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Retraites complémentaires: ce qui va changer

Retraites complémentaires : une simulation pour comprendre l’impact de la réforme

Le Monde | 30.10.2015 à 15h04 • Mis à jour le 30.10.2015 à 16h11 | Par Frédéric Cazenave

A l’issue d’une ultime séance de négociations au siège du Medef, le patronat et trois syndicats (CFDT, CFTC, CFE-CGC) ont validé, vendredi 30 octobre, l’accord sur la réforme du régime des retraites complémentaires, destiné à renflouer les caisses de l’Agirc-Arrco.

Cet accord, qui doit être formellement signé dans les jours qui viennent, comporte une mesure phare : la mise en place d’un système de bonus-malus pour inciter les salariés à décaler leur départ à la retraite.

Lire aussi : Patronat et syndicats valident l’accord sur les retraites complémentaires

À partir de 2019, les salariés qui auront atteint l’âge légal de départ à la retraite (62 ans) et la durée de cotisation requise pour obtenir une pension à taux plein, devront quand même travailler un an de plus. Sinon ? Ils subiront une décote de 10 % pendant deux ans (voire trois) sur leurs retraites complémentaires.

Ceux qui travailleront deux années de plus - soit jusqu’à 64 ans - bénéficieront au contraire d’un bonus de 10 % pendant un an. Ce bonus grimpe respectivement à 20 % et 30 % pour trois et quatre années de travail supplémentaires.

L’accord prévoit aussi une moindre revalorisation des pensions pendant trois ans. Celles-ci augmenteraient à un rythme inférieur à l’inflation de 1 point. Une mesure synonyme de perte de pouvoir d’achat pour les retraités. De même, décaler la revalorisation des pensions des régimes complémentaires au 1er novembre 2016, plutôt qu’en avril, entraînera un petit manque à gagner.

Pour appréhender l’impact de ces mesures nous avons demandé au cabinet de conseils Optimaretraite de réaliser des simulations pour deux types de profils : un cadre gagnant 54 000 euros de salaire brut par an (salaire moyen des cadres selon l’Association pour l’emploi des cadres), et un salarié non cadre gagnant 20 544 euros annuels (salaire médian de 1 772 euros en France). Les deux ont travaillé tout au long de leur carrière et partent à la retraite à taux plein à 62 ans.

 

1 - Impact du bonus-malus pour un cadre

Montant de la pension avec les règles actuelles :

Pour un départ en retraite à 62 ans il touche chaque année 29 290 euros.

Montant de la pension avec la réforme :

  • Pour un départ à 62 ans, il subit la décote de 10 % sur les régimes complémentaires et perçoit donc 28 049 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher à 65 ans le taux plein soit 29 290 euros.
    Sur cette période (de 62 à 65 ans), sa perte de pension atteint donc 3 723 euros par rapport aux règles actuelles.
  • Pour un départ à 63 ans, il n’aura pas d’abattement sur ses régimes complémentaires. Comme il a travaillé une année de plus que le taux plein, il a généré de nouveaux droits. Il touchera donc une pension annuelle de 30 740 euros.
    La réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.
  • En cas de départ à 64 ans, il bénéficie d’un bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année. Il percevra donc 33 512 euros à 64 ans et 32 189 euros ensuite.
    Soit un gain de 1 323 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.
  • En partant à 65 ans, le bonus est de 20 % sur les complémentaires. Il touche donc 36 372 euros la première année, puis 33 645 euros ensuite.
    Soit un gain de 2 727 euros par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans.


2 - Impact du bonus-malus pour un salarié non-cadre

Montant de la retraite avec les règles actuelles :

Départ en retraite à 62 ans, il touche chaque année une pension de 12 783 euros

Montant de le pension avec la réforme :

  • Pour un départ à 62 ans, il perçoit 12 404 euros pendant ses trois premières années, avant de toucher le taux plein à 65 ans soit 12 783 euros.
    Sur cette période (de 62 à 65 ans), la perte de pension atteint donc 1 136 euros par rapport aux règles actuelles.
  • Pour un départ à 63 ans, la réforme est neutre et ne change rien par rapport aux règles actuelles.
  • En cas de départ à 64 ans, le bonus de 10 % sur ses régimes complémentaires pendant une année, permet un gain de 400 euros (pour une pension de 14 515 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 64 ans.
  • En partant à 65 ans, le bonus de 20 % sur les complémentaires engendre un gain de 820 euros (pour une pension de 15 614 euros cette année là) par rapport à une personne qui déciderait aujourd’hui de partir à 65 ans.

 

3 - Impact de la revalorisation des pensions

La revalorisation des retraites pendant trois ans se fera donc à un rythme inférieur de 1 point à l’évolution des prix. La simulation ci-dessous se base sur une inflation de 1,5 % pendant 3 ans et intègre en 2016 le report de la revalorisation au 1er novembre.

Cadre (pension annuelle de 29 290 euros)

  • Manque à gagner en 2016 : 129 euros
  • Manque à gagner entre 2016 et 2018 : 769 euros

Non cadre (pension annuelle de 12 783 euros)

  • Manque à gagner en 2016 : 39 euros
  • Manque à gagner entre 2016 et 2018 : 235 euros

 

    

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