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Lettre ouverte à Julien Clerc

 

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12 juillet 2013

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Il y a quelques années, j'avais été scandalisé par une chanson « Utile » qui disait : "A quoi sert une chanson si elle est désarmée ?", me disaient des Chiliens, bras ouverts, poings serrés. Comme une langue ancienne qu´on voudrait massacrer, je veux être utile à vivre et à rêver.

 

Elle était chantée par un certain Julien Clerc, un de vos homonymes sans aucun doute, car votre concert à Tel-Aviv démontre bien que vous n'êtes pas de ce bord-là.
 
C'est avec respect que j'ai suivi votre courageuse résistance aux viles protestations des droitsdel'hommistes étrangers et à ces traîtres d'Israéliens qui vous demandaient de ne pas collaborer avec un Etat qui colonise et oppresse un peuple autochtone, vole les maisons, l'eau et les terres, impose des lois d'apartheid, applique le nettoyage ethnique, l'emploi systématique de la torture, même sur des gosses de 12 ans (Rapport de l'ONU du 20/6/2013)... et autres joyeusetés de ce régime qui se prétend démocratique.


Ces ringards de BDS n'ont rien compris à la noblesse de la croisade, vous oui ! 
 
J'ai apprécié votre clairvoyance en réservant votre premier et unique interview en Israël à "JSS News", sympathisant bien connu de l'extrême droite française. 
Preuve supplémentaire, s'il en fallait, des valeurs que vous défendez.


Je ne peux, de plus, qu'approuver votre belle réplique : " l’engagement des artistes, c’est d’être consensuels. Ce sont des messages d’amour que les artistes envoient ". 
Vous l'avez peut-être vu vous-même, pas de populace arabe à votre concert à Tel Aviv.


Le service d'ordre veillait à la "consensualité".
 
J'ai admiré votre perspicacité en demandant au HCR de vous couvrir moralement – c'est toujours bon à prendre – et de déclarer avec force que vous ne faites pas de politique, rejoignant ainsi d'autres artistes, tels Astor Piazzola – il faisait de la musique, soutenait Videla et traitait les mères de la place de Mai de vieilles putes – Arno Breker ("Je ne fais pas de politique, je fais de la sculpture"), Drieu de la Rochelle ("je ne fais pas de politique, j’écris des poèmes"), Elia Kazan ("je ne fais pas de politique, je fais des films")... et quelques autres qui méritent votre accolade fraternelle.

 
Toujours bien informé, vous avez aussi déclaré que "Tous les grands artistes sont venus en Israël et ce n'est pas leur vocation de régler les problèmes".
Et vous aviez parfaitement raison !


Seuls des individus insignifiants ont refusé de venir nous soutenir, sous prétexte qu'ils ont une conscience : Ken Loach, Bruce Springsteen, Desmond Tutu, Eric Clapton, Jonny Depp, Eduardo Galeano, Bon Jovi, Naomi Klein, Pete Seeger, U2, Dustin Hoffman, Stevie Wonder, Henning Mankel, Gilles Vignault, Vanessa Redgrave, Stephen Hawking, etc.


Comme vous voyez, que des intellectuels et artistes de seconde zone ! 

 
J'espère que nous pourrons vous applaudir aux prochains meetings de ceux et celles qui comme votre Marine nationale, défendent notre Occident et que vous continuerez à afficher l'image de l'artiste souriant qui ne fait pas de politique... mais a "le cœur à gauche".

 

PS : J'aimais certaines de vos chansons et c'est avec tristesse que j'ai découvert l'homme. A quoi sert une chanson, Monsieur Clerc, si les actes de l'auteur contredisent ses paroles ? Bon vent !

 

Source : Investig'Action - michelcollon.info


 

 

 

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