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  • Netanyahou, président de la droite américaine ?

    par Serge Halimi, mercredi 4 mars 2015

    Il y a une vingtaine d’années, un ancien candidat républicain à l’élection présidentielle américaine avait comparé le Congrès des Etats-Unis à un « territoire israélien occupé ». En 2015, il est devenu inimaginable qu’un dirigeant républicain s’exprime avec autant de perfidie. M. Benyamin Netanyahou et ses idées s’imposent en effet sans résistance et sans effort dans le cénacle des parlementaires de Washington. Ils rencontrent davantage d’opposition… à la Knesset israélienne.

    La chose ne s’explique pas uniquement par une majorité républicaine dans les deux chambres du Congrès, car les démocrates — et M. Barack Obama lui-même — ne refusent presque jamais rien à la droite israélienne et à son puissant lobby, l’AIPAC (1). Défendant devant celui-ci la cause du président des Etats-Unis et de son administration, Mme Samantha Powers, ambassadrice des Etats-Unis auprès des Nations unies, vient de rappeler que, ces six dernières années, le président Obama avait consacré 20 milliards de dollars à la sécurité d’Israël (2).

    Néanmoins, en partie pour des raisons religieuses liées à la prégnance chez les évangélistes les plus conservateurs de théories fumeuses sur l’Apocalypse (3), en partie parce que le Parti républicain, comme l’actuel premier ministre israélien, adore décrire un Occident encerclé d’ennemis (en général musulmans) afin de justifier des interventions armées plus nombreuses et des dépenses militaires plus plantureuses, M. Netanyahou est devenu le héros de la droite américaine, son Winston Churchill. Celui qu’elle aimerait avoir comme chef d’Etat plutôt que l’actuel locataire de la Maison Blanche, un homme qu’elle exècre au point de douter sans cesse de son patriotisme, voire de la nationalité américaine inscrite sur son passeport (4).

    Lors de la dernière expédition meurtrière d’Israël à Gaza, enthousiasmée par les moyens employés à cette occasion, l’une des vedettes de Fox News, Ann Coulter, avait avoué : « J’aimerais que Netanyahou soit notre président. Oui, bien sûr, parfois des enfants palestiniens sont tués. Mais c’est parce qu’ils sont associés à une organisation terroriste qui fait du mal à Israël. Et Netanyahou se moque bien de ce que des responsables religieux lui disent en pleurnichant à propos des enfants palestiniens. Il se moque bien de ce que lui disent les Nations unies. Il se moque bien de ce que lui disent les médias. Nous sommes un pays, nous avons des frontières. Netanyahou, lui, fait respecter les siennes. Pourquoi ne pouvons-nous pas en faire autant ? (5) »

    M. John Boehner, président républicain de la Chambre des Représentants, a donc, sans prévenir M. Obama, invité cet homme à poigne afin qu’il explique aux parlementaires américains que la politique iranienne de la Maison Blanche menace l’existence même d’Israël. Spécialiste de la communication et ayant une longue expérience des Etats-Unis, où il fut ambassadeur de son pays auprès des Nations unies (ce qui lui valut des centaines d’invitations dans les médias), le premier ministre israélien n’a pas manqué de se recueillir devant le mur des Lamentations (et quelques caméras) avant de s’envoler pour Washington. Et d’y assimiler sans relâche le régime iranien avec celui du IIIe Reich.

     Lire Trita Parsi, « Le temps de la haine entre les Etats-Unis et l’Iran est-il révolu ? », Le Monde diplomatique, mars 2015, en kiosques.Devant le caractère grossier — pour ne pas dire la grossièreté — de la démarche, M. Obama s’est montré plus audacieux qu’il n’en a l’habitude : il a fait savoir aussitôt qu’il ne recevrait pas le premier ministre israélien. Et même que ni son vice-président Joseph Biden ni son secrétaire d’Etat John Kerry n’assisteraient au discours solennel du chef du Likoud, destiné à pourfendre la politique étrangère de leur administration sous un tonnerre d’applaudissements parlementaires. Il y a près de trois ans, pour expliquer l’engagement inhabituellement voyant de M. Netanyahou dans la campagne présidentielle de M. Mitt Romney contre M. Obama, le quotidien israélien Haaretz soulignait déjà que le premier ministre israélien « ne parle pas seulement anglais, ou même américain, il parle couramment le républicain. »

    Sa fastidieuse diatribe devant le Congrès des Etats-Unis permettra-t-elle à M. Netanyahou de rendre politiquement impossible tout accord entre Washington et Téhéran en présentant celui-ci comme un nouveau Munich, et M. Obama comme un Chamberlain nouvelle manière ? Lui assurera-t-elle un avantage électoral grâce auquel il l’emportera une nouvelle fois lors du scrutin du 17 mars prochain (lire Marius Schattner, « Le coup de poker de M. Netanyahou ») ? En tout cas, cette fois, « Bibi l’Américain » semble avoir réalisé l’impossible aux Etats-Unis : il a indisposé une partie de l’opinion publique, qui lui était jusqu’alors largement acquise quoi qu’il fasse et quoi qu’il dise.

  • FESSÉE : COMMENT LA MONTRER ?

     

    Par Daniel Schneidermann le 03/03/2015 - 09h15 - le neuf-quinze

    Enfin un vrai débat ! La France doit-elle proscrire, par la loi, les chatiments corporels sur les enfants, et notamment la fessée ? C'est ce que lui demande, selon Le Monde, le Conseil de l'Europe. On attend avec impatience d'observer si le fossé entre eurolâtres et europhobes s'applique ici aussi. On attend notamment le réquisitoire anti-fessée de Jean Quatremer, et la réplique pro-fessée de Jacques Sapir (le communiste Pierre Laurent a déjà fourni une indication intéressante, en révélant que ce débat le "fait tomber sur le cul").

    En attendant, le sujet pose aux media un autre problème : comment l'illustrer ? Sachant que l'illustration la plus proche de la vérité de la scène (une photo de fessée déculottée) est inimaginable sur des medias généralistes, que reste-t-il ?

    Solution la plus souvent retenue, la photo d'agence, avec modèles professionnels, aux visages non visibles.

    Modèle de base, avec alliance à la main fesseuse (AFP). La fessée est administrée de nos jours (slip de couleur, jean), par un couple parental présumé hétérosexuel. Nombreuses variantes.

    Autre possibilité, l'illustration vintage. Effet recherché : souligner le caractère ancien de la fessée. A noter que ce choix en lui-même n'exprime aucune position. Il peut en effet souligner aussi bien l'archaïsme, que le caractère traditionnel et ancestral de la pratique.

    Le Monde a choisi ce modèle vintage. Epoque présumée : début XXe siècle

    Atlantico opte pour cet autre vintage, avec visages expressifs. Epoque présumée, années 50 (observer la coiffure des protagonistes)


    > Cliquez sur l'image pour un gros plan <

    RFI opte pour l'ultra vintage, style gravures licencieuses XVIIIe (observer le carrosse à l'extérieur). Manière de situer la pratique dans un très ancien patrimoine pictural et littéraire ?

    Dernière solution : parler d'autre chose. Mais de quoi ? Ci-dessus la solution Valeurs Actuelles. L'hebdomadaire tente-t-il de faire passer un message sur le vivrensemble ? Ci-dessous, la photo choisie par La Dépêche, qui plonge également dans un abîme de perplexité.

  • ESPIONNAGE US


    Gemalto reconnaît les attaques des services secrets britanniques et américains

    Le groupe franco-néerlandais Gemalto, qui se présente comme le "leader mondial de la sécurité numérique", a admis qu'il avait bien été victime de piratage par la NSA et le GCHQ. L'entreprise ne portera cependant pas plainte.
    • 26 FÉVRIER 2015
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           Olivier Piou, directeur général de Gemalto, le 25 février à Paris - AFP/Kenzo Tribouillard
    Lors d'une conférence de presse qui s'est tenue à Paris le 25 février, Gemalto, plus gros fabricant de cartes SIM au monde, a tenté de désamorcer les inquiétudes quant à la sécurité des cartes SIM qu'il fournit à de grands opérateurs de téléphonie mobile dans le monde entier. Six jours auparavant, le site The Intercept avait publié une enquête retentissante, fondée sur des documents fournis par l'ancien sous-traitant des services secrets américains Edward Snowden, dévoilant le piratage des clés de cryptage des cartes SIM du fabriquant franco-néerlandais par les agences du renseignement britannique (GCHQ) et américaine (NSA).

    Ce piratage aurait permis au GCHQ et à la NSA d'avoir accès aux données, notamment vocales, de centaines de millions de téléphones mobiles, sans avoir à demander d'autorisation aux gouvernements ou aux entreprises de télécommunication.

    Image entachée

    Après une enquête interne, l'entreprise franco-néerlandaise Gemalto, cotée au CAC 40, et dont l'image a été entachée par ces révélations, a confirmé "avoir fait face à plusieurs attaques sur la période couverte par les documents de la NSA et le GCHQ". "En 2010 et 2011 précisément, nous avons détecté deux attaques particulièrement sophistiquées qui pourraient être reliées à cette opération."

    "Au cours de la même période, nous avons également détecté plusieurs tentatives d'accès aux ordinateurs de collaborateurs de Gemalto ayant des contacts réguliers avec des clients. A l'époque, nous n'avons pas pu identifier les auteurs de ces attaques, mais maintenant nous pensons qu'elles pourraient être liées à l'opération du GCHQ et de la NSA."

    Cependant, toujours selon Gemalto, les attaques "n'ont pas pu résulter en un vol massif de clés d'encryptage de cartes SIM".

    Réactions dans le monde

    Depuis les révélations de The Intercept, les réactions ont été nombreuses dans le monde de la part de clients indignés. Des opérateurs de téléphonie ont demandé des comptes au fabricant et certains, comme Deutsche Telekom, ont lancé une procédure pour changer immédiatement les clés de cryptage des cartes SIM fournies par Gemalto, note le site américain.

    China Mobile, qui utilise aussi des cartes SIM Gemalto, a annoncé qu'il enquêtait sur l'affaire, tandis que le gouvernement chinois s'est dit "inquiet".

    "Attaquer un Etat est coûteux"

    Bien qu'elle ait reconnu les attaques, l'entreprise Gemalto ne va pas lancer d'action juridique, relève The Wall Street Journal. "Les faits sont difficiles à prouver au sens juridique et attaquer un Etat est coûteux, long et assez aléatoire", a expliqué le directeur général de Gemalto, Olivier Piou. 

    Employeur de 12 000 personnes, la société de droit néerlandais basée à Paris compte en tant que clients plus de 400 grands opérateurs, dont le français Orange.

  • ESPIONNAGE


    Des cartes SIM piratées par les services secrets britanniques et américains

    Le principal fabricant de cartes SIM au monde, Gemalto, fournisseur de grands groupes de téléphonie comme Orange, a été piraté par les services secrets britanniques (GCHQ) et américains (NSA), rapporte le site The Intercept.
    • 20 FÉVRIER 2015
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    Une carte SIM - Simon Yeo/Flickr/CC
    Le titre Gemalto a décroché ce vendredi 20 février à la Bourse de Paris, après l’annonce par le site américain The Intercept du piratage de cartes SIM fabriquées par ce spécialiste de la sécurité informatique. Le groupe Gemalto, né de la fusion en 2006 de la société française Gemplus et de la néerlandaise Axalto et aujourd'hui immatriculé aux Pays-Bas, est présent dans 44 pays et compte quelque 12 000 collaborateurs de par le monde. Dans un communiqué, Gemalto déclare ne pas être en mesure de confirmer les informations de cet article tout en les prenant "très au sérieux".

    Le 19 février, une équipe de journalistes du site The Intercept a publié une longue enquête, fondée sur des documents secrets que lui a transmis Edward Snowden, ancien analyste de l'agence de renseignement américaine NSA réfugié à Moscou depuis l'été 2013. Intitulé “Le grand casse des cartes SIM”, l'article décrypte comment "les services de renseignement britanniques et américains ont piraté le système informatique interne du plus grand fabricant de cartes à puce au monde, pour dérober les clés de cryptage servant à protéger les communications privées dans le monde entier".

    Coup de tonnerre

    Selon The Intercept, ce piratage a été réalisé par une unité constituée en avril 2010 par la NSA et le service britannique GCHQ. D'après un document secret datant de 2010, le travail de ce groupe donne à ces agences de renseignement la possibilité de surveiller secrètement une vaste part des communications cellulaires mondiales, qu'elles soient vocales ou sous forme de données.

    Ces révélations sonnent comme un coup de tonnerre pour Gemalto, qui se targue, sur son site, de “permettre aux entreprises et aux gouvernements du monde entier d’offrir des services numériques pratiques et de confiance à des milliards de personnes”. L'entreprise est le fournisseur de nombreux opérateurs de téléphonie mobile de par le monde, comme le français Orange ou les groupes AT&T, T-Mobile ou Verizon. Gemalto pourrait toutefois ne pas être le seul fabricant de cartes SIM concerné par ce piratage.

    Des boîtes mail et comptes Facebook piratés

    Des documents du GCHQ révèlent que les services secrets britanniques et américains ont accédé aux boîtes électroniques et aux comptes Facebook d'ingénieurs et d'autres employés de grands groupes de télécommunications et de fabricants de cartes SIM afin d'obtenir des informations pouvant les aider à mettre la main sur des millions de clés de cryptage. Ils auraient eu recours au programme X-KEYSCORE conçu par la NSA pour accéder aux serveurs de ces entreprises ainsi qu’à ceux de groupes comme Yahoo! et Google.

    “C'est incroyable”, a déclaré le député néerlandais Gerard Schouw en réaction aux révélations du site The Intercept. “Nous avons une loi aux Pays-Bas sur les services secrets, et le piratage est illégal.” Avec d'autres parlementaires, il indique vouloir demander des explications au gouvernement néerlandais.