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La lente descente aux enfers

La lente descente aux enfers économiques de la France 

La crise dit-on ne s’atténue pas. On aimerait cependant comprendre ce qui se passe. Parfois, quelques éléments sont fournis. Pas dans les éditoriaux de masse ni les plateaux télé où l’on casse l’adversaire pour amuser le spectateur.L’autre soir j’ai écouté Christian Saint-Etienne dont le mérite est de dire la réalité. Après, on peut ne pas être d’accord sur ses positions idéologiques. Si l’on veut connaître l’alternative, il faut se baser sur la réalité. La zone euro est en fait scindée en économies dont les secteurs industriels sont puissants pour les uns ou faibles pour les autres. Grosso modo, la puissance industrielle se trouve du côté de l’Allemagne, des Pays-Bas, des pays nordiques alors que la désindustrialisation semble gagner la France qui fut un pays industriel et que l’Italie reste bien placée avec ses régions du nord. La Grèce est très peu industrialisée, l’Espagne n’est pas vraiment dans le coup, ni le Portugal. Bref, il y a des divergences dans l’économie productive qui selon Saint-Etienne sont à l’origine des crises de la dette. Un pays qui n’exporte pas beaucoup, produit moins que les autres, ne peut pas indéfiniment conserver son niveau de vie. Et l’on comprend ainsi cette crise de l’euro qui est due pour une part au différentiel industriel et pour autre part aux déficiences politiques qui ont tenté de compenser les faiblesses industrielles en jouant sur le crédit, afin de satisfaire une opinion publique bien ignorante des réalités mais c’est une habitude. Les masses obéissent aux chefs doués de verbe et sont sourdes face aux réalités. Elles sont corvéables, manipulables, parfois frondeuses ou indignées mais rarement informées.

La création de la zone euro s’est faite avec des malentendus. Les opposants à l’euro ont prétexté une perte de souveraineté monétaire. Ce qui était un très mauvais argument car l’histoire nous dit que nombre de politiques monétaires ont été un fiasco, créant de l’inflation ou alors une dévaluation utile sur le moment mais néfaste sur le long terme. Le nationalisme économique est un fléau, pour ne pas dire un désastre si on en mesure les conséquences passées au début du 20ème siècle. L’économie n’est pas une science mais un système de transformation en permanence instable et donc soumis aux crises. En fait, ce qui s’est passé pour la France, c’est une désindustrialisation liée à plusieurs facteurs dont deux ont été déterminants. La globalisation et l’euro fort. Si on passe de la monnaie à l’économie puis à la société, l’euro fort permet d’obtenir un niveau de vie assez élevé grâce notamment aux importations moins chères.Il suffit de voir la fréquentation des enseignes commerciales et tous ces gens qui repartent avec des écrans plats, des ordis, des meubles, des cuisines, des voitures neuves (le marché est maintenant épuisé) avec en plus la spéculation immobilière. Bref, une économie un peu irréelle pour ne pas dire déglinguée et déterminée par les facilités de crédit, les politiques de masse, la cupidité et une dose de corruption. J’essaie de tracer un tableau très synthétique mais qui vise la complétude.

Finalement, grâce à cet euro fort, la France a pu prétendre à un niveau de vie conséquent mais peu à peu déconnecté de la « légitimité économique ».L’Allemagne est dans une situation inverse, avec plus de 100 milliards d’excédent à l’exportation. Le niveau de vie français se paye par une désindustrialisation et un chômage important. Si la France était restée au franc, elle aurait eu une monnaie pas très forte mais un peu moins de désindustrialisation et donc moins de chômage. L’alternative était donc entre un pays qui travaille mais avec un niveau de vie moyen, dans le contexte du franc, et un pays qui travaille moins avec un niveau de vie un peu plus élevé, dans le contexte de l’euro. On peut en dire autant de l’Espagne et de la Grèce.

L’équation pour le gouvernement français est fâcheuse. Il est préférable de ne pas la calculer et de maintenir l’inconnue. Vu le niveau correct mais insuffisant de l’industrie, la France ne peut plus se permettre de créer de la dette sans perdre sa crédibilité. Les rafistolages ont satisfait les marchés mais les faibles taux d’intérêts dans les levées de crédit sont dus surtout à la faiblesse de la concurrence (Espagne, Italie…) et à la notoriété de la France qui n’a jamais fait défaut, comme du reste les Etats-Unis. Mais pour que la France conserve la confiance, elle doit faire des coupes sévères, bien plus que la rigueur actuelle.Parce que les plans de compétitivité ne produiront leurs effets que d’ici quatre ou cinq ans. La croissance est absente, les incantations sont inutiles. On a bien vu la relance de Sarkozy de 2008. Le résultat est minable, rapporté au bla bla de propagande médiatique ayant accompagné ce plan. Réindustrialiser est bien plus difficile que désindustrialiser. Les emplois perdus ne se retrouvent pas aisément. La France est sur une pente déclinante. Moins d’emploi et un niveau de vie qui risque de baisser, sauf pour les opportunistes. La réindustrialisation semble vouée à l’échec mais c’est un thème porteur très prisé par les communicants. Le contexte de globalisation nous éloigne des réalités du 20ème siècle et des solutions qui ont été utilisées.

Les médiarques observent et ne voient pas plus loin que la cuisine politicienne.On a même entendu l’idée de changer de premier ministre. Comme si un cancéreux en phase terminale croyait s’en sortir en changeant de médecin. Je pense que la France est dans une mauvaise passe. J’ai juste essayé de proposer, à mon niveau de citoyen informé, une analyse qui bien évidemment, se refuse à toutes les facilités proposées aux masses par les politiciens bavards et bonimenteurs, de Marine à Jean-Luc en passant par l’UMPS. Je suis convaincu que l’élévation projetée du niveau de vie est un leurre idéologique et une finalité dévoyée, parce d’abord cette élévation rime avec ségrégation économique et surtout parce que le niveau de vie n’a plus rien à voir avec l’éthique, le bonheur mais sert à compenser le mal-être et soigner les gens au cerveau malade qui ne voient le salut que dans le consumérisme compulsif, à l’échelle des masses mais aussi des élites qu’on dit cupides et vérolées par le luxe. Les gens bossent non pas pour le progrès mais pour la médecine sociale. Pour ne pas dire socialiste. Sans compter la médecine des gens atteints par les grands maux du siècle, cancer, Alzheimer, parkinson et j’en passe… un désastre moral et physiologique s’ajoute au marasme économique et social.

Ce n’est pas tant l’économie qui est en crise mais l’homme. En crise pour ne pas dire qu’il est malade au sens philosophique. Je parle en général et avec compassion éclairée. Voilà pourquoi je pense que le discours politique économique et médiatique n’a peu de valeur car il ne cherche pas à comprendre la profondeur du problème mais discute des solutions superficielles, sans remettre en cause l’idéologie scientifique, moderniste et productiviste, à laquelle s’ajoute l’individualisme et le narcissisme contemporain. On n’a pas besoin de tous ces gadgets et de cette administration pléthorique qui, pour donner un exemple, confie les écoles aux mairies, les collèges aux conseils généraux et les lycées aux régions. C’est inefficace en terme de gestion, pour ne pas dire complètement con. Mais ça satisfait la voracité gestionnaire de la classe politique qui a tendance à enkyster la société. Le système n’est pas fait pour l’élévation des peuples, mais sur le dos des peuples qui doivent hélas courber l’échine. Les peuples étant maintenant des masses, ils ont appris à subir, obéir et se laisser manipuler et bien souvent ils en redemandent. Alors que l’Histoire tranche puisque les peuples ont abdiqué face à détermination de leur dessein et c’est bien là la ruse de la démocratie aboutie que de déposséder les peuples de leur destination éthique et radieuse !

 

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