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RUSSIE/USA

VU DE RUSSIESommet annulé : "Nous n'avons pas besoin des Etats-Unis"

La seule chose qui intéresse les Américains dans les relations avec la Russie est de la désarmer, et de la rayer de la carte des grandes puissances... - Indigné, ce journaliste russe fustige l'annulation de la visite de Barack Obama.



Dessin de CajasDessin de Cajas
Ça y est, Barack Hussein Obama a annulé sa visite à Moscou. Les principales chaines de télévision russes, penaudes, enfouissent la nouvelle dans les dernières minutes de leurs flash d'information et, plutôt que d'employer clairement le terme de "visite d'Etat", articulent timidement le mot "sommet" qui, bien qu'il soit officiellement admis dans le jargon diplomatique et employé dans les décrets présidentiels n'en est pas moins étranger au vocabulaire des Russes, à l'exception des politologues.

N'oublions pas qu'une visite d'État, c'est la plus prestigieuse forme de rencontre pour un chef d'État étranger en Russie. Du point de vue du protocole, du cérémonial et du nombre de personnalités officielles impliquées, c'est le plus important événement diplomatique qui soit.

Tandis que le déplacement d'Obama à Saint-Pétersbourg en septembre, ça ne vaut rien en termes de relations bilatérales, parce que c'est un sommet du G20. Dans ce genre de forums les rencontres bilatérales ont certes cours, mais comme on dit, elles se déroulent "en marge". Vous savez, comme dans les cahiers d'écoliers, dans les livres et les programmes de théâtre. Il y a des "marges" ... eh bien, les sommets internationaux eux aussi ont des "marges". Sauf qu'il se pourrait bien qu'à Saint-Pétersbourg il n'y ait même pas de "marges" russo-américaines.

Pleins de gestes de soumission

Est-ce que nos américanistes du ministère des Affaires étrangères, de l'Institut d'études sur les États-Unis et le Canada (ISKRAN) et de l'administration du président vont enfin ouvrir les yeux après un tel affront ? Il y a eu la trahison de Mikhaïl Gorbatchev [Secrétaire général du Parti communiste soviétique, puis le premier et dernier président de l'Union soviétique, initiateur de la perestroïka en 1985], la perte de la souveraineté durant ces foutues années 1990, dans les années 2000 nous leur avons fait tant de cadeaux, mais sans la réciproque, pleins de gestes de soumission, comme par exemple l'abandon des bases militaires deLourdes à Cuba et Cam Ranh au Vietnam, des bases pourtant hautement stratégiques.

Nous avons aussi contribué à l'implantation de bases militaires américaines en Asie centrale post-soviétique [comme la base aérienne de Manas au Kirghizistan, base-clé de l'opération de la coalition internationale en Afghanistan]. Enfin, leur transit militaire [provisoire pour le stockage, l'expédition et la réception de frets non militaires transportés par des avions civils, pour le compte de la Force internationale d'assistance et de sécurité (ISAF) en Afghanistan] passe [depuis août 2012] par notre territoire [via la ville d'Oulianovsk, à 900 km de Moscou].

Cela fait peut-être assez de cadeaux de nous autres si riches à ces nécessiteux ? Est-ce qu'ils nous ont offert quoi que ce soit en retour ? Ah mais oui, c'est vrai, il y a eu la "liste Magnitski" [liste noire de responsables russes pour leur rôle présumé dans la mort en prison en 2009 du juriste fiscaliste Serguéï Magnitski, inculpé de fraude fiscale] ... et le déploiement militaire de l'OTAN à nos frontières, on l'aurait déjà oublié ? Le retrait des Etats-Unis du Traité sur les armements de défense antimissile [traité ABM dont les USA se sont retirés en 2002] ne nous a pas plus marqué ; sans parler des sanctions infligées à nos entreprises ou le cas de ressortissants russes kidnappés dans des pays tiers et détenus dans les prisons américaines : motus et bouche cousue ...

"Ils ont bien vu et tapé dans le mille"

La Maison-Blanche, la vraie, a délibérément laissé planer le doute sur une possible visite d'Obama à Moscou, espérant que nous lui livrerions [Edward] Snowden [ancien agent des services secrets américains qui, après avoir dénoncé les programmes de surveillance globale de Washington, a obtenu l'asile d'un an en Russie]. L'interview accordée récemment à l'agence Bloomberg par James F. Collins, ancien ambassadeur américain à Moscou, donne un aperçu assez clair de l'état d'esprit de l'administration Obama. Collins a déclaré : "Je pense sans le moindre doute que Poutine a très envie de cette rencontre." (Sous-entendu : "Vous en avez plus besoin que nous.")

 

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