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  • DANEMARK • Copenhague renonce à interdire la prostitution

    Contrairement à sa promesse électorale, le gouvernement danois n’interdira pas la prostitution. La presse du royaume se dit agréablement surprise, mais attend maintenant de voir comment le gouvernement va aider les femmes victimes de trafic.

     

     
    Une prostituée allemande.Une prostituée allemande.AFP
    La Suède, la Norvège et l’Islande l’ont fait. Les Danois attendaient de leur gouvernement de centre-gauche, élu en septembre 2011, qu’il interdise également la prostitution dans leur pays, comme annoncé, dans son programme électoral. Le royaume renonce finalement. Seul le proxénitisme est interdit.

    Cette décision s'explique par les conclusions d'une nouvelle étude que le gouvernement avait commandée au ministère de la Justice. Selon celle-ci, une interdiction n’aiderait pas les femmes. Au contraire, cela risquerait de les stigmatiser d’avantage et de les forcer à cacher leurs activités avec comme résultat que leur métier serait peut-être plus dangereux.

    Le gouvernement affiche par contre sa volonté d'aider les femmes à sortir de la prostitution. En leur proposant des solutions aux problèmes qui les ont fait se lancer dans cette activité, par exemple l’addiction aux drogues, l'endettement ou des problèmes psychologiques. 

    Si la décision surprend la presse danoise, cette dernière ne la critique pas pour autant. Le quotidien conservateur Berlingske souligne que ce choix est "courageux et bon", estimant que "le gouvernement avec son besoin souvent incontrôlable d’imposer ses propres valeurs aux citoyens a reculé devant la réalité". Mais, ajoute le journal, il faut aussi que la société danoise décide précisément comment lutter contre le trafic des femmes étrangères. 

    Cette partie du projet du gouvernement n’étant pas très claire, le journal social-libéral Politiken s’inquiète : "Il y a plus de 200 ans, le Danemark était le premier pays dans le monde à voter une loi contre l’esclavage. On peut en être fier. Mais on pourra être encore plus fier, si le Danemark devient le premier pays au monde à trouver une parade contre l’esclavage version 2012". 

    Pour le quotidien de centre-gauche Information, les prostituées peuvent se sentir entendues par le gouvernement, après cette annonce. Mais cela signifie-t-il que la société accepte leur choix de vie?, se demande-t-il.
  • PALESTINE • Honte à Obama, Cameron et Merkel !

     

    Cri de colère du Directeur du quotidien nationaliste arabe Al-Quds al-Arabi contre les Etats occidentaux qui s'abstiendront ou voteront contre l'adhésion de la Palestine à l'ONU en tant que membre observateur. Des Etats qui ont été responsables du malheur palestinien et qui auraient dû présenter des excuses et offrir des dédommagements.

     

    Abdel Bari Atwan, directeur du quotidien nationaliste arabe Al-Quds al-ArabiAFP
    L'opposition de la Grande-Bretagne, de l'Amérique et de l'Allemagne [ Berlin va s'abstenir de voter] à la demande des Palestiniens d'accéder au statut d'Etat observateur aux Nations unies révèle l'immoralité et l'inhumanité de leur politique, voire l'hostilité qu'ils vouent aux Arabes et aux musulmans. Ces pays ont toujours promis aux Palestiniens qu'à travers le dialogue, la non-violence et le respect des traités internationaux, ils obtiendraient un vrai Etat indépendant. Et voilà qu'aujourd'hui, ils refusent de reconnaître un Etat qui sera tout juste symbolique. 

    Le président américain Barack Obama avait commencé son premier mandat en promettant l'établissement d'un Etat palestinien. Aujourd'hui, il ne se contente pas de faire violemment pression sur [le Président de l'Autorité palestinienne] Mahmoud Abbas, le menaçant d'interrompre les aides financières américaines à l'Autorité palestinienne, mais a demandé aux gouvernements européens de s'opposer à la demande palestinienne, voire d'user de tous leurs moyens pour amener d'autres pays à en faire de même.

    Pourquoi cette haine envers les Palestiniens, peuple assiégé, affamé et privé de ses droits les plus élémentaires ? Qu'a donc fait le peuple palestinien à l'Amérique pour mériter autant d'animosité ? Les Palestiniens ne l'ont pas envahie et n'ont jamais occupé aucun de ses territoires au cours de sa courte histoire.

    Pire est la position du gouvernement britannique, dont le ministre des Affaires étrangères William Hague a déclaré devant le Parlement qu'il pourrait soutenir la demande à condition que les Palestiniens retourneront à la table des négociations sans conditions préalables et garantissent de ne pas saisir la Cour pénale internationale pour poursuivre les criminels de guerre israéliens. Hague, qui a adhéré au lobby pro-israélien (l'Association des amis d'Israël) à l'âge de seize ans, offre ainsi le pire exemple de l'hypocrisie et du deux poids, deux mesures.

    La Grande-Bretagne, qui a puissamment contribué à offrir la Palestine aux Juifs, devrait avoir mauvaise conscience pour sa faute historique, présenter des excuses aux Palestiniens et leur offrir des compensations financières et morales, à l'instar d'autres pays qui ont reconnu leurs crimes coloniaux.

    Les Palestiniens n'ont pas besoin des voix de la Grande-Bretagne, de l'Amérique et de l'Allemagne. Environ cent trente-cinq voix leur sont acquises, suffisantes pour que leur démarche soit couronnée de succès. Toutefois, ils n'oublieront pas que ces pays leur ont tourné le dos à un moment important de leur histoire. 

    Ils se justifient en disant que l'Etat palestinien doit être l'aboutissement de négociations, mais Mahmoud Abbas et son équipe ont négocié pendant vingt ans pour ne recueillir que les pires formes d'humiliation de la part d'Israël.  Nous n'avons nullement été favorables à cette initiative diplomatique [devant l'ONU] dont le seul succès résidera dans la reconnaissance d'un Etat fictif. Car nous savons bien que le droit international n'est appliqué que s'il est favorable à Israël et à l'Amérique.

    Toutefois, s'il y a un point positif, c'est qu'elle a fait échouer les pressions américaines et israéliennes et a remis la cause palestinienne sur le devant de la scène internationale. Il faut que Mahmoud Abbas saisisse la Cour pénale internationale immédiatement après le vote pour commencer à poursuivre les criminels de guerre israéliens.

  • Affaire Merah : un citoyen étonné

    Par Pierre Conesa, chercheur associé à l’IRIS (Marianne, 22 novembre 2012)

     

    Pourquoi François Hollande persiste-t-il à ignorer certaines des victimes du terroriste Mohamed Merah, s'interroge Pierre

    Conesa, chercheur associé à l'Institut de Relations Internationales et Stratégiques (IRIS) et maître de conférence à

    Sciences Po.

    La visite conjointe de Benyamin Netanyahou et de François Hollande le 1er novembre au collège-lycée Ohr Torah, où

    trois enfants et un enseignant juifs ont péri sous les balles de Mohamed Merah, a donné l'occasion au président d'assurer

    qu'il allait tout mettre en oeuvre afin de «pourchasser, poursuivre, éradiquer» l'antisémitisme. Il a affirmé que la France était

    déterminée à le «combattre sans relâche» et à «le pourchasser partout», en faisant ainsi «une cause nationale».

    C'était également le discours de Manuel Valls, ministre de l'Intérieur, le 18 octobre, dans les mêmes lieux. Mais on reste

    étonné de la différence entre les discours du Premier ministre israélien et du président français. La veille de la visite,

    Benyamin Netanyahou, reçu à l'Elysée, fier d'aller à Toulouse, a dit vouloir «porter le message que l'extrémisme envers les

    juifs et les non-juifs est inacceptable», montrant que le jihadisme menaçait aussi des non-juifs. Rien de tel dans le discours

    du président français.

    Morts pour la France

    Avant les assassinats de l'école juive, Mohamed Merah avait exécuté de sang-froid trois parachutistes (le maréchal des

    logis Imad Ibn Ziaten, 30 ans, et deux militaires du rang, Abel Chennouf, d'origine algérienne, 26 ans, et Mohamed

    Legouad, Français musulman d'origine algérienne, 24 ans) et avait blessé grièvement à la tête un quatrième (Loïc Liber, 28

    ans) les 11 et 15 mars à Toulouse et à Montauban. Aucun membre de ces familles n'a été associé à la visite présidentielle

    à Toulouse. Qu'en est-il de ces victimes aujourd'hui ?

    Le ministre de l'Intérieur avait reçu en octobre, à la préfecture de Haute-Garonne, Hatim Ibn Ziaten, frère aîné du premier

    soldat tué, à Toulouse, la soeur de Mohamed Legouad et le père d'Abel Chennouf, et leurs avocats. L'avocate Me

    Maktouf a évoqué «un ras-le-bol, un mal-être insupportables». L'un de ses clients, Albert Chennouf, perçoit 700 € de

    retraite et a déjà dû faire l'avance de 1 700 € de frais en tant que partie civile. Les avocats de ces soldats veulent avec

    raison faire reconnaître que les quatre militaires visés sont «morts pour la France», permettant ainsi une prise en charge

    partielle de leurs frais de justice et une aide à leurs familles. Ce serait là un signe à l'égard de la communauté maghrébine

    qui, à travers ces jeunes engagés, a démontré son attachement à la France et a payé un très lourd tribut.

    Pour l'heure, le président Hollande n'a pas jugé bon de les recevoir, leur faisant répondre par un courrier d'un conseiller.

    Sarkozy s'était au moins senti obligé de leur adresser une lettre manuscrite...

    www.iris-france.org/informez-vous/tribune.php?numero=488 1/1

  • Toulouse, Gaza


     

    Gaza-5-copie-1.jpg

     

    « En 2012, ici, à Toulouse, un meurtrier, alimenté par la haine, a massacré trois petits enfants juifs» disait Netanyahou, lors de la cérémonie d’hommage aux victimes de Mohamed Merah, à l’école Ozar Hatorah, le 1er novembre 2012 (1). «Nous vivons un moment exceptionnel parce qu'ici s'est produite une tragédie, elle-même, exceptionnelle» lui répond François hollande (2). Étrange cérémonie! Le même Netanyahou, qui exploite le drame de Toulouse pour gagner les législatives anticipées de janvier 2013, massacre quasiment tous les jours femmes, enfants et vieillards palestiniens. Il est à la tête d'un État qui depuis sa création en 1947 s'est spécialisé dans les expulsions, les meurtres et les massacres des palestiniens comme le montre, une fois encore, la nouvelle offensive sur Gaza qui a fait des dizaines de morts et des centaines de blessés parmi la population civile . Depuis la Nakba (catastrophe), la vie au quotidien de ce peuple est faite de drames, de malheurs et de résistance. Si l'assassinat de «trois petits enfants juifs» à Toulouse est qualifié par François Hollande de tragédie exceptionnelle, comment peut-on alors nommer la réalité palestinienne?

     

     

    Le cynisme des deux hommes n'a pas de bornes. Leur calcul politique se fait sur les cadavres des victimes innocentes à Toulouse comme à Gaza. L'un veut gagner les élections législatives anticipées du 22 janvier 2013 et entraîner la France dans un un conflit avec l'Iran, l'autre veut plaire à un lobby sioniste extrêmement puissant et influent. Dans son recueillement à l’école Ozar Hatorah de Toulouse, Netanyahou pensait probablement davantage au 22 janvier qu'aux «trois petits enfants juifs». La cérémonie de commémoration est ainsi transformée en meeting politique.Une fois qu'il a harangué la foule, il s'est mis à chanter «Am Israël Haï» (Le peuple d’Israël est vivant!). Les victimes n'étaient qu'un prétexte. Le mépris des vies humaines est une constante chez les dirigeants israéliens. Toute l'histoire de l’État sioniste n'est qu'une longue, très longue suite de massacres des populations civiles palestiniennes qui constituent pour Israël un obstacle vivant à la réalisation du rêve sioniste du Grand Israël. Contre l'oubli et pour comprendre le nouveau massacre perpétré par l'entité sioniste à Gaza, il est peut-être utile de rappeler les tueries les plus connues et reconnues sans verser, par pudeur, dans une comptabilité macabre des chiffres des victimes.

     

    A l'aube du 9 avril 1948, les forces combinées de l'Irgoun et de Lehi-Stern, dirigées par deux futurs premiers ministres Begin et Shamir, ont massacré, selon les sources, entre 250 et 347 villageois palestiniens de Deir-Yassine . Arie Yitzahi, historien pourtant officiel, écrira plus tard en 1972« si nous regroupons les faits, nous réalisons que dans une très large mesure, la bataille [de Deir-Yassine] obéissait au schéma habituel d'occupation des villages arabes en 1948. (…) Au cours de ces opérations, de nombreux vieillards, femmes et enfants étaient abattus dès qu'il y avait une résistance» (3).

    Sabra et Chatila sont déjà entrés dans l'histoire et reflètent comme un miroir le visage hideux du sionisme et de tout ce qu'il représente. «La solitude des morts, dans le camp de Chatila était encore plus sensible parce qu'ils avaient des gestes et des poses dont ils ne s'étaient pas occupés. Morts n'importe comment. Morts laissés à l'abandon. Cependant, dans le camp, autour de nous toutes les affections, les tendresses, les amours flottaient, à la recherche des palestiniens qui n'y répondraient plus» écrivait Jean Genet dans «Quatre heures à Chatila».

    «Rempart» (Jénine), «Plomb durci», «Pilier de défense» ne sont que des noms qu'Israël donne à des massacres commis à intervalles réguliers. Mais plus important encore que les tueries elles-mêmes, ce sont les répercussions du soutien indéfectible des bourgeoisies occidentales à l’État hébreux. Cette complicité sans faille est un puissant encouragement qui a permis aux dirigeants israéliens de commettre leurs forfaits sans scrupules et sans impunité aucune. De nouveaux carnages viendront s'ajouter aux anciens.


    Gaza-6.jpg 

     

    Dès le début de la nouvelle offensive israélienne sur Gaza, Barack Obama s'est empressé, comme d'habitude, pour apporter le soutien total des États-Unis à Israël. Alors que Gaza était sous les bombes, François Hollande, lui, a préféré, apporter directement son soutien en téléphonant à son ami, l'extrémiste Netanyahou : «je lui ai dit que nous étions conscients de l'exigence pour Israël de sa propre sécurité mais qu'il y avait aussi à éviter justement de tomber dans des provocations qui pourraient dégénérer. Nous continuerons d'utiliser toute notre influence pour éviter une escalade ». Si la position de Barack Obama est directe, brutale et somme toute franche, celle de François Hollande est hypocrite, lâche et cynique. Elle ne dénonce nullement le massacrede la population civile palestinienne. La tuerie devient un acte de légitime défense. Seule compte la sécurité de l'agresseur.Hollande qui est prêt à livrer la guerre en Syrie pour «sauver des vies humaines», se taitlâchement sur les assassinats et les mutilations des hommes, des femmes et des enfants de Gaza !

     

    La social-démocratie, et en particulier le Parti Socialiste français, n'a jamais eu le courage de regarder en face le problème israélo-palestinien. La négation de l'existence et des souffrances du peuple palestinien rend les dirigeants de ce parti incapables d'apporter une réelle contribution à l'édification de la paix entre les deux peuples dans cette région tourmentée.

     

    De Léon Blum à François Hollande en passant par François Mitterrand, l'alignement des dirigeants «socialistes» sur le sionisme est total. Selon F. Hollande«C’est sans doute au PS que l’on trouve le plus grand nombre d’amis d’Israël et du peuple juif» (5). Manuel Valls va encore plus loin en déclarant lors des primaires socialistes «Je suis lié de manière éternelle à Israël» (6). Mais c'est Pierre Moscovici qui résume relativement bien les convictions de nombreux dirigeants du parti: «Si j’ai adhéré au Parti socialiste, en tant que juif, français et socialiste, c’est aussi en pensant à Léon Blum. Il faut réfléchir et essayer de savoir pourquoi il se serait battu aujourd’hui. Or, cet homme s’est battu pour la République, pour la gauche et le socialisme, ainsi que, sur la fin de sa vie, pour le sionisme, porteur à son sens d’une paix pour le Proche-Orient» (7).En guise de la paix, ce sont les expulsions, les assassinats ciblés, les tueries, les «check points»,le mur, les destructions massives d'hôpitaux, d'écoles, de mosquées, d'infrastructures civiles etc. qui rythment la vie quotidienne des palestiniens. Voilà de quoi est porteur le sionisme! Car sa nature et son projet sont radicalement incompatibles avec la paix. Réaliser le «Grand Israël» suppose la négation totale du peuple palestinien.


     

    Hollande n'a jamais brillé par son courage. S'il a fait le fanfaron à l'Onu le 25 septembre 2012 en déclarant «que l’urgence aujourd’hui est l’intervention militaire en Syrie et au Sahel!»(4), alors que le chômage et ses conséquences ravagent la France, il a rapidement courbé l'échine devant les dirigeants israéliens extrémistes qui n'ont aucun respect ni pour la vie humaine ni pour les lois et les conventions internationales. Les résolutions des Nations-Unies sont systématiquement violées par l’État hébreux. Israël est la négation même du Droit international. En France, François Hollande et son parti, multiplient les cadeaux aux patrons et paupérisent les travailleurs et les classes populaires. Un pouvoir qui méprise tant sa propre population ne peut respecter la résistance et le combat des peuples qui souffrent des injustices. Il ne peut être que du côté des puissants, des oppresseurs à l'intérieur comme à l'extérieur.

     

     

    Mohamed Belaali

     

     

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    (1) http://jssnews.com/2012/11/02/disc-neta-toul/

     

     

    (2) http://www.elysee.fr/president/les-actualites/discours/2012/intervention-de-m-le-president-de-la-republique.14191.html

     

     

    (3) Il s'agit d'un article publié le 14 avril 1972 dans le Yediot Aharonot. Voir L. Soliman «Pour une histoire profane de la Palestine». La Découverte, page 126.

     

    (4) http://www.belaali.com/

     

    (5) http://www.crif.org/fr/lecrifenaction/fran%C3%A7ois-hollande-re%C3%A7oit-le-crif

     

    (6) http://jforum.fr/forum/france/article/francois-hollande-et-israel

     

    (7) Ibid.