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« Offshore Leaks » : ces étranges...

« Offshore Leaks » : ces étranges pudeurs d’enquêteurs

Le Yéti
voyageur à domicile
Publié le 05/04/2013 à 16h33

Le Monde, associé à l’opération Offshore Leaks, annonce détenir130 noms de Français impliqués dans cette vaste opération d’escroquerie de riches. Mais à ce jour, seul le premier d’entre eux, Jean-Jacques Augier, proche de François Hollande, a véritablement été rendu public.

Anne Michel, journaliste du Monde, prévient :

« Et, jusqu’où aller dans la révélation des noms ? Le gros entrepreneur régional qui cache ses plus-values aux Caïmans vaut-il autant que le responsable politique à qui la charge confère un devoir d’exemplarité ? Que disent nos recherches du visage de l’évasion fiscale de la société et du rapport à l’impôt ? »

Au nom de la loi

Etrange pudeur ! Sauf à y voir une opération commerciale de communication visant à étendre les révélations dans le temps pour faire durer le suspens et vendre un peu plus de papier, on peut légitimement se demander ce qui motive cette étrange rétention d’informations.

On a connu nos médias beaucoup moins scrupuleux quand il s’agissait de livrer en pâture le nom de tel ou tel voleur de poules présumé.

Eh bien, figurez-vous que le motif officiel de ce silence pudique serait précisément la « légalité » invoquée par certaines des « victimes » expiatoires pour justifier leurs actes. Jean-Jacques Augier :

« Je n’ai rien fait d’illégal. »

INTERVIEW DE JEAN-JACQUES AUGIER PAR BFMTV-RMC

Cerise sur le gâteau du « légalisme », le trésorier de campagne indélicat n’aurait à l’écouter ni tiré, ni cherché le moindre avantage fiscal de ses opérations. D’ailleurs initiées presque à l’insu de son plein gré par d’obscures partenaires chinois. On se demande vraiment quelle peut bien être la motivation de toutes ces gesticulations financières tordues.

Secret défense ?

Que monsieur l’ex-fonctionnaire à l’inspection des finances nous pardonne de nous interroger légitimement sur la légitimité des lois dont il se réclame. Enfin quoi, ne nous avait-on pas dit déjà il y a quelques temps que ces horreurs de paradis fiscaux, c’était « fini », qu’ils devaient être mis « au ban de la communauté internationale » ?

En attendant, très peu de noms ont à ce jour filtré parmi les dizaines de milliers de fraud... optimisateurs fiscaux figurant sur les 2,5 millions de fichiers fuyards. Le Monde annonce son intention de dévoiler bientôt « une dizaine de noms ». Dix sur cent trente, ça n’est tout de même pas bézef ! Secret défense ? Wikileaks au moins publiait ses documents bruts.

Au bout du compte, à quoi sert donc une aussi vaste enquête, si c’est pour entendre les enquêteurs du microcosme nous dire qu’ils savent ce que nous ne saurons pas ? Le grand public est-il voué à demeurer dans la même ignorance crasse que l’ineffable président Hollande ?

« Je ne connais rien des investissements de Jean-Jacques Augier. »

Bon, me direz-vous, celui-là ne savait pas non plus que la crise allait être aussi dure et si longue. Et ignorait superbement (dit-il) « l’outrage » de son ministre Cahuzac. Sait-il encore, au moins, qu’il est toujours (mais pour combien de temps au juste ?) président de la République française ?

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