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Mourir pour un peu de chanvre

 

Article publié le 24 novembre 2010

Il s’appelle Bernard Rappaz et risque de mourir sous peu dans l’indifférence quasi générale.

Il est suisse, et sa condamnation à 5 ans et 8 mois de prison pour utilisation de chanvre l’ont poussé, il y a 90 jours, à se lancer dans une grève de la faim.

Mais comment en est-on arrivé là ?

Mourir pour un peu de chanvre
Si tôt sa condamnation connue, devant l’énormité de la disproportion de celle-ci,Bernard à demandé d’être libéré au bout de six mois, faute de quoi il cessera de s’alimenter.

Devant l’autisme de la justice helvétique, il a donc mis sa menace à exécution. lien

Esther Waeber-Kalbermatten, chef du service valaisan de la sécurité attend en vain qu’il mette un terme à sa grève de la faim. lien

La justice valaisanne veut obliger les HUG(hôpitaux universitaires de Genève) d’alimenter de force Bernard, et ceux-ci on déposé un recours car ils estiment que ce nourrissage forcé est médicalement inapplicable. lien

D’ailleurs le canton de Neuchâtel dispose d’une loi unique en Suisse Romande qui exclut de nourrir contre son gré un détenu en grève de la faim.

C’est ce qu’a expliqué le conseiller d’Etat neuchâtelois Jean Studerlien

La justice suisse pourrait donc avoir sous peu du sang sur ses belles mains.

Bernard fait l’apologie du chanvre, et comment ne pas lui donner raison.

Il rappelle que le chanvre est une plante écologique, supportant le froid, la sécheresse, l’inondation et se cultive sans engrais chimiques.

Il a toutes les qualités : il n’est pas cher, naturel, ne provoque pas d’accoutumance, soigne et améliore la santé.

Question alimentation, le chènevis contient autant de protéine que le soja, tout en étant plus digeste et on peut en faire du lait, ou du tofu. lien

Son huile est riche en oméga 3 et 6 ainsi qu’en acide gamma-linoléique et est une bonne alternance avec l’huile de palme. lien

Côté bâtiment, le béton de chanvre (chènevotte et chaux), et l’isolation végétale a base de chanvre sont une alternative propre au ciment et à la laine de verre. lien

Pour l’habillement, il est une alternative de qualité au coton, et aux tissus synthétiques, gros consommateurs de pétrole. lien

Le papier produit avec du chanvre donne 4 à 5 fois plus de cellulose à l’hectare que l’exploitation du « bois à papier » de plus, contrairement au papier « de bois », il ne jaunit pas dans le temps et il est beaucoup plus résistant. lien

Industriellement, il est une bonne alternative à l’amiante, par exemple pour les plaquettes de freins, ou l’isolation. lien

Energétiquement, il développe la plus grande biomasse en un minimum de temps, et peut être transformé en carburant. lien

Et puis bien sur, il est récréatif, moins dangereux que l’alcool, ne provoque pas d’accoutumance.

Bernard avait donc défendu ce produit, et l’avait commercialisé.

Pourtant on le condamne pour en avoir vendu, tout à fait ouvertement, avec force factures, comptes vérifiables, la justice appelant cela « blanchiment d’argent » !

Les motifs d’accusations sont nombreux, et pour ainsi dire quasi surréalistes.

Une gifle donnée à son ex-belle fille devient une « lésion corporelle simple »

Il est question aussi de « gestion déloyale aggravée » pour des erreurs commises par son comptable.

L’utilisation de main d’œuvre de bonne volonté, le temps d’un weekend, ou pendant du temps libre devient « violation grave de loi fédérale »

Un excès de vitesse, pour lequel il s’est acquitté d’une amende et de cours de rattrapage devient « violation grave des règles de la circulation routière »

La saisie de son stock de chanvre sous diverses formes a provoqué une perte sèche d’1 250 000 de francs suisses, et la faillite de son entreprise.

Pour agir, il faut aller sur le site de ses soutiens qui propose plusieurs actions allant de jeune de solidarité, aux envois de lettre aux autorités suisses, en passant par des messages à la présidence de la confédération helvétique. lien

Bien sur, Bernard commence à trouver de plus en plus de soutiens, y compris dans le milieu médical, comme par exemple celui de Jean Charles Rielle.

Ce dernier se bat contre la cigarette, et pourtant justifie son soutien à Bernard Rappaz, et il explique que si on peut dire de l’accusé qu’il est un entrepreneur qui a franchi la limite, il n’est en tout cas pas un dealer. lien

Cet article se veut un appel au secours, afin d’alerter les citoyens responsables et d’empêcher la mort d’un homme subissant une peine disproportionnée, et pour le moins injuste.

Car comme dit mon vieil ami africain :

« La figue ne tombe jamais toute seule dans la bouche ».

Source image : http://www.ardechecoucheslavables.com

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