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JO:Déchainez-vous de ces maudits anneaux !

Déchainez-vous de ces maudits anneaux !

C’est bientôt parti pour la plus grande illusion mondiale. Les Jeux vont brûler de la flamme du nationalisme exacerbé, du mercantilisme délirant, du fric et de la robotisation de l’individu. Cette somptueuse opération financière est organisée par un groupuscule mafieux au dessus des lois internationales et des gouvernements. Corruption, racket, marchés obscurs, désignations étranges, cooptations de complaisance, profits délirants, tout le cortège du système libéral se concentre dans cette manifestation qui nous fera oublier la réalité d’un Monde à la dérive.

Mais qu’importe puisque le peuple en redemande et qu’il vibrera à chaque exploit de ses représentants. Car, c’est là la plus grande supercherie de cette farce quadriennale, c’est qu’elle semble vouloir sublimer la guerre par le truchement de l’épreuve sportive. Un seul vainqueur, derrière son drapeau et son hymne. La médaille pour honorer le sacrifice de toute une jeunesse afin d’emporter la victoire au nom de la patrie ! C’est totalement grotesque, parfaitement indigne, ridiculement réducteur.

Et nos commentateurs sportifs de hurler aux microphones pour s’enthousiasmer et pousser les braves téléspectateurs à rester des pions captifs devant le spectacle et les annonces publicitaires. Je n’en peux plus cette logorrhée dithyrambique qui dégouline dans les bouches d’hystériques si peu cultivés. Pourquoi un tel étalage de drapeaux quand on veut célébrer la paix et la jeunesse ? Depuis toujours, les jeunesses du monde entier sont tombées derrière ce symbole absurde de nos prétentions territoriales. Le sport, c’est un individu ou une équipe qui cherche à se surpasser pour l’emporter sur d’autres. Seuls ceux qui sont sur le stade sont en action. Je ne supporte plus ce : « On a une nouvelle médaille ! On a gagné ! » qui accompagne cet orgasme collectif par procuration.

Nous ne sommes et ne resterons que de lointains spectateurs d’un geste pour lequel nous n’avons jamais rien fait. Des athlètes ont sacrifié leurs études, leur jeunes années, leurs loisirs, leur santé future pour qu’un seul soit distingué de tous. Les autres, tous les autres, resteront les oubliés de ce sacrifice dérisoire ! Et derrière les exploits, il y a les souffrances, les interrogations, les soins, les apports médicaux, les apprentis sorciers de la chimie organique. Si quelques-uns seulement tombent pour dopage, combien ont été embarqués dans une aventure moléculaire qui en fera de vilains vieux ? Tout ceci se fait en notre nom. C’est insupportable !

Toujours plus haut, toujours plus loin, toujours plus fort au nom d’un idéal olympique bafoué à chaque seconde. Seuls les tiroirs caisses des multinationales pourront affirmer que cette devise s’applique vraiment. Ils seront les seuls gagnants de ces jeux du cirque moderne. Pendant ce temps, les morts s’ajouteront aux morts en Syrie dans le silence d’une trêve imaginaire, la planète ira un peu plus à sa perte, des enfants mourront de faim autour de nous, des conflits armés se déclareront ici ou là, des spéculateurs indignes poursuivront leur travail de sape contre l’Europe. Mais rassurez-vous, de tout ça et de tous les autres problèmes, vous n’entendrez plus parler. Vous allez vous émerveiller, vous allez vous enthousiasmer, vous allez vous aliéner devant des sports qui, pendant quatre années, retourneront dans l’anonymat et le silence.

Le sport c’est autre chose ! Il y a une hérésie absolue à vouloir faire d’une pratique nécessaire, vitale et universelle, un spectacle qui ne concerne qu’une élite. Cette conception est dramatique, elle conduit aux dérives absurdes qui font que l’argent public finance les sportifs professionnels et méprise totalement le sport de masse. Déchainez-vous, brisez ces anneaux olympiques qui font de vous des esclaves d’un système factice !

Sportivement vôtre.

Par C'est Nabum pour Le Grand Ecart.

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