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  • Triste triomphe de Netanyahou au Congrès américain

    Mis à Jour le : 26 mai 2011  15:44
    Triste triomphe de Netanyahou au Congrès américain, par Uri Avnery
     
    26 mai 2011

    Avnery se désole du spectacle qu’ont donné les élus américains lors du discours de Benyamin Nétanyahou devant le Congrès. Tous n’ont eu de cesse d’applaudir frénétiquement, de se lever à qui mieux mieux, pour saluer les propos d’un homme qui revendique un refus absolu des « paramètres Clinton », pourtant considérés jusqu’alors comme le point de départ de toute négociation pour une paix juste. S’il ne croit guère à l’impact que pourrait avoir une réplique d’Obama devant la Knesset - hypothèse évoquée ces jours-ci à Washington - Avnery reste confiant dans les chances de succès du processus diplomatique engagé pour la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée Générale des Nations Unies, et place son espoir dans un mouvement non violent des Palestiniens et des pacifistes Israéliens.

    Par Uri Avnery, Gush Shalom, 26 mai 2011

    C’était un spectacle peu ragoûtant.

    On a vu les membres de la plus haute chambre parlementaire de la seule superpuissance du monde, comme autant de yoyos, se lever, se rassoir, se relever encore, et applaudir frénétiquement à chaque instant, pour saluer les plus scandaleux mensonges et approximations débités par M. Benyamin Nétanyahou.

    C’était pire que le parlement syrien lors d’un discours de Bashar Assad, où quiconque n’applaudissant pas se retrouverait en prison. Ou encore le Soviet suprême de Staline, où la moindre insuffisance de respect manifeste aurait signifié un arrêt de mort.

    Ce que craignaient les sénateurs américains et les membres du Congrès, c’est un sort pire que la mort. Celui qui serait resté assis ou n’aurait pas furieusement applaudi aurait pu être pris en faute par les caméras - ce qui équivaudrait à un suicide politique. Il suffisait qu’un seul membre du Congrès se lève pour applaudir, et tous les autres se devaient de l’imiter. Qui aurait osé s’abstenir ?

    La vue de ces centaines de parlementaires bondissant, frappant des mains, encore et encore et encore et encore, face à un « Leader » exprimant sa reconnaissance d’un geste de la main, ramenait à la mémoire le souvenir d’autres régimes. A ceci près qu’en l’occurrence, ce n’était pas le dictateur du cru qui obligeait à cette adulation, mais celui d’une nation étrangère.

    Le plus déprimant, dans tout ceci, c’est que pas un seul élu - républicain ou démocrate - n’ait osé résister. En Allemagne, alors jeune garçon de 9 ans, j’ai osé laisser mon bras droit inerte le long de mon corps lorsque tous mes camarades de classe levaient le leur, effectuant le salut nazi et chantant l’hymne hitlérien. N’y a-t-il donc personne à Washington qui ait ce courage élémentaire ? Washington est-elle réellement un TOI - un Territoires Occupé par Israël - comme l’affirment les antisémites ?

    Voila plusieurs années, je me suis rendu au Sénat américain et ai rencontré plusieurs sénateurs, parmi les plus importants à l’époque. Le choc ressenti fut profond. Elevé dans un grand respect pour le Sénat des États-Unis, le pays de Jefferson et de Lincoln, j’ai alors été confronté à des individus suffisants, dont nombre étaient de vrais idiots, n’ayant pas la moindre idée de ce dont ils parlaient. On m’avait alors expliqué que c’était leurs conseillers qui avaient une vraie connaissance des sujets.

    Mais qu’a donc déclaré ce grand homme à cette auguste assemblée ?

    C’était un discours de belle facture, utilisant tous les tours habituels de l’exercice - la pause dramatique, le doigt levé, les petites plaisanteries, les phrases répétées pour produire de l’effet. Ce n’était en aucune façon le discours d’un grand orateur - pas de Winston Churchill, ici - mais suffisamment bon pour ce public-là, en cette occasion.

    Le message délivré pourrait se résumer par un seul mot : Non

    Après leur désastreuse débâcle de 1967, les dirigeants du monde arabe se sont réunis à Khartoum et ont adopté trois Non fameux : Pas de reconnaissance d’Israël, pas de négociation avec Israël, pas de paix avec Israël. C’était exactement ce que les dirigeants israéliens souhaitaient. Cela leur permettait de poursuivre joyeusement leurs projets de consolidation de l’occupation et la construction de colonies.

    C’est au tour aujourd’hui de Netanyahu de vivre son Khartoum. NON au retour aux frontières de 1967. NON à une capitale palestinienne à Jérusalem-Est. NON au retour, même symbolique, de quelques réfugiés. NON au retrait de l’armée de la rive du Jourdain - ce qui signifie que le futur Etat palestinien serait complètement entouré par les forces armées israéliennes. Pas de négociation avec un gouvernement palestinien « soutenu » par le Hamas, même s’il n’y a en fait aucun membre du Hamas dans le gouvernement. Et ainsi de suite - NON. NON. NON.

    L’objectif consiste clairement à veiller à ce qu’aucun dirigeant palestinien ne puisse même rêver d’entamer des négociations, même dans le cas peu probable où il serait prêt à remplir une condition supplémentaire : reconnaître Israël comme « l’État-nation du peuple Juif » - ce qui inclut les dizaines de sénateurs et membres du Congrès d’origine juive, qui étaient les premiers à se relever de leurs sièges, encore et encore, comme autant de marionnettes.

    Netanyahu, tout comme ses associés et compagnons en politique, est déterminé à empêcher la création d’un Etat palestinien par n’importe quel moyen. Cet objectif ne date pas du gouvernement actuel - il est profondément ancré dans l’idéologie et la pratique sioniste. Les fondateurs du mouvement ont ouvert la voie. Cet objectif motivait déjà l’action de David Ben Gourion en 1948, en collusion avec le roi Abdallah de Jordanie. Netanyahu ne fait qu’y ajouter sa marque personnelle.

    « Pas d’Etat palestinien » signifie : pas de paix, ni maintenant, ni jamais. Tout le reste est, comme disent les Américains, peanuts. Toutes les phrases pieuses sur le bonheur de nos enfants, la prospérité pour les Palestiniens, la paix avec le monde arabe dans son ensemble, un avenir radieux pour tous, ne sont que pure foutaise. Une partie au moins de l’audience doit l’avoir compris, bien qu’occupée à se lever et se rassoir sans cesse.

    Netanyahu a craché au visage d’Obama. Ce qui a dû réjouir les républicains présents dans l’assistance. Et peut-être également certains démocrates.

    Obama, lui, n’a sûrement guère apprécié. Quelle sera sa réaction ?

    On raconte une blague juive sur un pauvre affamé qui entre dans une auberge et demande qu’on lui donne à manger, sans quoi, il menace d’agir comme son père l’aurait fait. Pris de peur, l’aubergiste lui donne de la nourriture, puis interroge timidement : « Qu’aurait fait votre père ? » Avalant la dernière bouchée, l’homme répond : « Il serait allé se coucher le ventre vide. »

    Il y a de grandes chances qu’Obama agisse de même. Il prétendra que la salive maculant sa joue n’est rien d’autre que de l’eau de pluie. Sa promesse d’empêcher une reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Assemblée Générale des Nations Unies l’a privé de son principal levier sur Netanyahu.

    On évoque à Washington l’idée qu’Obama se rende à Jérusalem pour s’exprimer devant la Knesset. Ce serait une réponse en direct - Obama s’adressant au peuple israélien, par dessus la tête du Premier ministre, tout comme Netanyahou vient de parler aux américains par-dessus sur la tête du Président.

    Ce serait un événement passionnant. En tant qu’ancien membre de la Knesset, je serais invité. Mais je ne le suggèrerai pas. Je l’avais proposé il y a un an, mais aujourd’hui cela ne serait plus le cas.

    Le discours historique de Sadate à la Knesset fournit à l’évidence un précédent. Mais en réalité, il n’y a aucune comparaison. L’Egypte et Israël étaient encore officiellement en guerre. Se rendre dans la capitale d’un pays ennemi était sans précédent, d’autant plus que cela se déroulait quatre ans après une guerre sanglante. Cet acte a bouleversé Israël, abolissant d’un seul coup toute une série de préjugés et ouvrant la possibilité d’un nouvel état d’esprit. Pas un seul d’entre nous n’oubliera jamais le moment où la porte de l’avion s’est ouverte, quand est apparu, beau et serein, le chef ennemi.

    Plus tard, lorsque j’ai interviewé Sadate chez lui, je lui ai dit ceci : « Je vis dans la rue principale de Tel Aviv. Lorsque vous êtes sorti de l’avion, j’ai regardé par la fenêtre. Rien ne bougeait dans la rue, à l’exception d’un chat - qui cherchait probablement un poste de télévision. »

    Une visite d’Obama serait très différente. Il serait bien sûr reçu poliment - sans le rituel obsessionnel des levers et des applaudissements - bien que probablement chahuté par les élus d’extrême droite de la Knesset. Mais ce serait tout.

    La visite de Sadate était un acte en soi. Pas une visite d’Obama. Il n’ébranlera pas l’opinion publique israélienne, à moins qu’il ne vienne avec un plan d’action concret - un plan de paix détaillé, avec un calendrier détaillé, soutenu par une volonté manifeste de le voir aboutir, quel qu’en soit le coût politique.

    Un autre beau discours, aussi joliment ciselé soit-il, ne suffira pas. Nous avons eu notre compte avec le déluge de déclarations effectuées cette semaine. Les discours peuvent être importants lorsqu’ils accompagnent des actes, mais ils ne peuvent se substituer à eux. Ceux de Churchill ont contribué à façonner l’histoire - mais uniquement parce qu’ils accompagnaient des actions de dimension historiques. Sans la bataille d’Angleterre, sans la Normandie, sans El Alamein, ces discours auraient paru ridicules.

    Désormais, toutes les issues étant bloquées, il ne reste qu’un seul chemin praticable : la reconnaissance de l’Etat de Palestine par les Nations Unies, allant de pair avec une action non-violente de masse du peuple palestinien contre l’occupation. Les pacifistes israéliens joueront également leur rôle, car le destin d’Israël dépend tout autant de la paix que celui de la Palestine.

    A coup sûr, les États-Unis vont tenter d’entraver ce processus, et le Congrès va à nouveau s’agiter sur ses chaises. Mais le printemps israélo-palestinien va son chemin.

     
  • Israël : l’impunité jusqu’à la nausée…

     

    Quelle scène pitoyable que ce Netanyahu avec son accent de guerrier va-t-en-guerre à la tête de l’état dont les services secrets sont les plus crains au monde, à la tête d’un pays disposant de suffisamment de têtes nucléaires pour raser la région, à la tête d’un état qui n’a de compte à rendre à personne pas même aux Etats-Unis où l’état est sous la coupe de leurs lobbies et le peuple américain sous le joug de l’implacable propagande sioniste, à la tête d’un état capable de frapper des individus n’importe où en toute impunité allant même jusqu’à falsifier des passeports européens, à la tête d’un état créé par les services secrets des plus grandes puissances de l’occident, à la tête d’un état bénéficiant d’un insondable soutien armé et financier de l’Europe et des USA avec une coopération dans tous les domaines, à la tête d’un état qui peut terroriser le monde selon l’expression de Golda Meir, voilà ce Netanyahu qui parle comme s’il avait attaquer un terrible adversaire quand il ne s’agit que du Hamas de la bande de Gaza, ce camp de réfugiés qui manquent de tout, dont les armes les plus sophistiquées sont des roquettes préhistoriques qu’ils tirent comme des lance-pierres dont les plus puissantes s’effondreront en mer avant d’atteindre Tel-Aviv.

    Israël s’apprête encore à entrer dans Gaza pour tuer les têtes pensantes, les leaders de la résistance et tout détruire comme il y a 4 ans. Ils laisseront là encore certainement 1500 victimes au bas mot où on ne comptera plus les femmes et les enfants.

    Qui peut s’opposer à cela ? Israël ne fait qu’appliquer la règle avec laquelle les vieilles démocraties et tous les états du monde ont créé leur nation à savoir la guerre, la colonisation et l’expropriation. Ce fut ainsi de tout temps jusqu’au jour où les nations s’estimant enfin civilisées décrétèrent que ce temps fut un temps barbare et qu’à l’avenir « plus jamais ça ! ». Désormais les peuples auraient droit de disposer d’eux-mêmes, fini le temps des colonies, fini le temps de la barbarie. Chacun serait maître chez soi en épongeant les ardoises barbares de l’histoire pour recommencer à partir du nouveau temps de l’humanité des sociétés occidentales devenues civilisées.

    Mais à toute règle fallait une exception ou du moins ne fallait-il pas laisser en rade ce peuple juif métissé par 2000 ans d’errance et si martyrisé par l’occident. Pour mieux l’éloigner, on lui trouva une terre loin de l’occident. Mais de même que l’Amérique était peuplée d’indiens et n’était nullement un territoire vierge à découvrir, il se trouve que la Palestine est peuplée de palestiniens. La suite on la connaît. En moins de 60 ans, Israël est devenue une invincible puissance nucléaire autant que politique car Israël n’est rien que le corps d’une tout autre puissance dont l’esprit est ailleurs dans toutes les capitales occidentales où les élus ne peuvent plus rien faire car dit-on les sionistes font et défont leurs présidents.

    Théorie du complot vous répondront-ils ! Eh bien si cela n’est pas vrai, oublions les faits, tout ce que nous savons déjà et voyons ce que fut la dernière visite de Netanyahu au congrès américain. Tout est dit… Ce texte sans appel n’est pas d’un palestinien mais Uri Avnery en 26 mai 2011.

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    Il y a 6 mois - 1 minute

    En Israël, tout le monde s'attendait à une dissolution du Parlement et à des élections (...)

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    C’est cela le plus dramatique, il n’y a plus rien à espérer des USA pour tempérer Israël : la créature domine son créateur. D’où viendra la solution ? Vouloir espérer un état deux peuples vu l’état du fait accompli c’est espérer pour les palestiniens le sort des arabes israéliens. Israël est une terre créé pour les sionistes aussi il ne peut y avoir de solution que lorsque l’une des parties se retirera ou baissera définitivement les armes. Peut-on imaginer Israël s’effondrer ? Qui peut dire ce que réserve l’histoire vu que tôt ou tard nous verrons les USA s’effondrer comme d’autres empires ont disparu ? Peut-on imaginer que le Hamas fasse comme l’OLP et baisse le ton face au fait accompli ? C’est oublier que l’islam combattant peut être jusqueboutiste car l’histoire de l’islam apprise à chacun est pleine d’exemples où un petit nombre finit par renverser des forces supérieures avec l’aide de Dieu. Renoncer à se battre sans concessions reviendrait à renier sa religion selon cette interprétation qui peut être suicidaire surtout quant on estime que la mort est préférable à l’humiliation comme c’est écrit dans le coran « la persécution est pire que le meurtre ».

    Nous assistons là au face-à-face entre deux logiques : d’un côté d’Israël avec la logique des armes et de la loi du plus fort et de l’autre la logique de la passion, de la fierté et de l’invincible foi qui réclame d’aller jusqu’au bout « vaincre ou mourir ».

    Peut-on en vouloir à ceux qui se battent jusqu’à la mort ? Chaque pays est plein de ses héros qui sont tombés avec cette philosophie.

    O vaillant peuple palestinien ! De notre cynisme, de notre lâcheté, de notre impuissance, de la société de consommation où l’on dit que c’est la fin de l’histoire, nous contemplons ce qui vous distingue de nous… Vous êtes les martyrs de la résistance dont le sang coule, nous sommes les indignés de la plume à l’abri…

    Vlane.A.O.S.A

     
     
  • CONSOMMATION ET SURCONSOMMATION

     

    Posté par 2ccr le 13 novembre 2012

    CONSOMMATION ET SURCONSOMMATION dans ecologie et consommation soif-300x224L’accès à la consommation nous est présenté comme la source du bonheur, alors que paradoxalement, être consommateur rend vaine toute tentative d’accéder au bonheur. La publicité est là pour nous rappeler à l’ordre, pour créer l’insatisfaction, le manque et une dépendance par rapport à des produits qui jusque-là n’étaient pas indispensables à l’épanouissement, et qui s’ajoutent à nos besoins. Il serait plus sage de ne pas tenter d’avoir tout ce que l’on nous propose, mais de savoir apprécier ce que l’on a. Il faudrait d’ailleurs faire en sorte de se libérer de la surabondance (également surabondance de pollution, d’uniformisation, de stress … etc !) plutôt que de convoiter avec obsession ce qui nous fait défaut (le pouvoir d’achat, l’emploi, l’innovation, les parts de marché, la croissance, etc), pour plus de simplicité et moins d’illusionnisme. Posséder le dernier « iphone » est-il indispensable à la vie ?

    Comment les hommes faisaient-ils avant toutes ces technologies higtech qui se régénèrent indéfiniment ? Comment vivaient-ils, étaient-ils épanouis, étaient-ils en manque? En manque de quoi, de bien matériel ? Mais combien de ces choses sont vraiment utiles à notre épanouissement ? Ne servent-elles pas plutôt à cacher notre frustration devant ce monde que nous avons de plus en plus de mal à comprendre et à appréhender ?

    L’expansion du développement transforme sur son passage l’autarcie des peuples en misère, et partout sur terre, goûter à « l’économie de marché » devient une addiction qui se substitue à tout mode de vie alternatif (gratuit) et indépendant (libre). Ce système économique arrivera à son apogée quand la mondialisation aura transformé toutes les cultures et toutes les ressources naturelles en marchandises identiques.

    Aujourd’hui l’argent ne représente plus rien de concret et se répand plus vite que les réalités du monde qui nous entoure, l’économie s’est emballée comme un taureau fou. En se déconnectant de la réalité, elle est devenue nocive. Cette pseudo science économique régit les décisions politiques de tout bord, mais dans ses savants calculs, elle oublie un facteur essentiel et déterminant : les limites de la planète. En revanche elle est la source de gains faramineux pour une petite oligarchie constituée de financiers qui ont su endetté des pays en voie de développement comme le Brésil, aujourd’hui contraint à rembourser sa dette en puisant dans les poumons de la planète : la forêt Amazonienne.

    En renouvelant obsessionnellement le marché pour amasser des gains, le progrès technologique a rendu la surproduction et la surconsommation responsable de la plus part des problèmes écologiques. Croire en l’émergence d’une nouvelle technologie pour régler ces déséquilibres serait alors un nouveau piège du progrès. Il est impératif de réduire notre impact sur la planète, nous ne sommes pas des consommateurs nés. Cette surconsommation nous est imposée malgré nous par le modèle de développement capitaliste. Aujourd’hui cette doctrine consumériste est une foi quasi-religieuse et fondamentaliste. Nous sommes pris en otage par le culte et le conditionnement de la consommation. Dans cet empire économique tout n’est pourtant pas régi par le matérialisme, et il existe quantité d’alternatives pour contribuer à son bien-être.

    S’il est parfaitement humain d’avoir des désirs autres que nos besoins fondamentaux, passé un certain seuil ces désirs exacerbés deviennent déraisonnables et finissent par être une source de problèmes pour soi et les autres. De plus l’ironie veut qu’une fois l’objet de son désir obtenu, on est toujours insatisfait. Ces deux constats permettent d’établir que le bonheur ne s’achète pas, le bonheur s’apprend en s’ouvrant au monde et en établissant une éthique personnelle, et non en suivant des modèles préétablis.

    Geoffrey PIOTROWSKI

  • LE COMMUNAUTARISME A LA FRANCAISE

     

    Posté par 2ccr le 23 octobre 2012

    Recherche: conscience ciyoyenne responsableconscience citoyenne

    LE COMMUNAUTARISME A LA FRANCAISE dans Logements communautarisme1-300x224Le modèle économique dessine aussi les contours d’un nouveau modèle d’organisation sociale. Dans ce système, les inégalités sociales laissent la place aux inégalités ethnoculturelles au plus grand bénéfice des classes dominantes.  Jamais la “bourgeoisie” ou la “petite bourgeoisie” n’a vécu dans des espaces aussi inégalitaires. Cette accentuation des inégalités au cœur des lieux de pouvoir n’a pourtant débouché sur aucun conflit social majeur. Si les violences urbaines et les émeutes sont récurrentes, elles ne traduisent nullement une contestation radicale du système et restent donc inoffensives. L’économie de marché et l’idéologie libérale ne souffrent d’aucune remise en cause dans les quartiers dits sensibles. D’ailleurs, les émeutes n’ont jamais débouché sur la moindre conquête d’acquis sociaux mais sur des relances de la politique de la ville centrée sur la discrimination positive.

    Laboratoire sociologique et idéologique, les grandes métropoles montrent leur capacité à gérer une société de plus en plus inégalitaire en substituant la question ethnoculturelle à la question sociale. Les différences de classes entre couches populaires immigrées et catégories supérieures disparaissent, tandis que les différences culturelles sont valorisées. La diversité culturelle des grandes métropoles participe ainsi à un efficace brouillage de classe qui permet aux couches supérieures urbaines de maintenir leur domination. La lutte des classes pour l’égalité sociale laisse ainsi la place à un combat pour la diversité et à une légitimation de l’inégalité. Débarrassé d’une “question sociale”, aujourd’hui délocalisée dans les espaces périurbains et ruraux où se concentrent désormais la majorité des ouvriers et des employés, le champ politique des métropoles s’avère particulièrement apaisé. Les débats politiques se focalisent sur les sujets de société où les socialistes et les Verts excellent,  et assure la pérennité d’un système de plus en plus inégalitaire socialement. On peut d’ailleurs se demander si aujourd’hui les métropoles ne sont pas le laboratoire d’un “communautarisme à la française”. Car si le renforcement des flux migratoires et les concentrations ethnoculturelles favorisent un communautarisme de fait, elle est aussi favorisée par une nouvelle bourgeoisie dont les idéaux l’éloignent de l’égalitarisme républicain.

    La mobilité est l’une des caractéristiques des habitants des métropoles. Dans la logique de la mondialisation libérale, les individus doivent être mobiles, nomades. La positivité des concepts de “villes en mouvement”, de “mondialisation des échanges”, de “mobilité” permet de légitimer la recomposition sociale, c’est-à-dire l’embourgeoisement des villes et la relégation des couches populaires. La “mobilité” et le “nomadisme” représentent des valeurs positives indépassables. Il apparaît ainsi que, pour les élites, le “world way of life” passe par une mobilité permanente des personnes. Dans ce contexte, l’immigration devient peu à peu la norme. Peu importe que le fait migratoire ne concerne en réalité qu’à peine 3 % de la population mondiale, la mobilité des personnes apparaît désormais comme un horizon indépassable. L’immigration sera ainsi perçue comme un progrès, jamais comme un arrachement.

    Dans les métropoles, cette idéologie, qui confère au “bougisme”, est d’autant plus forte que la mobilité caractérise l’ensemble de l’éventail social, des couches supérieures aux couches populaires immigrées. La sociologie des métropoles est aussi une sociologie de la mobilité. Cette dernière constitue une part de l’identité des habitants des grandes villes et sous-tend un rapport particulier au territoire et à la Nation. Cette “déterritorialisation”, qui se confond parfois avec une “dénationalisation”, explique que les métropoles mondialisées soient les territoires qui plébiscitent le plus la gouvernance européenne en attendant la gouvernance mondiale.

    Par Christophe GUILLUY

  • TRAVAIL SALARIE ET CHÔMAGE

     

    Posté par 2ccr le 7 décembre 2011

    TRAVAIL SALARIE ET CHÔMAGE  dans travail, emploi, chomage Faire travailler les chômeurs et /ou celles et ceux qui, sans emplois, bénéficient d’aides est devenu la véritable obsession des gouvernantsLa mesure – qui vient d’être prise par le « Président des Riches » en imposant un travail aux allocataires du RSA – apparaît à la fois comme logique et scandaleuse et, de la même manière, les défenseurs d’une telle mesure hésitaient à l’appliquer par crainte de désapprobation, les adversaires peinant à en démonter le mécanisme. Pour y voir clair dans cette affaire, revenons à quelques fondamentaux du système marchand.

    Le travail est l’acte par lequel il y a création de la valeur, de la richesse, mais l’on sait que cette richesse créée n’appartient pas à celui qui la crée : le salarié.

    D’où une 1er remarque essentielle : le salaire n’est pas l’intégralité de la valeur produite par l’activité du salarié. Le salaire n’est que la part de valeur créée, accordée par l’employeur afin que le salarié puisse reproduire sa capacité de travail afin de demeurer producteur de richesses, autrement dit sa capacité de travail.

    Ce que reçoit le salarié, n’est donc pas la valeur qu’il a produit mais l’équivalente valeur de ce dont il a besoin pour, économiquement et socialement, existerIl faut noter que cette réalité a été remplacée, dans le discours officiel, par une explication totalement mystificatrice, qui consiste à dire que le salaire est la valeur équivalente au travail fourni… Or ceci est complètement faux. S’il en était ainsi on se demande bien où serait le profit que le propriétaire du Capital met dans sa poche. La force de travail – mis à la disposition, moyennant salaire, de l’employeur, n’est donc qu’un moyen entre les mains de celui-ci pour créer et accumuler de la richesse. Elle n’a pas d’autre fonction…

    D’où une 2e remarque tout aussi essentielle que la première : l’emploi de la force de travail n’est pas liée au fait quelle procure un emploi au salarié, mais uniquement à l’utilité économique que lui reconnaît l’employeur.

    La situation de chômage, n’est donc pas un dysfonctionnement du système salarial, mais bien une conséquence inéluctable de son principe de fonctionnement. Ce n’est pas le chômeur, le sans emploi, qui est responsable de sa situation, mais l’état du marché de la force de travail. On peut être formé, disponible, avoir de l’expérience et… chômeur. C’est le cas de millions de salariés.

    Cette situation de chômage présente pour le système, à la fois, un avantage et un inconvénient : l’avantage, il est double : avoir à disposition, et en fonction des besoins, de la production marchande, un potentiel de travail, mais aussi de pouvoir agir, à la baisse, sur les salaires … les offreurs de force de travail se faisant concurrence ; l’inconvénient : cette situation révèle, si elle est comprise, toute la perfidie sociale du système marchand qui instrumentalise la force de travail à son seul profit. Le système arrive à faire croire, avec un certain succès, idéologiquement, que cette situation est « naturelle », « indépassable »,… et que seuls les chômeurs, et autres sans emploi sont responsables de leur situation. (« Tous des fainéants ! » ou des « fraudeurs » !)

    C’est entre ces deux positions contradictoires que naviguent les gestionnaires du système. Il reste cependant à trouver un cadre acceptable pour gérer le sous emploi qui devient massif et donc socialement et politiquement à terme déstabilisant.

     Patrick MIGNARD

    Texte original et intégral sur : http://bellaciao.org/fr/spip.php?article122578