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Affaire Ulcan

Privilège communautaire dans l’affaire Ulcan

Robert Faurisson et Alain Soral ne figurent pas dans la liste officielle des victimes...

 
     

 

Ulcan est-il de retour ? Denis Sieffert, Pierre Haski et Daniel Schneidermann ont vu débarquer chez eux, entre mardi et jeudi, une armada de policiers alertée par les appels téléphoniques du hacker sioniste. L’affaire, largement relayée et commentée par les médias, fait silence sur les précédentes agressions concernant les familles d’Alain Soral et Robert Faurisson. Une question d’appartenance communautaire ?

Le Monde, Mediapart, L’Express, Les Échos… autant de rédactions nationales qui, parmi bien d’autres, n’ont cessé de relayer sur la toile les mésaventures des trois dernières victimes de canulars téléphoniques attribués à Ulcan, le cybercriminel sioniste. Dans la nuit de mercredi à jeudi dernier, Denis Sieffert, directeur de la publication de Politis, avait en effet été réveillé par la police et les locaux de son journal avaient été dévastés par l’intervention d’un autre groupe armé de la police. Dans le même temps, Pierre Haski, cofondateur du pure-player Rue 89, avait vu débarquer chez lui le SAMU, les pompiers et la police ; contrôle nocturne instillé par un canular similaire. Une agression groupée puisque la veille, le fondateur d’Arrêt sur images, Daniel Schneidermann, avait lui aussi été victime du même procédé.

Après avoir offert une tribune aux trois journalistes, les médias semblaient avoir enfin pris le dossier Ulcan à bras le corps en dressant une liste malheureusement non-exhaustive des victimes du hacker franco-israélien. Ont été évoqués tour à tour les noms de Pierre Stambul, membre du bureau national de l’Union juive française pour la paix (UJFP), Stéphane Richard, PDG d’Orange, Jean-Claude Lefort, ex-président de l’association France-Palestine Solidarité, ou encore du journaliste de Rue 89, Benoit Le Corre, première victime réellement médiatisée (dont le père était décédé d’une attaque au cœur suite à un canular d’Ulcan). Pour autant, aucune mention n’a été faite des agressions téléphoniques subies par Hicham Hamza, fondateur du média indépendant Panamza, en février 2015, par Robert Faurisson en août 2014 ou par la famille d’Alain Soral en septembre 2014. Oubli involontaire ? Pas si sûr.

Et pour cause, les dernières victimes du hacker font partie intégrante du système médiatique français et jouissent du suprême privilège d’être membres de la communauté qui y est la mieux représentée. Dès lors, leurs timides prises de positions pro-palestiniennes n’auront pas entamé l’engouement affiché de la caste médiatique à s’épancher sur les déboires de leurs confrères.

Nommée « swatting », la technique de harcèlement téléphonique rappelle précisément le mode opératoire du hacker franco-israélien Grégory Chelli, alias « Ulcan », tristement célèbre pour ses agressions verbales malsaines auxquelles il a dédié un site web crée en 2011 (violvocal) et dont se gargarise un petit groupe de fanatiques.

Réfugié à Ashdod (Israël), Ulcan jouit pour le moment d’une impunité effrayante, malgré les nombreuses plaintes déposées à son encontre. En l’absence de traité d’extradition entre la France et Israël, seule une prise en main virile et concertée du dossier dans les deux pays pourrait inquiéter le hacker. « Il est grand temps que le ministère de l’Intérieur s’exprime sur ces affaires », s’est d’ailleurs insurgé récemment Denis Sieffert dans les colonnes du journal Le Monde. Et le directeur de Politis de pointer du doigt « des complicités qui apparaissent de plus en plus évidentes ». Alors qu’Ulcan, ancien membre de la LDJ condamné en 2009 à quatre mois de prison avec sursis, sévit depuis déjà plusieurs années, le ministre de l’Intérieur a soudainement prêté une oreille attentive à ses dernières victimes. Bernard Cazeneuve recevra dans son bureau les trois journalistes dès mardi prochain. Aux dernières nouvelles, il semblerait que Robert Faurisson et la famille d’Alain Soral n’aient pas été conviés.

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