Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

  • Vous avez dis Nucléaire Iranien ?

     

    Eh ben, t’en tire une tronche encore ce matin mon petit Isidore !

    Qu’est-ce que t’as ?

    T’as vu le diable ce matin ?

    Sont-ce les croissants qui te fond cet effet ?

    Ah, tu t’es empêtré dans la toile ?

    T’as qu’à te prendre à toi.

    Combien de fois t’ai-je dis de ne plus t’aventurer dans ses confins ?

    Et voilà, à chaque fois tu reviens avec une tête d’enterré, de quelqu’un qui viens de croiser le diable en personne…

    Qu’as-tu découvert ce matin ?

    Que le monde n’est pas juste ?

    Qu’il y a deux poids deux mesures ?

    Que la communie internationale braie et aboie a propos des tentatives de l’Iran de se doter d’une arme atomique, alors  qu’en même temps  elle a aidé a fabriquer les armes de destruction massives  dont se dote Israel depuis des décennies ?

    Et puis ? Cela a toujours été.

    Il faut que t’arrête de t’aventurer sur ces terrains traitres, tu finis toujours par te faire du mal, et qui s’est qui en subit les conséquences ? C’est bibi comme à chaque fois.

    Oui d’accord. Je t’écoute. Qu’as-tu encore déniché qu’on ne sait déjà ?

    Ah, un article sur AgoraVox ?

     

    http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/mille-soleils-au-neguev-2-73661

     

    Haut du formulaire

    Mille soleils au Néguev (2)

    De 1954 à 1964, Israël a donc construit une usine nucléaire présentée comme civile à l’extérieur alors que ses installations souterraines, dissimulées, fabriquaient discrètement la bombe atomique. Le parallèle avec ce que l’on reproche aujourd’hui à l’Iran est donc saisissant. Si les israéliens sont si remontés contre l’Iran, cela s’explique donc facilement : ils craignent ce qu’ils connaissent très bien pour l’avoir fait eux-mêmes. Hier, nous avons vu que les français ont pris une large part au démarrage du processus qui mène à la bombe atomique israélienne. De Gaulle y ayant mis son veto dès 1958, Israël va devoir se trouver plus tard d’autres partenaires, dont les allemands et surtout l’Afrique du Sud, le pays de l’apartheid et du racisme institutionnalisé, à l’époque, qui va lui faire faire un bon de géant et surtout lui permettre de réaliser sa première explosion, qui fait de son arme une réalité fonctionnelle. Israël fait partie du club atomique très privé depuis plus de 40 ans maintenant, mais se refuse toujours à le reconnaître. Une position désormais intenable internationalement : on ne peut reprocher à un autre ce qu’on se cache à soi-même. C’est tout le problème actuel d’Israël : sans reconnaissance et acceptation lui-même de la visite de son parc par les inspecteurs de l’AIEA, Israël ne peut en aucun cas demander à l’Iran de s"y soumettre. Israël, dans ce cas, n’est en effet guère mieux que Pyongyang !

    Au milieu des années 70, en tout cas, Israël a déjà tout l’arsenal nécessaire à un conflit nucléaire : cela fait donc aujourd’hui 35 ans que l’état hébreu ment au monde entier en niant être en possession de l’arme atomique, après s’être bien moqué des inspecteurs américains venus voir ses installations. Voilà qui devrait un peu modérer les cris d’orfraie entendus ces derniers mois à propos de l’Iran. 35 années de mensonges ! Deux ans plus tard encore, Carl Duckett , "Deputy Director for Science and Technology "de la CIA fait un rapport circonstancié devant la Nuclear Regulatory Commission et le Sénat américain, en confirmant l’existence des deux : les têtes nucléaires et le missile pour les emporter. Quand Péan en France sort son livre, cela fait déjà six années que les bombes israéliennes sont un secret de polichinelle aux USA. Edward Teller, le père de la bombe à hydrogène (au Tritium), partisan de la bombe comme arme mais pas de dissuasion, a également participé à la rédaction du rapport Duckett. Oppenheimer et Teller, deux visions radicalement opposées de la science : les deux se détestaient copieusement.

    Un événement supplémentaire survenu trois ans avant a confirmé de manière inquiétante les craintes : le 22 septembre 1979, un satellite américain Vela N° 6911, survolant l’Atlantique Sud, a détecté un double flash d’une ampleur sans précédent à proximité de l’ïle Bouvet (appartenant à la Norvège !). C’est plutôt côté Océan Indien. C’est le 42eme flash qu’il apercevait : les 41 précédents avaient tous été des explosions nucléaires, de pays différents (dont la France, à Muroroa !). Un mémo supplémentaire de la CIA l’atteste ; au moment où le flash est détecté, cela fait plusieurs années que des techniciens israéliens travaillent sur place avec leurs équivalents africains. Il sont là depuis au moins six ans déjà minimum (depuis 1973 donc). En juin 1980, un autre document de la CIA précise la puissance calculée de l’engin : 2,3 kilotonnes : on est dans le domaine de la bombe atomique conventionnelle. Au moment ou Israël se lance donc visiblement dans la multiplication de ses têtes nucléaires, le pays lance l’offensive pour bombarder le réacteur Irakien Tammuz-1 (Osirak) ! Ce que je fais chez moi les autres n’ont pas le droit de le faire : Yftiah Spector y participera, pour s’apercevoir après coup que ce que fait Israël aujourd’hui ne le méritait peut être pas ! Or, fait à noter, lors de l’attaque, le 7 Juin 1981, Israël utilisera des photos fournies par les USA et leur satellite KH-11... Les USA ne souhaitent pas de prolifération SAUF pour Israël ! Toute l’ambiguïté de leur position est dans le soutien logistique, notamment des Awacs et des photos satellites mises à disposition, à l’attaque contre Osirak.

    La coopération entre Israël et l’Afrique du Sud (aux temps de l’apartheid, donc) a été dans les deux sens : les israéliens ont apporté leur missile, déjà largement modifié et amélioré ; et les africains, avec leur société nationale Armaments Corporation (Armscor), leurs recherches sur le nucléaire, notamment la miniaturisation, condition pour fabriquer une bombe transportable par avion ou par missile. Les sud-africains, dès 1967 avaient un réacteur nucléaire, le Safari-I, situé à Pelindaba, d’origine américaine, fourni en uranium par les USA et aux techniciens formés... aux Etats-Unis. Mon mentor parisien en informatique y fera un long séjour, passé à être surveillé 24h sur 24 par quatre gardes armés (deux de la CIA, deux des services secrets sud-africains !) même à l’hôtel : ambiance lourde qu’il décrit comme "plutôt contraignante"... Dès 1977, le format de bombe est prêt, mais il n’y a pas encore assez d’uranium enrichi pour faire une bombe. En 1978, c’est fait. En 1979, on peut raisonnablement penser qu’il l’a font sauter, la phase nécessaire de fabrication à cette époque démunie d’ordinateurs assez puissants pour simuler une explosion nucléaire.

    Dix ans après, en 1989, une fusée partie d’Overberg fera 1 500 kilomètres de trajectoire de vol : c’est la version sud-africaine du Jericho-II, visible ici. L’engin de Dassault a bien grossi ! Aujourd’hui où d’autres rumeurs sur des Scuds livrés au Hezbollah resurgissent (info venue d’Israël pour légitimer une attaque en préparation prise avec scepticisme à Paris), on reste dubitatif... sur le silence américain de l’époque : le flash océanique ne sera dévoilé que bien plus tard au public. Les sud-africains avaient donc aussi développé une famille de lanceurs. Des petits RSA-1 et RSA-2 à un puis deux étages, on passe au RSA-3 et au RSA-4 à trois étages : un programme spatial est envisageable avec un R5b quatre étages. Le programme sera arrêté brusquement en 1992, après l’abandon des recherches nucléaires décidée en 1989. 1992 ; l’année du début de la fin de l’hégémonie blanche en Afrique du Sud : ceci explique sans doute cela !

    En 1991, l’Afrique du Sud rejoint le TNP, mais les inspecteurs dépêchés sur place ne trouvent quasiment rien : tout est certainement reparti...en Israël ! Les observateurs demanderont de détruire ce qui reste : "Houwteq, l’entrepreneur principal pour le lanceur spatial, démantelera ses plus grandes fusées avait rapatrié (pour les détruire) les plans et dossiers techniques de ses nombreux sous-traitants". Il se rattrapera plus tard à Baïkonour avec le SumbandilaSat ! Somchem, fabriquant des réservoirs en carbone filaire fera de même. Il ne restera rien des efforts spatiaux sud-africains, qui au final, resteront bien mystérieux... Les inspecteurs ont juste le temps de découvrir des enveloppes vides de bombes, d’un format relativement réduit. Des ogives étonnantes...

    On compte qu’entre 1977 et 1989, six ou sept exemplaires d’un "petite" bombe longue de 1,8 pour 65cm de diamètre et d’environ une tonne, porteur d’une charge de 55 kg d’uranium enrichi U-235 et de 10 à 18 kilotonnes de puissance ont été cependant fabriqués. Leur taille correspondait à la soute du vecteur choisi : un bombardier Canberra B2. Israël n’en a jamais eu, mais elle possédait un très bon équivalent à l’époque : le Vautour II français, dont elle se servait comme chasseur lourd(II A), bombardier (II B) ou de chasseur tout-temps (II N). Une vaste soute ventrale chez le IIB notamment, située entre les principaux éléments du train d’atterrissage permettait en effet d’emporter plus de 4 tonnes (elle a surtout servi en France à mettre deux réservoirs de 1500 litres, celui de l’avant alimentant le réacteur droit et l’autre derrière le réacteur gauche). Bien entendu, à cette taille, c’est aussi une tête balistique possible pour la fusée Jericho, déjà devenue Jericho2. L’ensemble a été testé à l’ Overberg Test Range, construit par la société Houwteq. C’est le général israélien Hagai Ravev, l’ancien conseiller à la Défense de Yitzhak Rabin, qui aurait supervisé tout le projet.

    Tout cela ne nous dit pas pourquoi l’Afrique du Sud, celle des Afrikaners blancs à la tête alors du pays avait-elle développé cette science des fusées et de l’atome. La réponse ne viendra pas avant les années 80. C’est le Président Jimmy Carter qui, dans les derniers mois de sa présidence, a accusé ouvertement le gouvernement d’apartheid d’ Afrique du Sud d’avoir "testé une bombe atomique dans l’océan indien". Les journaux allemands et américains, - en dépit des dénégations de Pretoria - vont se lancer à la suite de sa déclaration à la recherche des origines de cette bombe et découvrir tout un réseau de sociétés écrans qui ont mené à la Bundeswehr ouest-allemande, et à une multitude de personnels et des liens avec des officiers militaires dont certains ayant eu des liens dans le passé avec le Troisième Reich. On retombe sur le vieux spectre du complot des techniciens nazis réfugiés dans un pays ou le nazisme a reçu un écho auprès des Afrikaners, ces blancs racistes qui dirigent alors le pays et pratiquent un apartheid d’un autre âge. Laissons cette voie aux complotistes habituels et aux abonnés aux X-Files.

    Mais notons quand même que l’Afrique du Sud a été une des destinations privilégiées des Rats-Lines, ces circuits organisés pour faire échapper les nazis d’Allemagne. L’Afrique du Sud et l’Egypte, en Afrique, si bien qu’on se retrouvera avec cet incroyable paradoxe. D’un côté un état d’Israël qui lutte contre Nasser, dont l’armée est infestée de nazis réfugiés, et de l’autre se fait aider par un des afrikaners blancs néo-nazis (à voir leurs drapeaux il n’y a aucun doute), eux mêmes aidés par de véritables. Sternhell à parlé à propos d’Israël de nation schizophrène. On est tout proche là. Pour les allemands, c’était simple : il suffisait de ne pas laisser de traces : Guenther Hillinger ( nom changé) a un problème. L’ingénieur expérimenté de l’usine AEG à Wedel l’avait simplement trouvé sur une note interne. Un memoire interne l’instruisait lui et ses collègues : " Sujet : LTDS hardware/documents de production : il ne doit pas y avoir de logos "AEG" sur aucune des pièces détachées (...) Au cas ou le hardware existe déjà avec des logos AEG pour les prototypes, cette marque doit être enlevée avant que l’équipement soit livré". C’était en 1986".

     

    L’objectif, en tout cas était clair : La République fédérale a fourni, une assistance technologique massive en Afrique du Sud (et en Israël comme il s’est avéré plus tard) dans les domaines de l’enrichissement d’uranium et de plutonium par la transmutation par centrifugeuses, et via d’autres processus, en contrepartie de laquelle, l’Afrique du Sud, riche en uranium, a fourni la matière la première des bombes atomiques elles-mêmes aux israéliens qui, eux apportaient leur missile. La centrifugation, le moyen le plus économique de parvenir à fabriquer un matériau suffisamment enrichi pour arriver à la bombe. Economique, mais... lent, à moins de multiplier les centrifugeuses. Or c’est exactement le scénario iranien depuis le début ! Si Israël soupçonne autant l’Iran, c’est bien parce qu’il a fait le même chemin voilà 50 ans maintenant, en clamant partout qu’il ne s’occupait que de "recherches civiles" ! Tout était réuni, manifestement, pour faire de l’axe Israël-Afrique du Sud un fabricant de bombes atomiques. Une situation connue des américains, qui n’ont pourtant jamais menacé de bombarder ni Israël ni l’Afrique du Sud...

    En 1971, un satellite Corona US détecte des bâtiments nouveaux à 45 km au sud de Tel-Aviv, à la à Zekharyah, près d’Ashkelon, sur la base de Sedot Mikha (Sdot Micha). La capsule de photos qu’il a pris, éjectée et récupérée au vol par un Fairchild C-119. Développée, la pellicule de 9,60m de long au format 70 mm exposée montre neuf construction nouvelles, des "garages", qui s’avèrent être les abris de neuf missiles Jericho1. En 2002, un satellite Ikonos affine les connaissances en découvrant un nombre important de "caches" et d’endroits semi-enterrés : on décompte une cinquantaine d’abris en dur, et d’autres pour des missiles Jericho2, montés sur des engins mobiles, des TELs (Transporter-Erector-Launchers). Les routes précédentes des années 70 ont été élargies, les hangars sont plus grands pour un missile plus imposant. Une centaine de fusées sont décomptées, toutes capables d’ogives nucléaires. L’arsenal israélien s’est beaucoup étoffé depuis la guerre du Kippour. Israël est bien en possession de ce qu’on appelle des "armes de destructions massives."

    Les modèles de fusées connues des sud-africains se calquent parfaitement sur ceux des israéliens : "le matériel présent sur les fusées d’Afrique du Sud fournit un aperçu des programmes israéliens. Le RSA-2 correspond à l’évidence étroitement à la Jericho-2, et le RSA-3 au lanceur Shavit (cf : le lanceur de satellites israélien). Il est intéressant de noter qu’il y ait eu aucune mention d’une contrepartie Israélienne du moteur de la classe Peacekeeper de la RSA-4, destiné à un premier étage. Cela peut représenter une capacité d’Israël à upgrader encore l’ ICBM Jericho-2, mais qui n’aurait jamais été rendue publique. Il existe aussi des rapports sur le développement par Israël d’une capacité MIRV de ses missiles. L’étage de propulsion de l’ogive pourrait correspondre au quatrième étage de la RSA-4 sud-africaine". L’Arrow II de 2005, le missile d’interception israélien, son "Patriot", est directement issu du programme Shavit, dont la fusée à tous ces étages à poudre. Boeing y a activement et largement participé.

    La dernière preuve de l’existence d’un programme nucléaire d’envergure en Israël sera apportée par l’espionnage, et la révélation du vol de 810 krytrons, des interrupteurs a très haute vitesse servant de détonateurs dans les bombes, envoyés de 1979 à 1983 en Israel par un américain, Richard Smyth, gérant de la firme Milco, qui est inculpé en 1985 d’espionnage. Le nombre important de composants subtilisés est inquiétant. L’homme réussira à fuir avant d’être arrêté : personne ne sait ce qu’il est advenu de lui depuis : tout le monde l’imagine aujourd’hui réfugié en Israël. Un autre fournisseur de Krytrons, Arnon Milchan, producteur d’Hollywood, (celui d’Amadeus ou de Brazil ou de JFK !), en liaison avec Smyth, apparaitra aussi au même moment : un tour autre cas de figure que celui-là ! Un sérieux calibre !

    Né à Rehovot, en territoire colonisé palestinien, descendant d’une famille russe immigrée, ancien soldat de Tsahal (durant les deux conflits de 67 et 73), ancien avant centre du Tel Aviv Maccabi et et de l’équipe nationale de football (?), l’homme a un palmarès personnel particulièrement étonnant. Il se retrouve lui aussi accusé d’avoir transmis de 1977 à 1982 d’autres éléments essentiels (en plus de Krytrons) à la réalisation de bombes nucléaires. Arnon Milchan, dans sa dépositon au FBI, indiquera sans vergogne qu’il servait aussi d’intermédiaire avec... l’Afrique du Sud pour des contrats de vente d’armes israéliennes et auprès de Raytheon, North American Rockwell, Beechcraft, Bell Helicopter et Magnavox ! L’armée d’Afrique du Sud, comme l’armée allemande d’ailleurs avec ses Uzi, se muniera, on le sait, d’armes israéliennes en quantité, notamment en fusils Galil : l’homme y est pour beaucoup.

    On trouvera à Pretoria également un autre intermédiaire efficace dans ces transactions, Yael Klein, du kibboutz Nitzanim, le Victor Bout local, mouillé dans l’affaire des "contras", qui fera le représentant de commerce israélien jusqu’en Colombie, notamment. Milchan, on le trouvait déjà dans les années au milieu des ventes de missiles Hawk ou de celle du Patriot, touchant les commissions au passage ! Les fameux missiles Hawk israéliens... qui atterriront en Iran pour protéger les centres nucléaires iraniens !!! Il ne sera pourtant jamais inquiété ! Il a aussi produit "Piège en eau trouble", avec Bruce Willis : ça doit aider ! Terry Gillan, le réalisateur de Brazil, qui se fâchera avec, expliquera un jour comment son producteur, Milchan, lui avait fait visiter à Paris le salon du Bourget, où il avait été reçu comme un roi sur tous les stands d’armements présents ! L’homme connaissait visiblement tout le monde et été respecté de tous comme vendeur d’armes !

    Selon Milchan en personne, son entreprise exportatrice de Krytons interdits travaillait selon lui "en pleine connaissance des gouvernements israélien et américain !" A l’époque donc, les américains et les israéliens coopèrent, après avoir joué au chat et à la souris dix ans auparavant. Le tout toujours à l’insu du grand public, donc. Milchan, hypervisible et sur-médiatisé, posant en compagnie de Brad Pitt ou d’Angelina Jolie est en réalité une couverture parfaite : possédant la double nationalité monégasque et israélienne, il voyage partout dans le monde sans jamais être inquiété. L’espion à la gabardine couleur passe-muraille est terminée, vous ai-je déjà dit ici-même ! Au départ, la famille du nôtre avait une entreprise d’engrais, Milchan Bros, qu’il a transformé ses dernières années en trust chimique : il est aujourd’hui la 240e fortune mondiale ! Mais aussi le responsable de l’Yitzhak Rabin Center à Tel Aviv !

    La liste de ses plus "grands amis" politiques qu’il égrène devant les journalistes explique sa véritable immunité : "Shimon Peres, Ehud Barak, Binyamin (qu’il appelle "Bibi") Netanyahu". Ça aide aussi, sans doute. Aujourd’hui, l’homme parle "de paix", songe à jouer un rôle politique... et revend pas mal de ses investissements.. en Israël, en 2008... puis décide de rentrer au pays en 2009, alléché par les exonérations de son poulain Benyamin. C’est l’Alya capitaliste ! Dorénavant, un Israélien installé à l’étranger depuis au moins 5 ans bénéficie, à son retour en Israël, du statut detochav hozer ou « résident qui revient ». Ce statut lui permet d’être exonéré d’impôt en Israël pendant 10 ans sur tous ses revenus produits à l’étranger : intérêts, dividendes, loyers, etc. Sans compter qu’un Israélien de retour est aussi dispensé de déclarer ses revenus au fisc israélien pendant 10 ans. Voilà de quoi tenter les Israéliens qui ont fait fortune à l’étranger et qui cherchent logiquement à payer moins d’impôts."

    En 1975, le gouvernement israélien dirigé par Yitzhak Rabin avec à la Défense Shimon Peres avait aussi recruté Milchan, le "mystery mogul", pour "blanchir" l’argent de l’Afrique du Sud. "Milchan a admis le blanchiment d’une partie des plus de 100 millions de dollars dépensés par les Sud Africains dans les années 1970 dans une tentative d’améliorer l’image du gouvernement blanc à l’étranger ", disent les auteurs de "The Iran-Contra Connection"... Or, c’était quoi l’image de marque de l’Afrique du Sud, à ce moment là ? Celle de l’apartheid, pardi, celle d’un Terreblanche défilant en pleine rue de Prétoria ! "L’homme qui voulait pendre Mandela" ? Israël-Afrique du Sud façon Afrikaners, même combat ?

    L’épilogue on l’aura finalement en 1986 avec Mordechai Vanunu, un technicien nucléaire israélien à Machon 2, un des bunkers souterrains de Dimona où les bombes sont construites. Licencié en 1985, il a eu le temps de réaliser en cachette 60 photos du site, qu’il transmet au journal anglais le Sunday Times, car il a alors quitté Israël et est devenu John Crossman. Les photos révèlent un l’existence d’un laboratoire de traitement de Tritium : les israéliens ont donc fabriqué et détiennent donc bien des bombes à hydrogène, encore plus dévastatrices ! Des bombes à neutrons, aussi, fort logiquement ! Vanunu tombera dans un piège classique du Mossad, celle de la belle espionne, Cheryl Bentov (Cheryl Hanin), alors présentée comme "Cindy," qui l’entraînera à Rome où il se fera capturer. On la retrouvera plus tard à Kochav Yair.

    Les photos paraissent le 5 octobre 1986, mais son auteur emprisonné échoppe de 18 années de prison pour trahison. Or, ce qu’il révèle est bien plus effrayant encore : "Selon Vanunu depuis la deuxième moitié des années 70, (après la guerre de Kippour) Israël a étendu et modernisé son infrastructure nucléaire à Dimona, pour pouvoir produire de nouveaux types d’armes avancées, petites et grandes, et en plus grande quantité. Selon les dires de Vanunu et de certains experts, Israël a produit des armes plus conséquentes peut être même thermonucléaires, mais aussi des armes tactiques plus sophistiquées telles des armes à radiation nucléaire. En plus fin 1970, Israël a commencé à produire des missiles à tête nucléaire Jéricho II d’une portée de 1500 Kms et plus, testés vers la fin des années 80 et déployés dans les années 89-90." Les leçons Afrikaners on bien été retenues : Israël possède des bombes à hydrogène, mais aussi des bombes nucléaires tactiques, miniaturisés. Et ce, en grandes quantités : dans les années 1990, on évoquait déjà 180-200 têtes au total.

    Aujourd’hui, les évaluations atteignent le double pour certains, 400 charges (**), bombes tactiques à emporter sous F-16 ou têtes multiples à insérer au sommet des Jericho2 comprises. L’arsenal israélien, qui n’a jamais été menacé d’être bombardé, à eu largement le temps de proliférer. Et de rompre le fragile équilibre existant dans la région. La menace principale n’est donc pas obligatoirement, au vu de l’histoire, nécessairement là où on la situe de nos jours.

    (**) Selon Brower, Kenneth S., “A Propensity for Conflict : Potential Scenarios and Outcomes of War in the Middle East,” Jane’s Intelligence Review, Special Report no. 14, (February 1997), 14-15.

    http://www.dailymotion.com/video/x9...

    http://www.dailymotion.com/video/x9...

    http://www.dailymotion.com/video/x9...

    les documents écrits du dossier, notamment les télégrammes de Gomberg, sont ici :

    http://www.gwu.edu/ nsarchiv/israel...

    http://www.gwu.edu/ nsarchiv/israel...

    http://www.gwu.edu/ nsarchiv/israel...

    nombre de bombes :

    http://www.fas.org/nuke/guide/israe...

     

  • Média quand tu nous tiens

     

    Quand je vous parle du travail de sape, le pouvoir, les finances et les médias contribuent à façonner, orienter et lobotomiser la mentalité du peuple tout en se faisant passer pour les redresseurs de tord.

    Et devinez qui se cache-se cache ?- derrière tout ça ?

    Vous n’avez qu’à voir les noms des intervenants dans cette émission pour comprendre.

    « Effroyables imposteurs » sur Arte : le roi est nu

    mercredi 10 février 2010, par Mona Chollet

    Rarement le désarroi des caciques des médias devant le discrédit qui les frappe aura été aussi évident que lors de cette soirée sur Arte, mardi 9 février, intitulée « Main basse sur l’info » (et encore visible une semaine sur le site Arte+7). Le premier documentaire diffusé, « Les effroyables imposteurs » de Ted Anspach, consacré aux complotistes qui pullulent sur Internet, dépeint la Toile comme une boîte de Pandore moderne d’où s’échapperaient, au premier clic de souris, tous les fléaux de l’univers – histoire de ramener les téléspectateurs, ces brebis égarées, vers les bons bergers dont ils n’auraient jamais dû s’éloigner.

    On a ensuite droit à une réalisation de Denis Jeambar, ancien directeur de L’Express, où interviennent « huit journalistes en colère » (Franz-Olivier Giesbert, Arlette Chabot, David Pujadas, Philippe Val, Jean-Pierre Elkabbach, Edwy Plenel, Eric Fottorino, Axel Ganz) filmés sur fond noir, à grands renforts d’images saccadées et de gros plans intimistes, dans un style qui évoque à la fois un film d’espionnage ringard et un clip publicitaire shooté par Karl Lagerfeld.

    Les moyens mis en œuvre pour restaurer un prestige dont l’érosion a atteint le seuil critique sont particulièrement grossiers. Tentant de ranimer les braises de l’antique fascination suscitée par la profession de Tintin et d’Albert Londres, la voix off annonce une « sacrée brochette de journalistes » qui « connaissent de l’intérieur la folle machine des médias » et qui auront « carte blanche pour dire tout haut ce qu’ils pensent tout bas, pour dire ce qu’on ne vous dit pas ». Ici, l’audience retient son souffle, dans l’attente de sa becquée de savoir : les dieux vont l’admettre dans leur secret. « Ecoutez bien ! » intime encore la voix off.

    Et on n’est pas déçu. Mieux vaut s’accrocher, en effet, pour ne pas tomber de son fauteuil lorsqu’on entend David Pujadas déclarer que le journalisme « souffre d’abord de conformisme et de mimétisme ». On retrouve cependant vite un discours plus familier lorsqu’il explicite ce qu’il veut dire par « conformisme » : « L’idée que par définition le faible a toujours raison contre le fort, le salarié contre l’entreprise, l’administré contre l’Etat, le pays pauvre contre le pays riche, la liberté individuelle contre la morale collective. »

    Dans cet insupportable penchant gauchisant, libertaire et tiers-mondiste qui suinte des reportages des grandes chaînes françaises et des pages des journaux, il voit « une dérive mal digérée [sic] de la défense de la veuve et de l’orphelin, une posture qui valorise le journaliste et qui a l’apparence – l’apparence ! – du courage et de la révolte ». Où se situent, alors, le véritable courage, la véritable révolte ? C’est drôle : on a l’impression de deviner.

    Comme pour mieux inciter à la révérence, Pujadas est présenté comme « une star de l’info » ; Arlette Chabot est « à la tête d’un bataillon de deux cents journalistes » ; Franz-Olivier Giesbert est « une des grandes figures du journalisme français ». Dans les plans de coupe, tous sont montrés en contexte, parés des attributs qui – faute de mieux ? – fondent leur autorité : menant une interview, le casque de radio sur la tête ; marchant d’un pas décidé dans les couloirs de rédactions affairées et cossues ; penchés à plusieurs, d’un air concentré, sur un écran d’ordinateur, en plein processus de production d’une information fiable et impartiale ; ou encore, dans le cas de Philippe Val – car le ridicule ne tue pas –, en pleine conversation téléphonique, le combiné collé à l’oreille. Lorsqu’ils parlent face caméra, ils comptent : « Quatre, trois, deux, un… », avant d’entamer leur discours (« Allez, on y va », lance gaillardement Arlette Chabot). Ils regardent le téléspectateur droit dans les yeux, tels des magnétiseurs hypnotisant leur patient.

    « Chacun à sa place ! » Retour à la table des matières

    Avant tout, bien sûr, il faut redire à tous ces inconscients combien Internet, c’est mal, et combien les grosses pointures journalistiques qui leur parlent sont indispensables à leur gouverne. Qu’on pouffe devant une émission d’Arlette Chabot ou à la lecture du « roman d’amour » que vient de publier Franz-Olivier Giesbert, en effet, et « c’est toute la démocratie qui est en danger ». Si Arte le dit… « Il faut cesser de faire croire, assène Elkabbach, que le citoyen journaliste va se substituer bientôt au journaliste citoyen : toutes les expériences citoyennes ont besoin de vrais journalistes pour sélectionner, vérifier et écrire. Alors, chacun à sa place ! » Axel Ganz, fondateur de Prisma Presse, dont les publications (Voici, Gala, Capital, VSD, Télé-Loisirs…) sont réputées pour leur contribution de haut vol à la vitalité de la démocratie, estime qu’à long terme Internet fera naître chez les jeunes « un scepticisme sur les valeurs de notre société » : terrifiante perspective.

    Arlette Chabot, presque racinienne, supplie : « Méfiez-vous des théories du complot selon lesquelles la vérité, les vérités de l’information seraient sur la Toile tandis que les médias traditionnels vous cacheraient la vérité. C’est vrai : grâce à Internet, plus aucune information ne pourra être enterrée ou dissimulée. Mais je vous demande d’être prudents, car un jour vous apprendrez que vous avez été manipulés, trompés. Sur Internet, la traçabilité des images n’est pas garantie. » Même la voix off s’y met : « Sur le Web, chacun crée son propre média et se croit journaliste. » La vieille histoire de la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf, en somme. Tout ça finira mal – mal pour les internautes, ces buses présomptueuses, cela s’entend. Philippe Val, qui poursuit le Net de sa vindicte depuis le jour où il a découvert que ce machin pouvait permettre à des cuistres de critiquer sa politique éditoriale à Charlie Hebdo [1], le dit avec fougue : « La presse écrite survivra à Internet, j’en suis sûr. »

    Les casseroles que traînent certains de nos preux « journalistes en colère » étant trop pléthoriques pour que leur fracas ne parvienne pas à leurs propres oreilles, ils sont obligés d’en passer par l’exercice de l’autocritique – d’en passer rapidement, qu’on se rassure. Jean-Pierre Elkabbach, qui réclame à grands cris « la rigueur, la curiosité, la qualité », et qui s’exclame : « Marre de nous complaire dans la pipolisation, l’irrationnel et le voyeurisme, j’en peux plus ! », reconnaît à demi-mot : « Est-ce que moi, je me suis fait honte ? Peut-être pour une erreur que j’ai commise et assumée » – référence un brin sibylline à son annonce prématurée, sur Europe 1, en avril 2008, de la mort de l’animateur de télévision Pascal Sevran.

    Et Philippe Val, avec une désinvolture qu’on s’en voudrait de prendre pour de la suffisance : « J’ai dû dire une connerie y a pas longtemps. Je ne me souviens plus ce que c’est, mais je me suis trompé, mais méchamment. Putain, c’était la honte. » Moins défaillante que la sienne, notre mémoire a l’embarras du choix. Peut-être pense-t-il à sa récente déclaration selon laquelle l’« actionnaire » de France Inter, Nicolas Sarkozy, ne serait « pas très bien traité » par les journalistes de la station – assertion qui lui donne une légitimité indiscutable pour réfléchir au redressement de la profession ?

    « Partenariats » médiatico-idéologiques Retour à la table des matières

    Passons sur les viriles amitiés qui nous valent régulièrement ce genre de grandes opérations médiatico-idéologiques : cette soirée d’Arte était produite par Doc en Stock, la société de Daniel Leconte, en partenariat avec France Inter. Daniel Leconte et Philippe Val sont de grands amis : le premier a réalisé un film sur l’affaire du procès de Charlie Hebdo pour les caricatures de Mahomet, le « coup » publicitaire qui a définitivement lancé la carrière du second ; bien souvent, lors de précédents « débats » sur Arte, ils ont fustigé de concert la chienlit gauchiste [2].

    Tous deux partagent avec Denis Jeambar, réalisateur de « Huit journalistes en colère » et instigateur en son temps du virage néoconservateur de L’Express, de solides convictions atlantistes. Les incessantes professions de neutralité journalistique et politique, les invocations d’une information « ni de droite ni de gauche », qui auront émaillé cette soirée – y compris lors du débat animé ensuite par Daniel Leconte –, sont franchement désopilantes, tant les obsessions propagandistes de ses initiateurs ont la discrétion d’un éléphant au milieu d’un couloir. Leur cible principale : les contempteurs de la politique israélienne, qui seraient tous, de même que ceux qui trouvent à redire à la politique américaine, de fieffés antisémites.

    « Le pire ennemi du journalisme, avance Philippe Val, c’est sa conviction d’être au service du bien et de la pureté. » Celui qui, du temps où il éditorialisait à Charlie Hebdo, maniait avec une égale aisance l’insulte, la diffamation décomplexée et le fantasme échevelé, met en garde contre la « tentation de faire primer la thèse sur les faits » : « Le nombre de journalistes qui sont tombés dans le piège du bien est suffisamment important pour que la profession en soit profondément malade. Le discours démagogique des uns marginalise le travail sérieux des autres. Ce n’est pas quand il exprime une opinion que le journaliste est libre et indépendant : c’est quand il pense d’abord contre son opinion pour ensuite livrer son analyse. (…) On ne discute pas de l’Amérique, on ne peut pas discuter d’Israël et de la Palestine : il y a des tas de sujets sur lesquels on ne peut pas discuter parce que c’est le Bien et le Mal. Il y a des rédactions qui sont malades de ça. »

    Le documentaire évoque également un incident navrant, qui en dit long sur cette « poubelle de la démocratie » qu’est la télévision, et qui vit la rédaction de France 2 – sous l’influence méphitique, il est vrai, de l’Instrument de Satan – diffuser, en pleine offensive israélienne sur Gaza, « des images récupérées sur Internet et accablant Israël. Après vérification, Arlette Chabot s’excuse : c’était de l’intox ». Il est bien établi aujourd’hui, en effet, qu’à l’hiver 2008-2009, à Gaza, l’armée israélienne s’est comportée avec un humanisme extravagant [3]. Et dire qu’il est encore de dangereux désinformateurs, en liberté sur Internet, pour persuader les âmes crédules du contraire…

     

  • Kouchner persiste dans le flou...

    Tout est une affaire de volonté, d'intérêts et de connivence.

    J'ai trouvé cet article d'Alain Gresh sur son blog:

    http://blog:mondediplo.net/2010-04-06-Trois-suggestions-a-Bernard-Kouchner

    Et il m'a interpellé car nous vivons encore actuellement et maintenant toutes les vicissitudes et les conséquences de ce travail de sape des organisations sionistes agissants et prospérant sur la planète.

    Député, Hervé de Charette a quitté l’UMP en décembre 2009 et a rejoint le Nouveau Centre. Le 24 mars 2010, lors des questions au gouvernement, il est intervenu sur la question palestinienne :

    « Monsieur le ministre des affaires étrangères, dites-nous jusqu’à quand l’Europe, et avec elle la France, va continuer de supporter sans réagir la politique réactionnaire du Gouvernement israélien à l’égard du peuple palestinien. (Applaudissements sur les bancs du groupe GDR.) Le Gouvernement israélien décide de construire 1 600 nouveaux logements dans la partie arabe de Jérusalem, qu’Israël occupe depuis quarante ans sans aucun droit. Que fait l’Europe ? Rien. »

    « La malheureuse population de Gaza est enfermée dans une vaste prison à ciel ouvert où des milliers de familles sont livrées à la misère, au milieu des ruines laissées par la guerre déclenchée par l’armée israélienne. Que fait l’Europe ? Rien. »

    « La colonisation se poursuit inlassablement en Cisjordanie. Que dit l’Europe ? Rien. Des milliers de Palestiniens sont détenus dans les prisons et les camps israéliens sans jugement et sans droit. Que dit l’Europe ? Rien. Toujours rien. »

    « Monsieur le ministre, les provocations récentes du Premier ministre israélien, son intention délibérée de rendre impossible quelque négociation que ce soit avec les dirigeants palestiniens, ont atteint un niveau qu’on avait sans doute jamais connu dans le passé. Tous dans cette assemblée, nous souhaitons pour Israël un avenir de paix, de sécurité et de prospérité, mais nous sommes nombreux à refuser de sacrifier le peuple palestinien à l’intolérance et à l’aveuglement du gouvernement israélien d’aujourd’hui. »

    « Plus encore qu’au ministre des affaires étrangères, je m’adresse au French Doctor qui s’est toujours intéressé aux droits de l’homme dans le monde. (Exclamations.) Je vous en supplie : entendez l’appel de la Palestine, qui depuis des années, subit l’injustice de l’Histoire. (Applaudissements.) »

    La réponse du ministre des affaires étrangères Bernard Kouchner est désarmante.

    « Monsieur de Charette, j’ai bien entendu votre éloquent constat. Permettez-moi de le juger un peu excessif. (Protestations sur les bancs du groupe SRC.) Vous ne proposez pas plus d’action que vous ne dénoncez l’inaction. Permettez-moi de vous dire que si nous sommes d’accord, hélas, sur tous les points que vous avez cités, qu’il s’agisse de la poursuite de la colonisation ou la situation insupportable à Gaza, vous ne pouvez pas dire que l’Europe ne fait rien. »

    « Que peut-on faire alors que tous les jours, à toutes les réunions, non seulement nous dénonçons mais nous proposons également. Nous avons, à partir de la conférence de Paris, mis au point avec Salam Fayad, Premier ministre palestinien, des projets qui se poursuivent jour après jour. La situation a changé en Cisjordanie, même si elle est encore extrêmement difficile. La situation ne change pas à Gaza, et nous le dénonçons. Le Président de la République a prononcé les mêmes mots à la Knesset et à Ramallah : nous n’avons jamais accepté l’annexion de Jérusalem Est, nous n’avons jamais accepté la poursuite de la colonisation, nous avons fortement dénoncé la construction de 1 200 appartements annoncée au moment de la visite du Vice-Président américain Joe Biden. »

    « Nous poursuivons ces efforts, et nous essayons d’être présents sur place. Que pouvons-nous faire d’autre, dites-le moi ? »

    M. Roland Muzeau (député communiste). « Agissez sur les accords de coopération ! »

    M. Bernard Kouchner, ministre des affaires étrangères. « Avez-vous une idée sur ce que nous pourrions opposer pour être efficace ? Nous n’en avons pas beaucoup, alors nous faisons, et l’Europe avec nous, beaucoup de choses. Ne soyez pas injuste. »

    A part des déclarations, non seulement le gouvernement français ne fait rien, mais il développe les relations bilatérales avec Israël sur tous les plans, indépendamment de ce qui se passe dans les territoires occupés, sans même obtenir la moindre reconnaissance de Tel-Aviv (lire « Tel-Aviv piétine ses alliés », Le Monde diplomatique, avril 2010).

    Alors, comme le suggère le député Roland Muzeau, le gouvernement français pourrait demander la suspension de l’accord d’association liant Israël à l’Union européenne. Les violations permanentes des droits de la personne en Palestine sont un motif suffisant, comme le prévoit l’article 2 de cet accord (lire Isabelle Avran, « Atermoiements de l’Union européenne face à Israël », La valise diplomatique, jeudi 25 juin 2009).

    Et comme M. Bernard Kouchner semble à court d’idées, en voici trois qui démontreraient que la France refuse dans les faits la colonisation, qui est une violation du droit international, et qui mérite donc une riposte.

    D’abord, et ce serait seulement se conformer au droit et aux décisions de l’Union européenne, lancer une campagne pour tracer l’origine des produits israéliens exportés en France et interdire (pas seulement taxer) les produits des colonies.

    Ensuite, affirmer que l’installation de colons dans les territoires occupés n’est pas acceptable et que ceux-ci devraient donc être soumis à une demande de visa s’ils désirent se rendre en France, une mesure facile à mettre en œuvre à partir des adresses des individus désirant visiter notre pays.

    Enfin, proclamer que des citoyens français qui effectuent leur service militaire en Israël ne sont pas autorisés à servir dans les territoires occupés. Leur participation aux actions d’une armée d’occupation pourrait entraîner des poursuites judiciaires.

    Ces trois mesures démontreraient au gouvernement israélien, ainsi qu’à la population israélienne, que la colonisation a un prix...

  • Connaissez-vous Paul-Eric Blanrue?

    Enfin, j’ai installé le nouveau Office 2007.

    J’espére que ça me donnera envie de sortir et d’organiser mieux mes pensées.

    Par hasard je suis tombé, sur je ne sais plus quel site, sur un certain Paul-Eric Blanrue.

    Et voilà que mon intérêt se porte, comme par hasard sur un thème qui m’a toujours fait réagir : l’injustice.

    Biographie

    Titulaire d'un DEA en histoire, ancien enseignant dans l'enseignement secondaire privé (Nancy, Verdun et Forbach), Paul-Éric Blanrue a été en 1989 directeur de publication du Bulletin Légitimiste, feuille d’information royaliste de la région Lorraine. [2] Il a fondé en 1993 le Cercle zététique, association sceptique à but non lucratif se proposant d'enquêter avec méthode sur tous les sujets relevant de l'extraordinaire, tant en science qu'en histoire. En 2004, il a dévoilé certains des « trucs » de l'illusionniste canadien Gary Kurtz. Il a quitté la présidence du Cercle zététique en 2004. En 2005, pour démontrer que le Suaire de Turin pouvait être un faux réalisé au Moyen-âge, il en a réalisé une réplique avec les seuls moyens de l'époque[3],[4].

    Il a été invité en novembre 2007 au salon des écrivains du B'nai B'rith. [5] [6]

    Il participe au site pro-cubain "Le Grand Soir"[7].

    Il a écrit dans Le Nouvel Observateur hors-série, Le Crapouillot, Science extrême, ou encore dans la revue littéraire Bordel (Flammarion), dans La Vérité (2003) de Marc-Édouard Nabe et dans Point de vue spécial énigmes [8]. Paul-Éric Blanrue est souvent convié à donner son avis sur les sujets relevant de l'extraordinaire : Tout le monde en parle de Thierry Ardisson, On ne peut pas plaire à tout le monde, de Marc-Olivier Fogiel, Ciel mon mardi, de Christophe Dechavanne, Piques et polémiques, de Paul Wermus, D'un monde à l'autre, de Paul Amar, C'est l'heure, de Jean-Luc Delarue, Pourquoi ? Comment ?, de Sylvain Augier, la série Les grandes arnaques, pour la télévision québécoise, Capricorne ascendant sceptique, pour la chaîne Planète, L'Arène de France et Secrets d'Histoire de Stéphane Bern, La foi prise au mot, sur KTO, On n'a pas tout dit de Laurent Ruquier, etc. ont ainsi recouru à ses services.

    Il est par ailleurs consultant et scénariste pour diverses sociétés et maisons de production (documentaires et cinéma, comme Fidélité Productions ou Pathé).

    Sarkozy, Israël et les juifs

    Dans son livre Sarkozy, Israël et les Juifs — dont le titre se veut un clin d'œil au De Gaulle, Israël et les Juifs de Raymond Aron —, Paul-Éric Blanrue établit une synthèse des rapports entre Nicolas Sarkozy et Israël, y compris les données biographiques et psychologiques[9]. Il compare son travail pour la France au livre Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine outre-Atlantique : « leur ambition est au fond la même[9] ». Son objectif avec ce livre est de participer à la prise de conscience du danger que représente la nouvelle politique étrangère française à l'égard d'Israël.

    Les éditeurs habituels des ouvrages de Blanrue, ainsi que le diffuseur en France de l'éditeur belge Marco Pietteur, n'ont pas voulu de cet ouvrage. Un diffuseur français (DG diffusion), qui en a lu le premier chapitre, a refusé de le diffuser[10],[9],[11]. Le livre a donc été diffusé en France exclusivement par correspondance, ce pendant six mois, jusqu'à ce que l'auteur finisse par trouver un diffuseur pour la France[12].

    Alain Gresh a fait une recension de l'ouvrage dans le blog du Monde diplomatique dont la conclusion est : « Un livre qui mérite le débat, et non un interdit de fait »[13]. Le site du journaliste communiste belge Michel Collon lui a fait de la publicité[14].

    Suite à la parution de ce livre, le site REFLEXes, sous-titré « site d'informations antifascistes », article repris sur le site France Palestine Solidarité [15]. Cet article non signé sous-entend que Paul-Éric Blanrue serait « proche » de l'extrême droite, justifiant cela[16], notamment :

    • par sa proximité supposée avec divers cadres lorrains du Front national, dans les années 1980,
    • par sa supposée participation à la fête des 80 ans du négationniste Robert Faurisson, donnée au théâtre de la Main d'Or de Dieudonné,
    • par sa présence au procès de l'humoriste, le 22 septembre 2009, devant la 17e chambre du Tribunal correctionnel de Paris,
    • par le fait qu'Yvonne Schleiter, sœur de Robert Faurisson, aurait chroniqué plusieurs ouvrages de Paul-Éric Blanrue, aors qu'il s'agit en fait de Jérôme Bourbon en ce qui concerne ce dernier livre[réf. nécessaire] dans les colonnes de l'hebdomadaire Rivarol.

    Paul-Eric Blanrue récuse tout cela en expliquant que sa présence dans diverses manifestations de ces milieux est justifiée par une étude préparatoire à l'écriture d'un livre sur Robert Faurisson, dont il annonce la sortie pour 2011[17]. Il donne le numéro de sa carte au Parti communiste français (PCF) depuis 2006. Il est également soutenu par le PCF Sud Ardèche [18], par Jean-Guy Allard, chroniqueur au quotidien castriste Granma [19] et par l'universitaire belge Jean Bricmont[20],[21].

    D'autre part, concernant le Suaire de Turin, Paul-Éric Blanrue s'est très vivement affronté avec les représentants du CIELT, organisme proche des milieux frontistes et catholiques intégristes, jusqu'à des menaces qui ont conduit la chaîne catholique KTO à déprogrammer une de ses interventions[22],[23].

    Dans son livre Retour sur la question juive (Albin Michel, 2009, p. 260), la psychanalyste Élisabeth Roudinesco le définit comme "plus chomskyien que Chomsky".

    Le vendredi 19 février 2010, la chaîne Al Jazeera a consacré un débat d'une heure, en prime-time, à la sortie du livre Sarkozy, Israël et les juifs, en présence d'Éric Rouleau et Alain Gresh.[24

    hierry Meyssan : Paul-Éric Blanrue, bonjour. Vous venez de publier Sarkozy, Israël et les juifs [1]. Dans votre préface, vous comparez votre travail pour la France au livre de John Mearsheimer et Stephen Walt, Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine [2]. Pourtant ces deux ouvrages ont une démarche différente : le leur cherche à préciser qui est ce lobby pro-israélien et quelle est son influence à Washington, tandis que le vôtre prend le sujet dans l’autre sens. Vous montrer comment Nicolas Sarkozy est au service d’un lobby que vous vous abstenez de désigner en détail. Pourquoi avoir choisi cet angle ?

    Paul-Éric Blanrue : Bonjour, et merci de vos questions. Les deux ouvrages sont différents, en effet, mais leur ambition est au fond la même : montrer que les deux pays, qu’il s’agisse des États-Unis, pour Mearsheimer et Walt, ou de la France, dans mon cas, sont placés sous une forte influence pro-israélienne qui peut, à terme, s’avérer dangereuse pour eux. Seulement, en France, la situation n’est pas tout à fait identique à celle des États-Unis. Là-bas, l’histoire de la formation du lobby pro-israélien est telle que sa présence est avalisée par une grande partie de l’opinion, au point que ce lobby est même analysé par de grands universitaires… même si tous ne sont pas d’accord sur l’influence qu’il joue : Chomsky dénie ainsi au lobby pro-israélien son pouvoir au motif que l’idéal sioniste est diffusé à parts égales dans tous les partis et dans tous les secteurs de la société ! Outre-Atlantique, en tout cas, l’alliance avec Israël est devenu un phénomène banal depuis l’après-Eisenhower. Le secrétaire d’État est obligatoirement sioniste, par tradition si l’on peut dire. Chez nous, tout est (ou était !) différent. Je montre qu’il y a peu de temps encore, il n’y avait pas d’unanimité, au sein même des représentants de la communauté juive, sur la façon dont il convenait d’aborder Israël. Tous ne se rangeaient sous la bannière de l’État juif comme de bons petits soldats. Il y avait des résistances, y compris au plus haut niveau de leurs organisations. Souvenez-vous de Théo Klein : lorsqu’il était président du CRIF [3], dans les années 1980, il affichait une position assez modérée sur Israël, dont il annonçait qu’il ne voulait pas être considéré comme l’ambassadeur, à telle enseigne que certains de ses successeurs ont pu le désigner comme un « collabo » des Palestiniens ! Mais il y a bien davantage encore : en France, ceux que j’appelle les « réseaux pro-israéliens » se sont heurtés, jusqu’en 2007, à un gros problème : nous vivions jusqu’alors sous un régime « gaullien » (même si j’ai conscience de la rangée de guillemets qu’il faut placer pour employer ce terme si l’on songe aux circonstances de l’arrivée de François Mitterrand à l’Élysée, par exemple…) Il n’empêche : la résistance du pouvoir politique, à commencer par le Quai d’Orsay, aux revendications des réseaux sionistes était une réalité. Roland Dumas ou Hubert Védrine étaient de farouches partisans d’une position équilibrée au Proche et au Moyen-Orient. Que l’on se souvienne aussi qu’en 2003, le Premier ministre israélien, Ariel Sharon, a refusé de rencontrer Dominique de Villepin, alors chef de la diplomatie française, parce que celui-ci avait fait savoir qu’il allait rendre visite à Yasser Arafat, à Ramallah ! Cette résistance est un souci que les réseaux sionistes ont réussi à surmonter depuis l’accession au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Seulement, à la différence des pratiques américaines, Sarkozy n’a pas été contraint de devenir « leur » homme, ni leur « valeur-refuge » : il ne s’est mis à leur service que parce qu’il en a décidé ainsi, par volonté et stratégie politiques délibérées. Après la seconde Intifida, en 2000, il s’est aperçu de la puissance acquise par le lobby pro-israélien américain. Concevant la France comme une Amérique en devenir, il a cherché à s’en faire adouber, important ici les pratiques de là-bas. Il a aussi parié sur la peur du « péril banlieue », qui, pensait-il, pouvait associer dans l’esprit des Français (juifs ou non) les immigrés (musulmans, notamment) à des terroristes en puissance. C’est une des raisons pour laquelle il a invité des policiers israéliens en France à venir expliquer à leurs collègues comment mater les troubles dans les banlieues, comme si celles-ci étaient des « territoires occupés » ! Pour ce faire, dans sa stratégie d’accession au pouvoir, il a employé le vocabulaire et l’idéologie des représentants sionistes, pour lesquels, aujourd’hui, « pro-israélien » et « juif » sont deux synonymes. C’était une manière de galvaniser l’électorat juif, qui est en France l’un des plus importants au monde, ce qui a fait dire à l’UMP Christian Estrosi, que Sarkozy était « le candidat naturel des juifs ». Or, d’un point de vue objectif et historique, je rappelle que le judaïsme est une religion tandis que le sionisme est une idéologie politique. On peut être juif et opposé au sionisme, comme l’ont été et le sont encore de nombreux rabbins ou de nombreuses personnalités d’origine juive (il existe même un site Internet où les sionistes les dénoncent à la vindicte de leur coreligionnaires !), et on peut être sioniste et non-juif, ne songez qu’à Bush ! Bref, toutes ces différences expliquent que je n’ai pas traité le problème dans mon livre comme mes deux collègues américains.

    Thierry Meyssan : Vous avez pris soin de vous en tenir à des informations connues, déjà publiées et non contestées ; de ne jamais vous baser sur des scoops qui pourraient être controversés, de sorte que les éléments de votre raisonnement ne soient pas discutables. Simultanément, vous avez pris soin de déminer un à un les mots ou expressions qui provoquent des réactions épidermiques mettant fin au débat. Cette méthode prudente suffit-elle à assurer une réception raisonnable de votre travail ?

    Paul-Éric Blanrue : Pour commencer, j’estime qu’un livre doit par principe reposer sur des fondements solides, afin d’être inattaquable. C’est une constante chez moi, voyez ma bibliographie qui comporte une dizaine d’ouvrages. C’est aussi une politesse que je dois à mes lecteurs, qui me lisent parce qu’ils savent que je tiens à leur apporter des informations solides. Fondateur, et président durant 10 ans, d’une association sceptique qui s’intitule le Cercle zététique (du grec zetein : chercher), j’ai mené de nombreuses enquêtes au cours desquelles j’ai toujours tenté de faire la part des choses entre les faits vérifiables et la rumeur, ou encore les mensonges. Or j’ai pu constater, au cours de ma carrière, que de nombreux « scoops » non sourcés reposent souvent sur des on-dit et sont en réalité des « bidonnages » destinés à faire un best-seller à peu de frais : aussi, je m’en méfie d’instinct. Ensuite, je ne cherche pas à déminer pour déminer. Si vous faites allusion, par exemple, au fait que je n’emploie pas l’expression « lobby juif » pour caractériser les modalités d’action des sionistes en France, c’est parce que, comme Mearscheimer et Walt, ou chez nous Pascal Boniface [4], je ne crois pas réellement à l’existence de ce prétendu lobby, qui est, selon moi, soit un abus de langage, soit un terme provocateur. Dans les deux cas, il faut l’éviter. De plus, et c’est le plus grave pour moi, il associe juifs et sionistes, deux réalités distinctes comme je l’ai déjà précisé. Vous aurez noté également que je ne parle pas non plus de « lobby sioniste », car la réalité française est différente de l’américaine, même si cette différence tend à se réduire jour après jour. Je fais la recension des nombreuses organisations sionistes, j’indique leurs points communs, leurs différences et parfois leurs contradictions : c’est la raison pour laquelle je préfère parler de « réseaux » pro-israéliens ou sionistes, ces deux derniers termes étant équivalents pour moi. Quant à savoir comment sera reçu mon travail, je l’ignore, n’étant pas Élizabeth Teissier [5]… De mon côté, en tout cas, j’aurai fait tout mon possible pour que ce livre puisse être une base de discussion raisonnable entre deux camps que tout oppose. Il faut que la situation se débloque, sinon on va droit dans le mur.

    Thierry Meyssan : Vous avez déjà fait preuve de courage en abordant un sujet tabou. Ne craignez-vous pas de vous griller définitivement en répondant à mes questions ?

    Paul-Éric Blanrue : Je suis ainsi fait (mon éducation catholique, peut-être) que, depuis toujours, je réponds à qui m’interroge, sans chercher à sonder son cœur ni ses reins. Plus généralement, je me garde bien de juger les gens, à commencer par ceux qui luttent contre un système qui nous écrase. Pour ma part, comme vous le savez, je n’ai jamais été ce qu’on appelle un « complotiste », mais je revendique pour tous le droit à la libre recherche et à la libre publication. Il est possible que mon livre fasse l’objet d’un black-out général, comme l’a été l’un de mes précédents ouvrages, Le Monde contre soi – Anthologie des propos contre les juifs, le sionisme et le judaïsme [6], qui n’a pas bénéficié d’une seule ligne dans les grands journaux parisiens, mais qui, bien étrangement m’a valu d’être invité au salon des écrivains du B’naï Brith ! Il faudra bien que je tente cette fois de surmonter par tous les moyens la stratégie du silence de ceux qui s’opposent à sa diffusion pour de sombres motifs. On ne peut pas vivre sous la dictature de la pensée unique sans réagir, sinon on est bon pour l’esclavage. Il est temps de dépassionner le débat et surtout d’arrêter de diaboliser les contradicteurs !

    Thierry Meyssan : Votre éditeur belge, Marco Pietteur, semble surpris par la réaction de réseaux de distribution qui refusent de placer votre livre dans les librairies en France. Pourtant ce mode de censure a commencé lors de la publication de mon livre sur le remodelage du Grande Moyen-Orient, L’Effroyable imposture 2 [7]. À l’époque, plusieurs grands éditeurs ont renoncé à le publier face aux menaces des distributeurs. En définitive, Jean-Paul Bertrand et Antoine Gallimard ont dû ruser pour contourner cet obstacle. À défaut de pouvoir interdire le contenu d’un ouvrage, on en empêche la présence en librairie. Le lobby pro-Israélien est intervenu pour dissuader les grands médias de mentionner l’existence de mon livre que ce soit dans des articles ou en acceptant des publicités payantes. Ce dispositif a-t-il été actionné de la même manière pour censurer votre travail ? Et avez-vous identifié les personnes et les groupes qui l’ont actionné ?

    Sarkozy, Israël et les juifs, éditions Marco Pietteur, collection « Oser dire » (mai 2009), 205 pp. Ouvrage recommandé et diffusé par le Réseau Voltaire.

    Paul-Éric Blanrue : Pour le moment je ne peux pas dire grand-chose, car je suis dans l’action, c’est-à-dire dans la promotion de mon livre, période peu propice aux enquêtes. Disons que j’ai déjà ma petite idée sur la question, qu’il faudra que je creuse. Le temps de la réflexion viendra et alors, croyez-moi, je dirai ce que je sais. En attendant, remarquez, je vous prie, une chose étonnante : il y a un an et demi, j’écrivais avec mon ami Chris Laffaille, de Paris-Match, un livre sur le mariage de Nicolas Sarkozy avec Carla Bruni, qui s’intitulait Carla et Nicolas, Chronique d’une liaison dangereuse [8]. Déjà, je rendais compte d’un certain nombre de faits, bien que ce ne fût pas de manière frontale. Or ce livre a été classé dans les best-sellers de L’Express, a fait la une de Technikart et a été l’objet de traductions à l’étranger. À la FNAC des Ternes, pour prendre un magasin que je connais bien lorsque je suis à Paris, il faisait l’objet d’une exposition dans une vitrine entière, face à l’entrée. Aujourd’hui, pour mon nouveau livre, j’ai dû être édité en Belgique et le diffuseur de mon éditeur Marco Pietteur est tellement effrayé qu’il refuse de le diffuser en France ! Le fait est remarquable et symptomatique de l’état d’esprit qui règne ici depuis l’arrivée au pouvoir de Nicolas Sarkozy. Les gens sont terrifiés. On peut les comprendre. Je note avec joie que certains commencent à réagir, puisque sur facebook, un groupe s’est créé, comprenant plusieurs centaines de membres, français ou non, qui réclament que mon livre soit vendu dans les librairies françaises. Son intitulé : « Sarkozy, Israël et les juifs : le livre qui fait peur aux diffuseurs ! » C’est assez bien vu. J’engage vos lecteurs à rejoindre ce groupe de francs-tireurs. La France est-elle tombée si bas qu’on n’ose plus y diffuser un ouvrage qui sera disponible sans problème dans plusieurs pays étrangers, et qui est en voie d’être traduit dans trois langues ?

    Thierry Meyssan : Vous livrez une synthèse très complète des liens unissant Nicolas Sarkozy à Israël, y compris les données biographiques et psychologiques. Cela ne vous empêche pas d’aborder ses liens avec les États-Unis. Vous avez alors choisi d’éluder ses liens familiaux avec la CIA et vous avez cité le faux courriel de la DGSE diffusé au sein des services de police l’accusant mensongèrement d’être agent du Mossad. Votre sujet d’étude ne déforme-t-il pas la réalité en se focalisant sur la subordination de Nicolas Sarkozy à l’agenda israélien et en laissant dans l’ombre les liens peut-être beaucoup plus forts encore qui le lient aux États-Unis ?

    Paul-Éric Blanrue : Mon chapitre 3 s’intitule (je parle de Nicolas Sarkozy) « L’homme des réseaux américains »… Je pense donc avoir noté toute l’importance que revêtent pour lui les États-Unis. Ceci dit, vous avez raison, j’y traite essentiellement de son adoubement par le lobby pro-israélien américain, comme le American Jewish Commitee (AJC). Mais c’est le sujet de mon livre qui le veut. Un autre ouvrage serait à consacrer aux liens noués entre le président français et les États-Unis. Mais pour ma part, je voulais montrer en quoi la politique étrangère française avait changé vis-à-vis d’Israël. Sur ce point, les États-Unis, comme la France de Sarkozy, se rangent de manière quasi inconditionnelle du côté israélien, malgré des réserves de circonstance destinées à ne pas chagriner l’opinion, soucieuse du sort des Palestiniens. Or Nicolas Sarkozy est passé par les États-Unis pour aller vers Israël, et non l’inverse. On voit bien qu’aujourd’hui, alors qu’il a perdu une partie de sa crédibilité auprès d’Obama, il est toujours autant pro-israélien que durant sa campagne électorale. Lorsque, le 24 janvier 2009, la France a envoyé la frégate Germinal lutter contre les livraisons d’armes à la résistance palestinienne, à ma connaissance, les États-Unis n’ont pas joué de rôle direct : cette opération a été réalisée entre Israël, l’Égypte et la France. Par ailleurs, Sarkozy n’a pas besoin des États-Unis pour se déclarer « partisan inconditionnel de la sécurité d’Israël », même s’il est évident que ce rapprochement participe d’une « atlantisation » plus générale (envoi de troupes en Afghanistan, retour dans l’OTAN, etc.). Pour résumer, mon livre n’est en effet qu’un chapitre d’une plus grande histoire à écrire, mais je crois qu’il se situe en plein cœur du problème : nous sommes face à un renversement total des principes sur lesquels notre République est assise. C’est pourquoi il m’a semblé urgent de l’écrire. Avant qu’il ne soit trop tard pour faire machine arrière.

    Thierry Meyssan : Votre livre nous remémore quantité d’événements oubliés —une information en chassant une autre dans les journaux—. Malgré l’abondance de votre documentation, votre narration est toujours agréable à lire. Mais, cette qualité littéraire n’empêche-t-elle pas de hiérarchiser les choses. Par exemple, vous évoquez en passant un lien amical avec la banque Rothschild, mais rien sur l’activité d’avocat d’affaire de Nicolas Sarkozy, ni sur François Pérol, un associé-gérant de Rothschild devenu secrétaire général adjoint de l’Élysée puis président de Natixis dans des conditions douteuses. Comment avez-vous sélectionné les événements que vous relatez ?

    Paul-Éric Blanrue : Merci, tout d’abord, du compliment. Mais hélas, on ne peut pas tout dire, surtout dans un ouvrage que je destine au grand public et que j’ai par conséquent voulu « lisible » alors que la question est complexe. Notez tout de même que pour 200 pages de texte, j’ai disposé un appareil critique de quelque 500 notes infrapaginales, ce qui n’est pas courant dans l’édition française actuelle. Vous avez raison, bien sûr, de dire que les informations sont oubliées par l’opinion, et que l’accumulation de celles-ci dans les journaux, loin d’alimenter les cerveaux de nos contemporains, contribue à tasser les données dans les couches sédimentaires inférieures. Mieux encore : l’abondance d’informations (avec la prime données aux faits divers) fait oublier le sens général de l’histoire qui se déroule devant nous. J’ai donc voulu procéder à un « rafraichissement de la mémoire » de l’opinion publique, tout en organisant mon plan de manière à donner un sens à l’actualité la plus brûlante. Mon point de départ est Sarkozy, l’homme par qui la fracture arrive. Je tente ensuite d’expliquer pourquoi il en est arrivé là et pourquoi la France est dans une impasse dont il faudra bien un jour qu’elle s’extraie.

    Thierry Meyssan : Dans votre dernier chapitre, vous élargissez votre sujet aux milieux culturels. Mais une trentaine de pages, c’est à la fois beaucoup pour éveiller la curiosité et trop peu pour donner une vue d’ensemble du phénomène. Pour faire vite, vous êtes obligé de traiter rapidement certaines personnalités, comme Tariq Ramadan, parce que cela nécessiterait des développements contextuels. Comme vous laissez vous lecteurs sur leur faim, avez vous l’intention d’approfondir cette question dans un autre volume ?

    Paul-Éric Blanrue : J’évoque le cas de Tariq Ramadan, lors de sa confrontation télévisée avec Nicolas Sarkozy, afin de montrer comment ce dernier a intégré dans son discours la rhétorique sioniste actuelle, ce dogme bourré de dynamite qui veut que « juif = pro-israélien ». Pour le reste, je me consacre à l’essentiel : la description des réseaux sionistes français et la façon dont l’actuelle présidence répond à leurs attentes, voire les devance. Je passe en revue des cas connus et moins connus : quel est le parcours du patron de la LICRA ? Qui sont les principaux « poissons-pilotes » d’Israël en France ? Quelles associations intentent systématiquement des procès aux chercheurs indépendants qui critiquent Israël ? En quoi la loi Gayssot est-elle la clé de voûte de la dictature de la pensée unique actuelle ? Pour répondre précisément à votre question : oui, je prépare actuellement, non pas un, mais deux autres livres, qui approfondiront de manière notable ce que j’ai dit dans celui-ci. Je pense qu’ils surprendront vos lecteurs. Ce n’est qu’un début !

    Thierry Meyssan : Terminons par une note plus personnelle. Au cours de cet entretien, vous avez répondu à mes questions en évoquant avec fierté votre travail antérieur. Vos premiers livres traitaient de l’histoire de la famille de France et étaient publiés par des éditeurs traditionalistes. Puis, vous vous êtes passionné pour l’étude des superstitions et vous avez créé le Cercle zététique. Enfin, vous vous êtes tourné vers des sujets d’actualité, Carla Bruni et Jérôme Kerviel. Quelle était votre démarche personnelle au long de ce parcours ? Qu’est ce qui vous motive aujourd’hui ?

    Paul-Éric Blanrue : Ce qui m’intéresse, en premier lieu, c’est de pouvoir publier le résultat de mes recherches. Pour moi, tout éditeur, du moment qu’il est légal, qu’il fait correctement son travail de promotion et qu’il rémunère convenablement ses auteurs, est respectable. Comme je suis un homme nuancé et ouvert, ses idées politiques ou philosophiques ne m’intéressent pas, du moment qu’il me permet de publier ce que j’entends, sans me censurer. Vous connaissez l’adage : « publish or perish »… Un auteur n’existe qu’à travers son travail publié, lu, assimilé et commenté par d’autres. L’éditeur « tradi » auquel vous faites allusion m’a ainsi permis, il y a bien longtemps, d’éditer mes découvertes étonnantes sur le comte de Chambord (fruit d’un mémoire universitaire en histoire), ce que d’autres maisons plus classiques avaient refusé de faire pour des motifs idéologiques. Il a en revanche été incapable, à son tour pour des raisons idéologiques, de publier mes conclusions sur l’histoire du suaire de Turin, qui m’a donc été édité, d’abord, par une maison communiste en coédition avec des cathos de gauche, puis, dans une autre version, par une maison du groupe Flammarion, Pygmalion. Mon livre d’anthologie sur les propos contre les juifs a été publié, lui, par un éditeur connu pour ses collections érotiques… Mon opus sur Kerviel est paru dans une maison spécialisée dans le rock, ce qui ne m’a pas empêché d’annoncer le crise financière de septembre 2008 six mois avant les « experts » du Monde ! Bref, toute ma vie éditoriale est ainsi faite ! Je trouve tout cela amusant. On a tendance à me ranger dans la catégorie des « inclassables », à quoi je dis préférer le terme « d’irrécupérable », qui ne permet, précisément, aucune sorte de « rangement ». Bref, mes maisons d’édition varient en fonction de leur capacité à publier mes livres, c’est-à-dire en fonction de leurs propres normes idéologiques, et non des miennes. Maintenant, vous voyez, je suis contraint d’aller faire éditer en Belgique un livre qui traite de la politique française… Je suis le « Juif errant » de l’édition ! Ce n’est pas par hasard si je passe une partie de ma vie à Venise, la ville du premier ghetto, qui est aussi la cité des labyrinthes, des masques, des reflets et des miroirs cachés. Quant à mes sujets de prédilection, malgré une évolution de surface, ils ont tous un point commun : la traque des mystifications, des mensonges, des erreurs de tous ordres, abondamment diffusées dans le grand public. La véritable histoire est toujours à chercher sous le vernis de la propagande, je ne vous apprends rien. Je ne cesse donc de m’intéresser aux impostures, quelles qu’elles soient, historiques, scientifiques, politiques, idéologiques, religieuses. Pourquoi ? Parce nous vivons dedans ! Nous naissons et mourons entourés de vessies que nous ne cessons de prendre pour des lanternes. Certaines impostures sont innocentes, d’autres moins, parce qu’elles orientent nos vies et celles de nos contemporains. Avec le temps, je me suis concentré sur les affaires qui me paraissent les plus graves. Tout au long de mon existence, j’ai tenté de situer ma démarche dans les pas des Lumières : Voltaire, Diderot, d’Holbach (et le grand Casanova ! ) ont été capables d’écrire sur tous les sujets, petits ou grands, religieux ou mondains, avec le même esprit critique. Voilà ce ce que je tente, contre vents et marées, de faire à ma façon. Il est difficile de vous cacher que j’espère que les conséquences de mes livres seront comparables à celles qu’ont suscité les oeuvres des grands esprits dont je me réclame. Chaque auteur est un peu « mégalo », n’est-ce pas ? Mais s’il ne croit pas à son pouvoir de transformer les mentalités, qui le croira ? C’est en tout cas la raison pour laquelle le dernier chapitre de « Sarkozy, Israël et les juifs » s’intitule : « Pour une nouvelle nuit du 4 août », en référence à l’abolition des priviléges de la noblesse par la noblesse, en 1789. Comme Max Gallo, Dominique de Villepin ou François Bayrou, je pense que nous sommes dans une situation pré-révolutionnaire. La France va bientôt trembler. Mon livre est préventif : ceux qu’il critique sont aussi ceux qui devraient s’en inspirer. À moins qu’ils ne soient prêts à affronter un nouveau 1793 ? Mais autant l’éviter, n’est-ce pas ?

    Thierry Meyssan

    Analyste politique français, président-fondateur du Réseau Voltaire et de la conférence Axis for Peace. Il publie chaque semaine des chroniques de politique étrangère dans la presse arabe et russe. Dernier ouvrage publié : L’Effroyable imposture 2, éd. JP Bertand (2007).


    Les articles de cet auteur
    Envoyer un message




    [1] Sarkozy, Israël et les juifs, éditions Marco Pietteur, collection « Oser dire » (mai 2009), 205 pp.

    [2] Le lobby pro-israélien et la politique étrangère américaine, par John Mearsheimer et Stephen Walt, La Découverte, 2007, 500 pp.

    [3] CRIF : Conseil représentatif des institutions juives de France.

    [4] Voir Est-il permis de critiquer Israël ?, par Pascal Boniface, éd. Robert Laffont (2003), 239 pp.

    [5] Élizabeth Teissier est une célèbre astrologue française qui fut proche de François Mitterrand.

    [6] Le Monde contre soi – Anthologie des propos contre les juifs, le sionisme et le judaïsme, par Paul-Éric Blanrue, préface de Yann Moix, Éditons Blanche, 2007, 318 pp.

    [7] L’Effroyable imposture 2, par Thierry Meyssan, éd Alphée-Jean-Paul Bertrand (2007), 400 pp.

    [8] Carla et Nicolas, Chronique d’une liaison dangereuse, par Paul-Éric Blanrue et Chris Lafaille, Éditions Scali, 2008, 155 pp.

    Et voilà que mon intérêt se porte, comme par hasard sur un thème qui m’a toujours fait réagir : l’injustice.

    voir:

    -aymeric chauprad+www.zenetique.org

     

    -"les amis de sarko" sur youtube...