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  • Du Lakota à Gaza

    La profonde blessure de Wounded Knee

    Du Lakota à Gaza (Counterpunch)

    Johnny Barber

    Le 29 décembre est le 122ième anniversaire du massacre de Wounded Knee. C’est une catastrophe dont le souvenir est encore frais dans l’esprit des peuples autochtones d’Amérique. Chaque génération en perpétue le souvenir.

    En 1891, en faisant l’historique du massacre, Thomas Morgan, le Commissaire aux Affaires Indiennes, a écrit :

    "Il est difficile de surestimer l’ampleur des calamités qu’a provoqué pour le peuple Sioux la disparition soudaine des bisons. Eux qui jouissaient d’un espace illimité sont maintenant enfermés dans des réserves ; eux qui bénéficiaient d’un approvisionnement abondant sont maintenant tributaires de subventions et fournitures gouvernementales de plus en plus maigres. Dans ces circonstances, n’importe quel être humain serait malheureux et agité et même agressif et violent."

    Le Commissaire Morgan ne s’attendrissait pas sur le sort des peuples natifs. Il ne faisait que décrire la réalité. Un an avant le massacre, en octobre 1889, il avait donné par écrit ses directives concernant la population autochtone :

    "les Indiens doivent adopter les "coutumes des blancs" de gré ou de force. Il faut qu’ils s’adaptent à leur environnement et à notre mode de vie. Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser. Le tissu des relations tribales doit être détruit, le socialisme doit être anéanti et il faut leur substituer la famille et l’autonomie individuelle."

    Le massacre de Wounded Knee est toujours décrit comme une "bataille" dont personne n’est responsable mais s’il fallait vraiment nommer un responsable alors ce serait le Lakota qui a tiré le premier. C’est cela qui leur sert à justifier tout ce qui s’est passé. Un siècle après les meurtres, le Congrès a présenté des excuses et exprimé son "profond regret" pour les évènements de ce jour de 1890 où plus de 370 hommes, femmes et enfants qui s’enfuyaient devant l’armée ont été assassinés. Mais le massacre de Wounded Knee n’est en rien une anomalie, ni un accident. Wounded Knee c’est le symbole de toute l’histoire de la relation de l’Empire avec les peuples autochtones.

    "Je ne me suis pas rendu compte à l’époque de ce que cela signifiait. Quand je regarde en arrière du haut de mon grand âge, je vois les cadavres ensanglantés des femmes et des enfants entassés ou dispersés le long du ravin tortueux aussi clairement que quand j’étais jeune. Et je sais maintenant que quelque chose d’autre est mort dans cette boue sanglante et a été enterré dans le blizzard. Le rêve d’une peuple. C’était un rêve magnifique." Elan Noir.

    Les descendants des victimes commémorent le massacre afin d’honorer ceux qui sont tombés et de guérir leurs communautés toujours dévastées. Les descendants des coupables refusent de reconnaître le mal qu’ils ont fait et le mal prolifère.

    Depuis Wounded Knee, où quelques jours après le massacre, Frank Baum (qui a écrit plus tard "Le magicien d’Oz"), le jeune rédacteur en chef du journal The Pioneer, a écrit : "Le Pioneer avait déjà dit que notre sécurité dépendait de l’extermination totale des Indiens. Comme nous les avons maltraités pendant des siècles il était préférable, pour protéger notre civilisation, d’en finir une fois pour toutes au prix d’une vilenie de plus en effaçant de la surface de la terre ces sauvages indomptables."

    Jusqu’au Vietnam, où l’appel de Lyndon Johnson à gagner les coeurs et les esprits de la population civile a été perverti par les GI en "Tiens-les par les couilles, et leur coeur et leur esprit viendront avec."

    Jusqu’en Irak, où Madeleine Albright a répondu à la question de savoir si les sanctions qui avaient causé la mort d’un demi million d’enfants avaient valu la peine : "Je pense que c’était un choix difficile mais nous pensons que oui, ça en valait la peine."

    Jusqu’à Gaza, dont Dov Weisglass a dit : "L’idée c’est de mettre les Palestiniens au régime, mais sans les faire mourir de faim."

    Jusqu’en Iran, où selon le Département d’Etat, les nouvelles sanctions en place, "commencent à faire mal," et jusqu’en des dizaines d’autres endroits, le mal prolifère.

    Dans tous les cas, la puissance qui détient la supériorité militaire prétend que ceux qu’elle occupe et opprime sont dangereux et menacent jusqu’à son existence, alors même qu’elle affame la population, lui dénie toute liberté de mouvement et viole ses droits les plus élémentaires sous prétexte de "sécurité". Tous les efforts de "l’ennemi" pour faire la paix sont ignorés et qualifiés de "mensonges" pendant que le vol de la terre et/ou des ressources se poursuit impunément. Chaque fois que les opprimés font valoir leurs droits ou osent se retourner contre leurs oppresseurs, ces derniers prétendent qu’ils sont motivés par la haine et qu’ils veulent annihiler l’état. Les négociations sont considérées comme de la faiblesse et l’oppresseur n’accepte de négocier que s’il y voit un moyen d’accentuer l’oppression. Les oppresseurs parlent tout le temps de "rechercher la paix" tout en détruisant systématiquement tout ce qui s’oppose à leur entreprise.

    Nous tuons en affamant, en refusant des médicaments, en isolant. Quand ça ne suffit pas à faire taire les "mécontents" nous n’hésitons pas à faire parler le feu et les bombes. Souvenez-vous des paroles du Commissaire Morgan : "Notre civilisation n’est peut-être pas parfaite mais elle est ce qui peut arriver de mieux aux Indiens. Il ne faut pas qu’ils puissent y échapper et s’ils ne veulent pas s’y plier il faut les briser."

    Un jour nous aussi nous serons brisés par cette conception dévoyée de la civilisation.

    La doctrine Dahiya est une stratégie militaire ayant pour objectif la dissuasion qui consiste pour l’armée israélienne à cibler délibérément des infrastructures civiles pour faire souffrir la population civile et lui rendre la vie si difficile que résister à l’occupation et rendre les coups devient pratiquement impossible. La doctrine a pris le nom d’un faubourg résidentiel du sud de Beyrouth. Les bombes israéliennes ont détruit tout le quartier pendant la guerre du Liban de 2006. Mais cette doctrine n’est pas une stratégie moderne de contrôle des populations. Mettre Gaza "au régime" n’est pas non plus un moyen inédit de soumettre tout un peuple en le maintenant dans la pauvreté, la malnutrition, la lutte pour se procurer les produits de première nécessité ; la violence, qui est la manière étasunienne de procéder, a été adoptée par nos alliés les plus proches (qui sont aussi "la seule démocratie du Moyen Orient" avec "l’armée la plus morale du monde"), les Israéliens.

    Le 27 décembre marque le 4ième anniversaire du début de l’opération Cast Lead, (le nom vient d’une chant populaire pour enfants de Hannoukah à propos d’une toupie (dreidel) faite de plomb fondu). Pendant l’attaque de Gaza, 1417 personnes ont été tuées dont 330 enfants, 4336 personnes ont été blessées et 6400 maisons ont été détruites. Des hôpitaux, des mosquées, des usines électriques et des systèmes d’eau ont été délibérément ciblés.

    Israël accuse le Hamas de crimes de guerre pour avoir lancé des roquettes sans système de guidage en Israël. Les officiels israéliens prétendent que "le Hamas se cache derrière des civils" pour justifier le bombardement de centres de populations et d’infrastructures civiles. Tuer les citoyens de Gaza avec des armes de précision est un crime de guerre, qui que ce soit qui se cache derrière ces armes.

    Après le récent meurtre de 20 enfants dans une école de Newtown, Connecticut, le Président Obama essuyait ses larmes en disant :

    "Notre première tâche est de prendre soin de nos enfants. C’est notre principale mission. Si nous n’arrivons pas à le faire, alors nous n’arriverons à rien. C’est en fonction de cela que notre société sera jugée. Et pouvons-nous vraiment dire, en tant que nation, que nous assumons nos obligations dans ce domaine ?"

    Lors de la dernière opération israélienne de 8 jours contre Gaza intitulée "Pilier de nuée" (le nom est tiré de la Bible), trois générations de la famille al-Dalou, dont 4 enfants de 1 à 7 ans, ont été assassinées par un seule bombe. Le fils survivant ne parle pas de se rendre, ni d’abandonner les terres de la famille ni de disparaître. Il demande justice. A sa tristesse se mêle de la colère. Peut-on le lui reprocher ?

    Avec le cessez le feu, le peuple de Gaza a envoyé toujours le même message au monde. Nous somme ici. C’est notre patrie. Nous ne partirons jamais. Il faudra tous nous tuer.

    Quand les bombardements se sont arrêtés, notre Congrès a immédiatement voté un nouveau stock de munitions et de bombes à Israël pour qu’il puisse "se protéger". Le mal prolifère.

    Dans son discours le Président a ajouté :

    "Si nous pouvons faire quelque chose pour éviter à un seul enfant, un seul parent, une seule ville, le chagrin qui a submergé Tucson et Aurora et Oak Creek et Newtown et des communautés comme Columbine et Blacksburg auparavant, alors certainement nous devons le faire."

    Wounded Knee n’a pas disparu. Le peuple du Lakota existe toujours. Gaza n’a pas disparu. Le peuple palestinien existe toujours. En Afghanistan, Irak, Pakistan, Yémen, Libye et Somalie, les gens pleurent leurs enfants assassinés. Les violences qu’ils subissent en notre nom continuent. Si nous pouvons faire quelque chose pour sauver un enfant, nous devons le faire.

    Johnny Barber

    Johnny Barber qui était à Gaza vient de rentrer aux Etats-Unis.

    Pour consulter l’original : http://www.counterpunch.org/2012/12/28/the-deep-wound-of-wou...

    Traduction : Dominique Muselet

    URL de cet article 18830 
    http://www.legrandsoir.info/du-lakota-a-gaza.html

     
  • Le Mossad au Maghreb

    Le Mossad au Maghreb : les services historiques que lui a rendus le Maroc
    Il y a quelque temps, Jacob Cohen, un écrivain juif, français-marocain, connu pour ses écrits anti-sionistes a posté un article sur son blog qui a causé beaucoup d’émotion au Maroc.
    4 SEPTEMBRE 2012

    Il a révélé qu’André Azoulay, un conseiller royal de l’ancien roi Hassan II puis de son fils Mohamed VI, était aussi un espion israélien. L’article expliquait qu’Azoulay qui avait 71 ans et venait de la ville septentrionale de Essaouira, faisait partie de l’organisation des sayanim du Mossad, un réseau mondial d’opérationnels juifs non israéliens.

    Les autorités marocaines n’ont pas fait de commentaire officiel sur ce sujet délicat et Azoulay n’a pas démenti l’accusation. Mais les autorités ont répondu indirectement en annulant une conférence que Cohen devait tenir sur le sujet de la coexistence des Juifs et des Musulmans au Maroc. Cela a été ressenti comme une volonté d’empêcher toute discussion autour des accusations de Cohen contre Azoulay et d’une façon plus générale, autour de son dernier livre : le printemps des Sayanim.

    Pour Cohen les sayanim sont des Juifs de la Diaspora qui, pour des raisons "patriotiques" collaborent avec le Mossad et d’autres agences sionistes en leur fournissant l’aide dont ils ont besoins dans leur domaine de compétence. Le réseau a été créé dans les années 1950 et a été utilisé dans beaucoup d’opérations de services secrets ou à des fins de propagande, ainsi que pour inciter les Juifs à quitter leurs communautés de la Diaspora pour venir s’installer comme colons en Palestine.

    L’infiltration par Israël de la cour royale marocaine n’avait pas comme seul propos de faire partir les Juifs du Maroc. Le Mossad voulait aussi influencer la politique d’Hassan II et empêcher tout rapprochement entre lui et l’Egypte de Gamal Abdul-Nasser. Récemment le président israélien Shimon Peres a organisé une réception en l’honneur de l’agent israélien qui avait organisé les premières immigrations de Juifs marocains en Israël. David Littman est arrivé au Maroc en prétendant être un clergyman anglais et il s’est installé à Casablanca. Il a mis au point une méthode pour transférer les Juifs marocains en Israël connue sous le nom d’Opération Mural, qui ciblait des enfants juifs marocains. Littman prétendait organiser des séjours de vacances d’été en Suisse pour les enfants pauvres, mais en fait il les envoyait en Israël.

    Avant et après l’Opération Mural, l’aide que la monarchie marocaine a apporté au départ des Juifs marocains lui a rapporté beaucoup d’argent, surtout après que Hassan II ait pris le pouvoir en 1961. Il a personnellement supervisé les transactions.

    L’auteure Française, Agnes Bensimon, décrit dans son livre"Hassan II et les Juifs" la manière dont le Mossad a initié les négociations avec Hassan II après la mort de Mohamed V. Le nouveau roi a exigé un demi-million de dollars pour faciliter le départ d’un premier contingent de 50’000 Juifs, et la même chose pour le contingent suivant. Cela a aussi été révélé par Simon Levy, un des Juifs marocains qui a résisté à la pression d’émigrer en Israël et qui est mort il y a deux ans après avoir été un dissident pendant le règne de Hassan II.

    Les règlements pour le transfert des Juifs marocain ont été virés par Israël sur des comptes secrets en Suisse, au nom même du roi semblerait-il. Mais Ahmed Reda Kadira, l’ami du monarque qui a négocié les transactions pour le compte du roi et qui a plus tard été nommé conseiller, n’a pas été oublié. Les opérations lui ont permis de financer son quotidien, Les Phares, qui était de fait le porte-parole du palais et dont la spécialité était de dénoncer les critiques du roi.

    La "Guerre des Sables" qui a éclaté entre le Maroc et l’Algérie en 1963 a fourni à Israël l’occasion qu’ils attendaient lorsque Abdul-Nasser s’est rallié à l’Algérie nouvellement libérée contre l’attaque marocaine de son territoire.

    Les transactions de cette époque entre Rabat et Tel Aviv ont été conclues via Téhéran sous les auspices du Shah d’Iran. Mais la coopération militaire entre les deux pays a continué. On pense qu’Israël a joué un grand rôle dans la construction du grand mur de sécurité de 2’600 km à l’ouest du Sahara destiné à empêcher les attaques du Front Polisario qui se battait pour l’indépendance de son territoire depuis 1975.

    Le conflit n’est toujours pas résolu en dépit du cessez-le-feu de 1999. Pendant les six années de guerre qui l’ont précédé, les combattants Polisario ont souvent pris des armes à l’armée marocaine fabriquées en Israël ou en Afrique du Sud du temps de l’apartheid.

    La coopération militaire a souvent entraîné une coopération des services secrets, surtout après que le chef du Mossad Yitzhak Hofi ait organisé une rencontre secrète au Maroc en 1976 entre Hassan II et Yitzak Rabin, le premier ministre israélien. La collaboration du roi avec Israël qui s’en est suivie, a été largement documentée par des écrivains et des dissidents. Selon l’écrivain égyptien Muhammad Hassan ein Haikal dans son livre Kalam fis-Siyasa (à propos de politique), Hassan II a même autorisé le Mossad à installer des micros dans les lieux du Maroc où se réunissaient les sommets arabes. Le rôle le plus fameux qu’Hassan ait joué cependant, c’est quand il a aidé à l’accord de paix entre l’Egypte et Israël. Israël lui en a été infiniment reconnaissant : il a émis un timbre de commémoration en son honneur à sa mort en 1999.

    En échange des services du roi du Maroc, Israël et le Mossad l’ont aidé contre ses opposants principalement. On a bien reconnu la main du Mossad dans l’enlèvement et l’assassinat du dissident marocain le plus célèbre, Mahdi Ben-Barka, qui a disparu à Paris en 1965. On pense aussi que les Israéliens ont prévenu le roi de plusieurs coups d’État et autres complots fomentés contre lui dans les années 1960 et 1970.

    Il ne semble pas que le Mossad soit encore très actif au Maroc aujourd’hui. Le pays ne joue plus un rôle important dans le conflit arabo-israélien. De plus, avec l’apparition de collaborateurs "rivaux" dans la partie orientale du monde arabe, les services secrets israéliens ont désormais l’embarras du choix pour ce qui est des partenaires et des stratégies.

    Ali Ibrahim 
    Al-Akhbar, 1er septembre 2012 .

  • Aux Américains qui se posent des questions...

     

     
    USA

    Aux Américains qui se posent des questions sur la mort des enfants du Connecticut

    Traduction : Info-Palestine.net - Dominique Muselet 


    Un enfant irakien tient une photo le montrant avant que son visage ne soit ravagé dans la guerre déclenchée par les États-Unis - AFP
    Les larmes que votre président a versées lors de son discours sur le meurtre des 20 "beaux enfants' et des 6 "adultes remarquables" comme il les a appelés, m'ont profondément émue. Elles m'ont rappelé les larmes que j'ai versées lorsque mon pays a été détruit par les bombardements de l'opération shock and awe (choc et terreur) pendant la guerre d'Irak, il y a 10 ans. 

    Vous vous êtes réunis pour faire ensemble le deuil de ces enfants, mais quand vous avez déclaré la guerre à mon peuple, ma soeur et moi qui vivions à l'époque aux Etats-Unis, nous étions seules à pleurer sur nos familles qui étaient en Irak et dont nous ne savions rien. Les missiles étasuniens ne faisaient pas la différence entre les enfants et les adultes pendant la guerre, tous les Irakiens ont été menacés de morts tout au long. 

    Personne ne nous a présenté ses condoléances pour la perte de notre pays, de nos rêves et de nos espoirs en des jours meilleurs. Nous étions seules avec notre chagrin ; le monde entier regardait les bombardements en silence. Personne n'a écouté les rares protestataires. Les leaders du Moyen-Orient ont regardé leurs frères et soeurs se faire tuer ; vos bases militaires se trouvaient dans leurs pays, mais ils n'ont pas fait un geste pour arrêter la guerre. 

    Votre président a nommé chaque enfant assassiné par son nom. Nos enfants assassinés par les bombes étasuniennes n'avaient pas de nom. Je me souviens d'une photo où l'on voyait des petits cadavres ensanglantés empilés à l'arrière d'un camion, des enfants tués pendant le bombardement d'une petite ville irakienne. Personne n'a présenté d'excuses à leurs parents ni aux Irakiens pour avoir pris la vie de ces enfants... Il n'y a pas eu d'ours en peluche ni de bougies.. 

    Connaissez-vous Abeer ? Abeer est l'adolescente irakienne de 15 ans qui a été violée devant les membres de sa famille par des soldats étasuniens. Les soldats ont ensuite brûlé la maison pour cacher leur crimes. Combien d'Etasuniens savent ce qui est arrivé à Abeer ? 

    L'uranium appauvri que vos troupes ont utilisé à Fallujah a provoqué l'explosion des taux de cancer, de leucémie et de mortalité infantile. Les jeunes femmes de Fallujah en Irak ont peur d'avoir des enfants à cause du risque de mettre au monde un bébé difforme, un bébé sans bras, avec deux têtes, un seul oeil au milieu du front ou des membres manquants. Savez-vous que les petits enfants de Fallujah souffrent maintenant de cancer et de leucémie ? 

    Les troupes étasuniennes n'ont pas cessé de tirer sur notre peuple pendant la guerre et même après la reddition des troupes irakiennes, beaucoup de vos soldats ont continué à tirer sur tout ce qui bougeait. La femme d'un membre de ma famille a été tuée par des soldats à un checkpoint parce que son mari n'avait pas entendu le soldat qui lui avait dit de s'arrêter. La cause de la violence en Irak n'était pas "complexe" comme vous l'avez dit de celle qui vient d'endeuiller votre pays, la cause était la brutalité de vos troupes. 

    En Irak, personne ne se rend dans un centre commercial ou dans une école pour tuer des gens. Par contre, beaucoup d'innocents ont été assassinés par vos soldats. Pourquoi ? 

    Il y a quelques jours dans le Connecticut, votre président a cité les paroles de Jésus : "Laissez venir à moi les petits enfants et ne les en empêchez pas car le royaume de Dieu leur appartient." 

    Les enfants irakiens que la guerre n'a pas tués ont regardé la télévision et ont compati à votre souffrance. Quant à ceux qui sont morts dans l'indifférence générale, le Royaume de Dieu leur appartient autant qu'aux petits Etasuniens qui viennent d'être assassinés. Les enfants sont des enfants, et ils méritent tous de vivre, qu'ils soient Irakiens ou Etasuniens. 

    Un homme a pris la vie de 20 beaux petits enfants et de 6 adultes remarquables, mais votre gouvernement a pris la vie de milliers de beaux enfants et de remarquables adultes en Irak pendant votre monstrueuse guerre. 

    Pourquoi la mort de 20 enfants vous affecte-t-elle tant alors que la mort de milliers d'enfants irakiens vous a laissés froids ? 

    Votre perte est grande, certes, mais la nôtre l'est infiniment plus... 
    Nesreen Melek vit au Canada mais son amour et sa dévotion pour sa patrie, l'Irak, sont inaltérables. On peut la joindre à : n_melek@hotmail.com
  • AFRIQUE, TERRE DE PILLAGES

     

     

    Recherche: richesses afriquearmée terre pillagepillage matières premières

    AFRIQUE, TERRE DE PILLAGES dans etranger Entre le 19ème et le 20 ème siècle, les européens ont pillé les ressources et les richesses de l’Afrique. Les crimes coloniaux sont nombreux : division des ethnies par des frontières artificielles, ségrégation raciale, assassinats, déportations, travaux forcés, expropriations … Les routes et autres infrastructures ont été construites dans le but de favoriser le pillage et le transport des matières premières, mais aussi de faciliter l’acheminement des forces armées. Leur construction a été faite par les africains soumis trop souvent à de véritables travaux forcés. L’esclavagisme a fait la prospérité des grandes villes comme Bordeaux, Nantes, La Rochelle, Saint-Malo etc. et de véritables fortunes ont été bâties !

    Que sont devenus Sylvanus Olympio, Patrice Lumumba, ou Thomas Sankara ? Tous assassinés pour avoir voulu l’autonomie et la liberté de leur pays, plutôt que de le livrer à des prédateurs, en échange d’un peu d’or ! Souvenez-vous de ces soldats, enrôlés dans l’armée française, pour défendre la « Mère Patrie » pendant la seconde guerre mondiale, et qui furent massacrés, pour avoir demandé que leurs pensions de guerre soient alignées sur celles de leurs frères d’armes français. Que sont devenus ceux de Setif qui après la victoire sur l’Allemagne nazie, réclamaient eux aussi plus de liberté !

    La dictature, le clientélisme et la prédation des matières premières, mises en place par la colonisation sont devenues la norme pour les protégés des multinationales telles que Bongo, Sassou, Eyadema, H.Habre, Compaore …ou des dictateurs comme Mobutu et Bokassa. L’ Afrique est un continent riche, mais les pays occidentaux, la France en particulier, a toujours les dents plantées à l’intérieur ! L’armée française et la puissance publique y défendent des intérêts privés. Le continent noir reste un enjeu économique majeur pour des sociétés comme Bouygues, Lafarge, Areva ou Total.

    Comme l’Amérique du sud est le jardin des USA, l’Afrique est l’arrière cour des puissances coloniales européennes, directement, ou sous couvert d’indépendance de façade, elles contrôlent l’économie du continent. Ce n’est pas demain que l’on produira et consommera africain ! La dette est un véritable fléau, chaque minute, l’Afrique paye 25000 euros aux créanciers du nord ! Et aussi longtemps que les richesses seront confisquées par une minorité africaine corrompue ayant le soutien de l’occident, aucun mur si haut soit-il n’empêchera les africains de quitter cette terre de misère.

    Ce sont des Africains qui ont vendu aux négriers d’autres Africains, et donc l’Afrique serait responsable de son propre malheur ! Non c’est la cupidité humaine ; combien de français ont vendu d’autres français aux allemands, combien de français exploitent leurs concitoyens au seul nom du profit. Qui dresse les français les uns contre les autres pour gagner les élections et arriver au pouvoir ?

    Pourquoi le F.M.I. et la Banque Mondiale interdisent-ils aux pays africains toute subvention à leurs paysans, pendant que les pays développés eux, n’arrêtent pas de subventionner leurs propres agriculteurs ? Pourquoi les prix du café, du cacao, du coton et d’autres matières premières dont vivent les paysans africains sont arbitrairement fixés à la Bourse de Londres, de Paris ou de New york ?

    «Une grande partie de l’argent qui est dans notre porte monnaie, vient de l’exploitation depuis des siècles de l’Afrique»

    Jacques CHIRAC

  • WANGARI MAATHAI, « PLANTEUSE D’ARBRES »

     

    Posté par 2ccr le 3 janvier 2013

    Recherche: wangari maathai racisme

    WANGARI MAATHAI, Wangari Muta Maathai, née le 1er avril 1940 à Ihithe et morte le 25 septembre 2011 à Nairobi, était une biologiste kényane. Elle était également professeur en médecine vétérinaire. Cependant, elle est mieux connue pour son militantisme politique et écologique. Le 8 octobre 2004, elle devint la première africaine à recevoir le Nobel de la paix pour « sa contribution en faveur du développement durable, de la démocratie et de la paix ». C’est grâce à la mentalité progressiste de ses parents que la jeune Wangari a la chance d’aller à l’école, pour ensuite être la première femme en charge d’une chaire universitaire à Nairobi.

    En 1977, elle fonde le Green Belt Movement (mouvement de la ceinture verte), destiné à lutter  contre la déforestation, facteur de sécheresse et de pauvreté pour les populations locales. Wangari pense globalement et agit localement ; elle constate que les communautés africaines n’avaient jamais commercialisé leur relation à la nature, et aujourd’hui elles sont menacées par la mondialisation, la privatisation et le biopiratage.

    Du temps des colons, les sociétés africaines étaient qualifiées d’arriérées, leurs croyances pécheresses, leurs pratiques agricoles inefficaces, leurs systèmes tribaux absurdes, leurs normes culturelles barbares et sauvages. Mais W. Maathai, par les témoignages de ses grands parents, connait les bienfaits de la période précédant le colonialisme. Les chefs étaient obligés de rendre des comptes, les gens mangeaient à leur faim, leur histoire et leur vision du monde était véhiculée par leur riche tradition orale, leur cohabitation avec les autres créatures et la nature était harmonieuse. La perte du mode alimentaire indigène et l’oubli des méthodes culturales ont contribué à l’insécurité  alimentaire et à la diminution de la biodiversité.

    Dans le cadre du Mouvement de la Ceinture Verte, elle développe dans les villages un programme civique d’éducation à l’environnement. Elle explique que les problèmes sont politiques et sociaux, et qu’il est nécessaire de voter pour des politiciens plus honnêtes. Les femmes sont invitées à jouer un rôle plus préventif dans la société, par l’éducation, le planning familial, la recherche d’une alimentation saine et la lutte contre la corruption.

    L’objectif de planter des millions d’arbres à travers l’Afrique pour stopper les ravages du déboisement a été repris dans une dizaine de pays : Tanzanie, Ouganda, Malawi, Ethiopie, Zimbabwe… ; en près de trente ans, Wangari et son organisation ont soutenu la plantation de plus de 30 millions d’arbres fournissant du combustible, de la nourriture et du bois de construction. Cela a aussi permis de créer des centaines de milliers d’emplois. « L’Afrique ne doit pas dépendre du reste du monde, chaque africain, chaque africaine peut jouer un rôle à son niveau, c’est ce que je fais en plantant des arbres. »

    Activiste turbulente, Wangari Maathai s’est battue toute sa vie contre la déforestation en Afrique avec une énergie qui lui a valu parfois les foudres des autorités, des tabassages au cours des manifestations et des séjours en prison. Ses déclarations sur le virus du sida, « une création de chercheurs mal intentionnés », ont aussi suscité des réserves à son égard, notamment de Washington.

    Wangari était consciente qu’avant la colonisation, les communautés africaines tiraient de la nature leur inspiration, leur nourriture, leur sens de la beauté et leur spiritualité. Leur mode de vie durable et de qualité se passait de sel, desavon, de matières grasses, de soda, d’une consommation quotidienne de viande et d’autres « biens » qui ont accompagné l’apparition des « maladies des riches ».


    « Ils ne savaient pas que c’était impossible, alors ils l’ont fait »

    Mark TWAIN