Mais maintenant que la Chine et la Russie semblent avoir des positions indépendantes vis-à-vis de l’Occident, il n’est pas évident que de nouvelles guerres seront légales. La situation actuelle au sein du Conseil de Sécurité n’est pas satisfaisante, mais je pense néanmoins que, globalement, les Nations-Unies sont une bonne chose ; elle fournissent des principes opposés à l’ingérence et un cadre pour l’ordre international, et leur existence offre la possibilité à différents pays de se rencontrer et de discuter, ce qui est mieux que rien.

    Bien sûr, réformer les Nations-Unis sera une affaire compliquée, parce que cela ne peut se faire sans le consentement des membres permanents du Conseil de Sécurité, et il y a peu de chances qu’ils soient enthousiastes à la perspective de lâcher une part de leur pouvoir.

    Ce qui importera en fin de compte sera l’évolution des rapports de forces, et celle-ci ne se fait pas en faveur de ceux qui pensent actuellement contrôler le monde.

    Parlons de certaines questions contemporaines. Dans vos articles, vous avez parlé de la guerre au Congo. Ça a été un choc pour moi d’apprendre que la seconde guerre du Congo a été la plus meurtrière dans l’histoire de l’Afrique avec 5 millions d’innocents morts, mais les médias dominants aux États-Unis ont occulté cela, parce qu’un des belligérants, l’armée rwandaise, était un allié proche de Washington. Quelle est votre position à sujet ?

    Je ne suis pas un expert sur cette région du monde. Mais la tragédie rwandaise de 1994 est souvent utilisée comme argument en faveur des interventions étrangères qui, dit-on, auraient pu arrêter les tueries, alors que la tragédie au Congo devrait être considérée comme un argument contre l’intervention étrangère et pour le respect du droit international, puisqu’elle était dans une large mesure due à l’intervention du Rwanda et de l’Ouganda au Congo.

    Bien sûr, le fait que ce dernier argument n’est jamais invoqué montre, une fois de plus, à quel point le discours sur l’intervention humanitaire est biaisé en faveur des pouvoirs en place, qui veulent s’attribuer le droit d’intervenir, quand ça les arrange.

    Il y a quelque jours, le secrétaire général des Nations-Unis, Ban Ki Moon, condamnait les dirigeants iraniens pour leurs propos incendiaires et haineux envers Israël. Cependant, je ne me souviens pas qu’il ait condamné les officiels israéliens pour leurs menaces de guerre fréquentes et répétées contre l’Iran. Quelle est la raison de cette hypocrisie ?

    Comme vous le savez, l’hypocrisie en Occident vis-à-vis d’Israël atteint des proportions ahurissantes et Ban Ki Moon, bien qu’il soit secrétaire général des Nations-Unies, est sur des positions très « pro-occidentales ». Bien que je doute de la sagesse de la rhétorique iranienne sur Israël, je pense néanmoins que les menaces d’actions militaires contre l’Iran par Israël sont de loin beaucoup plus sérieuses et devraient être considérées comme illégales du point de vue du droit international. Je pense aussi que les sanctions unilatérales contre l’Iran, prises par les États-Unis et leurs alliés, pour plaire à Israël, sont honteuses. Et, bien que les gens qui se disent antiracistes en Occident ne dénoncent jamais ces politiques, je pense pour ma part qu’elles sont profondément racistes, parce qu’elles sont acceptées uniquement parce que des pays soi-disant civilisés, Israël et ses alliés, exercent cette menace et ces sanctions contre un pays « non-civilisé », l’Iran. Dans le futur, on se souviendra de cela de la même manière qu’on se souvient aujourd’hui de l’esclavage.

    Il y a des personnes comme vous qui s’opposent au militarisme des États-Unis, à son imposture et à son hypocrisie quant aux droits de l’homme et à leur tentative de dévorer le Moyen-Orient riche en pétrole, mais je dois dire que vous êtes une minorité. C’est le Congrès dominé par Israël et les « think tanks » bellicistes comme le Council on Foreign Relations et le National Endowment for Democracy qui dirigent les États-Unis, et pas les penseurs anti-guerre, progressistes, qui sont pour la paix, comme vous. Quel est le degré d’influence qu’ont les penseurs progressistes et les médias de gauche sur les politiques décidées aux États-Unis ?

    Je pense qu’on doit faire une distinction entre le soutien à Israël et le désir de « dévorer » le pétrole. Les deux politiques ne sont pas les mêmes et sont en fait contradictoires. Comme l’ont montré, je pense, Mearsheimer et Walt , les politiques pro-israéliennes des États-Unis sont dans une large mesure dues au lobby pro-israélien et elles n’aident ni leur économie ni leurs intérêts géostratégiques. Par exemple, pour autant que je sache, rien n’empêcherait nos compagnies pétrolières de forer en Iran, s’il n’y avait pas de sanctions imposées à ce pays ; mais ces sanctions sont liées à l’hostilité d’Israël à l’encontre de l’Iran, pas au désir de contrôler le pétrole.

    La seconde remarque est que les gens qui sont contre la guerre ne sont pas nécessairement de gauche. Il est vrai qu’une grande partie de la droite est devenue néoconservatrice, mais il y a aussi une grande partie de la gauche qui est influencée par l’idéologie de l’intervention humanitaire.

    Aux Etats-Unis, il existe une droite libertarienne, Ron Paul par exemple, qui est résolument contre la guerre, et il y a aussi quelques vestiges d’une gauche pacifiste ou anti-impérialiste. Remarquez que cela a toujours été le cas (même à l’époque coloniale) : la division entre pro et anti-impérialistes ne coïncide pas avec la division gauche-droite, si celle-ci est comprise en termes socio-économiques ou en termes « moraux » (sur le mariage homosexuel, par exemple).

    Il est vrai que nous avons trop peu d’influence, mais cela est dû en partie au fait que nous sommes divisés, entre une gauche anti-guerre et une droite anti-guerre. Je pense que la majorité de la population est opposée à ces interminables et coûteuses guerres, principalement en Europe, à cause des leçons de la Deuxième Guerre mondiale, ou à cause des défaites dans les guerres coloniales et, aux États-Unis, à cause d’une certaine lassitude envers la guerre, après l’Afghanistan et l’Irak.

    Ce que nous manque est un mouvement anti-guerre fort ; pour que celui-ci se construise, il faudrait se focaliser sur la guerre elle-même et unir les diverses opposition (de gauche et de droite). Mais si des mouvements peuvent être construits autour de questions comme l’avortement ou le mariage homosexuel, qui mettent de côté les problèmes socio-économiques et les questions de classe, pourquoi pas ?

    Bien qu’un tel mouvement n’existe pas encore, ses perspectives ne sont pas totalement désespérées : si la crise économique s’aggrave, et si l’opposition mondiale aux politiques des États-Unis prend de plus en plus d’ampleur, les citoyens de différentes couleurs politiques pourraient s’unir et essayer de construire des alternatives au militarisme.

    Quel est votre point de vue en ce qui concerne la guerre de sanctions, d’embargos, d’assassinats de scientifiques et d’opérations psychologiques que mènent les États-Unis et leurs alliés à l’encontre de l’Iran ? L’Iran subit pratiquement une attaque multilatérale des États-Unis, d’Israël, et de leurs serviles acolytes européens. Y a-t-il un quelconque moyen pour l’Iran de s’extirper de cette situation et de résister à la pression ? Connaissez-vous l’Iran ? Avez-vous entendu parler de sa culture et sa civilisation, dont les médias dominants ne parlent jamais ?

    Je ne connais pas bien l’Iran, mais je ne pense pas que j’aie besoin d’en savoir beaucoup à propos de ce pays, bien que j’aimerais certainement en savoir davantage, pour m’opposer aux politiques que vous mentionnez. J’étais aussi opposé à l’intervention occidentale en ex-Yougoslavie et en Libye.

    Certains pensent qu’il y a des bonnes et des mauvaises interventions. Mais la question principale pour moi est : qui intervient ? Ce ne sont jamais réellement les « citoyens » ou bien la « société civile » en Occident, ou même les pays européens uniquement, c’est-à-dire sans le soutien des États-Unis, qui interviennent. C’est toujours l’armée américaine, principalement son armée de l’air.

    Maintenant, on peut bien sûr défendre l’idée qu’il faille ignorer le droit international et que la défense des droits de l’homme doive revenir à l’U.S. Air Force. Mais beaucoup de gens qui soutiennent les « bonnes » interventions ne disent pas cela. Généralement, ils disent que « nous » devons faire quelque chose pour « sauver les victimes » dans telle ou telle situation particulière. Ce que ceux qui défendent ce point de vue oublient, est que le « nous » qui est supposé intervenir ne fait pas référence à ceux qui tiennent ces discours, mais à l’armée américaine et à elle seule.

    Par conséquent, le soutien à n’importe quelle intervention ne fait que renforcer l’arbitraire du pouvoir américain qui, bien sûr, exerce ce pouvoir comme bon lui semble et non pas, en général, selon les souhaits de ceux qui soutiennent les « bonnes » interventions.

    Et pour conclure, pouvez-vous nous donnez un aperçu de comment les grands médias servent les intérêts des puissances impériales ? Comment fonctionnent-ils ? Est-il moralement justifiable d’utiliser la propagande des médias pour atteindre des objectifs politiques et coloniaux ?

    Le lien entre les « grands médias » et la propagande de guerre est complexe, comme l’est la relation entre le capitalisme et la guerre. La plupart des gens de gauche pensent que le capitalisme a besoin de la guerre ou y conduit. Mais la vérité, à mon avis, est beaucoup plus nuancée. Les capitalistes américains font des fortunes en Chine et au Vietnam maintenant qu’il y a la paix entre les États-Unis et l’est de l’Asie (pour les travailleurs américains, c’est une autre histoire, évidemment).

    Il n’y a aucune raison pour que les compagnies pétrolières ou d’autres sociétés capitalistes occidentales ne fassent pas du commerce avec l’Iran (du moins, du point de vue de ces compagnies), et, s’il y avait une paix stable dans cette région, les capitalistes s’abattraient sur elle comme des vautours pour y exploiter une main d’œuvre bon marché et relativement qualifiée.

    Ceci ne veut pas dire que les capitalistes sont gentils, ni qu’ils ne peuvent pas être individuellement en faveur de la guerre, mais que la guerre n’est pas, en général, dans leur intérêt, et qu’ils ne constituent pas nécessairement la force principale qui pousse à la guerre.

    Les gens sont amenés à faire la guerre entre autres par des conflits idéologiques et religieux, surtout quand ces idéologies prennent des formes fanatiques - par exemple, quand vous croyez qu’une certaine parcelle de terre vous a été offerte par Dieu, ou que votre pays est investi d’une mission spéciale, comme exporter les droits de l’homme et la démocratie (selon la volonté divine, d’après Mitt Romney), de préférence avec des missiles de croisière et des drones.

    Le fait qu’une idée qui est fondamentalement laïque et libérale, celle des droits de l’homme, ait été transformée en l’un des principaux moyens d’attiser l’hystérie de guerre en Occident est une cruelle ironie. Mais c’est la réalité de notre temps, et il est urgent et important de la changer.

    Cette interview a d’abord été publiée en anglais sur le site Counterpunch (http://www.counterpunch.org/2012/08/31/an-interview-with-jea...et a été traduite avec l’aide de Amazigh A. et Imène H.

    Kourosh Ziabari est un journaliste iranien, correspondant de presse et militant pour la paix. Il est membre de la "World Student Community for Sustainable Development". Vous pouvez le contacter à l’adresse : kziabari@gmail.com

    (1) Bertrand Russell, Freedom and Organization, 1814-1914, London, Routledge 2001.

    (2) The New York Times, February 6, 1966.

    (3) William V. Shannon, The New York Times, September 28, 1974. Cité par Noam Chomsky dans “Human Rights” and American Foreign Policy, Nottingham, Spokesman Books, 1978, p.2-3. Disponible sur : http://book-case.kroupnov.ru/pages/library/HumanRights/

    (4) Voir leur livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, Editions La Découverte, 2009.

  • La répression contre Julian Assange

    La répression contre Julian Assange : une attaque contre la liberté et une farce journalistique.

     
    John PILGER

    La menace du gouvernement britannique d’envahir l’ambassade équatorienne à Londres pour s’emparer de Julian Assange est d’une importance historique. David Cameron, ancien chargé des relations publiques d’un magnat de la télévision et marchand d’armes auprès des monarchies du Golfe, est bien placé pour déshonorer les conventions internationales qui ont protégé des Britanniques qui s’étaient retrouvés au milieu d’un soulèvement. Tout comme l’invasion de l’Irak par Tony Blair a directement mené aux attentats terroristes de Londres le 7 juillet 2005, Cameron et le Ministre des Affaires étrangères William Hague ont mis en péril la sécurité des représentants britanniques à travers le monde.

    En menaçant de violer une loi prévue pour expulser des assassins d’une ambassade étrangère, tout en diffamant un homme innocent qualifié de « criminel présumé », Hague a fait de la Grande-Bretagne la risée du monde entier, même si cette information a été largement censurée dans la presse britannique. Les mêmes journaux et télévisions courageux qui ont soutenu le rôle britannique dans les crimes sanglants historiques, depuis le génocide en Indonésie jusqu’aux invasions de l’Irak et de l’Afghanistan, et aujourd’hui une attaque contre « le bilan des droits de l’homme » de l’Equateur dont le véritable crime a été de tenir tête aux voyous de Londres et de Washington.

    Comme si les joyeuses festivités des Jeux Olympiques s’étaient transformées en l’espace d’une nuit en un étalage de férocité colonialiste. Observez l’officier de l’armée britannique devenu reporter de la BBC, Mark Urban, « interviewant » l’ancien apologiste de Blair à Washington, Sir Christopher Meyer en train de beugler devant l’ambassade équatorienne, et regardez les tous les deux exploser d’une indignation réactionnaire contre l’insociable Assange et l’inflexible Rafael Correa pour avoir exposé le système de pouvoir rapace de l’Occident. Un affront similaire est encore tout frais dans les pages du Guardian, qui a conseillé à Hagues d’être « patient » et qu’un assaut contre l’ambassade provoquerait plus de problèmes qu’il n’en résoudrait. Assange n’est pas un réfugié politique, a déclaré the Guardian, parce que « ni la Suède ni la Grande-Bretagne ne déporterait quelqu’un qui risque la torture ou la mort ».

    L’irresponsabilité de cette déclaration est parfaitement dans la lignée du rôle perfide joué par the Guardian dans toute l’affaire Assange. Le journal sait parfaitement que les documents révélés par Wikileaks montrent que la Suède a constamment cédé aux pressions des États-Unis en matière de droits civiques. En décembre 201, le gouvernement suédois a brutalement révoqué le statut de réfugié politique de deux Égyptiens, Ahmed Agiza et Mohammedel-Zari, qui ont été remis à un escadron de la CIA à l’aéroport de Stockholm et « remis » à l’Égypte où ils ont été torturés. Une enquête par le médiateur de la justice suédois a conclu que le gouvernement avait « gravement violé » les droits humains de ces deux hommes. Dans un câble de l’ambassade US de 2009 obtenu par Wikileaks, intitulé « Wikileaks jette la neutralité dans les poubelles de l’histoire », la réputation tant vantée de la neutralité de l’élite suédoise se révèle une arnaque. Un autre câble US révèle que « l’étendue de la coopération [de l’armée et des services de renseignement suédois avec l’OTAN] n’est pas très connue » et devait être tenue secrète « au risque de provoquer des critiques contre le gouvernement ».

    Le ministre suédois des Affaires étrangères, Carl Bildt, a joué un rôle notoire dans le Comité pour la Libération de l’Irak de George W. Bush et entretient des relations étroites avec l’extrême-droite du Parti Républicain. Selon l’ancien procureur en chef suédois, Sven-Erik Alhem, la décision suédoise de demander l’extradition d’Assange sur accusation de « délit sexuel » est « déraisonnable et peu professionnel, ainsi qu’injuste et disproportionnée. » S’étant porté volontaire lui-même pour être interrogé, Assange a été autorisé à quitter la Suède pour Londres où là encore il s’est proposé pour être interrogé. Au mois de mai, lors d’un dernier appel contre l’extradition, la Cour Suprême britannique a rajouté dans la farce en faisant référence à des « charges » qui n’existent pas.

    Le tout a été accompagné d’une campagne virulente contre la personne d’Assange. Une bonne partie de cette campagne est venue du Guardian qui, tel un amoureux éconduit, s’est retourné contre son ancien informateur assiégé, après avoir énormément profité des révélations de Wikileaks. Un livre du Guardian a fait l’objet d’un contrat lucratif à Hollywood et ni Assange ni Wikileaks ne toucheront un centime. Les auteurs, David Leigh et Luke Harding, insultent gratuitement Assange en le qualifiant de « caractère fêlé » et d’« insensible ». Ils ont révélé aussi le mot de passe secret qui avait été confié au journal et qui était censé protéger le fichier informatique qui contenait les câbles US. Le 20 août, Harding se trouvait devant l’ambassade équatorienne, jubilant sur son blog que « Scotland Yard pourrait bien avoir le dernier mot ». Quelle ironie, mais en même temps assez logique, que de constater que l’éditorial du Guardian, qui assène le dernier coup en date contre Assange, s’inspire de la presse (à scandale – NdT) de Murdoch en surenchérissant de manière prévisible dans la bigoterie. Au temps pour Leveson, le Hackgate et tous les discours sur le journalisme respectable et indépendant et qui n’auront duré qu’un temps.

    Ce sont les assaillants d’Assange qui révèlent toute l’étendue de la persécution dont il fait l’objet. Accusé d’aucun crime, il n’est donc pas un fugitif de la justice. Les pièces versées au dossier, dont les textos envoyés par les femmes impliquées, démontrent à toute personne douée d’un minimum de raison toute l’absurdité des accusations de viol – accusations qui ont pratiquement été totalement écartées par la procureure en chef de Stockholm, Eva Finne, avant que n’intervienne un politicien, Claes Borgström. Au cours des auditions préliminaires de Bradley Manning, un enquêteur de l’armée US a confirmé que le FBI ciblait secrètement « les fondateurs, propriétaires ou dirigeants de Wikileaks » pour espionnage.

    Il y a quatre ans, un document du Pentagon qui est passé pratiquement inaperçu, et révélé par Wikileaks, décrivait comment Wikileaks et Assange allaient être détruits par une campagne de calomnies et un procès intenté pour « crime ». Le 18 août, le (quotidien australien) Syndey Morning Herald a révélé, grâce à des documents officiels obtenus dans le cadre de la loi sur la liberté d’information, que le gouvernement australien a régulièrement reçu la confirmation que les Etats-Unis menaient une persécution « sans précédent » contre Assange mais n’a formulé aucune objection.

    Parmi les motifs invoqués par l’Equateur pour accorder l’asile à Assange, se trouve celui d’avoir été abandonné « par l’état dont il est citoyen ». En 2010, une enquête de la Police Fédérale Australienne a conclu qu’Assange et Wikileaks n’avaient commis aucun délit. Sa persécution est une attaque contre nous tous et contre la liberté.

    John Pilger

    http://www.johnpilger.com/articles/the-pursuit-of-julian-ass...

    Traduction « s’il avait été Russe, on l’appellerait "le célèbre dissident" » par VD avec probablement les fautes et coquilles habituelles